• Aucun résultat trouvé

Les Traces d’Interactions

4.6. Les Indicateurs

4.6.2. Types d’indicateurs

Dans [BOU11], l’auteur a relevé que pour interpréter l’indicateur, il est nécessaire de tenir compte :

- De l’environnement et de l’activité d’apprentissage : activité individuelle ou collaborative ;

- De l’aspect traité de l’interaction : les caractéristiques ou la qualité de l’activité liée à une tâche d’apprentissage spécifique ‘indicateur cognitif‘ ; les caractéristiques ou la qualité de la collaboration ‘ indicateur social ‘ ou indicateur affectif ;

- Du profil des acteurs et leurs rôles : à qui fait référence cet indicateur (l’apprenant, un groupe d’apprenants, toute la communauté ou à l’enseignant) et qui va l’utiliser (l’apprenant, l’enseignant, le système ou le chercheur) ;

- De la dépendance du temps et/ou du contenu ; - Ainsi que d’autres variables.

Les partenaires du projet ICALT ont défini la structure d’un outil générique fournissant des indicateurs[BOU11]. Le processus de mise en place d’un indicateur comprend plusieurs phases (Figure 4.5):

- La sélection ou le filtrage des données à partir des sources de données : ces données peuvent être des productions collaboratives ou des actions individuelles ;

- La préparation des données : cette étape n’est pas toujours indispensable, mais elle permet de transformer les données ou de les préparer en un format nécessaire à la prochaine phase ;

- L’exploitation des données : l’utilisation des techniques d’exploitation de données peut permettre d’obtenir plusieurs indicateurs de divers niveaux ;

- La visualisation des indicateurs : l’utilisateur peut voir et même manipuler les indicateurs visualisés sur l’interface de l’outil. Les indicateurs peuvent être présentés sous forme textuelle, numérique ou de diagramme, parfois accompagnés d’interprétation.

Figure 4.5: Principaux processus d’un outil générique d’analyse d’interaction [DIM04].

L’outil d’analyse des interactions peut proposer des informations sur certains aspects de l’activité, ou une information plus complète, plus cohérente qui devient un modèle d’interaction. Au-delà des aspects liés au contexte, les indicateurs peuvent être classés selon leur type de valeurs (quantitative ou qualitative), ou selon le niveau d’interprétation associé.

A. Dimitracopoulou et al. distinguent trois (03) niveaux d’indicateurs [DIM05]:

Les indicateurs de haut niveau qui ont une valeur interprétative inhérente et sont obtenus avec des techniques d’exploitation de données complexes. Ils sont souvent dérivés, obtenus à partir d’indicateurs de bas niveau ;

Les indicateurs de bas niveau qui n’ont pas de valeur interprétative propre et sont obtenus en exploitant directement les traces.

Dans [DIM04], les auteurs conseillent lorsque l’on utilise un ensemble d’indicateurs, de l’accompagner d’un schéma interprétatif permettant de les comprendre. Ils distinguent deux types de schémas interprétatifs :

Un modèle d’interaction explicite qui est implémenté et constitue un système complexe d’indicateurs ;

Un modèle d’interprétation implicite de l’interaction qui consiste en la définition d’un schéma d’interprétation des indicateurs produits, permettant de comprendre les aspects de l’interaction.

Les indicateurs peuvent être aussi classés selon leurs types. Dans [DIM06], les auteurs présentent trois (03) types d’indicateurs :

Cognitif : qui concerne les interactions des participants reliées à la tâche et au contenu de l’activité de dialogue. Ces indicateurs se réfèrent au processus de l’activité (exemple : la profondeur de l’enchaînement) ou au produit/contenu de l’activité (exemple : le sujet des contributions de chaque membre) ;

Social : qui se réfère aux modes ou à la qualité de communication ou même de coopération et de collaboration d’un petit groupe ou d’une communauté, participant à un travail dans un même environnement d’apprentissage. Dans [DIM06], les auteurs classent les indicateurs sociaux significatifs en trois ensembles : ceux qui favorisent la prise de conscience de l’espace du travail (exemple : le nombre de messages postés, le nombre de messages lus dans un forum), ceux qui rendent compte de la qualité de la collaboration (exemple: le degré de présence, le niveau d’interaction) et enfin ceux qui fournissent un état des relations entre participants (exemple : la centralité d’un acteur, la cohésion d’un groupe) ;

Affectif : qui caractérise la façon plus ou moins personnelle et approfondie d’interagir. Dans leurs travaux, A. Dimitracopoulo et al. identifient deux cas [DIM04] : des indicateurs sur l’état émotionnel et de motivation qui peuvent procurer un sentiment de bien-être ; des indicateurs représentant le statut social d’un membre dans le groupe de participants qui peuvent être déterminés par les autres membres ou par le système. Selon les auteurs, des recherches sur le plan sociocognitif ont ainsi mis en évidence l’importance des dimensions affectives dans le processus d’autorégulation [DIM06].

Aussi, F. Diagne a proposé trois (03) autres catégories [DIA09] : activités, cognitifs,

sociaux. La distinction entre indicateurs “cognitifs” et “d’activités” nous semble adaptée

pour différencier le produit et le procédé de l’activité, mais la catégorie “affectifs” nous semble aussi nécessaire pour distinguer ces éléments des éléments sociaux. Ainsi, M. JI et

al. [JI13], ont classé les indicateurs en quatre (04) catégories :

Les indicateurs d’activité présentent les informations sur le contenu des activités et des comportements des utilisateurs. Nous trouvons dans cette catégorie, le temps passé à travailler, le temps prévu a priori pour chaque activité ou l’organisation des activités, le niveau de réalisation attendu pour une activité, la densité d’activités sur une période, le ratio de chaque type d’activité, le sentiment des apprenants sur les activités (facile, difficile, intéressante, ennuyeuse, etc.) ou encore l’identification de l’apprenant le plus /le moins actif

.

Les indicateurs cognitifs reflètent le niveau de connaissance et les résultats en lien avec les objectifs du projet. Cette catégorie intègre la progression du niveau de connaissance, les connaissances les plus facile/difficile à acquérir, le nombre de solutions proposé par chaque apprenant, les objectifs d’apprentissage, etc.

Les indicateurs affectifs représentent l’état émotionnel des membres du groupe durant le projet. Ce type d’indicateur inclut l’humeur, la motivation, la tendance des émotions sur une période de temps donné (pour les individus ou le groupe), etc.

Les indicateurs sociaux donnent des informations sur les acteurs et les espaces de travail. Cette information reflète certains aspects de l’état de la collaboration, de la coordination, de l’organisation sociale et des relations harmonieuses ou conflictuelles dans le groupe. Si des objectifs de collaboration sont inclus dans la formation, ils seront renseignés ici.

4.6.3. Les indicateurs pédagogiques dans les environnements d’apprentissage à