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19 — La vallée fermée

Gauddis s’était enfermé dans son cabinet de travail depuis l’aube. Il étudiait les rapports qui lui parvenaient des autres cités pour évaluer l’ampleur de l’infiltration des hommes sans ombre. Il portait une attention particulière à ceux qui provenaient des observateurs qu’il avait envoyés outre Albaran. Ils étaient de moins en moins nombreux, car ces informateurs disparaissaient un à un : soit qu’ils se trouvent dans l’obligation de se tenir cois par sécurité ou bien qu’on les ait capturés, asservis ou livrés à la mort. Cependant, les dernières nouvelles qui lui étaient parvenues, recoupées avec celles qu’il détenait déjà, lui permettaient d’entrevoir les grandes lignes des projets de Varjo.

L’une d’elles faisait état d’une forte activité de préparation guerrière dans les ports de Styrie et du Barador, ce qui laissait présager une attaque par la mer. Il en prenait connaissance, lorsque des coups furent frappés à sa porte :

— Qu’est-ce que c’est ?

— Commandant Gorpas ; Votre Majesté. — Entrez, Gorpas !

Le battant s’ouvrit, Gorpas pénétra dans la pièce et le referma derrière lui. Il salua Gauddis réglementairement :

— Mes respects, sire, j’ai cru bon de vous déranger, car un messager de Byzandore est arrivé au palais.

— Il est venu seul ?

— C’est ce qu’il prétend et que la patrouille du col des Hautes-Cimes, qui l’a trouvé à moitié mort de froid dans la neige, a confirmé.

— Est-il en état de se présenter ici ?

— Oui, sire. Nos soldats l’ont réchauffé, nourri et conduit jusqu’à nous, après l’avoir passé au soleil, comme il se doit.

— Bien, alors qu’on me l’amène.

Gorpas quitta la pièce et revint quelques minutes plus tard, accompagné de Darn, le coureur de bois du Barador.

— Le voilà, sire.

Gauddis s’était replongé dans sa lecture. Il leva les yeux et du regard jaugea l’homme. Malgré son apparente bonne forme, son maintien trahissait l’épuisement provoqué par son voyage, car ses traits étaient tirés et il fournissait des efforts visibles pour se tenir droit.

donc, proposa-t-il en lui désignant un siège.

Darn ne se fit pas prier, tant il se sentait faible. Gauddis reprit :

— Gorpas, remuez-vous ! Qu’on lui serve un remontant ! Oh ! Et puis, tant que vous y êtes, qu’on en apporte pour trois.

Cet ordre provoqua aussitôt l’apparition d’un sourire béat sur la face rugueuse du commandant. Comme il allait sortir, il se ravisa et demanda :

— Dois-je faire venir un garde, sire ?

— Inutile, je ne pense pas que notre invité ait parcouru tout ce chemin pour attenter à ma vie. Je me trompe ? questionna-t-il en s’adressant à Darn.

— Non, Votre Majesté. Et quand bien même, dans l’état où je suis, je ne me crois pas capable de faire de mal à une mouche.

— Bien ! disposez Gorpas.

Celui-ci s’en alla et Gauddis interrogea son visiteur :

— À présent, abordons le sujet qui vous a amené auprès de nous et tout d’abord, comment vous nommez-vous ?

— Je m’appelle Darn. Je suis coureur de bois, au service du roi Gontar de Barador. — Ce cher Gontar ! je ne l’ai pas vu depuis bien longtemps. Comment va-t-il ?

— Il se portait aussi bien que vous, sire, la dernière fois que je l’ai rencontré. Il m’a chargé de vous transmettre ses amitiés et de vous rapporter les évènements survenus à Byzandore.

— Bon, alors je vous écoute.

