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4.1.1

L’organisation de l’espace périurbain

4.1.1.1 Les principes et définitions

Depuis les années 1990 en sociologie, et plus tard en géographie291, l’intérêt a été

marqué pour les espaces périurbains et se poursuit aujourd’hui par une mise en perspective du processus de développement de ces espaces pour faire face aux enjeux de développement durable (réduction de la consommation d’espace par le bâti, limitation de l’empreinte écologique, lutte contre l’exclusion sociale…). Afin de disposer d’un vocabulaire commun nous proposons, ci-dessous, des éléments de définition et de qualification des espaces, du rural à l’urbain. Conscient que le caractère lapidaire des définitions que nous retenons ne retranscrit pas la richesse des notions et la densité des controverses afférentes, nous souhaitons néanmoins délimiter les traits communs pour aborder plus précisément l’espace périurbain :

Dérivé du latin (rus), le terme rural est relatif à la campagne et à ses habitants, par opposition à l’espace urbain. Il est défini par l’Insee comme « l'ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n'appartenant pas à l'espace à dominante urbaine (pôles urbains, couronnes périurbaines et communes multipolarisées) ». Il n’est donc pas un espace à usage exclusivement rattaché à l’espace agricole, et n’est plus sous l’emprise fonctionnelle d’une ville. En 2018, cet espace représente près de 70 % de la superficie totale de la France métropolitaine (Insee). Récemment, Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé292 rappellent que dans les années 1960-1970 les

géographes ruralistes étaient sensibles aux rapports de force entre la ville et les espaces ruraux, liens que nous retrouvons aujourd’hui entre la ville et le périurbain. Dérivé du latin (urbanis) le terme urbain désigne la ville et ses habitants et ce qui concerne la ville. La ville est considérée par l’Insee comme reposant « sur la continuité du bâti et le nombre d'habitants. On appelle unité urbaine une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants ». Elle est composée de la ville centre et d’un hypercentre historique et d’espaces périphériques : la banlieue (suburbain). Le tissu urbain est continu et son front est identifiable par une limite d’urbanisation.

Pour l’espace périurbain, les dictionnaires classiques indiquent un espace gagné par l’urbanisation, au-delà de la banlieue, comme « situé aux abords immédiats d’une ville » (Dictionnaire Robert) mais Pascal Baud et alii293 indiquent que le périurbain

peut aussi évoquer le développement de la banlieue dans un espace autrefois rural, ce

291

Dodier R., 2012, op. cit., p. 15.

292

Marchal H., Stébé J.-M., 2019, op. cit.

293

qui est contradictoire avec l’acception du terme de banlieue. Etymologiquement, le périurbain relie un espace à un centre (péri-, « autour ») et induit une hiérarchisation et une organisation territoriale inscrite dans un système fonctionnel dominé par l’urbain. Cet espace s’urbanise dans des intervalles et en continuité d’une armature urbaine secondaire en place ou de voies de communications existantes. Les espaces périurbains se distinguent des espaces ruraux en évaluant les écarts entre différents éléments les composant :

- « La dynamique économique et/ou la démographie, l’évolution de la composition socioprofessionnelle et générationnelle des habitants ;

- La pression foncière et le coût du foncier et de l’immobilier (entre des zones extrêmement détendues et d’autres dont les dynamiques sont au contraire très proches de celles des métropoles) ;

- Le rôle du paysage (naturel et urbain) dans la constitution des identités territoriales et dans la qualité de la perception ;

- L’âge du bâti « majoritaire » et des infrastructures […], d’identité et de perception globale des territoires : les territoires « ruraux » sont majoritairement constitués de bâtis anciens ; les territoires dits « périurbains » sont majoritairement constitués d’infrastructures et de lotissements récents (quatre décennies environ) ;

- La part de l’agriculture et/ou de la forêt et des espaces naturels, très largement majoritaires dans les espaces « ruraux », interstitiels ou moins dominants dans les espaces périurbains ;

- L’accès à des services (santé, éducation, loisirs, culture…) parfois très distants ;

- La diversité, la répartition et l’accessibilité des emplois ;

- Le degré d’interdépendance avec les espaces métropolitains proches »294.

