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2.3 Une photographie du Learning center

2.3.4 La valorisation d’un idéal

Occurences

Succès 7 fois

Innovation 7 fois

Qualité 5 fois

Les deux textes analysés reconnaissent que la notion de Learning center et sa mise en œuvre sont « complexes » et mettent en évidence le « problème de traduction de ce concept ». De la distance est mise car il ne s’agit que de « témoigner ». Les textes mettent en garde sur les « écueils à éviter » et posent le concept comme « une question à approfondir ». Le ton donné se veut prudent : « il semble que les learning centres ». Afin d’inciter les professionnels à adhérer au modèle, le vocabulaire se veut incitatif et mobilisateur : « il est recommandé de », « fédérer », « l’exemple du learning centre est intéressant ». Toutefois le deuxième texte déploie un vocabulaire plus valorisant et présente le Learning center comme un « projet ambitieux », un « projet phare », et « un outil essentiel pour un établissement d’enseignement supérieur » montrant une « image positive et innovante de l’université ».

Pour prouver que la démarche d’introduction du concept est en bonne voie en France, il est affirmé que des précurseurs de projets sont en cours : « le modèle du learning centre commence à se répandre en France », il existe un « nombre croissant de projets ». Nous sommes face à un impératif dépendant du « contexte européen et mondial » : le changement et l’approche du Learning center est une approche de « pionnier ». Toutefois le ton se veut rassurant sur la « dimension expérimentale » des projets, et une « transposition partielle » possible. Les « essais » et les « erreurs de conception » sont prévisibles. Il est reconnu que ce concept est « un élément de complexité supplémentaire » pour les professionnels mais indique

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qu’il est nécessaire de « surmonter les barrières entre professionnels », et qu’il faut « s’adapter aux évolutions ».

Le ton se veut insistant sur « cette évolution logique de la bibliothèque » pour « faire évoluer les bibliothèques vers un nouveau modèle », une « bibliothèque d’un nouveau genre ». Ce nouveau modèle contribuera à « l’excellence pour les universités » et « la modernisation des universités ». Le deuxième texte insiste pour « mettre les personnels en confiance » - Pour « créer un environnement propice au travail en commun » et « maximiser leur adhésion au projet ». Ainsi il est plus soucieux que le premier rapport d’obtenir l’adhésion des personnels afin d’évoluer dans un « climat de confiance » mutuel, et propose une « communication du dispositif » entre les partenaires pour « s’approprier le concept » et non le subir. Le bilan reste mitigé sur les réalisations : le « fonctionnement est assez satisfaisant », « correspond aux attentes », et parfois « le centre est très actif ». Les deux textes s’accordent pour « adapter et décliner ces modèles », et montrent à travers des exemples français et étrangers la « diversité des modèles » possibles. Pour appuyer la démonstration il est mis en évidence la « qualité des projets architecturaux », « l’architecture prestigieuse », et l’« éloge du bâtiment ». L’utilisation de ce vocabulaire glorifie et valorise de façon surdimensionnée le bâtiment (contenant) par rapport au contenu (fonctions). Toute construction de lieux de culture est valorisée par une architecture ambitieuse, unique, souvent monumentale afin de se distinguer et d’affirmer son prestige.

Le terme « succès » des centres est répété 7 fois dans le premier texte et valide avant l’adhésion effective des professionnels, l’introduction du nouveau modèle en France. Le ton se veut rassurant mais contrasté et fluctuant quant à l’emploi des verbes. Parfois « le succès de ce modèle semble avéré », c’est un « atout pour la réussite » et parfois « le succès est au rendez-vous ». Toutefois le discours dominant montre que « de nombreuses réalisations connaissent aussi un grand succès ».

Le deuxième terme montrant une occurrence intéressante dans le premier texte est le mot « innovation », cité 7 fois. Le Learning center est considéré comme un « espace de valorisation de la recherche et de l’innovation », comme « un lieu d’innovation » proposant des « recherches innovantes » et une « innovation éducative ». Les mots synonymes du mot innovation sont : audace, changement, découverte, modification, nouveauté, révolution, transformation… et les mots antonymes sont : archaïsme, immobilisme, routine, tradition… Les pratiques actuelles et le fonctionnement des bibliothèques ne sont discrédités à aucun

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moment mais le ton se veut positif et mobilisateur pour un futur proche en accréditant l’évolution de ce lieu en innovation et montre sa volonté d’ « offrir une bibliothèque moderne, novatrice ». Pour Françoise Cros, professeur des Universités au Centre de Recherche sur la Formation au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris et spécialiste de l’innovation en éducation, l’innovation résulte d’une intention et met en œuvre une ou des actions visant à changer ou modifier quelque chose à partir d’un diagnostic d’insuffisance, d’inadaptation ou d’insatisfaction. Pourtant le postulat du diagnostic ici décrit n’a pas été spécifié dans les deux textes étudiés. Nous pouvons donc nous poser la question de la pertinence du terme « innovation » dans le contexte ici étudié.

Le concept est tourné vers l’avenir intégrant la nouveauté à tous les niveaux, une « logique nouvelle », un « nouvel espace », un « nouveau concept de service », un « nouvel accès » et une « nouvelle manière d’apprendre », un « centre d’excellence pour l’apprentissage ». Le fonctionnement de la bibliothèque est donc remis en cause dans son fonctionnement, les services offerts et sa méthode d’apprentissage. Le changement concerne l’espace, les services et les fonctions, et « intègre les mutations en terme d’organisation ». Toutefois le premier texte insiste et met en valeur ces « outils déterminants au service de la pédagogie et de l’apprentissage ». On attribue au Learning center les vertus de « développement de l’innovation pédagogique » et un « rôle essentiel dans le domaine de l’enseignement ».

Le troisième terme dont l’occurrence parait révélatrice est le mot « qualité », cité 5 fois. La qualité est envisagée pour l’enseignement supérieur soulignant les difficultés que rencontrent les universités françaises.

Tout en précisant que le Learning center est « un cas atypique », les textes valorisent l’ « originalité du projet » et le « concept particulièrement stimulant » ; ils affirment comme allant de soi une « vraie amélioration du service rendu ». Les termes employés associés tels que « excellence », « qualité », révèlent une volonté de plus grande efficacité du lieu.

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2.3.5 Une vision économique et gestionnaire