À ce moment, Gorpas revint. Il apportait une bouteille habillée de paille et trois gobelets d’étain qu’il déposa sur le coin de la table de travail de Gauddis. Il disposa les godets en triangle et s’emparant de la cannette, il versa dans chacun, deux doigts d’un alcool ambré qui exhalait un fort parfum de pomme. Il en donna un au roi, un autre à Darn, et s’appropria le dernier. Il porta un toast avant de l’avaler d’un trait :

— Longue vie à vous, sire ! À ta santé, messager. — À la vôtre, répondirent ses deux vis-à-vis.

Darn goûta le breuvage. Il eut l’impression que du feu descendait dans sa gorge et toussa : — C’est du costaud ! Réussit-il à articuler entre deux quintes.

— C’est du vrai bon, certifia Gorpas.

— À consommer avec modération, renchérit Gauddis, mais reprenons si vous le voulez bien.

Darn procéda au récit fidèle des évènements, qui avaient poussé son roi à l’envoyer auprès de Gauddis, et lui remit le parchemin scellé que Gontar lui avait confié. Gauddis prit

connaissance de son contenu qui confirmait ce que Darn avait raconté et demanda :

— Durant votre voyage, avez-vous aperçu des mouvements de troupes dans les montagnes ?

— J’ai repéré une armée d’Argastille, qui s’engageait dans le col de la couronne ; du côté des Hautes-Cimes, je n’ai rien vu ; et ailleurs, je ne sais pas.

— Cela concorde avec nos observations et explique pourquoi le trafic sur le fleuve a cessé. Ils ont bloqué la passe du Baradyr et je parierais gros qu’ils ne tarderont pas à agir de même du côté de celle de l’océan. Nous devons nous attendre à subir des attaques simultanées de chaque côté de Montanor.

— Si je ne m’abuse, sire, le roi Gontar vous a demandé de l’aide. Pensez-vous pouvoir lancer une quelconque entreprise pour lui porter secours ?

— Nous avons déjà mis quelque chose en marche, mon ami, mais cela risque de prendre pas mal de temps et en attendant, nous devrons contenir les assauts que nos ennemis ne manqueront pas de lancer contre nous. En quoi consistent vos projets, à présent ?

— J’aimerais assez rejoindre mon roi à Barad, mais je crains que cela ne soit au-dessus de mes moyens. À cette heure, les pays du Nord doivent être totalement soumis au monstre. L’entreprise serait trop risquée.

— Dans ce cas, restez avec nous. Nous trouverons certainement à employer vos talents, mais pour l’instant, je vous ordonne d’aller vous reposer. Quand vous aurez retrouvé vos forces, venez me consulter. Nous envisagerons alors les possibilités qui s’offriront à vous.

— Selon votre volonté ; Votre Majesté. Je vous remercie.

— Gorpas, installez notre ami avec la garde du palais et veillez à ce qu’il ne manque de rien.

— À vos ordres, sire.

Les deux hommes se retirèrent et Gauddis se replongea dans ses rapports. Ce qu’il venait d’apprendre le confortait dans l’impression qui se dégageait de ce qu’il savait déjà. Son pays serait bientôt mis en état de siège, auquel succéderait l’assaut inévitable.

***

Quelque part, dans les immensités forestières de Styrie, Varjo avait installé son camp au creux d’un vallon. Sous sa tente, il ne décolérait pas ; comment une armée pouvait-elle laisser s’échapper et disparaître deux hommes ? Il relut le message. Celui-ci s’avérait laconique : «

nous avons perdu la trace des deux Vadons qui ont traversé le fleuve ». Il froissa le

l’exaspérait. Il ne supportait pas l’échec et le pauvre type, qui lui avait apporté cette nouvelle, l’avait appris à ses dépens : vidé de son sang, il gisait mort à ses pieds.

— Morgol ! Appela-t-il.

Un géant barbu qui portait la tenue et les insignes de sa garde personnelle, pénétra dans la tente et sur un ton de totale soumission demanda :

— Que puis-je pour vous, Maître ?

— D’abord, débarrasse-moi de ça, intima-t-il en désignant le cadavre, ensuite tu établiras le cordon de sécurité autour de ma tente. Que personne ne me dérange !

