• Aucun résultat trouvé

6 ANALYSE

6.6 Les trajectoires de (ré)intégration socioprofessionnelle des femmes en situation

Alors que les services d'hébergement sont généralement unisexes, on ne retrouve que très peu de plateaux de travail et de programmes de formation professionnelle qui ne sont dédiés qu'aux femmes en situation d'itinérance. Dans le cadre de notre recherche, nous n'en avons répertorié que deux – dont un cas où l'offre de service était ponctuelle. Tous les autres étaient mixtes, et encore, l'organisation ayant enregistré la plus forte proportion de femmes au travers de ses usagers est l'organisation 8 avec un taux de participation féminine de 40 %. Ainsi, la faible proportion de femmes qui participent aux plateaux de travail mixtes tend à montrer que les services en matière d'intégration professionnelle qui leur sont actuellement proposés ne leur conviennent pas ou qu'elles n'y sont pas référées.

On pourrait ainsi mettre en doute, d'une part, le réel désir des femmes d'occuper un emploi ou encore de suivre une formation professionnelle. En effet, l'ensemble des maisons d'hébergement rencontrées en entrevue ont affirmé que leurs usagères n'étaient pas prêtes à travailler ou encore que cela ne faisait pas partie de leurs priorités. Ce discours détonne

107

toutefois avec les propos de la FEANTSA (2007) qui affirme que la motivation à travailler ou à suivre une formation professionnelle est très élevée chez la majorité des personnes en situation d'itinérance, hommes ou femmes. Se pourrait-il en fait que cette motivation puisse être expliquée par des facteurs extrinsèques ?

Au Canada, nous avons assisté, dans les années 1990, à une activation des politiques publiques de l'emploi qui a fait en sorte que les gouvernements ont priorisé la mise en place de mesures qui augmentent l'employabilité des personnes ou qui visent la hausse du niveau de l'emploi (Hanin et Béji, 2015) au détriment de mesures dites « passives » qui ont pour objectif de garantir une sécurité de revenu pour les personnes sans emploi. Au travers de ce changement idéologique, l'accès à certaines protections sociales « passives » s'est même vu limité aux personnes qui recherchent un emploi (Ibid.). Le désir de s'activer sur le marché

du travail des personnes en situation d'itinérance pourrait donc davantage découler d'une valorisation du travail au travers de politiques publiques de l'emploi.

Rappelons aussi que le travail peut être attrayant pour une personne désaffiliée. Nous avons mentionné qu'il peut avoir des impacts positifs sur l'estime de soi et sur la stabilité matérielle en plus d'apporter une forme de reconnaissance sociale (FEANTSA, 2007). Cependant, les conditions immédiates de vie des femmes en situation d'itinérance font souvent en sorte que ce rêve semble inatteignable, les obstacles personnels et institutionnels étant trop nombreux. Par exemple, certains témoignages recueillis au cours des entrevues ont fait ressortir le fait que les femmes en situation d'itinérance se sentent parfois, voire souvent, inconfortables dans un environnement constitué d'hommes, et ce, pour diverses raisons parmi lesquelles on retrouve notamment leurs expériences passées de violence conjugale, familiale ou autre. Dans le cas des plateaux de travail, presque toujours mixtes, on peut donc se demander si les femmes s'y sentent en sécurité et si cela ne vient pas influencer leur propension à ne pas s'investir dans ce genre d'activité.

Les grossesses et/ou le fait d'avoir des enfants en bas âge ont également été mentionnés en entrevue comme nuisant à la possibilité immédiate de travailler. En fait, une

