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Première partie

LES SCHEMA PROPHYLACTIQUES [95]

VII. TROUSSE MEDICALE DU VOYAGEUR

2. La pharmacie du voyage

La pharmacie du voyage est conçue en fonction des antécédents médicaux, de

chimioprophylaxies et du traitement d'une pathologie courante ou pour assurer les premiers soins d'urgence dans les cas les plus graves.

a. Troussemédicale [4,94]

Il n’existe pas de trousse de pharmacie type. Sa composition est à adapter en fonction :

 De la destination : tropicale, urbaine ou rurale, pays développé ou en développement.

 De l'activité ou du milieu : randonnée, bateau, désert…

 Des conditions du voyage : seul ou en groupe, avec ou sans présence d'un médecin.

 De la durée du séjour : courte (moins de 10 jours), longue (jusqu'à 6 mois) ou très longue (supérieure à 6 mois)

Elle contiendra également une ordonnance détaillant la posologie et la durée du traitement.

La trousse doit contenir :

Des médicaments systémiques : antalgique et antipyrétique (le paracétamol), antibiotique (selon un avis médical), sels de réhydratation surtout pour l’enfant, antidiarrhéique, antisécrétoire gastrique, antiémétique si nécessaire (pour le mal des transports) ; – antihistaminiques dernière génération (anti-H1)

Une protection contre le paludisme et les arboviroses (selon la zone visité) : répulsif contre les moustiques, produit pour imprégner les moustiquaires et les vêtements, antipaludique à usage préventif, antipaludique à usage présomptif si nécessaire.

D’autres produits : collyre antiseptique (conditionnement monodose) , crème pour les brûlures , pansements stériles et sutures adhésives , antiseptique cutané ,dosettes de sérum physiologique (unidose) ,crème écran solaire(SPF 50°), bande de contention , gel ou solution hydroalcoolique pour l’hygiène des mains , thermomètre incassable , pince à épiler , préservatifs (norme NF), produit pour désinfection de l’eau de boisson , gouttes auriculaires antibiotiques (si risque d’otite externe par exemple en cas de baignade), set de matériel à usage unique (aiguilles, seringues, matériel à suture, etc.) (avec un certificat bilingue français/anglais à l’intention des contrôles douaniers). La galénique et le dosage des produits doivent être adaptés à l’âge.

Pour le voyageur atteint d’une ou plusieurs maladies chroniques La trousse à pharmacie doit associer, en plus des traitements liés au voyage : le traitement des pathologies chroniques en quantité suffisante, le matériel d’injection si nécessaire (diabétiques) avec un certificat médical. Il est souhaitable que le voyageur dispose de la totalité de son traitement pour le séjour, voire plus en cas de retard au retour ou de perte. Pour des séjours de longue durée (3-6 mois), une autorisation de délivrance doit être demandée à l’Assurance maladie.

b. Conseils officinaux aux voyageurs

Conseils pratiques sur le transport des médicaments en voyage [103]

Transporter les médicaments avec leurs emballages et leurs notices afin d'éviter toute confusion, en effet il est nécessaire de gagner de la place et éviter l’encombrement des bagages mais le fait d’enlever les boites des médicaments présente une source possible d’erreurs. Si les boîtes sont volumineuses, aplatir l'emballage et le lier à son contenu et à la notice par un élastique.

Eviter d’emporter pleins de produits inutiles, dans le but de ne pas donner au voyageur une impression de sécurité exagérée qui aurait tendance à lui faire négliger les mesures de prévention indispensables et pour ne pas l’inciter à l’automédication abusive.

Les médicaments indispensables doivent toujours rester dans un bagage à main.

Diviser les médicaments en deux lots (l'un dans le bagage à main et l'autre dans la valise) pour ne pas se retrouver à cours de médicaments en cas de perte, de vol ou de retard des bagages en soute.

Respecter les conditions de conservation des médicaments : ne pas les exposer à des températures extrêmes ou à la lumière, ...

On préférera les comprimés, les gélules, les ampoules ou sachets aux formes liquides (qui sont généralement conditionnés dans des flacons en verre ne résistant pas aux chocs) et aux suppositoires (qui résistent mal à la chaleur).

L’achat des médicaments sur place, doit faire objet d’une grande prudence, vu la fréquence des médicaments contrefaits dans beaucoup de pays exotiques.

Vérifier les dates de péremption avant utilisation (surtout si vous achetez des médicaments pendant le voyage)

Certains médicaments doivent être gardés à basse température et voyager en conditionnement isotherme.

Il faut pouvoir disposer des ordonnances (rédigée en DCI) pour les contrôles et un éventuel achat sur place. Les traitements qui requièrent des seringues, aiguilles ou stylos injecteurs peuvent être acceptés en cabine avec un certificat en anglais précisant le caractère indispensable des injections.

Conseils particuliers [123]

les transports internationaux ont un impact primordial dans la dissémination des maladies vectorielles, en induisant des cas autochtones, liés au transport des moustiques dans l’avion et surtout dans les valises, de ce fait , et en cas de séjour dans des zones dans lesquelles sévissent des maladies à transmission vectorielle , il faut conseiller le voyageur de garder ses valises et bagages à l’abri des insectes , et de laisser ses vêtements bien enfermés dans les bagages pour ne les sortir qu’au fur et à mesure.

