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Usage du borassus aethiopum

2. REVUE DE LA LITTERATURE

2.2. Le borassus aethiopum mart

2.2.7. Usage du borassus aethiopum

Toutes les parties du rônier (stipe, feuilles, pétiole, bourgeon terminal, fruits, racines etc.) sont utilisables. Leurs utilisations varient en fonction des régions (PELTIER R. 1993). Le tableau 2.2 ci-dessous indique les principaux usages des éléments du rônier :

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Tableau 2.2 : Les différents usages des éléments du rônier (DIALLO A. et al. 1998)

ELEMENTS USAGES

Les racines

Elles servent à la confection des filets. Les radicelles sont grillées et mangées.

La décoction des radicelles lutte contre les troubles respiratoires et est donnée comme boisson aux nouveau-nés. La décoction des racines est utilisée comme remède contre les ténias. Elle soigne les œdèmes, les maux de ventre, les maux de gorge, la constipation, la bronchite la syphilis et serait un bon vomitif.

Le Stipe

Le tronc au-dessous du renflement sert : à la construction des toits des maisons et cases, de charpente, des portes et fenêtres, de piliers et traverses de ponts, à la construction de hangar, poteaux de clôture, à la construction des pistes pour les parties inondées, de support des mûrs, à la fabrication de pirogues et les meubles, de bois de feu, de ruches d’abeilles pour les troncs creux, de sièges dans les places publiques, d’abri pour les animaux domestiques. Le renflement et le dessus du renflement pourrissent ou sont brûlés par les cultivateurs.

Les Pétioles

Clôture, bois de feu, balai, gouttière pour recueillir la sève, leurs fibres servent à corder des calebasses fêlées, leurs nervures servent à fabriquer des cordes.

Les Feuilles

Confection de nattes, paniers, corbeilles, sacs, cadre de tamis, éventails, chapeaux, balais, etc. toiture des cases, confection de palissades, fabrication de cordes, de nasses, de filasses utilisées pour les bains corporels et le lavage d’ustensiles domestique et comme combustible

Le Bourgeon

La base du bourgeon terminal communément appelée "chou palmiste" est comestible crue ou cuite. Le bourgeon est utilisé pour attacher les ruches d’abeille.

Les Fruits

Le jeune albumen du fruit vert est une gelée nourrissante très appréciée. A maturité, le mésocarpe peut être consommé cru, grillé ou bouillie mélangée à du sucre ou à du miel. Ce mésocarpe est un stimulant et une sorte de "sérum antitétanique". Il est très efficace contre les parasitoses intestinales.

Le Noyau

Le cotylédon de la noix en germination est spongieux, onctueux et succulent.

Si la noix en germination n’est pas prématurément exploitée, il se développe une jeune plantule dont la première feuille souterraine est charnue, tendre, et très nourrissante. La coque du noyau est utilisée dans l’artisanat et comme bois de feu.

La Résine Elle favorise la poussée dentaire chez les enfants.

La Sève

Sucrée ou alcoolisée, elle est une boisson très appréciée. Elle est un bon stimulant, et présente des propriétés aphrodisiaques. Elle lutte également contre la méningite, les maux de ventre, les maux d’yeux, les gales, elle soigne la nouvelle plaie et la maladie de tortue chez les enfants

Les Fleurs mâles

Leur poudre est utilisée pour assaisonner la sauce du tôt. Elle est aussi mélangée avec le beurre de karité pour guérir les escarres. Elles sont utilisées dans le traitement des maladies sexuelles.

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Figure 2.4 :Utilisation des espèces de borassus mâles et femelles(DIALLO A. et al. 1998) Le bois d’œuvre de rônier est constitué par la couronne extérieure du stipe de l’arbre et présente de bonnes caractéristiques mécaniques et physiques. Il est obtenu par abattage, tronçonnage, et fendage de ce dernier. Ces différentes opérations se présentent comme suit :

l’abattage : c’est une opération simple, réalisée pendant 30 à 45 minutes, par deux ou trois personnes équipées d’une hache et d’un coupe-coupe. Elle se pratique le plus souvent à 1 m du sol.

le tronçonnage : après l’abattage de l’arbre, on procède à une découpe de tronçonnage ayant pour but d’éliminer la partie supérieure du stipe qui n’a pas de valeur commerciale. Pour les palmiers rôniers, cette découpe a lieu en dessous du renflement ou « ventre » de l’arbre. Au niveau du renflement, la couche externe dure et imputrescible est très mince et de l’ordre d’un centimètre en moyenne. Elle se scie mal et est très difficile à raboter ou à poncer à cause de sa structure fibreuse mais elle se fend bien pour donner des lattes. La longueur minimale constatée est de 5 m et celle maximale est de 10 m.

le fendage du stipe : le débit est l’opération qui consiste à fendre le stipe en plusieurs morceaux constituant des lattes. Théoriquement, ce débit se fait sur quartier.

En pratique, le stipe est divisé en quatre, cinq, six ou sept lattes en fonction du diamètre à la base du stipe.

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la production des lattes : seule la couronne extérieure du stipe présente une valeur mécanique donc commerciale. La production des lattes consiste alors à retirer les fibres internes molles de façon à laisser la couche externe dure et imputrescible.

Photo 2.5 : Lattes obtenues après découpe des grumes de rônier (ADJOVI E. et al. 2013) Notons que le rônier fait partie des espèces protégées au Bénin par la loi N° 93-009 du 02 Juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin et son décret d’application N° 96-271 du 02 Juillet 1996 portant modalités d’application de ladite loi. De ce fait, le droit d’usage est octroyé par les agents forestiers sur demande des exploitants (AGOSSOU Y. 2008).

Photo 2.6 : Dessous d’un plancher en bois montrant la disposition des poutres en bois de borassus (AGOSSOU Y. 2008)

Poutre en bois de borassus

Planche en bois d’iroko

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Photo 2.7 : Utilisation du borassus comme poteau incorporé dans le mur (AGOSSOU Y. 2008)

Photo 2.8 : Utilisation du bois de borassus sous forme de poutre de solivage pour faux plafond (AGOSSOU Y. 2008)

L’usage du bois de rônier comme matériau de construction est d’une tradition très ancienne et remonte même au néolithique (DIALLO A. et al. 1998). Ces usages du rônier dans le bâtiment ne sont pas optimaux.