108

mère en situation d'itinérance devra faire face à une dure réalité dans le milieu communautaire : les ressources qui offrent des services de garde gratuits sont très rares (CSF, 2012). Nous n'en avons nous-mêmes répertorié qu'une seule au travers de nos entrevues (l'organisation 1). De surcroît, plusieurs ressources refusent d'admettre les enfants dans leur(s) établissement(s) puisque l'environnement n'est pas favorable à leur épanouissement en raison des problématiques sévères vécues par les résidentes (Ibid.). Les maisons d'hébergement pour femmes violentées et en difficulté en accueilleraient une proportion plus élevée, mais ce encore, de manière limitée puisque, d'après le CSF (2012), 40 % des mères logées n'ont pas leur(s) enfant(s) avec elles. Cette quasi-absence de service peut affecter les femmes en situation d'itinérance d'au moins deux façons. Premièrement, il est difficile pour elles de libérer du temps pour se concentrer sur leur stabilisation et leur (ré)intégration socioprofessionnelle si elles doivent, en même temps, s'occuper de leurs enfants. De plus, les piètres conditions salariales liées au travail peu qualifié que l'on retrouve dans la majorité des plateaux de travail et des stages d'insertion ne garantissent probablement pas la sécurité financière de la famille nécessaire pour qu'elle survive adéquatement sans soutien communautaire82. Il est possible toutefois que les logements supervisés offrent une option de survie intéressante en la matière puisque les organisations rencontrées qui proposaient ce genre de service acceptaient plus souvent les enfants en leur lieu et le coût du loyer est significativement moins élevé que celui du marché. Deuxièmement, le manque de ressources qui acceptent les enfants risque d'entraîner la séparation de ces derniers avec leurs mères. Lorsque concrétisée, cette rupture représente un traumatisme important et un sentiment d'être inadéquat en tant que parent (Gélineau et

al., 2008). Le travail, dans ce contexte, n'est vraisemblablement pas un objectif prioritaire.

Un autre obstacle que nous avons observé a trait à la forme que prennent les plateaux de travail. Ils sont généralement de courte durée et ne conviennent pas, pour cette

82 Certes, en l’absence d’un emploi stable, plusieurs femmes en situation d’itinérance vont bénéficier de prestations de sécurité du revenu qui, elles aussi, sont bien souvent insuffisantes pour assurer la stabilité de la famille. Si l’emploi en général peut paraître attrayant pour remédier à la situation, les plateaux de travail, étape souvent nécessaire avant de retourner sur le marché du travail, ne sont pas aussi attirants d’un point de vue purement financier.

109

raison, aux personnes extrêmement désaffiliées qui ont besoin de plus de temps (Hurtubise

et al., 2003) et d'encadrement pour se (ré)insérer socialement (Hallée et al., 2014). On peut

donc se demander comment ils pourraient être en mesure de prendre en charge adéquatement des femmes en situation d'itinérance qui sont considérées par plusieurs participants à cette recherche comme étant plus désaffiliées que leur contrepartie masculine. Or, la quasi-absence des suivis post-programme limite les possibilités d'en apprendre davantage à ce sujet. Notons tout de même l'apport de Plante (2007) sur la question. Elle mentionne que plusieurs jeunes femmes en situation d'itinérance ayant suivi un programme d'employabilité ne se sont pas insérées en emploi par la suite. Les raisons identifiées par l'auteure sont le manque de compétitivité des jeunes femmes en situation d'itinérance sur le marché du travail et leur mode d'existence qui se rapproche de celui de survie. En fait, l'absence de logement et d'un revenu de base ainsi que le besoin de prendre soin de soi sont les préoccupations premières des femmes. L'emploi est la plupart du temps relayé au second plan (Plante, 2007).

Peut-être pourrions-nous également expliquer la faible participation féminine aux plateaux de travail mixte par le fait qu'on retrouve tout simplement plus d'hommes en situation d'itinérance (ISQ, 2001). Toutefois, les femmes sont beaucoup plus susceptibles de vivre une situation d'itinérance cachée ce qui rend leur identification et leur dénombrement extrêmement difficiles. On ne peut donc statuer avec certitude leur nombre ni si elles utilisent les services qui leur sont offerts dans le réseau.

D'autres avenues ont aussi été explorées en entrevue pour expliquer la faible proportion de femmes participant aux plateaux de travail : le manque de motivation des femmes à travailler ou à s'impliquer dans des initiatives d'employabilité en raison du fait que les programmes existants concordent peu avec leurs préférences ; l'errance organisationnelle (déjà présentée plus haut) ; et la difficulté à « percer » les intervenantes travaillant dans les maisons d'hébergement pour femmes.

