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Trajectoires des élèves qui étaient scolarisés en classe de troisième en 2005-2006

I NÉGALITÉS D ’ ACCÈS AUX GRANDES ÉCOLES : LE POIDS DES DÉTERMINANTS

6.1 La différenciation des trajectoires scolaires se- se-lon les caractéristiques des élèves

6.1.1 Trajectoires des élèves qui étaient scolarisés en classe de troisième en 2005-2006

Les données utilisées permettent de décrire les trajectoires scolaires des élèves qui étaient scolarisés en classe de troisième en 2005-2006 jusqu’en 2014-2015, soit neuf ans plus tard. On compare ces trajectoires en fonction du niveau de perfor-mance initial des élèves (tel que mesuré par leurs résultats aux épreuves écrites du brevet), leur origine sociale, leur origine géographique et leur genre.

Trajectoires scolaires post-troisième. Quatre ans après la classe de troisième, 29 % des élèves de la cohorte considérée étaient toujours scolarisés dans le se-condaire, 28 % dans le supérieur et 43 % avaient arrêté leurs études ou étaient

inscrits dans une formation non couverte par les données SISE et STS/CPGE1(voir figure 6.1). Parmi les élèves qui ont poursuivi des études longues dans l’enseigne-ment supérieur, la plupart se sont inscrits à l’université (14 % de la cohorte quatre ans après la troisième), alors que 5 % environ ont accédé à une grande école sept ans après la troisième.

FIGURE6.1Élèves scolarisés en troisième en 2005-2006 : ventilation dans les différentes formations du secondaire et du supérieur en fonction du nombre d’années après la troisième

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Proportion dves

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Grande école CPGE

IUT STS

Université Lycée GT

Lycée pro Collège

Lecture :Quatre ans après la troisième, 29 % des élèves de la cohorte considérée étaient scolarisés dans un établissement d’enseignement secondaire, 28 % dans le supérieur et 43 % poursuivaient une formation non couverte par les données SISE et STS/CPGE (formations en apprentissage, formations paramédicales et sociales, écoles d’architecture, de journalisme, écoles artistiques et culturelles, etc.) ou avaient arrêté leurs études.

Champ :Ensemble des élèves scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, suivis jusqu’en 2014-2015.

Sources :Données SISE (MESRI-SIES), FAERE et STS/CPGE (MENJS-DEPP).

1. Formations en apprentissage, formations paramédicales et sociales, écoles d’architecture, de journalisme, écoles artistiques et culturelles, soit environ 10 % des effectifs inscrits dans l’enseigne-ment supérieur.

Trajectoires en fonction des performances scolaires en fin de troisième. Les performances scolaires des élèves, telles que mesurées par leurs résultats aux épreuves écrites du brevet2, apparaissent comme un déterminant important de leurs trajec-toires dans l’enseignement secondaire et supérieur (voir figure 6.2). Les 25 % des élèves qui ont obtenu les meilleurs résultats au brevet (4equartile) se sont orientés à plus de 90 % vers des lycées généraux et technologiques, et 61 % étaient tou-jours scolarisés six ans après la troisième. Parmi ceux qui ont poursuivi des études supérieures, une majorité se sont inscrits à l’université, en CPGE ou dans une école post-bac. À l’autre bout de l’échelle, les 25 % des élèves qui ont obtenu les moins bons résultats au brevet (1er quartile) se sont majoritairement orientés vers des ly-cées professionnels (52 %, contre 17 % vers des lycée généraux ou technologiques deux ans après la troisième). Six ans après la troisième, ils étaient moins de 10 % à être toujours scolarisés et ceux qui ont poursuivi des études supérieures se sont majoritairement inscrits en STS.

Différenciation sociale des trajectoires scolaires. Dès le secondaire, les trajec-toires scolaires divergent en fonction de l’origine sociale (voir figure 6.3) : parmi les élèves de PCS défavorisées qui étaient scolarisés en troisième en 2005-2006, 19 % ont arrêté leurs études ou ont suivi une formation en apprentissage l’année suivante, alors que seuls 8 % des élèves de PCS très favorisées étaient dans ce cas.

Dans cette cohorte, les élèves issus de PCS défavorisées ont rejoint en propor-tions équivalentes des lycées professionnels et des lycées généraux ou technolo-giques, alors que seulement 13 % des élèves de PCS très favorisées ont suivi une formation en lycée professionnel et plus de 80 % une seconde générale ou techno-logique.

