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Première partie

Chapitre 1 : PATHOLOGIES DU VOYAGEUR

II. QUELS SONT LES PROBLÈMES DE SANTÉ

II.3 Transmission féco-orale

1. GIARDIOSE

Généralités [52,53]

Giardia intestinalis, Giardia duodenalis ou également nommée G. lamblia, est un protozoaire

causant la protozoose intestinale la plus répandue dans le monde, responsable d’un tier des cas de diarrhée persistante au retour du voyage.

L’infection survient après séjour dans un pays en voie de développement suite à l’ingestion d’aliment et d’eau souillés par des déjections d’humains ou d’animaux infectés par des kystes de Giardia.

Facteurs de risque :

 Voyage en pays à forte endémie

 Consommation d’eau de robinet et de végétaux crus

 Natation dans des rivières ou lacs

 Contact avec des nourrissons portant des couches

 Certaines pratiques sexuelles avec contact oro-anal.

 Les voyageurs peuvent importer l’infection de leur pays de destination en se baignant dans des eaux utilisées par les animaux sauvages, ou dans des eaux non filtrées (piscines) ainsi que par la consommation d’eau contaminées dans le système d’approvisionnement des collectivités.

2. HEPATITE A

Généralités [54,55]

Picornavirus de la famille des Hepadnaviridés, à l’origine d’une infection hépatique aigue liée

au péril fécal et favorisée par le manque d’eau potable, insuffisance de l’assainissement, mauvaise hygiène personnelle et par la consommation de nourriture impropre à la consommation.

La maladie est rarement mortelle et ne présente pas de forme chronique, évolue spontanément vers la guérison, avec possibilité de rechute et de complications grave chez les sujets âgés.

Les patients deviennent de plus en plus contagieux vers la 3ème semaine avant l’apparition des symptômes et au cours de la semaine qui suit leur apparition.

 Epidémiologie [54]

Tableau IX: risques encourues en fonction des conditions d’hygiène

Pays en voie de développement

Conditions médiocres

d’hygiène Taux élevé d’infection

Enfants jamais atteint auparavant Faible taux de morbidité et flambées épidémiques rares Pays en voie de développement connaissant des transitions économiques Conditions sanitaires variables Taux intermédiaire d’infection Adultes Risque élevé de morbidité et possibilité d’apparition de flambées épidémique

Pays développés Haut niveau d’hygiène Faible taux d’infection Adolescents+ adultes

Transmission humaine interrompue

 Maladie responsable de 1,5 million de cas clinique par an.

Figure 20: Cycle de transmission du virus de l’hépatite A [56]

3. POLIOMYELITE

Généralités [57-58]

Poliomyélite est une maladie de l’enfance très contagieuse entrainant une atteinte du système nerveux voire paralysie irréversible. Dans les zones endémiques, la majorité des enfants entre 4 et 5 ans étant déjà exposés au virus de poliomyélite, dont une faible proportion ayant développé la maladie paralytique.

Une fois la forme symptomatique est déclarée, on observe des signes digestifs cliniquement notables qui expriment la conséquence de l’enterotropisme du virus.

Syndrome grippal : Fièvre, fatigue, céphalées, vomissement, raideur de la nuque, douleurs des membres, paralysie irréversible (1/200 cas) et décès probable après arrêt respiratoire.

La maladie se complique chez les survivants en handicaps avec atteintes de degrés variables (parfois il est impératif d’assurer une assistance respiratoire).

Syndrome post-poliomyélite (SPP) : survient après une dizaine d’années chez les personnes guérit. Caractérisé par une asthénie, douleurs, fibrillations, nouvelle atrophie musculaire localisée asymétrique lentement progressive.

Les causes du SPP ne sont pas bien définies, mais il est probablement dû à la persistance du virus chez certains patients. [57,58]

 Epidémiologie [59]

La maladie est épidémique dans les pays tropicaux : Asie et Afrique

Un sur 200 cas d’infection présente une paralysie irréversible dont 5 à 10% sont susceptible de décéder par dysfonctionnement des muscles respiratoires.

Depuis 1988 le nombre de cas a diminué de 99% grâce aux efforts d’éradication du virus.

Cas endémiques : 29. Cas dérivés du vaccin

Figure 21: Situation de la poliomyélite en 2018 [118] 4. CHOLERA

Généralités [60,62,63]

Toxiinfection intestinale aigue strictement humaine et très contagieuse à déclaration obligatoire, représente une urgence médicale et un problème de santé publique affectant toute les tranches d’âge. Consiste en une forte déshydratation par perte massive de liquides diarrhéiques, conduisant à un état de choc mortel en absence de traitement. Le cholera est un indicateur d’absence de l’équité et d’insuffisance du développement social.

En 2017 une stratégie mondiale de lutte contre le choléra a été mise en place dans le but de diminuer le pourcentage de décès a moins de 99%.

La forme symptomatique se caractérise par la survenue de violentes diarrhées aqueuses aigue ainsi que des vomissements. La fièvre n’étant jamais décrite car le vibrion ne pénètre pas dans les cellules : le patient reste conscient même à un stade avancé. Un à trois jours après l’apparition des symptômes, le décès peut avoir lieu par collapsus cardiovasculaire dans 25 à 50% des cas en absence du traitement. [100,103]

 Epidémiologie [61,63]

Maladie à caractère épidémique et à l’origine de pandémie pouvant survenir dans toutes les régions du monde avec une dominance au niveau du continent africain (50% des cas). L’OMS estime : 1,3 à 4 millions de cas notifiés par an dont 21000 à 143000 de décès par an.

