« J'étaiscertaine demon état, nousdit-elle,j'avais faitmespréparatifs, informé
mesamies,etje ne voulaispas m'être trompée, néanmoins
je fus très agitée
parcesdéclarations etme proposais de revenir à Bordeaux pour consulter mon
médecin ordinaire.» Mais lesrèglesrevinrent lanuit môme, égalesen
quantité à
sesrègles ordinaires etelle s'aperçut queson ventre
diminuait rapidement. En
peu de jours ellerevint àson état normalau
grand étonnement des
personnes quil'entouraient.Mm* B... affirme énergiquementn'avoir jamais éprouvé ni
désir ni crainteexagérés d'avoiruntroisième enfant, sa santé etsa
position lui
permettant aisément de supporter cette
fatigue,
et cettedépense,
car nousavonssouventremarquéquedans beaucoupdefamilles on
s'abstient d'avoir des
enfantscomme d'unluxeaussicoûteux qu'inutile.
OBSERVATION XIII
Raciborsky(Gazette deshôpitaux).
Mme de S. vingt-deux ans, mariée depuis dix-huit mois, a fait unefausse couchede deuxmois, elleenest très affectée; huit mois après ses règles man¬
quent et elleressent des symptômes analogues àceux de lagrossesse : nausées, vomissements, gonflement duventre etdes seins. Au bout de trois mois une
légère hémorrhagie éveille des craintes. Mais on ne voit dans lesang aucune
trace deplacenta; autoucher le colest gros, un peu mou, fermé, il neparaît pas qu'ily aitmenacedefausse couche; mais le vingt-huitièmejour l'hémorrha-gie reparaît. Frappé de cette coïncidence, Raciborsky examine denouveau sa maladeet acquiert la conviction qu'elle n'est pas enceinte. Les symptômes
cessentpeu après.
OBSERVATION XIV
Fredet (Annalesde la Société deMédecine de Saint-Etienne).
Une jeune femme présente des signes de grossesse tels que : nausées, vomis¬
sements aqueux oualimentaires, gonflement etpicottement des seins, pigmenta¬
tionde l'aréole, et de laligne brune. Néanmoins les règles persistent. Aubout
de huit mois début de douleursexpulsives, qui durentpendantprèsde deuxjours
sansrésultat.
Lasage-femme croit diagnostiquerune tête de fœtus, on fait une application
de forceps eton amène unetumeurfibreuse.
Il n'y avaitpas eude grossesse.
OBSERVATION XV
(Diathèseadipeuse : Pinard).
Jeune femmeenceinte pour la première fois elle ne peut daterexactementle
début de grossesse. Ses règlesontbien diminué en juillet, août et septembre : en octobre etnovembre ellesontàpeu près disparu.
On notele développement des seinsetdu ventre,l'appétit devient énorme, la
maladeselève la nuit pour manger. Envies bizarres: (de foiecru par exemple) qu'ellesatisfait du reste.
Ellesentdesmouvements du fœtusimaginaireen avril. Ace moment elleest
examinée parle D1 Pinard qui lui déclare qu'elle n'est pas enceinte.Deux mois
sepassentde lasorte. La maladeproteste de la réalité de sa gestation ; mais il
lui fallut enfin serendre àl'évidence, sagrossesse ne faisantaucunprogrès. La
diète lactée fait bientôtdisparaîtretoutsymptômeet les règles reviennent.
Détail à noter : Le mari n'avait aucun élément morphologique dans son sperme.
OBSERVATIONXVI
Annales degynécologie.
Bergeon examineau mois de Novembre 1870, aupointdevuemédico-légal
deuxpetites fillesviolées parleur père. L'aînée, Louise B.estâgée detreize ans etdemi, bien constituée etdéjà réglée. Les attentats onteu lieuen juin etles règles manquèrenten juillet. Leventregrossit beaucoupàpartir decetteépoque.
Les seins se gonflent: pigmentation de l'aréoleetde la lignebrune. A l'examen,
ontrouvele colmouet rouge, les ballottements ne sont pas perçus. L'enfant
dit avoir ressenti des mouvementsil y atroissemaines.
Mise enobservation : les symptômes restent stationnairesjusqu'au mois de
mars1877. Iln'y avaitpas eu grossesse.
OBSERVATION XVII
Garraud, thèse 1882.
Joséphine Sh», âgée de treizeans, est employéecomme petite bonne dans une auberge qui est fréquentée par des ouvriers, elle a été plusieurs fois victime
d'attentats à lapudeur. Sespremières règlesont paruenavril, etelleacontinué
àêtrerégulièrement régléejusquésen juillet, époque où elle lesa vues pour la
dernière fois. Elle est amenée au mois de septembre par sonpatronafinde la
faire examiner. Le ventre est volumineux, pointanten avant, les seins
déve-— 57 —
loppés, l'aréole brune et lestubercules deMontgoméry
très
apparents.Elle
aressenti des troubles du côté de l'appareil digestif, tels quenausées et vomis¬
sements,mais n'a perçuaucun mouvementdu fœtus supposé.
A l'examen ontrouve lecoldur, rose, conique, fermé et mobile. Les signes stéthoscopiquessontnégatifs.
