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Pour chacune des dix thématiques, la recherche définit une série de « performances » auxquelles sont associées des pondérations. Toutefois, pour correspondre au contexte wallon, le niveau de performances varie selon :

• la localisation du projet,

• le type de projet.

2.1 C

RITÈRES EN FONCTION DE LA LOCALISATION DU PROJET

Afin d’adapter les valeurs des critères en fonction du contexte dans lequel le projet d’écoquartier s’insère, nous posons l’hypothèse que la Région wallonne se répartit principalement en trois types d’agglomération. L’agglomération désigne un espace dans lequel sont groupés des immeubles qui forment une continuité bâtie de telle sorte que, du point de vue de la perception, ces immeubles y contiennent l’espace public. La « métrique pédestre » (Bernard Declève) - « walkable neighbourhood » (Richard Rogers) - y structure le régime des distances :

• la ville,

• le bourg,

• le village.

Au regard de notre préoccupation, ce qui les distingue principalement c’est, outre leur taille, le niveau d’équipements et de services à la population, la nature des activités économiques, la composition de la population et le potentiel d’écomobilité.

La ville se caractérise par une agglomération de constructions importante (référence : le seuil moyen en Europe tourne autour de 5000 habitants et en Belgique seules quelques villes comptent moins de 5000 habitants), soit un tissu bâti en ordre fermé ou semi-fermé où la continuité physique préside à son organisation. On y trouve une bonne offre en termes d’équipements, de services, de commerces et de travail tertiaire : école primaire, secondaire voire même école supérieure ou université, noyau commercial, services publics (maison communale, poste, …), équipements de loisirs (salle de sport, parc ou espace vert de plus de 2 hectares,…), soins de santé (maison médicale, hôpital, …). On y rencontre également une importante diversité sociale (diversité de catégorie sociale, de statut, de nationalité, …) qui s’accompagne généralement d’une diversité de type de logement (appartement, maison unifamiliale, duplex, location, acquisition). Enfin, la mobilité alternative à la voiture y est possible ou déjà développée. Des lignes de transport en commun structurantes intra- et interurbaines (référence service intra-urbain : fréquence minimum de 7,5 minutes en heures de pointe), la marche à pied (individuel et collectif – pédibus), le vélo (individuel et collectif – rang vélo), les voitures partagées (Cambio, VAP…) y structurent l’organisation des modes de déplacement.

LA MÉTHODE DÉVALUATION 4 Le bourg est une agglomération d’échelle intermédiaire entre la ville et le village. On y

retrouve une série de services, d’équipements (l’école primaire et/ou secondaire, la poste, des équipements de loisirs type plaine de jeux, salle de sport, terrain de football, etc.), de commerces (dont des commerces de proximité tel une boulangerie, épicerie, boucherie, pharmacie) et d’activités économiques dans les différents secteurs. En termes de mobilité, le niveau de service des modes alternatifs à la voiture est moins élevé que dans les villes.

Toutefois, des lignes de transport en commun de type périurbain – lignes de desserte et rapido-bus (référence : fréquence minimum de 15 minutes en heures de pointe), des lignes de train, la marche à pied (individuel et collectif – pédibus), le vélo (individuel et collectif – rang vélo), les voitures partagées (Cambio, VAP…), les taxis collectifs et sociaux, la traction animale… y structurent l’organisation des modes de déplacement.

Le village offre de manière générale peu d’équipements et de services. On y retrouve principalement de l’habitat et des activités agricoles et sylvicoles. Des lignes de transport en commun périurbain – lignes de desserte - et à la demande y sont viables. La marche à pied (individuel principalement), le vélo (individuel principalement), les voitures partagées (VAP…), les taxis collectifs et sociaux, la traction animale… y structurent l’organisation des modes de déplacement. Même si le village comporte peu ou pas d'équipements et de services, il se distingue des lotissements résidentiels par son organisation autour d'un centre (généralement autour d'une rue, d’une place, de l'église, etc.) et par la présence d’activités agricoles et sylvicoles. Le lotissement résidentiel est le plus souvent monofonctionnel et peu économe du sol, contrariant, de ce fait, le développement de circuits courts et plus généralement de l’écomobilité.

