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5. LES VALEURS DES CRITÈRES PAR THÉMATIQUE

5.9 C ONFORT ET SANTÉ

5.9.2 Valeurs des critères

a. Dans les espaces intérieurs, les conforts physiologique et psychologique ont-ils fait l’objet d’une étude approfondie ?

• Le confort et la santé respiratoires

Le confort respiratoire dépend de la température, de l’humidité relative et de la présence de polluants. La température et l’humidité relative sont des paramètres qui sont indirecte-ment pris en compte à travers la problématique de l’énergie. Evaluer le confort respiratoire dans les espaces intérieurs se fera donc à travers l’évaluation de la qualité de l’air qui dépend de deux paramètres : la ventilation et la présence de polluants.

Les pollutions intérieures concernent la santé des futurs habitants et du personnel de chantier, actif lors de la mise en œuvre des matériaux. La pollution spécifique aux espaces intérieurs (par rapport aux espaces extérieurs) se manifeste par la présence de polluants absents ou présents en moindre quantité à l’extérieur. Les pollutions intérieures sont caractérisées par un ensemble de polluants physiques, chimiques ou biologiques de diverses origines. Elles peuvent avoir un impact sur la santé. Le cas de l’amiante est un exemple connu et partiellement réglementé aujourd’hui : un inventaire est obligatoire en cas de travaux de rénovation important.182 En revanche, en cas de vente ou de location, le

182 Art. 148 decies du CODE sur le Bien-être.

LES VALEURS DES CRITÈRES PAR THÉMATIQUE – CONFORT ET SANTÉ 157 propriétaire d’une habitation n’est pas obligé de produire un inventaire. Il faut noter que les

risques liés à cette maladie semblent encore sous-estimés.183

Dans les habitations, les fortes concentrations de radon peuvent provoquer le cancer du poumon à long terme. Le radon est un gaz radioactif, inodore, insipide et incolore. Le site internet de l’Agence Fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), l’autorité compétente pour les problèmes de radon en Belgique, permet d’identifier rapidement les zones à risques. 184 Cet organisme propose des actions correctives si le taux de radon dépasse 400 Bq/m³.185 Parmi les autres polluants, citons le CO (monoxyde de carbone), le CO2 (dioxyde de carbone), les allergènes (acariens et animaux domestiques) et ceux dont on parle le plus, les COV (composés organiques volatils).

En France, une étude réalisée en 2006 a montré que 9 % des logements sondés présen-tent des concentrations très élevées de polluants.186 Parmi les différents polluants, le formaldéhyde est le COV le plus abondant dans les logements. Cette étude a également mis en lumière que lorsque les garages communiquent avec les logements, les valeurs de plusieurs COV sont supérieures à celles mesurées dans l’ensemble des logements.187 Les COV sont présents dans le mobilier, le tabagisme, les sources de combustion et les matériaux (essentiellement les colles, les peintures, les revêtements muraux, les moquet-tes, le bois).

Le formaldéhyde, le plus répandu des COV, est reconnu comme étant cancérogène pour l’homme depuis 2004.188 La concentration en formaldéhyde dépend essentiellement des facteurs suivants : la surface des éléments rapportée au volume du local, les émissions du produit fini, l’endroit d’aménagement (ex : près d’un radiateur) et les conditions de ventilation.189 Benzène et chlorure de vinyle sont deux autres exemples de composés de la famille des COV.

La qualité de l’air peut être maîtrisée au stade de la conception par le choix des matériaux et la ventilation. La vérification de la concentration de polluant dans l’air ne pourra cependant avoir lieu qu’une fois le bâtiment réalisé. Les valeurs seuils des trois COV les plus importants sont reprises ci-après et seront les objectifs à atteindre. Pour le formaldé-hyde, l’OMS recommande de ne pas être exposé à des valeurs de 100 µg/m3 plus de 30 minutes. Dans l’Union Européenne, la présence de formaldéhyde est tolérée dans les matériaux pour autant qu’il soit de la classe E1 (voir : la norme européenne EN 120 : 8 mg/100 g de matériaux) ; le taux de benzène est fixé à 5 µg/m3 et celui du xylène à 870 µg/m3 dans l’air ambiant.

