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4. MATÉRIEL ET MÉTHODES

4.3 Utilisation de l'habitat

Différents paramètres relatifs à la végétation ont été caractérisés sur un ensemble de 297 parcelles réparties en quatre catégories: 42 sites utilisés par le lièvre avant coupe, 161 sites utilisés par le lièvre après coupe, 44 sites témoins non bûches et 50 sites témoins bûches. Les sites utilisés par le lièvre ont été déterminés par repérage radio-télémétrique et ont été répartis indistinctement entre les différents individus, mâles et femelles, porteurs d'émetteurs. Les repérages télémétriques ayant servi à établir les sites fréquentés par le lièvre ont été effectués du 8 mai au 11 août 1992. Les sites témoins non bûches ont été distribués systématiquement (espacement de 50 m) parmi les pessières laissées sur pied après coupe, qui avaient une densité de 25 à 80 % (majoritairement 41-60 %) et étaient âgées de 70 à 120 ans et plus (majoritairement 90 ans). Quant aux témoins bûches, ils ont été établis systématiquement dans des peuplements de même nature traités par CPR en 1992.

À chacune des parcelles, 8 variables ont été mesurées afin de caractériser l'habitat (tableau 3). Ces variables ont été choisies à partir des résultats d'études antérieures sur l'utilisation de l'habitat par le lièvre (Ferron et Ouellet 1992, Litvaitis et al. 1985, Wolfe et al. 1982).

Le couvert au sol fut déterminé de la façon suivante. Perpendiculairement à l'axe nord-sud, la composition de la végétation au sol, c'est-à-dire de l'étage 0-50 cm de hauteur, fut enregistrée au centre de la parcelle (correspondant à l'endroit du repérage ou aux coordonnées du site témoin) ainsi qu'à 2 et 4 m de part et d'autre de celui-ci. À chacun de ces 5 jalons, un mètre fut placé au sol, perpendiculairement à l'axe nord-sud. À tous les 10 cm, la nature de la végétation présente à 2 cm devant le mètre fut enregistrée selon une des

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Tableau 3. Liste des variables mesurées pour décrire l'utilisation de l'habitat par le lièvre et transformation mathématique effectuée pour l'analyse de variance.

Variable Couvert au sol

Couvert latéral

Indice de fermeture de la couronne

Présence d'un autre habitat Strate arborescente

Nombre de tiges

Surface terrière

Mousses, sphaignes et hchens Débris

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catégories suivantes: herbacées (H), conifères (C), feuillus (F), mousses, sphaignes et lichens (M), éricacées (E), débris d'arbre mort ou de branches (D), sol nu (N).

Si plus d'un type de végétation se retrouvait au même endroit dans l'étage 0-50 cm, plusieurs codes pouvaient être enregistrés. On a calculé ensuite pour chaque type de végétation un pourcentage de recouvrement en utilisant la formule suivante:

n j . j *_ fréquence de la végétation de type x .„„

% de recouvrement du type x = ^ ~ JV x 100

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Le couvert latéral, correspondant à la densité d'obstruction du feuillage, fut mesuré à l'aide d'une planche à profil de végétation (Nudds 1977). La planche, d'une largeur de 30 cm et d'une hauteur de 2 m, est divisée en 4 sections égales de 50 cm de hauteur. Elle fut placée verticalement au centre de la parcelle et le pourcentage de visibilité de chaque section fut évalué à partir de 2 points situés respectivement à 15 m au sud et 15 m au nord de la planche. Les cotes de visibilité utilisées furent les suivantes: 1 pour une visibilité de 0 à 20%, 2 pour une visibilité de 21 à 40 %, 3 pour une visibilité de 41 à 60%, 4 pour une visibilité de 61 à 80% et 5 pour une visibilité de 81 à 100%.

L'indice de fermeture de la couronne des arbres fut évalué à l'aide d'un posemètre en mode de mesure de la lumière ambiante (densiomètre sphérique).

Cinq lectures de luminosité furent effectuées, soit au centre de la parcelle et à chacun des points cardinaux à 7 m du centre, et une moyenne fut calculée. Une sixième lecture fut également effectuée en pleine luminosité pour établir un point

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de comparaison servant à calculer l'indice de fermeture de la couronne (%) à partir de la formule suivante:

Indice de fermeture = 100 - moyenne des lectures x lQQ\

\ lecture en pleine luminosité /

La présence d'un autre habitat à 20 m ou moins du centre de la parcelle fut également enregistrée et la nature de cet habitat fut notée: bûché (B), aulnaie (A), peuplement résineux (R), peuplement feuillu (F), peuplement mixte (M), milieu humide (H) et autre type d'habitat (T), qui fut alors spécifié sur le rapport d'inventaire.

La strate arborescente fut évaluée de 2 façons. On a d'abord compté, pour chaque essence, le nombre de tiges ayant un DHP > 7,0 cm à l'intérieur d'un quadrat de 10 x 10 m, centré sur la parcelle et dont les coins correspondaient aux points cardinaux. Ensuite, au centre de la parcelle, on a compté avec un prisme métrique de facteur 2 le nombre de tiges par essence pour calculer la surface terrière (Grosenbaugh 1952).

La composition de la strate arbustive (i.e. les arbres ayant un DHP < 7,0 cm) fut ensuite caractérisée qualitativement, à l'intérieur du même quadrat de 10 x 10 m, en attribuant une cote abondant (A), moyen (M), faible (F) ou absent (I), pour les conifères et les feuillus séparément. Concuramment à cette évaluation, 94 sites ont fait l'objet d'un inventaire détaillé du nombre de tiges dans une parcelle de 1x10 m, ce qui a permis de quantifier chaque cote de la façon suivante (tiges/ha + IC 90 %):

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Cote A M F

11 7 4

Résineux 200 + 2 200 600 + 1 400 100 + 1 300

5 4 2

Feuillus 300 + 2 400 + 2 400 +

400 000 700

La composition du peuplement arborescent où se trouvait la parcelle a fait également l'objet d'une évaluation visuelle dans un rayon de 20 m selon la grille suivante: conifère (C) lorsqu'il y avait 75% et plus de tiges de conifères, feuillu (F) lorsqu'il y avait 75% et plus de tiges de feuillus, mixte (M) lorsque le peuplement contenait moins de 75% de tiges de conifères ou de feuillus et ouvert (O) lorsque le milieu était ouvert.

Pour l'analyse statistique, la normalité et l'homogénéité de chaque variable quantitative ont d'abord été vérifiées et les variables non normales furent ensuite transformées en prenant leur logarithme naturel. Des analyses par contraste précédées d'une analyse de variance furent ensuite effectuées à l'aide du logiciel SYSTAT version 5.2 (SYSTAT 1992). Cette procédure a permis de limiter le nombre de comparaisons à celles qui avaient vraiment une signification biologique en rapport aux questions posées dans le cadre de notre travail.

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5. RÉSULTATS

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