110

où elle implique que la femme n'est pas la seule responsable de sa (ré)intégration socioprofessionnelle. Le fait que les intervenantes des maisons d'hébergement ne dirigent pas – ou très peu – leurs usagères vers des ressources en employabilité peut être considéré comme étant un facteur tout aussi déterminant de la réussite des initiatives d'intégration que la motivation et la persévérance de la femme concernée. Nous associons cette attitude des maisons d'hébergement à une volonté de protéger les femmes. C'est une interprétation qui va dans le même sens qu'une remarque du directeur de l'organisation 2. Il a affirmé avoir entendu des propos du genre « on ne va pas envoyer nos femmes chez vous, on y trouve des hommes ». Pourtant, comme il le mentionne, la population est elle-même constituée d'hommes. Si l'on protège les femmes de la « menace masculine », comment pourront-elles se (ré)intégrer sur le marché du travail, et même la société québécoise dans son ensemble ?

Entre en jeu ici la question de la mission des maisons d'hébergement. L'employabilité n'en fait souvent pas partie donc elles n'ont pas la responsabilité de prendre en charge cette dimension de la vie de la femme ni de l'encourager à s'activer. Aussi, le besoin de sécurité a été identifié comme étant fondamental pour plusieurs d'entre elles. Il se peut donc que l'attitude protectrice des maisons d'hébergement découle de besoins exprimés par leurs usagères. Pourtant, est-ce que le travail ne pourrait pas constituer, comme le propose l'organisation 2, un vecteur d'insertion sociale, une façon de se connecter aux autres, d'apprendre à faire confiance et de briser l'isolement ? Dans ce cas, ne serait-il pas bénéfique d'en faire la promotion auprès des femmes en situation d'itinérance, aussi marginalisées soient-elles ? Ce sont des questions qui méritent d'être posées et dont la réponse, dans le milieu communautaire, dépend probablement de la philosophie d'intervention adoptée par les intervenants et les ressources.

À ce sujet, nous croyons qu'il est possible que, sans le vouloir, nous ayons contacté des maisons d'hébergement endossant une philosophie d'intervention semblable. En effet, nous avons remarqué que, lors des entrevues, l'ensemble des représentantes de cette catégorie d'OBNL a fortement critiqué les organisations pour femmes désirant « trop » activer leurs usagères. L'existence d'un « nous » commun – versus « les autres » – nous incite donc à croire que les maisons d'hébergement rencontrées s'identifient comme

111

appartenant à un même groupe83. Ce constat vient, en apparence, contredire les propos tenus par plusieurs praticiennes lors des entretiens selon lesquels elles vont mettre de côté leurs préférences personnelles en termes de philosophie d'intervention pour répondre adéquatement aux besoins identifiés par leurs usagères. Ce sont ces dernières qui guident la référence et non les préférences personnelles des intervenantes. Il est possible de réconcilier ces deux dimensions si l'on suppose que les femmes ne sont aiguillées vers les « autres » ressources que lorsqu'elles le demandent expressément. Le reste du temps, l'aiguillage se ferait davantage en fonction de la proximité dans les valeurs.

Au-delà de ces considérations, il nous semble qu'une distinction fondamentale devrait être faite pour réfléchir à nos questions : celle entre les besoins réels de la femme et ceux supposés, c'est-à-dire perçus comme essentiels par les intervenants – ou les chercheurs –, mais qui ne le sont pas nécessairement pour l'usagère. Malheureusement, il n'existe pas d'étude, à notre connaissance, portant sur le sujet. Nous ne pouvons donc déterminer avec certitude ce qui relève de l'idéologie ou de la philosophie d'intervention et ce qui relève de réels besoins éprouvés par la femme. De futurs travaux basés sur des récits de vie – qui permettraient d'étudier les perceptions des femmes quant aux diverses facettes de leur situation d'itinérance, notamment le besoin de sécurité et de protection – contribueraient certainement à distinguer les deux.