La durée de scolarisation dans le secondaire est plus importante pour les élèves d’origine sociale défavorisée, à la fois du fait de leur probabilité plus élevée de

2. Voir section 2.3.3 du chapitre 2.

FIGURE6.2Élèves scolarisés en troisième en 2005-2006 : ventilation dans les différentes formations du secondaire et du supérieur en fonction du nombre d’années après la troisième et des résultats au brevet

(a)25 % des élèves les moins performants au brevet

0%

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Grande école CPGE

IUT STS

Université Lycée GT

Lycée pro Collège

(b)25 % des élèves les plus performants au brevet

0%

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Grande école CPGE

IUT STS

Université Lycée GT

Lycée pro Collège

Lecture :Quatre ans après la troisième, les 25 % des élèves les plus performants au brevet se répartissaient comme suit : 12 % étaient scolarisés dans un établissement d’enseignement secondaire, 65 % dans le supérieur et 15 % poursuivaient une formation non couverte par les données SISE et STS/CPGE ou avaient arrêté leurs études.

Champ :Ensemble des élèves scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, suivis jusqu’en 2014-2015.

Sources :Données SISE (MESRI-SIES), FAERE, STS/CPGE et OCEAN (MENJS-DEPP).

FIGURE6.3Élèves scolarisés en troisième en 2005-2006 : ventilation dans les différentes formations du secondaire et du supérieur en fonction du nombre d’années après la troisième et de l’origine sociale

(a)PCS défavorisées

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Grande école CPGE

IUT STS

Université Lycée GT

Lycée pro Collège

(b)PCS très favorisées

0%

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Grande école CPGE

IUT STS

Université Lycée GT

Lycée pro Collège

Lecture :Quatre ans après la troisième, les élèves issus de PCS défavorisées se répartissaient comme suit : 30 % étaient scolarisés dans le secondaire, 17 % dans le supérieur et 53 % poursuivaient une formation non couverte par les données SISE et STS/CPGE ou avaient arrêté leurs études.

Champ :Ensemble des élèves scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, suivis jusqu’en 2014-2015.

Sources :Données SISE (MESRI-SIES), FAERE, STS/CPGE et OCEAN (MENJS-DEPP).

s’orienter dans la voie professionnelle (où le cursus complet s’effectuait en quatre ans pour la cohorte considérée) et du fait de la fréquence plus importante des redoublements.

Qualitativement, la différenciation sociale des trajectoires dans l’enseignement supérieur se manifeste principalement par la très faible proportion d’élèves de PCS défavorisées qui ont accédé aux CPGE et aux grandes écoles (moins de 2%).

FIGURE6.4Élèves scolarisés en troisième en 2005-2006 : ventilation dans les différentes formations du secondaire et du supérieur en fonction du nombre d’années après la troisième et du genre

(a)Filles

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Nombre d'années après la 3e

Autre Autre Sup

Grande école CPGE

IUT STS

Université Lycée GT

Lycée pro Collège

Lecture :Quatre ans après la troisième, 29 % des filles de la cohorte considérée étaient scolarisées dans un établissement d’enseignement secondaire, 31 % dans le supérieur et 40 % poursuivaient une formation non couverte par les données SISE et STS/CPGE ou avaient arrêté leurs études.

Champ :Ensemble des élèves scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, suivis jusqu’en 2014-2015.

Sources :Données SISE (MESRI-SIES), FAERE, STS/CPGE et OCEAN (MENJS-DEPP).

Trajectoires comparées des filles et des garçons.Les trajectoires scolaires varient selon le genre des élèves, aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur (voir figure 6.4). Dans le secondaire, les garçons qui étaient scolarisés en troisième en 2005-2006 ont été plus nombreux à rejoindre la voie professionnelle plutôt que la voie générale et technologique (environ 29 % d’une cohorte contre 23 % parmi les filles). Dans le supérieur, les taux de poursuite d’études sont relativement similaires pour les deux sexes, mais les filières suivies diffèrent : les filles se sont davantage inscrites à l’université (20 % contre 13 % pour les garçons cinq ans après la

troi-sième), se sont orientées un peu moins souvent que les garçons en CPGE (3 % contre 4 % pour les garçons) et étaient moins souvent inscrites dans une grande école sept ans après la troisième (4 % contre 6 % parmi les garçons).

Trajectoires scolaires et origine géographique. Parmi les élèves scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, les Parisiens se sont davantage orientés dans la voie générale et technologique que les élèves scolarisés dans d’autres départe-ments (voir figure 6.5) : un an après la troisième, ils étaient environ 63 % dans ce cas contre un peu moins de 58 % parmi les Franciliens non parisiens et 52 % parmi les non-Franciliens. En moyenne, les élèves parisiens ont effectué des études supérieures plus longues : six ans après la troisième, 40 % d’entre eux suivaient une formation supérieure (champ SISE et STS/CPGE) contre 33 % parmi les Franciliens non parisiens et 30 % parmi les non-Franciliens. Ils sont également plus nombreux à avoir accédé à une CPGE ou à une grande école : quatre ans après la troisième, 9 % des Parisiens étaient inscrits en CPGE contre seulement 4 % des non-Franciliens. De manière plus marquée encore, sept ans après la troisième, 11 % des élèves parisiens étaient inscrits dans une grande école, contre 4 % des non-Franciliens.