183 « Les études épidémiologiques les plus récentes montrent une augmentation constante du nombre de victimes du cancer du poumon et du mésothéliome liés à l'amiante. Cette augmentation devrait connaître son acmé vers 2020 dans les pays européens actifs dans le désamiantage. Une étude médicale britannique publiée en 1997 estimait à 500.000 le nombre de décès liés à l'amiante au cours des 35 prochaines années en Europe occidentale.» Extrait du rapport « Victimes de l’amiante, le pire est à venir ! » Actes du Colloque organisé par Etopia, le 6 décembre 2004.

184 http ://www.fanc.fgov.be/fr/page/les-taux-de-radon-dans-votre-commune/661.aspx en date du 28.09.2010

185 L’unité de mesure de l’activité radioactive du radon de l’air se mesure en Becquerels par mètre cube d’air : Bq/m3.

186 OBSERVATOIRE DE LA QUALITE DE L’AIR INTERIEUR (2006), Campagne nationale Logements, Etat de la qualité de l’air dans les logements français, Rapport Final, 2006, mise à jour 2007.

187 Ibidem, p. 8.

188 DEOUX S., DEOUX P. (2002), Le Guide de l’habitat sain, éd. Medieco, p. 358.

189 COLLECTIF (2004), Assurer une bonne qualité de l’air intérieur, 2004/1, Eco-bau, Fiche KBOB.

LES VALEURS DES CRITÈRES PAR THÉMATIQUE – CONFORT ET SANTÉ 158 Toutes considérations économiques mise à part, utiliser des matériaux labellisés reste la

solution préventive qui offre le plus de garantie. En Allemagne, citons les trois labels suivants : le label Blauer Engel (Ange Bleu), GUT pour les moquettes et EMICODE pour les colles. Le label Blauer Engel permet par exemple de s’assurer qu’un produit possède de faibles émissions de COV. D’autres labels existent et peuvent également orienter le choix des matériaux : le label M1 en Finlande et le label ICL (Indoor Climate Label) au Danemark et en Norvège. Ce dernier garantit de faibles émissions de COV et de particu-les. Les retardateurs de flamme utilisés dans la fabrication des matériaux plastiques sont encadrés par le « Label écologique européen ». Les fiches eco-devis téléchargeables sur internet (www.eco-bau.ch) peuvent également orienter le choix des matériaux ainsi que le Guide Pratique pour la construction et la rénovation durables de petits bâtiments de Bruxelles Environnement (www.bruxellesenvironnement.be).

Outre le choix des matériaux, la ventilation a un rôle essentiel à jouer en matière de qualité de l’air surtout dans des bâtiments passifs dont l’étanchéité est très forte. L’entretien régulier du système de ventilation devient alors primordial. La ventilation minimale est réglementée par la norme NBND50-001 et ne fait donc pas l’objet de question supplémen-taire pour l’évaluation de ce critère.

• Le confort thermique

Le confort thermique (estival et hivernal) est indirectement traité par ailleurs à travers la problématique de l’énergie. Néanmoins, la question des possibilités d’intervention des occupants sur leur environnement climatique n’est pas précisément abordée dans la rubrique énergie. Des études ont montré que la productivité au travail et la satisfaction des utilisateurs est bien meilleure lorsque les individus peuvent contrôler l’environnement climatique (par exemple les stores solaires extérieurs).190 Si un système automatisé est la solution théorique idéale pour régler le climat au sein d’un local, l’individu ne sera jamais autant satisfait que lorsqu’il a la possibilité de contrôler lui-même les choses. La tradition des persiennes (dispositif traditionnel de volets ajourés rabattables ou projetables) en France et en Italie qui s'apparente dès lors au dispositif du store solaire extérieur en est un bon exemple. Le développement durable passe souvent par l'actualisation des traditions préindustrielles (et donc d'avant l'ère du pétrole).

• Le confort visuel

Le confort visuel est lié à la présence de la lumière (naturelle et artificielle), nécessaires pour réaliser les activités usuelles de la vie quotidienne. Plusieurs études ont montré que la lumière naturelle a un impact positif sur la santé et qu’elle est nécessaire au bien-être psychologique. La lumière naturelle permet également de limiter le recours à l’éclairage artificiel, entrainant ainsi des économies d’énergies.191

190 INRS (1999), Institut National de Recherche et de Sécurité, Travail à la chaleur et confort thermique, note scientifique et technique, NS 184, 1999.