Suivant cette approche contextuelle et différenciée, il nous semble opportun de développer l’étude autour de trois notions : écoquartier, écobourg et écovillage. Celles-ci concernent toutes trois la même échelle de développement durable de l’habitat et sont susceptibles de mobiliser l’ensemble des acteurs de ces développements à partir de leurs identités spécifiques. Si l’écoquartier constitue bien une partie de ville, il n’en va pas de même pour les écobourgs et les écovillages qui concernent la totalité du périmètre d’agglomération compte tenu des seuils de viabilité des services, commerces et équipements de proximité qui impliquent une taille de population résidente suffisante. Pour la commodité de lecture, le terme écoquartier est utilisé comme terme générique dans les textes de présentation des différents critères lorsqu’il n’y a pas lieu de différencier les types d’agglomération.

Cela a pour conséquence que les zones urbanisables situées en dehors de ces trois types d’agglomération ne pourront pas voir se développer des projets d’écoquartiers, d’écobourgs ou d’écovillages en raison de leur trop grand éloignement des centres de ces agglomérations.

2.2 C

RITÈRES EN FONCTION DU TYPE DE PROJET

Les critères sont également adaptés en fonction de trois types de projet possibles :

• la création,

• la consolidation,

• la transformation.

LA MÉTHODE DÉVALUATION 5 Le projet de type « création » se compose principalement de nouvelles constructions qui

forment ensemble un nouveau quartier urbain sur un périmètre facilement identifiable. Il s'agit d'un nouveau projet d'urbanisation qui doit présenter une taille et une densité suffisantes pour viabiliser les différents services de proximité et de transports en commun et pour rencontrer les critères de définition d'un écoquartier présentés ci-après. Ce type de projet ne concerne ni les bourgs, ni les villages dans la mesure où il n’est pas souhaitable de proposer dans les années à venir la création de nouvelles agglomérations indépendantes des agglomérations existantes. En effet, l’usage parcimonieux du sol wallon, les politiques de renouvellement urbain et de renforcement des noyaux existants ainsi que celles de préservation et de valorisation des espaces naturels, agricoles et sylvicoles imposent de concert de travailler prioritairement sur la rénovation des agglomérations existantes.

Le projet de type « consolidation » part d’un projet neuf de taille significative mais qui n’atteint cependant pas la taille critique de l’écoquartier, de l’écobourg ou de l’écovillage. Il est qualifié de consolidation dans la mesure où il représente une opportunité de levier pour renforcer et engager la transformation du quartier, du bourg ou du village dans lequel il s’inscrit en écoquartier, écobourg ou écovillage.

Le projet de type « transformation » désigne quant à lui un projet d’écotransition d’un quartier, bourg ou village existant. Ce type de projet comprend différentes interventions ponctuelles de rénovation principalement, mais aussi lorsque c’est nécessaire de reconstruction ou de construction neuve, des aménagements d’espaces publics et différentes mesures d’organisation des réseaux et de mutualisation des ressources. La participation des habitants et des différents acteurs concernés y est plus que jamais structurelle.

2.3 M

ATRICE DES CRITÈRES

En résumé, la structure des critères thématiques se présente comme suit : la thématique de base avec un paragraphe d'introduction sur son objectif, la justification théorique et technique des critères et des valeurs à atteindre et, un tableau avec les différentes valeurs proposées en fonction de la localisation et du type de projet.

Type de projet

Agglomération Création Consolidation Transformation

Ecoquartier Valeur à atteindre 'A' Valeur à atteindre 'B' Valeur à atteindre 'C' Ecobourg Non considéré Valeur à atteindre 'D' Valeur à atteindre 'E' Ecovillage Non considéré Valeur à atteindre 'F' Valeur à atteindre 'G' Le schéma qui suit illustre les différents cas de figure qui structureront l’étude.

Dans tous les cas, le « périmètre du projet » est celui de l’écoquartier, de l’écobourg ou de l’écovillage. Son centre est représenté par un point qui situe le centre de gravité de l’ensemble des services de proximité ; lorsque ces différents services ne sont pas concentrés dans un lieu central, il convient de considérer une aire centrale à partir de laquelle se mesurent les distances approximatives de 300 m et de 600 m. Ces distances sont celles qui sont effectuées réellement par les piétons.

LA MÉTHODE DÉVALUATION 6

Auteur : P. Vanderstraeten (2010)

LABELLISATION, AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS 7

3. LABELLISATION, AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS