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un peu de lumière dans l'étude des pseudo-grossesses

Vu bonàimprimer: "Vu Doyen,

LePrésident de Thèse,

Dr ANDRÉ BOURSIER.

A* PI1 RES*

Vuetpermis d'imprimer:

LeRecteur, A. COUAT.

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OBSERVATIONS

OBSERVATION I

Bouchacourt. LyonMédical.

Unechienne, ayant eudéjà plusieurs portées, avait l'habitudeau momentde

mettre bas depréparerunesortede nidpour sespetits chiens et le construisait toujours dans le même grenierà foin. Pour la quatrième fois, elle paraissait pleine et tout le monde pensait la voir bientôtmettrebas;ses allures n'offraient rien quede trèsordinaire, fuyant les mâles, comme toute chienne pleine, et ayantle développementénorme des mamelles, les attitudes languissantes d'une

bêteengestation. Elle paraissait àpeu près à terme etcommençaità préparer la

couche desa progéniture, qnandau grand étonnement de la pauvre bête,et de l'entourage,letermeétant échu, les symptômesdisparurent très rapidement. La

bête fut examinée. Rien n'indiquait un accouchement récent. Elle-même parais¬

sait toute désorientée, errant et hurlant plaintivement à travers la maison*

Revenue àson état normal elle eut, par la suite, au printemps suivant, une portée de quatrepetits chiens, mais deuxans après elle présentait de nouveaux symptômesde fausse grossesse.

OBSERVATION II

(Docteur Nicoll, Transactionsofthe ObstétricalSocietyof New-York.)

Mme X., âgée de 28ans, réglée régulièrement depuis 17 ans ;elle a eu une grossessenormale en 1887 terminéepar un accouchementpar le forceps. L'en¬

fantmourut,la douleur de la mère fut immenseetelle tomba dansunvéritable

marasme quidura plusieurs semaines. Très inquiète d'une déchirure dupérinée

due à l'application du forceps, elle vint me trouver, en septembre 1888, pour savoir sicette lésion ne l'empêcheraitpasde redevenir enceinte. Elle avaiteu trois mois de règles régulières, quand les règles cessèrent complètement en

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janvier1888 ;le 4 février,je fus appelépour une légère hémorrhagie ; au tou¬

cher, le col était un peuvolumineux, mou et légèrement entr'ouvert; les aréoles

noiresetlaligne brune marquée. Je déclarai qu'elle était enceinte, sans toute¬

fois l'affirmerpositivement ;je crus que l'hémorrhagie était due à une menace d'avortement que nousavions réussi à arrêter. En juin, la sécrétion lactéese montre, les seins avaient augmenté de volume et, à cette époque, les nausées cessèrent,ce quicorrespondait avecla date où ellesauraientdû cesserdansune grossesse normale. L'abdomen présentait un volume assez considérable. Le

mari prétendait avoir senti les mouvements de l'enfant. Je la visitai le 25 août

très soigneusement ; dès que je touchai le col je fus certain que l'utérusne contenait aucunfœtus,au moins unfœtusà terme. Le désespoir de cettefemme

fut trop grand pourpouvoir être rapporté; elle me soutint qu'elle était enceinte insistantpour queje sentisse moi-même lesmouvementsde l'enfantet, dans son

désespoir,elle voulaitse suicider.

Le Docteur Nicoll fait remarquer avec grand soin que l'on se trouveen face d'une femme désirant vivement desenfants, mais à son avis elleneprésen¬

taitaucuneindicationquipuissefaire supposerqu'elle fut hystérique.

OBSERVATION III

(Craig. Neiv-Yorlc MédicalJournal.)

En 1891, je fus appelé en hâte auprès deMme R. âgée de 32 ans, excel*

lente santé, issue d'une famille américaine. A mon arrivée je la trouvais en travail. Elle ne pouvait dater sagrossesse que des premiers mouvements du fœtus, mais, circonstanceparticulière à noter, elle avait été réglée à peu près régulièrement pendant ladurée decettegrossesse ; son médecin avait attribué

ceshémorrhagiesrégulières àun placenta-prœvia. Les douleurs cessèrent après l'injection d'une dose de morphine, et ne reparurent plus de quelques mois.

En septembre suivantje fusappelé unesecondefoisauprès d'elle; les symptô¬

mesn'étaientpasplus marqués qu'au,(mois de mai; le ventre volumineux, les aréoles marquées; elle prétendaitsentir les mouvementsdu fœtus. Cecas est surtoutintéressant par le fait suivant: cettedame avait perdu le seul enfant qu'elle avait, ungarçonde 13 ans, eten avait ressenti laplus violente douleur.

D'un autrecôté,depuisla naissance decetenfant, sa santé très robuste, avait été

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-altéréeet des médecins lui avaient dit qu'unesecondegrossesse laremettrait sur

pied. C'est àce désir immodéré que le Docteur Craig attribue la grossesse

nerveuse decette femme. Quelquesheures après sonaffirmation,tout symptôme avaitdisparu.

OBSERVATION IV

(Tardiecjx rapportéeparDelsol.)

Il s'agitd'une femme, âgée de quarantequatreans, ayant eu troisanset demi auparavantunenfant à terme etvivant.

Lesrègles disparaissent, les seinsse développent, le ventre commenceà grossir Quatre-mois et demi après le début de la soi-disant grossesse, elle ressenties premiers mouvementsdu fœtns. Ellene doute plusalors de son état, bien que lesrègles se rétablissenttrois moisavantle termefinal.

Au bout deneuf mois révolus, la femme commenceà sentir les douleurspré¬

monitoires ;lafausseparturiente croitqu'elle va accoucher. Le travail esttrès

pénible, dure quarante-huit heures pendantlesquellesla malade prétend sentir l'enfantdescendre, lapochedeseaux secreveretl'inonder. La scène est com¬

plète,ilnemanque quel'enfant. Les douleurs néanmoins cessentbientôt. Mais lesautressymptômes de grossesse continuent. Depuis cette époque, régulière¬

ment. touslesneufmois,cette femme éprouveun nouveautravail, aussi pénible

etaussiinfructueuxquele premier. Cet état duracinq ans.

OBSERVATIONV {médite.) (Communiquée parle docteur M. Coumeight.)

Mrs. W. quarante-trois ans. Elle est mariéedepuis vingt et un ans et n'a jamais eud'enfants. Ses premières règles parurent à dix-sept ans. Elle a été

toujoursbien réglée sauf pendanttroispériodes deson existence où ellea pré¬

senté des symptômes de grossesse imaginaire. Elle est brune, tempérament nervoso-bilieux, très vive et trèsimpressionnable. On n'observe ni chez elle ni chez aucunmembre desa familleaucune trace d'hystérie. Ces antécédents sont bons.

Au mois de janvier 3880, les règles cessèrent, sansque l'on puisse attribuer

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