— Bien, Maître ! À vos ordres, Maître, et empoignant le mort par un bras, il sortit en le traînant derrière lui.

Une fois seul, Varjo s’allongea sur sa couchette, vida son esprit et s’envola dans le Witzplads. Là, il se dirigea vers Montanor et entreprit la recherche des deux Vadons, en commençant par la passe du Baradyr. Il constata que la deuxième armée d’Éristen y avait établi ses positions et contrôlait tous les accès.

Conformément à ses instructions, les hommes travaillaient dans la forêt, à l’extraction du bois nécessaire pour la construction des embarcations destinées au franchissement du fleuve. Celui-ci aurait lieu quand une solide tête de pont serait établie à Belestran et qu’elle absorberait les ressources militaires des Vadons.

De ce côté, un rat n’aurait pas réussi à se faufiler sans se faire prendre. Satisfait, Varjo se dirigea vers l’ouest en longeant le fleuve. Sa vision spirituelle lui permettait de couvrir efficacement, tout l’espace compris entre le cours d’eau et la montagne.

Il localisa sans peine une procession d’hommes, qui redescendaient les restes de leurs camarades victimes de l’escarmouche avec les Vadons, et remonta le chemin en sens inverse, ce qui l’amena à l’endroit où l’on avait perdu leurs traces.

Il inspecta minutieusement la paroi, à la recherche d’un passage dissimulé, et parcourut ainsi tout le fond du cirque sans autre résultat que la découverte de l’étoile gravée dans la pierre.

Il l’étudia de très près, tâta les branches de ses doigts éthérés et examina l’aspect de la roche, à l’endroit où on l’avait creusée. Manifestement, la technique qui avait permis son exécution était trop avancée pour être issue de ce monde. Il en déduisit qu’on l’avait placée là pour indiquer quelque chose, mais quoi ?

Il inspecta la paroi à nouveau, en de multiples points autour de l’étoile, à la recherche d’un mécanisme, mais en vain. Il pénétra à l’intérieur, derrière le pentagramme, subissant au passage, l’horripilant picotement des atomes de la roche sur son corps éthéré, et explora la

falaise en tous sens. Il frôla le boyau qu’avaient emprunté les deux Vadons, mais le manqua de quelques dizaines de centimètres. Dépité, il finit par ressortir et se tenant juste au-dessus de la dalle qui en masquait l’ouverture, il contempla une dernière fois le symbole en espérant une inspiration, qui ne vint pas. Pas une seconde, l’idée ne l’effleura que ce qu’il cherchait se trouvait sous lui, et non devant.

De guerre lasse, il abandonna le cirque et s’éleva très haut, pour survoler le massif qu’il entreprit de traverser dans sa largeur. Il aperçut un lac au fond d’une profonde dépression et descendit y jeter un coup d’œil, pour s’assurer de n’avoir rien négligé.

L’endroit paraissait inaccessible autrement que par les airs et même si une corniche courait sur la moitié de son pourtour, les parois ne recelaient aucun orifice, qui aurait pu dévoiler un tunnel. Les deux Vadons demeuraient introuvables. Ils avaient bel et bien disparu.

Varjo revint au cirque et continua d’explorer l’espace entre fleuve et montagne. Il se dirigeait vers la passe de l’océan, mais il sentait intuitivement que son obstination s’avérerait inutile.

Lorsqu’il y parvint, la première armée d’Éristen, renforcée d’éléments Styrriens, l’atteignait également. Bien que sa recherche se soit révélée vaine, il fut satisfait de constater que ses plans, de ce point de vue, se déroulaient sans accrocs. Il contourna le massif, pour en inspecter la face nord en remontant vers l’est. Il pensait qu’avant peu, il pourrait attaquer la Vadonie, mais l’idée que deux guerriers Vadons puissent se promener librement sur les arrières de ses troupes tempérait fortement son enthousiasme.

