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Du Diagnostic et du traitement

Nous nedirons que peu de mots sur le diagnostic des pseudo¬

grossesses. Cette question a été étudiée à fond dans la thèse de

Gârraud(Paris 1882).

Le diagnostic des pseudo-grossesses doit être fait : Avec la grossesse vraie.

2° Avec les lésions simulant la grossesse.

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Entre les différentes variétés de pseudo-grossesse il i mporte

de diagnostiquer : les pseudo-grossesses résultant de lésions

organiques ; les pseudo-grossesses hystériques; les pseudo¬

grossesses dont la cause est purement morale.

Le diagnostic avec la grossesse peut offrir des difficultés pendant les premiers mois, lorsque les signes de celle-ci sont encore peu apparents ; il s'agit alors d'attendre et de demeurer dans une sage réserve, sans compromettre sa personnalité. Le temps,ce grand maître, éclaircit bien des diagnostics. Plustard la percussion, la palpation et surtoutle toucher, donneront les

renseignements les plus précieux.

Il est vrai qu'il est des cas l'attente peut être longue, car chez les femmes grasses le col est difficilement accessible, on

nepeut pastoujours enexplorer les culs-de-sac; enmême temps le palper et la percussion ne donnent que des signes vagues

ou nuls.

Avec les diverses lésions imitant la grossesse, le diagnostic peut être fort délicat, car il est souvent difficile de distinguer

les signes qui se rapportent à la lésion, dessignes produits en dehors d'elle ; quant à énumérerles diverses maladies dont on

peutavoir àfaire le diagnostic,ce serait sortirdu cadre que nous

nous sommes tracé.

Le diagnostic entre les diverses causes de pseudo-grossesse

est encorefort important.

Celles qui sont dues à l'action d'une lésion physique, qui par

ses symptômes amis l'imaginationen éveil, doivent être particu¬

lièrement étudiées. La lésion doit être aussi bien reconnue que

possible, le plus simple bon sens indiquantque, dans la plupart

des cas, la guérison de la cause entraînera le plus souvent la

disparition des symptômes. Enfin les commémoratifs, l'étude des antécédents, l'examen complet de la malade au point

de vue de l'existence d'une névrose permettront de distinguer

les cas d'origines hystériques de ceux qui sont dûs à la simple imagination.

Ce diagnostic est surtout importantau point de vue du traite¬

ment qui la plupart du temps est tout moral.

Il est des cas ou l'on peut pourtant établir un véritable trai¬

tement.

Ainsi dans les cas de pseudo-grossesse causé parune lésion organiquequelconque, la première indication est

d'appliquer le

traitementapproprié à cette lésion; il est probable que

les phé¬

nomènes de pseudo-gravidité disparaîtront avecleurs causes.

Craig, de New-York, dit avoir employé avec succès

l'opium

pour arrêter un pseudo travail. Girard

de Lyon

propose

les

bains durant le cours du neuvième mois, et prétend que ce moyen est impuissant dans les mois

précédents (?)

Nous voyons également Guibout employer avec succès

l'hy¬

drothérapie.

Nous croyons que dans le cas de pseudo-grossesse due à

des

rêves et à des hallucinations hystériques, la suggestion peut

amener de bons résultats. Nous n'avons, il est vrai, aucune observation à ce sujet.

Dans les cas. l'imagination joue le principal rôle, il est probable qu'un traitement tout

moral suffira

pour

guérir la

malade. Le premier soin du médecin doit

donc être de s'imposer

à l'esprit de sa malade, à la

subjuguer,

et

profiter de

sa con¬

fiance pour lui apprendre la

vérité. Nous

verrons

dans les

observations rapportées ci-après que ces moyens ont souvent

réussi. La médication antispasmodique nous semble également indiquée. Elle a du reste été

conseillée

par

Pristley. Nous

y joindrons un régime tonique,

l'hydrothérapie,

nous

conseille¬

rons le calme phsyique et moral.

Peut-être pourrait-on essayer, dans les cas où les

règles

ont disparu et quand la santé se maintient

excellente, d'employer

les emménagogues. Nousne connaissons pas de cas où cette

médication ait été employée, elle nous semble pourtantindiquée

par le fait, observé fréquemment, duretour des règles coïncidant

avec la cessation brusque des symptômes.

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CONCLUSIONS

Nous croyons avoir démontré au cours de notre travail que les affections, confondues jusques à ce joursous les noms com¬

munsdefausse grossesse grossesse, nerveuse, etc., etc. forment plusieurs entités distinctes ayant chacune son caractère et sa

symptomatologie propre.

Nous écartons toutd'abord, pour les rattacher aux maladies qui les produisent, les cas, dits de fausse grossesse, quin'offrent

pas dessymptômes spéciaux dûs à l'action unique de l'imagi¬

nation. Nous rangeons dans trois classes distinctes lesautres

cas de grossesse imaginaire :

Dans la première, nous plaçons les cas dans lesquels une lésion primordiale, définie et connue, est le prétexte de l'aber¬

ration psychique qui amène le développemént de l'affection.

Dans la seconde nous plaçons les.cas dans lesquels l'affection

n'a d'autres origine qu'un fait psychique, sans intervention

d'une lésionorganique.

Nous croyons pouvoir ranger dans cette division les gros¬

sesses nerveuses dues à des hallucinations et des rêves

hystériques.

Dans la troisième et dernière division nous plaçons les quel¬

ques cas curieux, dans lesquels l'observateur n'a noté ni lésion

physique ni incitation psychique, en les rapprochant à dessein

des cas de pseudo-grossesse observés chez les animaux, ces cas

également ne pouvant s'expliquer ni par des lésions physiques

ni par des causes purement psychologiques.

Nous ne proposons pas de dénominations spéciales pour

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cune de ces catégories, laissant à

des autorités plus hautes et