83 C'est une proposition qui est également supportée par Fleury et al. (2014). D'après eux, des cliques existent dans le réseau d'aide à l'itinérance. La densité des relations à l'intérieur de ces cliques peut être expliquée par plusieurs facteurs, dont l'âge des organisations, leur historique de collaboration et le partage de valeurs communes (p. 13).

112 7 CONCLUSION

Ce mémoire se veut une étude de l’organisation des services qui sous-tend les trajectoires d’intégration socioprofessionnelle des femmes en situation d’itinérance. Pour mettre à jour ses principales caractéristiques, nous avons décidé de nous concentrer sur trois de ses dimensions soit l'organisation du travail en réseau, les trajectoires d'intégration socioprofessionnelle et l’itinérance au féminin. Bien que chacune d’entre elles soit essentielle à la compréhension de notre objet, c’est la première qui constitue le cœur de cette recherche. C’est pourquoi nous nous sommes concentrée sur l’identification des acteurs-nœuds – ou leur catégorie de services – et sur l’observation de leurs interactions, qu’elles soient de nature collaborative ou compétitive. Les deux autres dimensions, loin d’être secondaires, ont permis de documenter un objet d’étude encore assez méconnu, pratiquement inexistant dans la littérature scientifique québécoise. Pour cette raison, les entrevues semi-dirigées nous sont apparues comme étant un choix judicieux puisqu’elles octroyaient la souplesse nécessaire pour enquêter tout en facilitant la collecte de réponses complexes et nuancées nécessaires à la documentation d’un phénomène peu étudié.

La richesse des témoignages recueillis a fortement alimenté notre réflexion et notre compréhension de la partie du réseau destinée à l’intégration socioprofessionnelle des femmes en situation d’itinérance. En ce qui a trait à l’organisation du travail, nos résultats ont montré que certains acteurs – tels que les agents de la paix ou les cliniques d’aide juridique – n’étaient traditionnellement pas appréhendés dans la littérature. Pourtant leur impact dans la vie des femmes – et des hommes –, qu’il soit positif ou négatif, est bien réel. Il importe donc de s’y intéresser dans le cadre de l'étude du réseau d'aide à l'itinérance. Nous avons également souligné le paradoxe que constitue le besoin de collaborer dans un contexte fortement compétitif, initiateur de tensions. Même si c’est la course au financement qui représente l’obstacle premier à la collaboration, la diversité des philosophies et des valeurs – autant entre les OBNL qu’entre acteurs de différents secteurs d’activités – est également à considérer. Ces facteurs, bien que limitatifs, n’empêchent toutefois pas la coopération puisque l’ensemble des organisations partagent un objectif fondamental : servir leurs usagers du mieux qu’elles le peuvent. Puisque chacune n’offre

113

qu’une quantité réduite de services, elles n’ont pas d’autres choix que d’entrer en contact avec leurs pairs pour répondre à cet objectif. On ne peut finalement passer sous silence le rôle des bailleurs de fonds dans l’orientation des services et l’impact qu’ils ont, pour cette raison, sur les possibilités des femmes en situation d’itinérance d’accéder à des programmes d’intégration socioprofessionnelle.

Si ces résultats sont déjà fort intéressants en soi, nous estimons que l'un des apports les plus importants de ce mémoire est de montrer que les services destinés aux femmes en situation d’itinérance se concentrent davantage sur l'insertion sociale que sur l'intégration professionnelle. Nous pourrions argumenter à ce sujet que ces deux dimensions sont intimement liées ce qui fait en sorte qu’on ne peut exclure que des apprentissages relatifs au travail et à l’emploi soient faits dans le cadre d’activités d’insertion sociale. Pourtant, on ne peut nier que les femmes en situation d’itinérance participent moins aux activités d’intégration professionnelle que leur contrepartie masculine. En effet, on observe peu de plateaux de travail leur étant spécifiquement dédiés et leur présence dans ceux qui sont mixtes est en général assez faible. On pourrait expliquer ce phénomène en partie par l’attitude protectrice des maisons d’hébergement, mais nous avons aussi vu d’autres facteurs qui pourraient justifier la faible participation des femmes aux activités d’intégration professionnelle.