Il n’avait pas réussi à remettre la main sur l’enregistreur de son frère pour en étudier le contenu. Bien qu’il se refuse à l’admettre, il avait une peur bleue de devoir affronter un de ceux qui avaient précipité sa fin, sans savoir à qui ou à quoi il serait confronté.

Lorsqu’après de longues et vaines recherches il réintégra son corps, il était bien résolu à durcir encore les mesures de sécurité dans son entourage :

— Morgol ! Appela-t-il de nouveau.

Le géant barbu entra sous la tente et sur le même ton de soumission, s’enquit : — Que puis-je pour votre service, Maître ?

— Morgol, à compter de maintenant, plus aucun Vadon ne doit pouvoir m’approcher à moins de vingt-cinq mètres. Inutile de convertir ceux que vous capturerez. Amenez-les-moi, je les exécuterai personnellement avec un plaisir sans égal.

— Bien Maître. Mais vous devrez les côtoyer, pour les tuer, Maître ! — Au javelot et à l’arc, Morgol, ainsi je garderai ma distance de sécurité. — Je n’avais pas pensé à ça, Maître, je vais prendre les dispositions nécessaires.

Il s’apprêtait à quitter la tente, lorsqu’il se ravisa en se frappant le front :

— Maître, j’allais oublier : un émissaire d’Éristen est arrivé pendant votre… absence. Il a apporté un paquet, dont il refuse de se séparer. Il affirme qu’il a reçu l’ordre de ne le remettre qu’à vous.

— Est-ce que c’est un Vadon ?

— Non, maître, c’est un Argastillan de pure souche. — Bien, amène-le-moi, mais reste près de lui.

Morgol sortit et revint au bout de quelques instants. Un soldat de petite taille, qui portait la livrée aux armes de l’Argastille, l’accompagnait. Il tenait, de sa main gauche, un grand sac de toile grossière qui produisait des sons métalliques lorsqu’il le remuait. Il se dandinait d’un pied sur l’autre, visiblement impressionné de se trouver en présence du maître suprême. Il salua militairement, mais avant qu’il ait ouvert la bouche, Morgol, usant de sa grande taille et de sa force, le contraignit à mettre un genou à terre, sans ménagement :

— À genoux devant ton seigneur, petit homme, asséna-t-il d’une voix qui donnait le frisson.

— Veuillez m’excuser, Maître. Mon souverain m’a envoyé auprès de vous, sans m’instruire du protocole, réussit-il à articuler sur un ton mal assuré.

— Ça ira, pour cette fois. Relève-toi. Tu as apporté quelque chose pour moi, paraît-il ? — Oui, Maître. Le roi Éristen m’a commis pour vous remettre ceci, et joignant le geste à la parole, il tendit le sac qu’il transportait.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Je crois que ce sont les armes que vous l’avez chargé de trouver, Maître.

Varjo s’empara du contenant, l’ouvrit et en tira une épée dans son fourreau et un écu au blason de la Vadonie. Il dégaina la lame et d’un ton glacial, menaça :

— J’espère pour toi que ton souverain n’essaye pas de me tromper, sinon…

Il sortit de son abri et avisa un rocher, qui émergeait du sol à quelques pas, et dont le sommet en pointe mesurait bien vingt centimètres d’épaisseur. Il s’en approcha et de toute sa puissance le frappa d’un coup de taille qui en décolla toute la partie supérieure. La terrible lame de carbonace avait décapité le rocher en émettant un son cristallin et son tranchant n’avait subi aucun dommage. Comblé et malgré tout surpris par la performance, Varjo réintégra sa tente où l’envoyé d’Éristen, peu rassuré, attendait de savoir à quelle sauce on allait le mettre.

— Va, retourne auprès de ton roi. Rapporte-lui ma satisfaction et rappelle-lui qu’il doit être paré à attaquer dans les délais que je lui ai prescrits.

— À vos ordres, Maître.

Le messager, surpris de vivre encore, quitta le camp de Varjo sans demander son reste, comme si le sol lui brûlait les pieds.

