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Le conjoint, un assistant bénévole ?

Plus que dans d’autres métiers exercés en France, le travail en ambassade à l’étranger implique une forte imbrication de la vie privée et professionnelle. Tout d’abord, un certain nombre de tâches effectuées par les diplomates, celles liées à la vie sociale, aux visites, réceptions et dîners se font plus facilement en couple. L’observation d’une réception donnée par une grande entreprise française à l’occasion d’une biennale d’art contemporain montre bien ce travail en couple : on y croise l’ambassadeur et son épouse et la plupart des responsables du SCAC. Les rencontres et les interactions sont à la fois amicales et professionnelles (occasion de se tenir au courant des initiatives artistiques, d’entendre les demandes et doléances, de rappeler l’implication de la France dans le développement culturel du pays, etc.). La présence du conjoint permet de donner un ton plus amical, plus détendu aux propos.

Être seul peut parfois être problématique pour l’investissement dans la vie sociale. L’ambassadeur de Suède à Washington remarquait qu’après le départ de son épouse (qui avait été un an avec lui aux États-Unis au début de sa mission) en Suède où elle devait occuper un nouvel emploi, ses sorties le soir s’étaient nettement réduites, car il se sentait mal à l’aise d’aller seul à des dîners où les autres se rendaient habituellement en couple148. Le premier conseiller d’une des ambassades visitées fait remarquer : « Quand on fait des dîners et qu’on invite Mr et

Mme en face, c’est pas forcément évident de le faire quand on est seul, c’est aussi bête que ça ! »

De plus, les épouses ou conjoints jouent un rôle considérable dans l’adaptation au pays, la création d’un nouveau réseau social, la recherche de solutions pratiques (école pour les enfants, logements, domestiques, etc.). Dans la répartition traditionnelle des tâches au sein des familles internationales, l’homme impulse la mobilité et la femme stabilise la famille149.

Diplomate est aussi un métier qui implique la famille du fait de la mobilité généralisée (changement tous les trois ans, deux ans parfois pour les chefs de poste). Cela est souvent justifié par la nécessité de ne pas être trop proche et embourbé dans le pays d’accréditation. On risquerait alors de perdre son objectivité ou son enthousiasme. Parfois, cela permet de mieux supporter les situations ou les collègues difficiles (« ce n’est qu’un mauvais moment à passer »). Enfin, c’est aussi un moyen de faire tourner les agents, notamment sur les postes les plus convoités.

Mais cela peut également poser des problèmes, tant sur le plan du travail (continuité dans les services et dans l’action, adaptation en profondeur au pays, sa culture, ses

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Shaw J., The Ambassador: Inside the Life of a Working Diplomat, New York, Capital Books, 2006.

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institutions, sa langue, ses habitants…) que pour l’organisation de la vie privée : déménager, perdre ses anciens réseaux de relation, etc. De l’avis de beaucoup de personnes interrogées, psychologiquement aussi bien que matériellement, il est préférable d’être en couple pour supporter ces passages.

D’après de nombreuses personnes, avec l’évolution de la société, la plus grande égalité hommes-femmes et la timide féminisation du corps diplomatique français, la division traditionnelle des tâches dans le couple de diplomates serait aujourd’hui remise en cause.

La lecture de mémoires de femmes d’ambassadeurs et de travaux historiques permet de reconstruire une sorte d’idéal-type de l’épouse traditionnelle de diplomate et l’aide qu’elle apportait à son mari dans sa carrière et son travail. Issue d’un milieu social élevé, elle possède le savoir-faire et le savoir-être nécessaires pour recevoir les élites de la société locale comme nationale, superviser l’entretien de la résidence et animer ou participer à la vie féminine des expatriées et des épouses de dignitaires locaux. Par sa famille, elle dispose d’un capital relationnel et économique qui facilite l’entrée de son mari dans les réseaux d’influence150. Si elle n’exerce pas d’activité rémunérée, des activités artistiques et sociales permettent de revaloriser la bonne image du couple dans la haute société locale.