On met Joséphine Sh. en observation dans un établissement
où elle
reste jusqu'au moisde mars. A cette époque les symptômesdisparaissent.
OBSERVATION XVIII
Inédite, dueà M. le Dr Rivière.
M"'e B.,., âgée devingt-six ans, estmariéedepuisquatre ans ; elle n'a jamais
eu d'enfants ni de fausses couches. Ellejouit d'unebonnesanté, ses règles sont régulièreset normales.
En décembre 1884, ses règles, sans disparaître complètement, deviennent irrégulières et moins abondantes. En même temps
elle
ressentdes troubles
digestifs marquésetson ventre augmente de volume. Elle se
croit enceinte et
consulteune sage-femme qui confirme sa croyance.
Le ventre devientbientôtaussigros que celui d'une femmeàterme etau neuf
moisonfait tousles préparatifs nécessairespour l'accouchement.
Mais celui-ci
ne se produitpas.On attendainsi pendant deux mois.
Inquiets à la fin de
celong
délai on sedécide à me faire appeler. Le ventre est très gros et sa forme
rappelle trèsbien celuides femmes enceintes; il est marqué
de vergetures. Les
seinssont volumineux mais ne contiennentpisde collostrum ; le palper abdo¬
minal nedécèle laprésenced'aucune tumeur. Letoucher permet de
reconnaître
la vaccuité de l'utérus. Le diagnostic de pseudo-grossesse est alors porté, et
cette seule affirmation suffit pour faire revenir rapidement le ventre à son
volumenormal.
Un traitement exciiantet tonique ramène la santé et fait reparaîtreles règles
normalesenpeudejours.
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OBSERVATION" NIX [Inédite)
Due à M. le Dr Rivière.
Madame L..., est unejeune femme mariéedepuis 5 ou 6 mois et toujours
bien portante jusqu'àcejour. Peu de temps après son mariage ses règles dispa¬
raissent,son ventre grossit, ses seins deviennent sensibles et augmentent de volume. Elle consulte unesage-femme qui la déclare enceinte. Au quatrième
mois une perte de sanglégère et quelques coliques utérines viennenteffrayer la jeune femme. La sage-femme appelée,diagnostique un avortement menaçant et prescrit lereposet le laudanum. Jesuis appelésur ces entrefaiteset je constate après un examen minutieuxl'absence de toute grossesse.
La disparition des règles était due au mariage et au traumatisme génital
selon touteprobabilité : Quant à la menace de fausse couchec'était leretour un
peu douloureux desrègles disparues depuis plusieursmois. La santé est rede¬
venue parfaite.
OBSERVATION XX {inédite)
Due à M. le docteur Rivière.
MmeF..., trente-deux ans, mariéedepuis près de dix ans,n'a jamais eu de
grossesseetdésire fortun enfant. Endécembre1889,ellecroit enfin être enceinte.
Ses règlesont perdu leur régularitéet leur abondance ; son ventre augmente de volume, ainsi que sesseins; elleéprouve des malaisesdigestifsetdes troubles psychiques qui la confirment dans son opinion.
Elleme fait appeler versle huitième mois pour me demander de l'assister lors desa prochaine délivrance. Elle ne met aucunementen doute l'existence de
sagrossesse. Aussi ai-je quelquepeine à la convaincre deson erreur; jen'arrive
mêmepastout d'abord à lapersuader, et les troublesqu'elle éprouve ne dispa¬
raissentqu'après leneuvième mois écoulé, alors qu'elle a enfin acquis la certi¬
tudequ'elle s'esttrompée.
En 1893, Mme F. vientde nouveau meconsulter; elle croitêtre enceinte de quatreou cinq mois et veut avoir mon avis. J'ai moins de peine à lui faire comprendrequ'elleest encore dansl'erreuret que sa seconde grossesse est aussi
imaginaire que lapremière.
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OBSERVATION XXI {inédite)
Due à M. le Docteur Rivière.
Madame de la P..., âgée de quarante-deuxans, a eudéjà cinq grossesses, la
dernièreremontantàonze ans.Toujours bien réglée,ellea vu sesrèglesdisparaître
enjanvier1886. Lapensée d'une grossesselui vient aussitôt à l'espritet lapréoc¬
cupefort. Bientôt tout semble confirmer ses inquiétudes; le ventre augmente progressivement de volume, des troubles multiplesse manifestentdanslesdivers systèmes de l'économie; lesmouvementsactifs de l'enfant sont mêmenettement perçus ;une sage-femme et unmédecin consultés confirment lediagnostic de
grossesse:auneuvième mois, Madame dela P..., éprouve les premières douleurs;
lasage-femmeet le médecin appelés, annonçent l'accouchement pourla findu jour et s'installent près de la patiente, mais rien nevient ; pasplus ce
jour-là quele lendemain. Onpense alors àune erreur de dateet onpatienteainsi plus d'un mois.
Définitivementje suis appelé etjeconstate qu'il n'yapas tracede grossesse.
Sur mon affirmation,tous les phénomènes disparaissent rapidementet la santé
de Madame de la P... redevient parfaite.
Bordeaux.—Imp. Coussau, rueGouvion,20,