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La Notion de Trace et de Modèle de traces

Les Traces d’Interactions

4.2. La Notion de Trace et de Modèle de traces

4.2.1. Définitions de trace

Avant de s’intéresser à l’utilisation des traces, il faut d’abord considérer la définition associée au terme de trace.

Dans [CRA07a], les auteurs définissent une ‘’trace d’interaction’’ comme ‘’tout objet

informatique dans lequel s’accumulent des données à propos des interactions entre un système informatique et son utilisateur’‘.

Dans [CHA04], les auteurs définissent la trace comme étant une séquence d’états et de transitions représentant l’activité de l’utilisateur : ‘’la séquence temporelle des objets et

opérations mobilisés par l’utilisateur lorsqu’il utilise le système est appelée trace d’utilisation‘’.

Dans le cadre spécifique des EIAH, dans [JER01] les auteurs définissent la trace d’apprentissage comme ‘’une observation ou un enregistrement de l’interaction de

l’apprenant avec un système en vue d’une analyse’‘.

Pour J.P. Pernin, la trace représente ‘’un indice de l’activité des acteurs d’une situation

d’apprentissage qu’elle soit ou non instrumentée’‘. Il précise aussi qu’il s’agit ‘’d’un résultat obtenu au cours ou au terme d’une activité, d’un événement ou d’un ensemble d’évènements relatif au déroulement de la situation d’apprentissage’’ [PER05].

D’un autre côté, dans leurs travaux liés à la réingénierie des EIAH, dans [CHO07] les auteurs considèrent la trace comme ‘’un objet pédagogique au même titre que les

ressources ou les scénarios pédagogiques’’.

Ainsi que dans les travaux liés à l’assistance [LAF05], les auteurs considèrent ‘’la trace

primitive comme un conteneur de connaissances par rapport à la tâche, qui peut être analysée a posteriori à l’aide de signatures de tâche expliquées permettant d’y localiser des épisodes signifiants‘’. Ces épisodes pourront alors être réutilisés par des assistants

logiciels comme connaissances contextualisées afin de soutenir l’utilisateur dans sa tâche. Pour K. Sahaba, la trace est « un objet informatique représentant l’historique des

actions de l’utilisateur collectées en temps réel à partir de son interaction avec l’environnement informatique » [SAH12]. Le principe est de considérer ces traces,

représentant l’activité des utilisateurs, comme des sources de connaissances que le système peut exploiter pour faire évoluer ses stratégies d’aide et adapter ses réponses aux différentes situations rencontrées.

Une définition plus générale, est celle donnée par L. Settouti et al. : « la trace est

définie comme une séquence temporelle d’observés » [SET06]. Le terme ‘séquence temporelle’ dénote l’existence d’une relation d’ordre organisant les données de la trace par

rapport à un repère de temps. Le terme ‘observé ‘ dénote que les données de la trace sont issues d’une observation.

Au vu de ces différentes définitions, le mot trace regroupe finalement beaucoup de sens. Dans notre travail, nous nous focalisons sur la notion de trace numérique telle qu'elle est considérée comme une séquence temporelle d’observés.

Chaque trace possède sa propre structure et son propre sémantique, et ceci selon le système qui l'a généré et la nature de l'activité tracée. Donc pour pouvoir être utilisée, une trace est toujours accompagnée de son modèle, le modèle de trace.

4.2.2. Types de traces

Les traces se présentent sous des formes de plus en plus variées, incluant des relations riches et des possibilités de navigation poussées : allant des simples clics de la souris, URLs visitées et temps de consultation jusqu’à la voix enregistrée, le parcours chronologique au sein d’une activité, l’usage des services de communication dans l’espace pédagogique et les réponses aux exercices et questionnaires [BOU11].

D’autres auteurs regroupent les traces suivant le contenu de l’information qu’elles portent [DAV05], [GWE05]. Ainsi, quatre (04) groupes de traces ont pu être dégagé :

- (i) les traces informatives (les informations personnelles, exemples : nom, prénom,

etc.) et les informations techniques (exemples : adresse IP, navigateur, etc.) ;

- (ii) les traces liées à l’exploitation d’une ressource (référence de la ressource, origine

et historique des accès, etc.) ;

- (iii) les traces associées à l’activité d’apprentissage (temps de réponse, résultats de

tests, etc.) ;

- (iv) et les traces attachées à l’activité de communication (contenu d’un message,

destinataire, etc.).

La définition de ces groupes permet d’envisager un traitement unique pour l’ensemble des traces associées à un groupe. Les traces concernant la communication dans un groupe permettent d’évaluer la qualité de l’interaction. Les traces relatives à un historique de parcours peuvent permettre de dégager des profils d’apprenants. Et les traces faisant référence au temps passé sur une activité permettent d’évaluer les compétences d’un apprenant, etc.

Suite à cette classification, R. Gwenegan définit encore trois (03) classes d’exploitation [GWE05]: caractère de la situation (individuelle ou collective), valeur d’usage (qualitative ou quantitative) et cadre d’exploitation (étude du comportement ou étude de la connaissance).

Le choix des données à observer dépend de l’environnement d’interaction et des objectifs de l’observation.

4.2.3. Les objectifs de l’observation

Dans le cadre des EIAH, l’objectif principal de l’observation est d’avoir un outil de support et de gestion pour l’apprenant. Toutefois, N. Bousbia, dans [BOU11], a distingué divers objectifs :

- Caractériser l’activité de l’apprenant et analyser son comportement. Dans ce sens, nous pouvons citer les travaux présentés dans [GEO06], [SAN94] et [LOG08] ;

- Interpréter l’interaction de l’apprenant avec le système et avec les autres acteurs, comme dans Drew [SEJ04], ColAT[AVO05],[AVO07] et JCacheSim[BRA02].Les travaux décrits dans [SIE05], [GEO04], et [BAR00] s’insèrent aussi dans cet objectif; - Identifier des comportements communs chez les apprenants, tels que les études

présentées dans [CHE06] et dans [HOF06] ;

- Déterminer le niveau de compréhension des apprenants au contenu proposé, comme dans [MAN05], Synergo[AVO05] et APLUSIX [NIC87].

- Réguler les scénarii, tels que décrits dans FORMID [GUE04] et dans [KEP07]. - Créer des tutoriels d’aide intelligents, cas dans Pixed [HER04].

Dans [DAV05], les auteurs regroupent ces objectifs en trois (03) catégories principales, qui peuvent également se suivre comme trois étapes d’exploitation possibles des traces : l’observation (ou la validation des expérimentations et des hypothèses), l’évaluation et la régulation de l’apprentissage.

Selon son rôle dans le processus d’apprentissage, chaque acteur (apprenant, tuteur, concepteur) serait capable de :

- (i) analyser les données observées (activité d’observation) ;

- (ii) établir un diagnostic à partir des résultats observés (activité d’évaluation) ;

Par exemple, l’analyse des traces peut être effectuée par :

Un tuteur désirant obtenir une vue de l’activité d’un apprenant afin d’évaluer les comportements et réguler le processus d’apprentissage ;

Un apprenant souhaitant analyser sa propre activité dans le cadre d’une autorégulation ;

Un auteur concepteur du scénario prescrit pour la situation d’apprentissage afin de le comparer avec les résultats obtenus par l’apprenant, et l’adapter à ses besoins ; Un chercheur souhaitant obtenir une vue sur des indicateurs d’apprentissage afin d’analyser en détail les résultats obtenus et valider ses hypothèses ;

ou enfin par d’autres acteurs (parents, institutions…), s’intéressant au déroulement de la formation.