À titre d’illustration, on peut évoquer la vie de Geneviève Olivier151, dont le mari a été ambassadeur à Chypre et aux Philippines. Elle a fait l’école du Louvre, ce qui lui permet de faire montre d’une certaine culture lors des discussions mondaines. Une de ses filles fera de même. « Pour l’amour d’un diplomate j’ai épousé le Quai d’Orsay, qui m’a entraînée de Rabat à Manille via Tokyo, Dakar, Rio, Chicago, Chypre. Coéquipière à plein temps de mon mari, j’exerçais selon les heures les fonctions d’hôtesse, restauratrice, assistante sociale, agent de voyage, décoratrice, attachée de presse et d’autres comme celle de déménageur, qui font moins rêver malgré le flou artistique qui auréole la vie diplomatique. Lorsque vous roulez pour l’image de la France, vos hôtes étrangers s’attendent à ce que vous reflétiez Dior, Balzac et Versailles réunis, mais vous n’avez pas toujours les moyens de recruter un cuisinier talentueux, ni d’acheter vos robes chez un grand couturier. Recevoir est un métier qui doit avoir l’air d’un plaisir, qu’il s’agisse d’une petite tasse de thé ou d’un grand dîner en l’honneur d’un ministre français ou d’une épouse coréenne. » (p. 11). Plus loin, elle ajoute : « Ces mondanités, loin d’être futiles, exigent un professionnalisme que j’ai appris à acquérir. Le sens de la communication et des bonnes relations sont indispensables » (p. 23).

À propos de son passage à Chicago où son mari est consul, elle précise que les célibataires sont peu invités dans les dîners et cocktails, d’où la nécessité d’être en couple, surtout pour une femme. Avec les nombreux changements de pays, le retour régulier à Paris, le récit met bien en évidence également l’importance et l’utilisation du réseau familial, amical et professionnel : à chaque passage par Paris, on leur prête un appartement (ils feront de même plus tard), lors de leurs déplacements, ils ont presque toujours des contacts dans les pays où ils se trouvent.

Elle parle très peu du travail de son mari ou sur un mode amusé : elle se moque gentiment de sa constance à défendre la position grecque face à des chypriotes turcs impossibles à convaincre (« Nous ne faisions jamais que ce que Paris nous demandait »), où pointe la contradiction qu’il y a, à son sens, à demander à son mari ambassadeur à Manille au temps de Marcos « de faire la leçon » au dictateur tout en développant les échanges commerciaux. Clairement, dans la façon de raconter sa vie et en comparaison avec les

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Dasque I., « Être femme de diplomate au début du XXe siècle », dans Femmes et diplomatie, sous la dir. d’Yves Denechère, Peter Lang, 2004 : 23-42. On retrouve cela dans la biographie d’Huguette Pérol, Femme

d’ambassadeur, Paris, F. X. de Guibert, 2002.

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mémoires rédigées par des ambassadeurs, il est visible que la diplomatie politique n’est pas une affaire de femmes !

En fait, dans le couple, elle a surtout une tâche de relations sociales, de représentation (y compris en animant et en participant régulièrement à des œuvres sociales : par exemple, à Manille, elle vend des parfums français, en réquisitionnant l’aide des épouses de diplomates, au profit d’associations de bienfaisance). Elle représente son mari dans des manifestations où il ne peut aller pour des raisons politiques ou de disponibilité. Ainsi, lorsqu’elle est à Chicago, Paris demande à son mari d’organiser une cérémonie religieuse pour les obsèques du Général de Gaulle. « Mon mari étant retenu en mission en France, j’ai dû m’en occuper seule. Nous connaissions bien l’évêque grâce à qui j’ai pu tout organiser à la cathédrale […]. Toute de noir vêtue, je m’étais mise au premier rang, symétriquement au consul adjoint. J’avais prêté des cravates noires à tous les membres du consulat qui n’en avaient pas. À la sortie de la cathédrale, tout le monde m’embrassa comme si j’enterrais mon mari ! » (p. 92).

Elle parle toutefois du travail de son mari comme d’une entreprise familiale à la division du travail bien établie : « On nous avait proposé de partir en Nouvelle-Zélande, mais c’était trop loin étant donné le problème de notre fille Muriel qui devait rester en France [elle est en institution du fait de son handicap]. Lorsqu’on nous a proposé le poste d’ambassadeur à Chypre, île chargée d’histoire, nous avons accepté avec plaisir » (p. 100). « Lorsqu’on nous a proposé le poste d’ambassadeur aux Philippines, cela nous a paru intéressant. Nous avons recommencé à plier nos affaires. Non seulement les déménagements étaient devenus beaucoup plus simples, dans de grands containers métalliques, mais en outre lorsqu’on arrive au poste d’ambassadeur, on s’installe dans une résidence toute équipée et il n’est plus nécessaire d’emporter son mobilier ni sa vaisselle personnelle. » (p. 114).

En conclusion, elle revient sur les effets que son mode de vie aurait eu sur ses enfants. « Bénédicte m’a reproché de l’avoir abandonnée tous les soirs de sa jeunesse, elle aurait aimé voyager mais à condition de garder toujours un point fixe. Certes, nous aurions pu imiter les diplomates britanniques qui laissent leurs enfants pensionnaires en Angleterre et les font venir en poste pendant les vacances aux frais du Foreign Office. Mais en France, nous avons peu de ces collèges à vivre, en revanche le réseau des écoles françaises à l’étranger est le meilleur du monde, qui s’en plaindrait. Elle a maintenant trouvé son bonheur, un charmant mari, et depuis des années, ses mêmes placards, ses fleurs et ses confitures ! Ariane, elle, a gardé la manie de changer de maison sans arrêt, avec ses cinq enfants et son mari chirurgien. Quant à Jean-Luc, il a fait sa vie aux États-Unis. Enfant, il se plaignait : ‘‘vous offrez du champagne à tout le monde, alors que vous refusez de m’acheter un pull-over !’’ S’il est vrai que le champagne est un élément incontournable du travail de représentation, ce n’est pas pour autant que l’on met beaucoup d’argent de côté. On ne choisit pas ce métier-là pour faire fortune, mais pour défendre une noble cause : l’image de son pays. J’ai été plus femme que mère, paraît-il. Les ambassadrices qui m’ont succédé à Manille ne venaient plus qu’à Noël et aux grandes vacances. Option bien souvent fatale au couple ! »

Ce rôle traditionnel de femme d’ambassadeur serait en effet de plus en plus remis en cause par des conjoints (encore majoritairement des femmes, mais un peu moins rarement des hommes) refusant ce rôle bénévole et exigeant de représentation. En outre, une relative démocratisation des recrutements et des sociétés des pays d’accréditation rendrait parfois moins nécessaire cette fonction d’interface avec la haute société locale. De plus en plus de femmes semblent refuser les tâches qui ne leur semblent pas valorisantes, mais acceptent toutefois d’en conserver certaines : la participation a des cocktails ou réceptions, s’il est possible de n’en sélectionner que quelques-uns, est plutôt plaisante. Une femme d’ambassadeur, ayant pu conserver son activité professionnelle, rencontrée dans un des postes étudiés expliquait qu’elle ne voulait pas s’investir dans la gestion de la résidence ou dans les

mondanités, mais acceptait de rencontrer des épouses d’opposants au régime que son mari n’aurait pu voir sans indisposer le pouvoir en place (« Ça, ça ne me dérange pas, c’est

intéressant ! »).

Qu’ils le veuillent ou non, les conjoints, à partir d’un certain niveau, sont toujours soumis à des contraintes fortes de représentation. Plusieurs diplomates d’âge moyen nous ont raconté comment ils avaient pu être rappelés à l’ordre par l’ambassadeur ou son épouse pour le comportement de leur épouse : tenue vestimentaire trop décontractée ; contact jugé trop proche avec le « petit personnel » local, etc. Certains conjoints, et surtout les hommes, préfèrent ne pas accompagner leur conjoint en poste pour éviter ces contraintes.

D’autres, notamment les conjoints réunis en association, demandent une reconnaissance du statut de conjoint avec la protection sociale, les points de retraites, voire un revenu, afférant. Les arguments avancés étant la difficulté à poursuivre une activité et le risque élevé de divorce laissant l’épouse démunie, sans reconnaissance pour les efforts passés.

La carrière du conjoint et les arbitrages familiaux

Si beaucoup d’agents de catégorie C choisissent le départ à l’étranger à l’occasion d’une rupture familiale, c’est que le changement de poste tous les trois ans pose de grosses difficultés pour la prolongation de la carrière du conjoint qui doit suivre l’agent. Dans les postes visités, beaucoup d’agents ont leur conjoint qui travaille comme statutaire ou comme recruté local à l’ambassade ou au consulat. Quand les deux agents sont titulaires, la possibilité d’avoir un poste double existe : elle est très bien vécue par les agents : « Moi, j’ai joué franc jeu avec la DRH,

bon normalement, ce qu’on appelle un poste double, c’est un poste qui concerne soit des personnes mariées ou alors pacsées, réglementairement, légalement c’est ça. Bon, nous, nous ne sommes que concubins. Mais moi, j’ai joué franc jeu avec la DRH, je leur ai dit : ‘‘Je demande un poste double parce que nous vivons ensemble…’’. La DRH n’a pas été trop regardante, enfin, c’est vrai qu’elle aurait pu appliquer la réglementation stricto sensu, mais elle ne l’a pas fait. Bon, de ce côté-là, elle nous a quand même relativement aidés et elle nous a permis de partir en poste tous les deux au même endroit » (agent catégorie C).

La gestion des postes doubles est toutefois un peu plus difficile concernant les emplois de haut niveau. Dans ce cas, le conjoint a moins de choix et est parfois obligé d’accepter un emploi ne correspondant pas à ses souhaits professionnels ou inférieur à celui auquel il pourrait prétendre du fait de son grade.

Quand le conjoint n’est pas titulaire, il a aussi la possibilité de trouver un emploi de « recruté local », notamment au consulat. Le salaire proposé est très inférieur à celui des titulaires, mais peut constituer un revenu d’appoint dans les couples. Le travail consulaire peut être attrayant pour le contact avec le public, mais aussi usant. Les conjoints qualifiés préfèrent donc généralement chercher ailleurs. « Et puis, ce pays, je ne l’avais pas choisi, j’étais toujours

proche de mon conjoint, d’abord j’étais en Administration centrale, donc je ne pouvais partir dans un premier temps, mon mari avait un travail à Paris, donc il n’était pas question que je parte, et puis, au bout de quinze ans, il s’est retrouvé au chômage, et on a dit : ‘‘C’est le moment ou jamais de bouger’’, et on m’a proposé ce poste, voilà. Moi, je n’avais pas choisi.

[…] Et bien ici, mon conjoint, il a trouvé par ses propres moyens dans une société

pharmaceutique, qui l’a complètement… du moins, il s’est débrouillé par lui-même parce que c’est pareil, soit-disant les aides, les aides qu’on fait miroiter à la Centrale ou les stages pour les conjoints, en disant soutien, etc., bon, c’est vrai qu’on n’est pas assisté, mais je veux dire qu’il n’y a eu aucun, aucun soutien, aucune aide de l’ambassade, il a trouvé son boulot tout seul, en démarchant tout seul, en faisant ses lettres lui-même, bon, il a eu de la chance de

