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Chapitre III. Approche méthodologique

III. Une multitude de sources documentaires mobilisées

Ce travail, s’il accorde une large place aux entrevues et observations personnelles menées sur le terrain, s’appuie également sur la consultation de divers documents dont il apparaît important de préciser les principales sources.

L’étape initiale a été une recherche documentaire, qui a permis de faire un large usage des travaux déjà réalisés sur les AMP à l’échelle mondiale et celle de Joal-Fadiouth. Des données quantitatives relatives à l’ensemble des paramètres socio-économiques, écologiques et

67 climatiques notamment, susceptibles d’avoir une incidence sur la gestion des ressources marines et côtières ont été collectées. Egalement, des rapports sur le processus de mise en place et de la gestion des AMP, des documents sur la législation et les politiques correspondantes, des études scientifiques, des inventaires sur la faune et la flore, les statistiques de pêche et des documents sur la gestion participative d’une manière générale ont été consultés.

Ce travail de recherche bibliographique s’est effectué à travers l’Internet et dans un certain nombre de centres documentaires : les revues en ligne de l’Université de Liège, les bibliothèques de l’Université de Dakar et des différentes facultés, le Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières (GIRMaC), le Projet COGEPAS, la Direction des Pêches Maritimes (DPM), la Direction de la Surveillance des Pêches du Sénégal (DSPS), le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, Dakar), la Commission Sous Régionale des Pêches, l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE), le WWF WAMPO, la Direction des Parcs Nationaux (DPN), le Service Régional des Pêches Maritimes de Thiès (SRPM), l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le Centre de Suivi Ecologique (CSE)…

Du point de vue des données biologiques sur l’AMP, nous avons repris, à l’absence d’un suivi des effets écologiques, les résultats des états de référence, réalisés par le CRODT pour le compte du WWF WAMPO69. Le premier état de référence a été effectué en saison chaude (juin à novembre) entre le 29 septembre et le 1er octobre 200670.

L’engin de pêche est une senne de plage (SP), longue de près de 300 m et au maillage très fin (12 mm environ de maille étirée). Au plan opératoire, la SP est embarquée sur la pirogue qui décrit un arc de cercle tout en la jetant en mer. Les extrémités horizontales du filet sont rattachées à de longs filins halés depuis la plage par deux groupes de pêcheurs. Les poissons, ainsi encerclés, sont progressivement rabattus vers la terre ferme au bout de 45 mm à 1 h 30 de halage environ (CRODT, 2006).

Trois (3) opérations de pêche à la senne de plage ont été réalisées au niveau des sites de Ngazobil (14°12’ N, 16°52’ W), de La Côtière (14°09’ N, 16°51’ W) et de Fadiouth (14°08’ N, 16°49’ W). Ces aires sont les lieux de pêche préférentiels des senneurs de plage de la commune de Joal-Fadiouth.

Les pêches ont eu lieu le jour : de 9 h à 10 h 50 à la station de Ngazobil, de 11 h à 12 h 15 à la station La Côtière et de 12 h 40 à 13 h 45 à la station de Fadiouth.

A chaque opération de pêche, les captures par espèces et totales (en kg) sont déterminées, ainsi que l’inventaire des espèces présentes71 et les fréquences de tailles (longueur totale en cm) des espèces les plus représentées.

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CRODT. 2006. Caractérisation de l’état de référence de l’AMP de Joal-Fadiouth, WWF, DPN, Décembre, 29 p.