191Dans les grandes surfaces commerciales, l’éclairage artificiel fait l’objet d’un énorme gaspillage. Pourtant une étude approfondie de la lumière naturelle permet à la fois de faire des économies d’énergie et améliore le confort visuel des clients.

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Qu’est-ce que le confort visuel ?

« Le confort visuel est une impression subjective liée à la quantité, à la distribution et à la qualité de la lumière ».192

L’architecte peut avoir un impact sur le confort visuel à travers de multiples facteurs, tels que par exemple le niveau d’éclairement des tâches visuelles d’un local, la répartition harmonieuse de la lumière dans un local, les rapports de luminances, l’absence d’ombres gênantes, la couleur et les textures des surfaces, les vues vers l’extérieur, etc.

Un bon éclairage doit permettre à l’usager d’exercer ses activités efficacement. Un mauvais éclairage aura des conséquences sur la santé, provoquant de la fatigue et éventuellement une diminution des facultés visuelles. La performance visuelle est déterminée par la nature du travail à accomplir et dépend du niveau d’éclairement de la surface de travail et du contraste de luminance entre l’objet observé et son support.193 De manière générale, la lumière naturelle doit être privilégiée par rapport à la lumière artificielle, à la fois pour le confort et également pour les économies d’énergie.

L’enjeu de cette question est plus important en milieu urbain dense qu’en milieu villageois.

Plus le contexte est urbain, plus les masques sont nombreux, moins la lumière peut pénétrer dans les logements.

Optimiser le niveau d’éclairement est un enjeu important dans les bâtiments passifs et basse énergie. Une fenêtre même performante entrainera toujours plus de déperditions qu’un mur bien isolé. Réduire la superficie des ouvertures est donc un des objectifs recherchés dans les bâtiments passifs. Envelopper le bâtiment d’isolant entraîne égale-ment un impact négatif sur le confort visuel : en rénovation, le doublage des murs extérieurs existants avec de l’isolant induit un effet d’encaissement de la fenêtre dans le mur, ce qui réduit le niveau d’éclairement. De même, la pose de vitrage performant ou éventuellement le doublage des châssis existants en rénovation engendre également une perte du niveau d’éclairement. A titre d’exemple, un double vitrage basse émissivité offre une transmission lumineuse de 75 %, alors qu’un simple vitrage offre une transmission lumineuse de 90 %.194

Dans la littérature sur les écoquartiers, le quartier Vesterbro de Copenhague est souvent présenté comme une référence en matière de rénovation d’anciens bâtiments urbains. Le confort visuel dans les logements a été pris en compte lors de la rénovation énergétique.

L’immeuble de l’ilôt Hedebygade est équipé d’un système innovant d’optimisation de la lumière naturelle, guidé par ordinateur. Il capture dans un puits de lumière les rayons du soleil (héliostat) projetés sur des miroirs (prismes) et les redistribue dans les appartements.

Il est possible de prendre en compte le confort visuel sans recourir nécessairement à des technologies sophistiquées. Par exemple, maximiser la quantité de surfaces de couleur blanche permet déjà d’optimiser le niveau d’éclairement à l’aide de la lumière naturelle.

Des miroirs placés judicieusement dans les embrasures de fenêtres peuvent également amener plus de lumière dans un logement, etc.

192 Ministère de la Région wallonne, DGTRE, Division énergie, CSTC Centre scientifique et technique de la construction, Division Physique du bâtiment et Climat intérieur, UCL Université Catholique de Louvain-la-Neuve, Unité Architecture et climat, Principe de base de l’éclairage naturel et du confort visuel, powerpoint, 2003.

193 La luminance caractérise le flux lumineux quittant une surface vers l’œil de l’observateur. Elle s’exprime en candelas par m2.

194 IBGE (2009), Guide pratique eco-construction, Info fiches-eco-construction Css06, Optimiser l’éclairage naturel.

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Comment évaluer le confort visuel ?

Le niveau d’éclairement participe au confort visuel mais n’est pas suffisant pour le qualifier.

C’est un indicateur qui a l’avantage d’être quantifiable.