trouver du travail quelques mois après être arrivé ici, heureusement, parce que franchement, travailler aux visas c’est la seule possibilité et franchement, déjà travailler dans le même endroit que son mari ce n’est pas évident, enfin, on est quand même séparés, on n’est pas dans le même bâtiment, à la limite on n’est pas non plus, mais bon lui préférait aussi trouver en dehors, si possible, de l’ambassade. De toute façon, déjà, les salaires locaux ici sont minables, je veux dire, il a un poste de directeur actuellement et il touche à peine plus que la personne qui est aux visas, en plus, il est imposable de je ne sais pas combien sur le territoire du pays, donc ça revient vraiment, je ne sais même pas s’il ne touche pas moins que mes collègues des visas ici. Mais bon, en attendant, il a un boulot qui lui plait, il encadre des gens, et puis c’est bien comme ça, mais la rémunération est nulle, je veux dire, ici, expatrié, c’est pas grand-chose, mais ça lui permet au moins de ne pas se couper du monde et de ne pas être à la maison à attendre » (agente catégorie C).

Cette autre femme, agent C, a vu sa carrière très liée à celle de son mari. Pour suivre ce dernier, elle part en Afrique du Nord où elle découvre l’expatriation et la possibilité de travailler pour les Affaires étrangères. Après avoir réussi le concours du MAE, elle est affectée dans un poste multilatéral en Europe. Dans un premier temps, son mari est au chômage, puis trouve un poste de recruté local à la bilatérale. Ses enfants se plaisent dans le pays et elle s’arrange, en tournant dans les services, pour y rester huit ans. Elle part ensuite à Nantes, avec ses enfants, mais sans son mari resté sur place pour préparer les concours et pouvoir suivre sa femme en ayant un poste. Or, les enfants vivent mal la séparation et elle doit redemander un poste dans cette capitale européenne : « J’ai demandé un rapprochement familial, je suis retournée là-bas,

ce qui a eu quelque part des conséquences sur, disons, l’avancement, puisque déjà, je ne passais pas les concours dans un premier temps, et puis, c’est vrai qu’à Nantes, ça s’est mal passé dans la mesure où j’ai un enfant qui a fini à l’hôpital, c’est-à-dire qu’il a fait une dépression et il s’est retrouvé à l’hôpital, donc là, j’étais complètement coincée. Donc, j’avais réussi à trouver un travail qui me plaisait, mais j’avais des gros problèmes avec mon fils hospitalisé qui a dû réapprendre à marcher, enfin, qui a eu beaucoup, beaucoup de problèmes psychologiques, la petite que j’amenais régulièrement aux urgences, parce qu’elle ne supportait pas non plus. Donc on m’a proposé de retourner là-bas, enfin, je l’ai pas mis en avant, mais j’ai eu l’opportunité de retourner dans cette ville, bon, je n’aime pas spécialement le secrétariat, mais la seule possibilité c’était de faire du secrétariat. » Il se trouve que son mari réussit le concours

et doit aller à Paris. Puis, ensuite, elle divorce et en profite pour demander un autre poste à l’étranger. Elle avait mis le pays où elle se trouve actuellement à la fin de sa liste de vœux, parce qu’il fallait un « choix » supplémentaire et qu’elle pensait qu’on ne lui donnerait pas (elle ne pensait pas que cela conviendrait à sa fille venue avec elle, les enfants plus grands étant restés en Europe). Si elle se plait professionnellement dans son poste (après avoir essayé plusieurs poste), sa fille, elle, s’y adapte très mal : « Bon, ma fille, de toute façon, elle est déjà… le

problème familial qui joue, donc, je veux dire, je pense que je ne peux pas, je ne peux pas me baser sur ma fille, en plus, bon c’est vrai qu’elle est en préadolescence, il y a beaucoup de changements qui se passent à la préadolescence, mais c’est vrai, effectivement, qu’elle qui avait énormément d’activités, parce que, bon, j’ai des enfants précoces, et elle, elle avait à peu près