Risque d’exposition faible pour les voyageurs même dans les destinations épidémiques, sauf le personnel humanitaire intervenant dans les zones sinistrées et dans les camps de réfugiés. [26]

Récemment (7 Aout 2018), une épidémie est apparue en Algérie [65] :

Détection de Vibrio cholera O1 chez 83 patients, dont deux ont décédé.

Après les investigations fournit pour révéler l’étiologie de l’épidémie, le vibrion a été détecté dans un oued : « Oued Ben Azza » principal foyer de la wilaya de Blida, ainsi que dans une source naturelle « source de Sidi Elkebir » foyer de la wilaya de Tipaza.

Facteurs favorisants [64]

 Facteurs humains : pauvreté, diminution du niveau d’hygiène, ignorance, forte densité de population…

 Facteurs climatiques : Températures élevées des surfaces et de l’eau. Le réchauffement de l’eau entraine la prolifération de phytoplancton, constituant alors un milieu favorable pour le transfert de gènes de pathogénicité.

Le taux de mortalité est élevé chez les enfants, les sujets âgés et les immunodéprimés.

5. DIARRHEE DU VOYAGEUR :

Généralités [4,66-69]

Diarrhée du voyageur ou Turista est le problème de santé le plus fréquent chez les voyageurs (survient chez 50% des voyageurs) essentiellement bactérienne causée le plus souvent par

Escherichia coli enterotoxinogène, shigella.spp, Salmonella enterica ou Campylobacter spp,

parfois induite par des pathogènes viraux : norovirus, rotavirus ou parasitaires : Giardia,

Entamoeba histolitica, Cryptosporidium.

La turista est la survenu de plus de trois selles liquidiennes en moins de 24h ou plus de deux en moins de 8h associées a au moins un des symptômes d’accompagnement : nausées, vomissement, douleurs abdominales, fièvre, selles glaireuses ou sanglantes au cours du séjour et pendant 7 à 10 jours après le retour. L’infection est bénigne mais provoque une gêne au cours du voyage, résultant des besoins impérieux survenant dans des lieux improvisés.

Tableau X: Deux mécanismes possibles :

Syndrome cholériforme Libération de la toxine après sa fixation à la muqueuse

digestive sans destruction cellulaire ce qui traduit la sécrétion active d’électrolytes et d’eau

Syndrome dysentérique Invasion de la muqueuse intestinale et destruction des

villosités, ce qui provoque des troubles d’absorption, les lésions de la muqueuse digestive. S’exprime par la présence de sang, glaire, et pus dans les selles

La contamination se fait par voie alimentaire, liée à un défaut d’immunité du voyageur qui provient d’un pays à niveau d’hygiène plus élevé que celui de sa destination.

Epidémiologie [66,69]

L’infection touche 40% des voyageurs visitant des pays en voie de développement et 60% se rendant dans des régions de très faibles niveaux d’hygiène (Asie)

Selon les estimations de l’OMS ,160 millions de cas de diarrhée du voyageur par an

Transmission Eau et aliment contaminés Mains sales

6. FIEVRE TYPHOIDE

Généralités [70-72]

La fièvre typhoïde est une maladie infectieuse mortelle en absence de traitement à réservoir strictement humain, due à Salmonella typhi qui touche principalement les pays en voie de développement où l’hygiène est précaire. La plupart des cas identifiés sont liés à une contamination survenant après un séjour à l’étranger.

La phase septicémique se caractérise par une fièvre continue, splénomégalie, céphalées, anorexie, douleurs abdominales, diarrhée ou constipation, myocardite et tuphos (état de stupeur et abattement extrême) suite à la libération d’endotoxines. Si la forme est bénigne, l’état reste stationnaire pendant 15 jours et la convalescence nécessite plusieurs semaines. La forme grave est fatale en absence de traitement à cause des complications intestinales, cardiaques et neurologiques.

 Epidémiologie [72]

Infection cosmopolite à déclaration obligatoire, causant un problème de santé publique en Amérique, Asie du sud-est et dans le pacifique occidental.

Selon l’OMS 11 à 20 millions de cas de typhoïde déclarés par an dont 128000 à 161000 de décès.

En 2013 l’importation de l’infection du Cambodge a contribué à l’augmentation du nombre de cas identifié en France (9/10 cas d’importation).

2 à 3% des sujets deviennent porteurs chroniques potentiellement containeurs après guérisons.

Le risque pour les voyageurs est généralement faible pour les voyageurs, sauf dans certaines parties d’Afrique septentrionale et occidentale, en Asie du Sud, dans certaines parties de l’Indonésie et au Pérou. Ailleurs, les voyageurs ne sont d’ordinaire exposés que là où la manipulation des aliments, le contrôle de la qualité de l’eau de boisson et l’élimination des eaux usées ne sont pas hygiéniques. [71]

Figure 23: Zones d’endémie de la fièvre typhoïde [120]