Demeuré seul, Varjo s’absorba dans la contemplation de l’épée. C’était une belle arme, bien finie, bien équilibrée, d’une légèreté étonnante, eu égard à sa taille et qui, par le simple fait de son existence, l’inquiétait ; comment ces diables de Vadons pouvaient-ils maîtriser une telle science des alliages ?

***

À la lumière des torches, Éliandre et Bérulon progressaient dans un boyau sombre, tout juste assez large pour eux. Ils éprouvaient le sentiment de marcher là-dedans depuis une éternité, lorsqu’ils atteignirent l’extrémité de la galerie. Pour tout autre qu’eux, ça aurait constitué une impasse. Celle-ci se terminait par une paroi qui, sans l’épée gravée dans le roc, serait apparue absolument lisse et hermétique.

Trois heures plus tôt, lorsque Bérulon avait émergé des brumes du sommeil, le soleil brillait déjà haut dans le ciel. Il avait tendu l’oreille, mais n’avait perçu qu’un silence impressionnant. Il s’était levé sans bruit, sur ses gardes, et était sorti de derrière son abri avec prudence, la main sur la poignée de son épée. Il n’aurait pas su dire quoi, mais un malaise le tracassait. Il avait cherché, du regard, le rocher où Éliandre s’était installé et avait vu son compagnon dans la même attitude que la sienne.

Éliandre s’était réveillé en sursaut, alarmé par un bruit métallique incongru en ce lieu. Il en avait d’abord attribué l’origine à Bérulon, mais rien ne bougeait de son côté. Il montait depuis, une garde vigilante, en attendant que son acolyte donne signe de vie. Lorsque celui-ci était apparu, également sur le qui-vive, il avait conclu que sans nul doute, quelque chose clochait.

Les deux hommes s’étaient rejoints sans bruit et par gestes, avaient établi un plan. Éliandre avait avancé sur le sentier qui les avait amenés là, précédant Bérulon qui le couvrait à petite distance, avec son arc et ses flèches. Ils avaient progressé avec prudence et étaient presque revenus à l’endroit, où ils avaient combattu la veille, quand le bruit, qui avait alerté Éliandre, s’était reproduit, tout proche. Éliandre avait poussé un soupir de soulagement et appelé Bérulon à le rejoindre. À la mimique interrogative de son compagnon, il avait désigné l’endroit qui servait de sépulture à leurs adversaires malheureux de la veille :

— Regarde.

avaient généré le bruit qui les avait alertés, en provoquant l’entrechoquement des armes des soldats morts.

— Sales bêtes ! s’exclama Bérulon.

— Ne leur en veux pas. N’est-ce pas nous qui leur avons servi ce repas ? Retournons. Nous nous sommes suffisamment attardés.

— C’est vrai, mais c’étaient des braves et ça fait mal de savoir que nous pourrions finir comme eux.

— D’accord avec toi, mais nous sommes aussi des soldats. Nous n’avons ni le droit ni le temps de nous attendrir. Cela saperait notre moral et nuirait à notre efficacité.

Ils avaient jeté un dernier coup d’œil au triste spectacle qu’offraient les vautours à l’œuvre, et rebroussé chemin. Au passage, ils avaient récupéré le reste de leurs affaires et s’étaient dirigés vers le fond du cirque.

Parvenus au pied de la paroi, ils s’étaient mis en quête de l’étoile gravée sur le rocher et l’avaient dénichée assez vite, de même que l’accès du tunnel. C’était une grande pierre plate naturelle qui était partiellement recouverte de petits cailloux. S’ils n’avaient pas su quoi chercher, jamais ils n’auraient imaginé que c’était là, la porte d’un passage sous la montagne.

Ils l’avaient basculée sur chant, découvrant ainsi un puits carré, profond de quelques mètres. Des barreaux métalliques scellés dans la roche, sur un des côtés, constituaient une échelle qui leur rendit la descente plus facile.

Ils avaient amoncelé des petits cailloux contre la dalle, de manière à ce qu’ils la recouvrent