En nous basant sur nos résultats et leur analyse, nous sommes en mesure de valider partiellement notre hypothèse de départ soit que l'itinérance au féminin se reflète sur une partie du réseau d'aide à l'itinérance. En effet, certains de ses nœuds ne s'adressent qu'aux femmes et tentent de répondre aux besoins spécifiques de ces dernières. Nous l'avons notamment remarqué au travers de l'attitude protectrice des maisons d'hébergement en réponse à un besoin (réel ou supposé) de sécurité de leurs usagères. Les plateaux de travail axés sur les activités artistiques seraient, pour leur part, préférés par les ressources unisexes rencontrées dans le cadre des entrevues, car ils conviendraient mieux aux réalités des femmes en situation d'itinérance. Toutefois, lorsque nous regardons la dimension relationnelle, il nous est plus difficile, a priori, d'entrevoir en quoi la particularité de l'itinérance au féminin impacte le réseau. En fait, la nécessité d'entrer en relation avec

114

d'autres organisations, que ce soit dans le secteur communautaire, le RSSS, le RESS ou autres, est présente de façon assez universelle dans celui-ci. Cette caractéristique ne dépend pas du genre de la personne desservie. Nous le savons par le simple fait que nous avons rencontré en majorité des organisations mixtes qui ont toutes affirmé entrer en contact avec d'autres nœuds du réseau, que ce soit pour leurs usagers ou leurs usagères. Un examen plus approfondi des relations interorganisationnelles, surtout au niveau communautaire, permet tout de même de faire ressortir certaines particularités. Les maisons d'hébergement pour femmes rencontrées en entrevue ne réfèrent, par exemple, que rarement leurs usagères vers des plateaux de travail mixtes. Or, les organisations qui ont participé à cette recherche et qui offrent ces derniers ont affirmé que la majorité de leurs participants provenaient de refuges et de maisons d'hébergement. On peut donc supposer, étant donné la prépondérance des hommes dans les plateaux de travail, que ce sont des ressources les desservant, uniquement ou en partie, qui exercent ces références. Le déficit de collaboration enregistré du côté des maisons d'hébergement pour femmes semble donc être une caractéristique de la partie du réseau qui se spécialise dans la (ré)intégration socioprofessionnelle des femmes en situation d'itinérance.

Ainsi, nous proposons que les organisations qui offrent des services à ces dernières, qu'elles soient mixtes ou non, forment une sorte de sous-réseau, qui se retrouve à l'intérieur du réseau global s'adressant à l'ensemble de la population itinérante, hommes ou femmes. Ce sous-réseau constitue une organisation du travail à part entière puisqu'on y retrouve une variété d'acteurs-nœuds présentant des philosophies multiples (pensons aux postures quant à la prostitution ou encore aux approches d'intervention plus ou moins encadrantes) qui entretiennent des relations de diverses intensités, tendues ou collaboratives.

Bien que les apports du mémoire soient nombreux, il importe de souligner quelques- unes de ses limites pour bien en comprendre la portée. Tout d'abord, alors que les plateaux de travail sont offerts à des personnes qui sont relativement prêtes à retourner sur le marché du travail, les maisons d’hébergement rencontrées proposent des services à des femmes fortement désaffiliées. Pour cette raison, il faut reconnaître que les perceptions sur la capacité des femmes à retourner en emploi et sur l'adéquation entre services et besoins

115

risquent de diverger considérablement dépendamment de la mission de l'OBNL rencontré. Si la prise en compte de cette diversité de points de vue nous permet d’expliquer certaines contradictions relevées dans les résultats, elle échoue à identifier quels sont les besoins réels des femmes en matière de (ré)intégration socioprofessionnelle. Nous n'avons par