Conseils en fonction des personnes  Enfant [94]

L’enfant est très sensible à la chaleur et au soleil :

Protéger l’enfant du soleil en appliquant des crèmes solaires à haute protection à renouveler fréquemment et après chaque baignade, chapeau à larges bords, vêtements longs, légers, en coton, port d’un T-shirt pour les activités aquatiques.

Il est préférable d’éviter les déplacements trop longs en pays très chauds en compagnie des enfants.

Donner souvent à boire à l’enfant de l’eau ou des solutés de réhydratation orale.

Porter des vêtements légers, lavables aisément, perméables (coton et tissus non synthétiques), afin d’éviter le risque de sudamina (boutons de chaleur).

Les enfants présentant plusieurs facteurs de moindre résistance au froid :

Habiller chaudement, de plusieurs couches de vêtements avec une couche extérieure imperméable au vent et à l’eau, couvrir chaudement la tête, les mains et les pieds ; Le volume céphalique proportionnellement plus important chez l’enfant, peut représenter une source importante de perte de chaleur en l’absence de protection.

Proscrire les porte-bébés par temps froid car l’immobilité de l’enfant favorise l’hypothermie et le portage favorise les compressions des membres, sources de gelures.

Une hygiène corporelle rigoureuse notamment pour le jeune enfant, comprenant une douche quotidienne (avec savonnage), terminée par un séchage soigneux des plis.

Éviter tout contact avec les animaux.

Il est déconseillé de voyager avec de très jeunes nourrissons dans les pays tropicaux, dans des conditions précaires.

 Femme enceinte

Une femme enceinte nécessite toujours des soins médicaux et une surveillance accrue, plus particulièrement au cours d’un voyage. [4]

Généralement les voyages en altitude sont déconseillés au cours de la grossesse. Un séjour en montagne peut être considéré comme sûr jusqu'à une altitude de 2 500 mètres. Si le séjour a lieu à une altitude plus élevée, la femme enceinte doit éviter tout effort physique et veiller à boire suffisamment. [4]

Les longs voyages en avion exposent au risque de thrombophlébite particulièrement au cours du 3eme trimestre de grossesse. Afin de prévenir ces problèmes veineux : boire abondamment, porter des vêtements amples, des chaussures confortables et des chaussettes ou des collants de maintien ou de contention, de se dégourdir les jambes ou de se promener régulièrement dans l’avion. [4]

La grossesse induit une baisse d’immunité cellulaire, ce qui rend les femmes enceintes une population vulnérable au paludisme : il est impératif de respecter toutes les précautions

prudemment citées à l’égard du paludisme. En chimioprophylaxie uniquement la doxycycline est contre indiqué chez la femme enceinte. [6] (conseil 2008).

Déconseiller aux femmes enceintes les voyages vers des régions isolées, vers des zones d'endémicité amarile (si la patiente n'a pas été vaccinée auparavant) et vers les zones à forte endémicité de paludisme et à forte résistance aux antipaludéens. Les mesures d’hygiène alimentaire doivent être sérieusement respectées, en raison du risque accru, auquel sont exposées les femmes enceintes, de contracter une hépatite E ou une toxoplasmose. Les vols internationaux ne sont plus autorisés après la 32éme semaine d'aménorrhée, La période idéale pour un voyage se situe entre 16 et 28 semaines de grossesse. Dans tous les cas un avis de l’obstétricien est recommandé avant le départ. [4,94]

 Sujet âgé [94]

Maintenir un bon équilibre alimentaire et un apport calorique suffisant, pour éviter le risque de dénutrition.

En cas de survenue de diarrhée chez les patients sous diurétique, le risque de perte de potassium devient plus grave, (encore plus grave s’il y a une prise associée d'antiarythmiques) d’où la nécessité de leur conseiller de s’hydrater correctement en tenant compte de leur faible sensibilité à la soif.

Prendre le temps de s'acclimater en particulier à la différence de température et au décalage horaire et privilégier les programmes ménageant un minimum de confort et d'hygiène et des périodes régulières de repos

Une consultation médicale est recommandée avant le départ afin de faire le point sur la compatibilité entre l’état de santé et le type de voyage.

 Immunodéprimé [94]

Ce sont des personnes exposées au risque de complication ou d'aggravation de l'affection sous-jacente en voyage ainsi qu'un risque de susceptibilité accrue et d'évolution plus sévère des maladies endémiques.

Une consultation médicale préalable au voyage est donc indispensable chez les personnes séropositives.

La diarrhée du voyageur peut se révéler particulièrement grave chez les personnes immunodéprimées. Le voyageur séropositif devra donc redoubler de vigilance en cas de voyage dans les pays tropicaux et respecter rigoureusement les règles d'hygiène générale. En cas de déficit immunitaire marqué, un traitement antibiotique prophylactique se justifie à condition que le séjour soit limité à deux ou trois semaines.

Les précautions d'hygiène doivent être particulièrement observées de façon à éviter de contracter certaines maladies plus fréquentes ou plus graves chez les patients séropositifs : leishmaniose, salmonellose, tuberculose….

En cas de dépression immunitaire, les voyages aventureux dans des pays tropicaux sont déconseillés mais cela ne signifie pas pour autant que tout voyage vers un pays lointain est impossible.

Eviter l’exposition au soleil, les personnes immunodéprimées étant plus à risque de cancer de la peau.