La norme NBN EN 12464-1 sur l’éclairage des lieux de travail recommande certaines valeurs d’éclairement à respecter.195 En ce qui concerne les logements, il n’existe pas pour l’instant en Belgique de norme qui définisse les niveaux d’éclairement. La norme précitée recommande 300 Lux pour les espaces de réception. Par analogie, on pourrait imaginer que cet éclairement conviendrait par exemple pour le séjour dans les logements. La recherche ECLOS a montré que d’après les mesures réalisées dans un échantillon de 16 logements existants, l’éclairement des séjours étaient de l’ordre de 50 à 100 Lux, soit au moins trois fois moins.196 On aurait donc tendance à surestimer les besoins. Un Guide sur l’éclairage efficace des logements, à destination des particuliers, est en cours de réalisa-tion par la cellule Architecture et climat de l’UCL. Il sera bientôt publié par la Région wallonne. Ce Guide indique notamment qu’on peut obtenir un éclairage efficace avec un maximum de 4 W/m2 pour l’ensemble des locaux d’un logement. Il encourage également le principe de l’éclairage d’appoint qui évite de suréclairer en permanence et d’amener la lumière là où on en a besoin.

De manière générale, il importe d’encourager l’apport d’éclairage naturel et les vues vers l’extérieur dans les différentes pièces où l’on séjourne. D’après la PEB concernant les bâtiments tertiaires, une surface est dite éclairée naturellement si le Facteur Lumière du Jour (FLJ) est supérieur à 3 %.197 Une autre manière d’évaluer l’apport de lumière naturelle est le nombre d’heures d’ensoleillement par jour toute l’année. Lorsque le projet d’écoquartier est neuf, il est possible d’espacer les bâtiments en vue de garantir la pénétration du soleil par les fenêtres au rez-de-chaussée. Par exemple, en considérant des habitations à deux niveaux avec un toit en pente à 30°, Barton suggère un espacement minimum de 15 mètres entre les bâtiments pour garantir 3 heures de soleil durant 10 mois de l’année pour une latitude de 50°N.198 Barton souligne également que lorsqu’un bâtiment dépasse un ordre de grandeur de 12 mètres de profondeur, le recours à l’éclairage artificiel augmentera de manière significative. L’association Elea recommande un minimum de 2 heures d’ensoleillement/jour le 21 décembre dans le salon, les chambres et les pièces à activités multiples.199 Les logiciels spécialisés tel par exemple Ecotect permettent de vérifier ce genre de données à l’aide de simulation. Enfin, que ce soit dans les immeubles tertiaires ou résidentiels, l’éclairage des espaces distributifs s’effectue le plus souvent à l’aide de l’éclairage artificiel. Eclairer ces espaces avec la lumière naturelle est un principe de conception qui participe au confort des utilisateurs et aux économies d’énergie.

195 Mesurer une valeur d’éclairement peut se faire au stade de la conception du bâtiment par simulation (logiciel ou maquette). Cela nécessite l’apprentissage de logiciels spécialisés (ou l’intervention d’un bureau d’études) ou bien la réalisation d’une maquette adaptée à cet objectif pour être testée sous un ciel artificiel. Les logiciels spécialisés tels que Dialux, Daysim ou Radiance sont gratuits et peuvent par exemple évaluer la qualité d’éclairement au fond d’un local.

196 COLLECTIF (2009), Etude et diminution des consommations d’Eclairage dans les Logements Sociaux, CSTC (Centre scientifique et technique de la construction), Division Physique du bâtiment et Climat intérieur, UCL Université Catholique de Louvain-la-Neuve, Unité Architecture et climat, ECLOS.

197 Le facteur de lumière du jour en un point intérieur est le rapport de l'éclairement naturel reçu en ce point à l'éclairement extérieur simultané sur une surface horizontale en site parfaitement dégagé, par ciel couvert.

(source : www-energie.arch.ucl.ac.be).

198BARTON H., GRANT M., GUISE R. (2010), p. 172.

199 ELEA (2007), Cahier des performances, fiche n°25, www.lanaturemamaison.be en date du 15 octobre 2010.

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• Le confort acoustique

Le confort acoustique influence l’équilibre psychologique et notamment la productivité au travail. Le confort acoustique est prépondérant pour concevoir un quartier ayant une densité suffisante et envisager la cohabitation d’une population variée inter-générationnelle et inter-culturelle. Le bruit peut notamment perturber le sommeil, diminuer les performan-ces physiques et intellectuelles et générer des conflits de voisinage. Le bruit peut, en outre générer de sévères troubles nerveux.

