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3.3 Les albums de jeunesse qui font référence à l'art à l'école

3.3.6 Tout change d'Anthony Browne

Il est possible d'étudier Tout change isolément, dans un réseau d'albums du même auteur ou dans un réseau sur le thème de la naissance208. Avec l'ouvrage pris isolément, il est possible de faire travailler les élèves sur plusieurs parcours de lecture des images pour repérer le bestiaire, les tableaux sur les murs, les métamorphoses des objets, la continuité d'un motif d'une page sur l'autre, l'expression de l'enfant. Un réseau d'albums d'Anthony Browne permet de montrer aux enfants que l'auteur présente des représentations différentes de la famille et que les références picturales y participent.

Le groupe Maîtrise de la langue de l'inspection académique du Vaucluse propose une séquence sur l'étude du rapport texte-image dans Tout change d'Anthony Browne, articulée en trois séances209. L'album est présenté au cours de la première séance : les enfants travaillent sur le premier degré de lecture des images, c'est à dire les métamorphoses. En effet, on remarque dès le début de l'histoire que la bouilloire se transforme en chat. Puis c'est au tour du lavabo, du canapé... Quand le garçon sort de chez lui, les objets continuent à se transformer.

La deuxième séance est consacrée au deuxième degré de lecture des images, c'est à dire les métaphores visuelles. Une métaphore se définit comme une figure de style fondée sur l'analogie et / ou la substitution. Dans un texte, il s'agit d'une comparaison, faite sans utiliser un outil de comparaison (par exemple, l'adverbe comme). Le texte a été lu en entier au cours de la première séance. Les élèves ont donc découvert la fin. Mais pouvaient-ils s'en douter avant ? Des indices sont donnés dès le début par l'auteur-illustrateur, par le biais des illustrations : l’œuf sur le coquetier, l'émission sur la reproduction du coucou à la télévision (le coucou pond son œuf dans le nid des autres oiseaux), la photo de famille posée sur la télévision à laquelle se rajoute un quatrième membre (un cochon), les tableaux. Le cadre avec E.T. dans la chambre représente un « enfant venu d'ailleurs », la Madona del Granduca évoque la maternité. Par ailleurs, ces images montrent une image négative du bébé qui va naître.

La troisième séance amène les enfants à se demander si « tout change ». Les

208GOMBAULT Ludovic-Jérôme, MIRI Nadia, RABANY Anne, Littérature : l'album. Cycle 2, Paris, Bordas, 2002, p. 94

209GROUPE MAITRISE DE LA LANGUE IA 84, Mon chat le plus bête du monde [en ligne], Inspection académique d'Aix-Marseille [date inconnue], consulté le 19 mars 2012. Disponible sur le web :

http://pedagogie.ia84.ac-aix-marseille.fr/littC2/_rapport_txt_img/rapport_texte_image_tout_change_f.pdf

objets se transforment-ils vraiment ? Ces transformations ne sont-elles pas plutôt le fruit de l'imagination du petit garçon ? Quelle est la réelle transformation ? A l'issue de cette séquence, la trace écrite peut consister à reproduire la première de couverture en laissant le cadre vite, et demander aux élèves d'y dessiner un changement qui a eu lieu dans leur vie.

L'académie de Limoges propose une mise en réseau autour du fantastique, avec Tout change, Jumanji, Alice au pays des merveilles, Max et les maximonstres, Le buveur d'encre, Voyage au pays des arbres, Les mystères de Harris Burdick et Boréal express210. La première séance vise à définir le fantastique en travaillant sur neuf illustrations tirées d'Alice au pays des merveilles, de Max et les maximonstres et de Tout change. Les activités, destinées aux élèves de cycle 2 et de cycle 3, consistent au choix à : classer les illustrations selon le récit d'origine, retrouver l'ordre chronologique des illustrations de chaque série, retrouver le moment où l'on passe du réel au fantastique et préciser ce qui se passe et dégager en collectif les caractéristiques du fantastique en comparant les trames narratives.

En effet, dans Tout change, le fantastique est présent dès le début, avec la bouilloire qui se transforme en chat. Il disparaît à la fin, quand Joseph K. comprend que ce qui allait changer était la naissance du bébé. Le fantastique se définit comme l'irruption du surnaturel dans la vie réelle. Le point de départ d'un récit fantastique est donc une histoire ancrée dans le réel, jusqu'à ce qu'un élément vienne la perturber.

Les séances 2 à 5 sont consacrées à la lecture de Jumanji. La deuxième séance propose aux élèves d'analyser trois illustrations afin d'en déduire les effets recherchés.

Au cours de la troisième séance, les enfants imaginent une histoire possible à partir des quatre premières illustrations. Puis l'enseignant leur lit l'album et ils dégagent les éléments de l'histoire qui en font un récit fantastique. Les acquis concernant l'écriture d'un récit fantastique sont réinvestis dans la quatrième séance. Lors de la cinquième séance, les enfants débattent sur l'interprétation du texte : l'histoire racontée est-elle réellement arrivée ?

Les élèves élaborent une trace écrite sur le genre fantastique au cours des sixième et septième séances. En comparant Tout change, Alice au pays des merveilles et Max et les maximonstres, ils dégagent les caractéristiques du fantastique. Pour cela, ils

210Littérature : le fantastique [en ligne], Académie de Limoges [date inconnue], consulté le 20 mars 2012. Disponible sur le web : http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/cdr-23/Files/le_fantastique.pdf

classent dans un tableau ce qui est réel et ce qui est impossible, et ils mettent en évidence l'existence de deux mondes différents.

La huitième séance a comme objectif de savoir reconnaître des univers fantastiques dans d'autres supports que l'album ou le livre. Les élèves mettent en relation des œuvres plastiques avec les albums étudiés.

Les séances 9 et 10 sont consacrées à une production en arts visuels. Les séances 11 et 12 sont consacrées à la production d'un récit fantastique à partir d'une illustration tirée d'un album qui n'a pas été vu en classe.