70 Le matériel utilisé est constitué : d’une pirogue motorisée de 40 chevaux (CV), d’une senne de plage, d’une balance de

pesée, des seaux pour trier le produit de la pêche, d’une planche à mesurer ou ichtyomètre pour les fréquences de tailles et d’une clé de détermination des espèces rencontrées

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Bellemans, et al. 1988. Fiches d’identification des espèces pour les besoins de la pêche. Guide des ressources halieutiques du Sénégal et de la Gambie (espèces marines et d’eaux saumâtres). Rome, FAO, 227 pages

68 Le deuxième état de référence a eu lieu au courant de la saison froide (décembre à mai), plus précisément du 18 au 19 avril 2009. Trois (3) opérations de pêche ont été réalisées avec le même matériel utilisé (senne de plage) lors du premier état de référence. Les pêches ont eu lieu le jour, principalement entre 9 heures 30 et 18 heures, pour une durée moyenne de 1 heure 30 minutes. Les mêmes paramètres ont été relevés.

Le corpus de données est constitué des rapports que j’ai produits, cités dans le préambule de cette thèse et ceux du WWF WAMPO. La deuxième source des données correspond aux notes de recherches qui résument les résultats de la revue documentaire, nos observations et nos réflexions durant la collecte. La troisième est constituée des entretiens avec les différents acteurs sous forme d’enregistrement. L’ensemble de tout ce matériel recueilli constitue le corpus qui a été analysé.

Conclusion

La méthodologie est basée sur une approche qualitative qui a mis à profit l’étude de cas comme méthode d’investigation. Les entretiens semi-directifs ont permis la collecte d’informations sur la perception et les opinions des différents acteurs de la gestion de l’AMP. Ils ont également permis d’identifier les enjeux territoriaux, économiques et de gestion qui sont en jeu.

Toutefois, l’AMP n’a pas bénéficié d’un dispositif de suivi bioécologique. C’est pourquoi, nous avons repris les données des états de référence réalisés par le CRODT en 2006 et 2009. Cependant, ces données sont sujettes à des réserves car il y a eu un changement dans la méthode d’inventaire et d’interprétation des résultats. Il s’y ajoute que la faible représentativité des données biologiques, conjuguée à l’absence de zones témoins, pose des problèmes d’interprétation car il est difficile de les mettre en relation avec l’AMP.

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Deuxième partie

Contexte général de la

problématique des Aires

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Introduction

La seconde partie s’adresse au contexte général de la problématique des AMP au Sénégal. Elle montre l’état préoccupant des principaux stocks halieutiques et des écosystèmes marins et côtiers au Sénégal. Elle aborde également le développement récent mais rapide des AMP à travers le monde et leurs processus d’établissement ainsi que leur cadre juridique et institutionnel dans le contexte sénégalais.

Le chapitre 4 analyse la problématique des ressources et de l’environnement marin et côtier au Sénégal. Les différents travaux ont montré des signes inquiétants de diminution des principaux stocks de poissons et de dégradation des habitats ; ce qui risque à terme de compromettre la durabilité de la pêche qui demeure un secteur économique important dans pour le pays.

Le chapitre 5 traite de la problématique des AMP au Sénégal, en abordant l’émergence récente et la multiplication du modèle AMP au niveau mondial. Le chapitre traite aussi du processus d’établissement du réseau d’AMP au Sénégal suivant ses grandes étapes en relation avec la mouvance internationale. Cette analyse s’est particulièrement intéressée aux processus des nouvelles créations, aux lacunes en termes de couverture spatiale et aux modes de création et de gouvernance. Ce chapitre aborde également le cadre juridique et institutionnel des AMP au Sénégal qui repose sur les lois et règlements en vigueur. Ce cadre juridique demeure fortement influencé par l’histoire des politiques nationales de conservation de la biodiversité. Il montre l’absence de juridictions spécifiques aux AMP, qui ont un double objectif de conservation et d’exploitation durable des pêcheries. Ce manque de cadre juridique en rapport avec cette nouvelle catégorie d’espaces protégées, a engendré de réels dysfonctionnements et un chevauchement de compétences des différentes administrations compétentes, créant ainsi une instabilité institutionnelle à travers une gestion « alternée » de la tutelle des AMP entre le Ministère de l’Environnement et celui de la Pêche.

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Chapitre IV. Problématique de l’environnement