Qu’est-ce que le bruit ? Le bruit est lié à l’absence de nuisances sonores. Cette notion possède une part de subjectivité et varie entre les différentes de culture. Définir le confort acoustique est donc assez complexe, il n’y a pas d’optimum. En théorie, deux types de confort acoustique sont à distinguer : la description sujet-centré, évaluation qualitative et subjective en fonction de l’individu, et la description objet-centré, la description physique du son.200 C’est cette seconde approche qui est retenue pour établir les valeurs seuils qui dépendent, elles, de conventions sociales.

Dans la pratique, des mesures d’isolation acoustique permettent de réduire l'impact du bruit en provenance de l'extérieur ou d'autres unités adjacentes à l’espace habité. Là où passe l’air, passe le bruit. Le principe d’étanchéité est très important en acoustique et rencontre donc les exigences thermiques sur ce point. Par contre, le principe de la masse est contraire à la logique thermique pour laquelle les matériaux légers emprisonnant l’air sont recherchés. En acoustique, plus un matériau est lourd (dense et épais), mieux il isole des bruits aériens.

Le résultat attendu des mesures d’isolation acoustique dépend énormément de la qualité de la mise en œuvre. Le contrôle se fera donc le plus souvent après la phase de réalisa-tion. Au stade de la conception, certains principes constructifs peuvent être appliqués pour participer au résultat acoustique comme par exemple la désolidarisation de la structure des planchers entre différents niveaux d’habitation, la création d’espaces tampons entre les sources de bruit et les espaces de vie, l’isolation des gaines techniques ou encore la limitation des surfaces de séparation entre deux espaces occupés, etc.

Les valeurs seuils des nuisances sonores diffèrent d’un pays à l’autre. En Belgique, la norme NBN S01-400-1 :2008 reprend les exigences acoustiques en matière d’habitation.

La norme prescrit des exigences spécifiques pour l’isolation des façades, les installations techniques (ventilation, hotte, etc.), les bruits aériens et les bruits d’impacts. La norme exige de respecter ces valeurs après mesures in situ.201 Pour les bâtiments rénovés, la norme précise que les exigences ne pourront pas toujours être atteintes. Dans les écoquartiers, une analyse des possibilités de rénovation acoustique des bâtiments devrait être systématiquement effectuée en même temps que l’audit énergétique, l’analyse de la qualité patrimoniale de l’immeuble ainsi que l’inventaire des matériaux contenant de l’amiante. Cette analyse devrait permettre de définir les exigences à atteindre en fonction du cas rencontré. Pour les autres bâtiments (écoles, bureaux...) les exigences des NBN S01-400 :1977 et NBN S01-401 :1987 sont d'application.

200 « Les attentes des personnes relatives au bruit dans un espace urbain peuvent fortement varier selon la personne considérée et son activité. Cette activité et les attentes y étant liées peuvent varier selon la période du jour, de la semaine, de la saison ou de la vie. Différentes personnes pourraient évaluer un même lieu différemment. Cela dépend du motif de leur présence dans le lieu, de leur humeur, mais principalement de leurs attentes. Il peut y avoir une différence si la personne visite l’espace public après une journée de travail fatigante ou un samedi soir dans l’espoir d'une soirée d’une façon ou d'une autre plus animée. » DRUPSSuC, p. 40.

201 IBGE (2009), Guide Pratique eco-construction, Info fiches-eco-construction CSS05.

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• Le sentiment d’intimité

Le confort psychologique dans les espaces habités dépend de multiples facteurs parmi lesquels le sentiment d’intimité est déterminant. Se sentir chez soi, abrité dans son refuge, est un besoin primaire et légitime. Comme le dit Perla Serfaty-Garzon, « L’homme se tient dans le monde à partir d’un dedans, d’une attention à soi-même, d’une intimité qui est l’ancrage même de sa capacité d’aller au dehors vers le monde. »202

Avant d’aborder la question du sentiment d’intimité, il nous semble important de rappeler qu’un habitat en bon état reste le préalable pour pouvoir parler de confort qu’il soit

Avant d’aborder la question du sentiment d’intimité, il nous semble important de rappeler qu’un habitat en bon état reste le préalable pour pouvoir parler de confort qu’il soit