Dans « Les mots de la Géographie »295, l’espace périurbain est identifié comme

asservi à la ville et faisant aussi partie de celle-ci par les activités et les modes de vie des habitants. En effet, les espaces périurbains sont polarisés vers les lieux d’attraction qui leur sont externes, mais aussi aujourd’hui vers des lieux d’attractions internes à cet espace (nous verrons que certains territoires périurbains présentent une part importante de déplacements internes). Ces espaces périurbains restent pour l’urbain un générateur puissant qui structure les déplacements pendulaires qui provoquent, par la spécialisation fonctionnelle de l’espace de destination (pôles d’emplois), une asphyxie des principales entrées des grandes agglomérations sur des temps courts (heures de pointe). Ces espaces périphériques marquent aussi une pénétration progressive du tissu urbain dans un espace initialement agricole et rural296

et ce par une « lente configuration d’un espace urbain exogène succédant à la ville »297. Gérard Bauer et Jean-Michel Roux proposent le terme de rurbanisation pour

définir cette zone initialement rurale proche d’un centre urbain et « subissant l’apport d’une population nouvelle, le plus souvent urbaine, zone caractérisée par la subsistance d’un espace urbanisé très largement dominant »298

. Le rapport du Sénateur Gérard Larcher définit cet espace périurbain comme « l’espace qui s’étend

294 Bonnet F., 2016, Aménager les territoires ruraux et périurbains, rapport au Ministre du Logement, de l’Égalité des territoires

et de la Ruralité, p. 9 (129 p.).

295

Brunet R., Ferras R., Thery H., 1993, op. cit., p. 379.

296

George P., Verger F., 2014, op. cit., p. 325.

297

Dupuy G., 1999, op. cit.

298

entre les marges de la ville et les frontières de l’espace rural »299. Il est qualifié

d’espace de l’« entre deux », « tiers-espace », « mi-urbain et mi-rural »300. La notion

d’espace de « l’entre deux » nous semble la plus pertinente pour désigner efficacement le périurbain, car il est entre deux espaces aux fonctionnements spécifiques (le rural et l’urbain), et entre deux territoires de vie (le domicile et le travail). Cependant, nous considérons que cette approche qualitative ne rend pas compte d’une nouvelle frontière entre le périurbain et le rural, sorte de zone tampon pré-périurbaine.

4.1.1.2 La morphologie de l’espace périurbain

Le processus de desserrement de l’urbain, assimilable à celui d’une décompression de la matière, se fait par étape de la ville centre à l’espace périurbain avec la ville historique et son continuum de tissus denses, la banlieue et son tissu marqué par l’habitat collectif, les espaces périurbains séparés par des espaces agricoles constituant de véritables espaces tampons et enfin les espaces à dominante rurale. Ce processus de périurbanisation est « le résultat d’une production de l’espace urbain périphérique, ou un phénomène de réponse à des aspirations nouvelles des citadins »301 qui vont transformer les espaces ruraux. L’aspiration de ces citadins pour

les espaces périurbains est largement évoquée dans la littérature sociologique et géographique. Nous pouvons résumer cette aspiration en la reliant à une fuite de l’urbain et de ses contraintes (promiscuité du centre, grands ensembles, faibles valeurs sociales de la banlieue…). Elle est rendue possible d’une part grâce au développement des infrastructures routières permettant des liens fonctionnels avec l’urbain par la généralisation de la voiture individuelle, et d’autre part, par une ouverture du marché des maisons individuelles. Ce dernier rencontre une aspiration sociale (la maison individuelle et son jardin gage de bien-être et de valorisation sociale qui concerne aujourd’hui 80 % des résidents des zones périurbaines en France) et un contexte économique favorable à son développement lors des Trente Glorieuses (coût abordable du bâti, aides de l’Etat…). Par cette nouvelle localisation résidentielle, les lieux de travail et de résidence se trouvent alors dissociés et la relation entre ces deux espaces de vie est marquée une recherche de plus faible coût foncier qui entraîne un allongement des distances302 pour les ménages intermédiaires. Ainsi, l'accroissement démographique dans les espaces périurbains est de 50 % entre 1982 et 1990 du fait d'un fort excédent naturel et de l'arrivée de ménages venus des centres villes303. Les villes et villages concernés peuvent être regroupés en chapelet ou

« éparpillés »304 et présenter des niveaux hétérogènes d’accessibilité aux services.

Toutefois, des constantes apparaissent car ils présentent un centre ancien, des

299

Larcher G., 1998, La gestion des espaces périurbains, rapport d’information de la commission des affaires économiques et du Plan, n°415. URL : http://www.senat.fr/rap/r97-415/r97-415.html.

300Stébé J.-M., Marchal H. (dir.), Traité sur la ville, Presses Universitaires de France, 2009, 786 p. 301 G. Bauer et J.-M. Roux cités par George, P, Verger, F., 2014, op. cit., p. 326.

302Halleux J., 2001, Évolutions des organisations urbaines et mobilités quotidiennes : espace de référence et analyse des

processus. L’Espace géographique, tome 30,1, 67-80. doi:10.3917/eg.301.0067.

303

Larcher G., 1998, op. cit.

304

lotissements en nappes, une standardisation des zones d’activités commerciales et ludiques en entrées des villes… Ils sont séparés des zones urbaines par des zones agricoles et naturelles, espaces considérés comme flous305, et des discontinuités

paysagères306 qui contribuent à les délimiter307. Nous retenons que l’espace périurbain

est composé de communes éloignées et dépendant d’une centralité par leurs modes de vie. Cet espace est sous dépendance d’un pôle urbain. Il peut s’étirer en tache d’huile, toile d’araignée ou en doigts de gant le long des réseaux structurants. Il peut être composé de fragments de territoires plus éloignés en fonction du coût du logement et du déplacement. Le schéma suivant permet de visualiser les principes de cette organisation que nous retenons et d’illustrer la notion de frontière pré-périurbaine (Figure 21, page 135).

Figure 21 : Schématisation de l’organisation des espaces

Les enjeux liés à l’espace périurbain ont profondément changé au cours des dernières décennies et cet espace présente une grande variabilité de fonctionnement selon les territoires. Il devient « insaisissable parce que non borné, non limité par des critères objectifs aisément applicables tels que ceux qui ont pu caractériser (et caractérisent encore) les espaces urbains qui constituent des formes plus ou moins compactes »308.

305

Bavoux J.-J., Chapelon L., 2014, op. cit., p. 180.

306

Merlin P., Choya F., 1998, op. cit., p. 477.

307

Cailly L., 2008, « Existe-t-il un mode d'habiter spécifiquement périurbain ? », EspacesTemps.net, Textuel, [en ligne] Consulté le 17 février 2018.

308

Dumont M., Bossé A., 2006, « L’au-delà des villes contre l’entre-deux des villes. », EspacesTemps.net, Objets, 2006/05/17. URL : https://www.espacestemps.net/articles/contre-l-entre-deux-des-villes/ . Consulté le 17 février 2019.

Les potentiels d'évolution des espaces périurbains peuvent être résumés par les quatre cas de figures de Laurent Cailly et al. qui dépendent des liens entretenus avec la ville centre, à savoir un périurbain annexé ou recentré quand il est proche et absorbé par la zone urbaine et replié ou distancié quand il est plus lointain de la ville (Figure 22, page 136).

Figure 22 : Le périurbain : des systèmes de mobilité variables selon les contextes

(Source : Cailly L. et Troin F, CERTU 2012)

Les déplacements deviennent structurants pour qualifier ces espaces périurbains. Ils sont aussi variables en fonction de la taille de la ville centre (petite, moyenne, grande), de la présence de services et de l’éloignement à cette dernière. Pourtant, sur le plan des emplois et des services ces espaces, la dépendance par rapport au pôle urbain régresse. Ces espaces se dotent d’une plus grande autonomie leur permettant d’accéder à une nouvelle étape dite de la « maturité »309.

Les espaces périurbains sont consubstantiels du système urbain auxquels ils sont rattachés. Pluralité des échanges, interdépendance et complémentarités des fonctions

309 Berger M., Aragau C., et Rougé L., 2014, « Vers une maturité des territoires périurbains ? », EchoGéo [En ligne], 27 | 2014,

mis en ligne le 02 avril 2014, consulté le 03 février 2019. URL : http://journals.openedition.org/echogeo/13683 ; DOI : 10.4000/echogeo.13683

nous incite à penser qu’une unité pertinente de prise en compte de ces espaces ne doit pas seulement reposer sur le zonage des échanges.

4.1.2

Des zonages successifs intégrant le périurbain

Différents zonages officiels successifs tentent d’identifier et d’intégrer l’espace périurbain. Ainsi, les bases statistiques ont permis de modifier au fil du temps le zonage en unités urbaines (ZUU) des années 1950 à celui en aire urbaine (ZAU). Par exemple, le Zonage des Aires Urbaines et Rurales (ZAUER) établi en 1994 distingue trois catégories d’espaces périurbains310 que nous pouvons résumer par le périurbain à

dominante urbaine (communes périurbaines des aires urbaines), soit 16 % de la population française et près de 30 % des communes du territoire national ; le périurbain à dominante rurale (communes périurbaines des aires d’emplois de l’espace rural) comprenant 0,4 % de la population et moins de 2,5 % des communes ; le périurbain multi-polarisé (communes périurbaines multipolarisées) qui représente 5 % de la population et un peu plus de 11 % des communes françaises. Le nouveau zonage des aires urbaines de l’Insee (2010) s’appuie sur des fonctionnalités (flux domicile/travail) du territoire et l’identification de pôles urbains de plus de 1 500 emplois qui induit que 95 % de la population vit sous l’influence d’une aire urbaine. Ce zonage est délimité de la manière suivante311 :

- Une aire urbaine ou « grande aire urbaine » est définie comme un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constituée par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Une aire urbaine est inscrite dans un continuum spatial de bassin de vie s’organisant autour d’une polarité urbaine. Elle est l’espace périphérique mono polarisé de dilatation. Les autres communes ne subissant pas cette influence ou se trouvant disjointes spatialement en sont exclues ; - Une « moyenne aire », est définie comme un ensemble de communes, d'un

seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de 5 000 à 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente travaillent dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci ;

- Une « petite aire », est définie comme un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle (unité urbaine) de 1 500 à 5 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont au moins 40 % de la population résidente travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

310 Decourcelle J.-P., Narring P., coordonnateur, Peyrat J., 2015, Requalifier les campagnes urbaines de France : Une stratégie

pour la gestion des franges et des territoires périurbains, CGEDD, p. 15 (24 p.).

311

Cette spatialisation rend bien compte des relations polycentriques dans un espace hétérogène. Dans une étude publiée en 2011312, l'Insee introduit de nouvelles notions

d'aire métropolitaine et de grande aire urbaine. Les 41 plus grandes aires urbaines françaises sont déterminées en se basant sur la « loi rang-taille » définissant une relation entre la taille de la ville (population, nombre d'emplois, nombre de cadres des fonctions métropolitaines (CMF)) et son rang de classement. Toutefois remarquons que cette relation permet des comparaisons entre les villes sans définir le contour de ces aires mais en prenant en compte la coprésence de communes rurales et urbaines. Les aires métropolitaines sont les plus grandes aires urbaines, ayant au moins 500 000 habitants et concentrant au moins 20 000 cadres des fonctions métropolitaines, c'est- à-dire les cadres et chefs d'entreprises d'au moins dix salariés travaillant dans les fonctions métropolitaines. Elles sont au nombre de treize, dont celle de Montpellier qui est classée en limite de la rupture entre aires métropolitaines et grandes aires urbaines (Figure 23, page 138).

Figure 23: La répartition des 12 aires métropolitaines et des 29 grandes aires selon la loi rang/taille

(Source : Insee, 2010)

Frédéric Bonnet indique qu’il n’y a jamais de « périmètre idéal », mais une interdépendance des fonctions aux « influences mutuelles ». Il incite à « sortir d’un modèle hiérarchisé où domineraient les métropoles, entraînant dans leur sillage tous

312

URL : https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280952 . Consulté le 4 août 2018.

Loi rang taille selon le nombre de CFM pour les 12 aires métropolitaines et les 29 grandes aires

2 000 7 000 12 000 17 000 22 000 27 000 32 000 37 000 42 000 47 000 52 000 57 000 62 000 67 000 72 000 77 000 82 000 87 000 92 000 97 000 102 000 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 rang CFM Paris Lyon Marseille Lille Toulouse Nice Bordeaux Nantes Strasbourg Rennes Grenoble Montpellier rupture

les autres territoires »313 comme le montre le développement de centralités

secondaires, qui ne s’alimentent pas uniquement de la dynamique de l’urbain et du poids démographique et économique de la ville centre. Désormais 22 % du territoire abrite 77,5 % de la population314 et un habitant sur cinq réside dans une commune

rurale sous influence urbaine. Une espace « pré-urbain » 315 apparait alors entre le

périurbain dont il est le prolongement et l’espace rural. Ce territoire de tension où s’étire le périurbain dans l’espace rural est relié à la ville par des déplacements pendulaires, mais présente une « hybridation entre rural et urbain » dont le front s’étire en direction des campagnes. Ce « pré-urbain »ne bénéficie pas des avantages du périurbain (une certaine proximité de la ville-centre) et constitue « une recomposition démographique des couronnes éloignées du périurbain »316, ce qui

tend à dilater la prise en compte de l’espace périurbain, voire à digérer ainsi une partie de l’espace rural dans un espace que nous proposons plutôt de qualifier de pré- périurbain. Cette notion supplémentaire montre que déterminer un espace sur la base des relations pendulaires reste complexe et bien que le périurbain soit en relation permanente avec la ville-centre il l’est aussi avec l’espace rural le bordant (aménités…). Ce périurbain est aussi, malgré des configurations pouvant apparaître homogène, un espace hétérogène, diversifié et comme le montre les recherches en Sciences Sociales, un espace diversifié qui invite à relativiser les catégories d’espaces de l’Insee que nous avons évoquées. Cela explique à notre sens la profusion des approches qui peinent à qualifier un territoire hétérogène aux frontières s’étirant sur les territoires comme des ombres portées des mobilités engendrées par les taches urbaines produites par les villes-centres. Ainsi dans notre approche, nous retenons comme nécessaire de prendre en compte cet espace pré-périurbain aux confins du périurbain éloigné, car il en constitue la limite externe.