10 brumaire an 3). Il est public. Les vingt-deux exa-minateurs sont nommés par la Commission des Tra-vaux publics. Ils sont chargés de juger « des qualités
« intellectuelles» et de l'instruction des candidats sur les mathématiques.
Faisons remarquer, en passant, que les qualités
in-(1) Dunkerque, Amiens, Mézières, Caen, Rouen, Reims, Paiis,
Metz, Strasbourg, Brest, Rennes, Nantes, Tours, Auxerre,Dijon,
Ro-chefort, Bordeaux, Bayonne, Toulouse, Montpellier, Marseille et
"Gre-noble.
tellectuelles sont indiquées à l'examinateur avant l'instruction.
Le jugement sur la moralité et la bonne conduite
est confié à « un citoyen recommandable par la
pra-« tique des vertus
républicaines,»
nommé, dans chaque ville d'examen, par l'agent national du dis-trict. Chaque candidat doit être porteur d'une attes-tation dela
municipalité du lieu de son domicile,« qui prouve qu'il a toujours eu une bonne conduite,
« et qu'il a constamment manifesté l'amour de la
li-« berté et de l'égalité, et la haine des tyrans. »
Dans les trois jours qui suivront la fin de l'examen, les deux examinateurs doivent rendre compte, en
commun, de son résultat à la Commissiondes Travaux publics, qui déterminera ensuite le nombre des élèves de chaque examen à admettre, pour porter le nombre total à quatre cents, de manière que ceux
qui,
parleur moralité et « leur intelligence, » donneront plus d'espérance y soient compris. La Commission ne
pou-vait, pour
cette admission, intervertir l'ordre demé-rite
dans lequel les candidats avaient été présentéspar les examinateurs respectifs.
Remarquons encore qu'il est parlé ici de l'intelli-gence, et nullement de l'instruction.
Les élèves appelés doivent être rendus à Paris avant le 3o novembre
(10
frimaire an3),
époquefixée pour l'ouverture de l'Ecole.
Il
leur est ac-cordé, pour ce voyage, le traitement de route allouéaux canonniers de première classe (quinze sols par
jour,
en assignats, équivalant alors à quatre sols en numéraire). A compter du jour de leur arrivée, ilsdoivent
jouir
du traitement de douze cents livres paran
(i),
pour tout le temps qu'ils resteront à l'Ecole.Mais ce temps
,ne peut,
dans aucun cas, se prolongerde plus d'un
an au-delà
des trois années nécessaires aux cours ordinaires des études.« Les élèves, après ce temps
d'étude,
serontem-« ployés aux fonctions d'ingénieurs pour les différens
« genres de travaux publics, d'après la capacité et
« l'aptitude qu'ils auront montrées. Ceux qui n'auront
« pas acquis les connaissances suffisantes
retourne-« ront chez
eux,
et cesseront de recevoir letràite-« ment.» Cet article
estcelui
que nous avons indiqué« plus haut, comme exprimant l'intention des auteurs de la loi
(
nous ne disons pas des fondateurs del'E-cole),
de supprimer les Ecoles d'application;et,
eneffet, celle des Ponts et Chaussées demeura fermée
pendant l'année 1795.
Par l'article suivant, le Comité de salut public est autorisé «
à
tirer de l'Ecole les élèves qui pourraient« être employésutilement pour la république,lorsque
« les circonstances l'exigeront. »
Enfin, la Commission des Travaux publics, sous l'au-torité de laquelle l'Ecole était placée, fut chargée, par l'article
dernier,
de préparer toutes les mesures de détail nécessaires pour en achever l'établissementet la parfaite organisation
;
elle devait soumettre ces mesures à l'approbation des trois Comités (2).(1) D'aprèslecours des assignats, ces douze cents livres représentaient,
à l'époque où la loi fut rendue, trois cent trente-six livres en numé-raire; dans le mois"quisuivit l'ouverture de l'Ecole, elles ne valaient déjà plus. que deux cent quarante livres.
(2) Celaient les Comités de salut public,d'instructionpublique,et des travaux pM&/tcï.
Ils
exerçaienten commun la haute direction de l'Ecole, par des arrêtés collectifs. Nous dirons,
pour abréger, les troisComités.
L'examen des candidats fut le premier objet des soins de la Commission. Après avoir pourvu à ce que
la loi que nous venons de rapporter reçût toute la publicité nécessaire, elle prescrivit aux municipalités
des villes désignées par cette loi, les dispositions de dé-tail propres à assurer la régularité des examens, et or-donna, entre autres choses, qu'un ou plusieurs officiers
municipaux y fussent constamment présens, « afin de
« donner à ces examens la dignité et la solennité
« qu'exige tout ce qui tient à l'instruction publique.
n
Une lettre circulaire, écrite sur le même sujet aux
Agens nationaux des districts dans lesquels étaient situées les villes d'examen, renfermait des directions pour le Commissaire chargé de prononcer sur la
mo-ralité et le civisme des candidats. 11 est recommandé
aux Agens nationaux d'apporter beaucoup de discer-nement dans le choix de ce Commissaire, qui « doit
« concourir avec l'Examinateur à fixer le jugement
« que l'on doit porter sur le degré d'intelligence des
« candidats, et particulièrement sur leurs
disposi-« tions à apprendre de nouvelles choses, soit en
« ayant égard à leur âge et au temps qu'ils auront
« donné à leurs études, soit au plus ou moins de
vi-« vacité et à la plus ou moins grande précision qu'ils
« mettront dans leurs réponses aux questions qui
« leur seront proposées. »
Nous retrouvons ici, comme nous l'avons déjà
re-marqué dans deux articles de la loi, les qualités
in-tellectuelles préférées aux connaissances acquises.
Les instructions adressées à chacun des Examinateurs donnent encore plus de développemens à cette idée.
On en jugera par l'extrait suivant.
« Une description pure et simple des connaissances
« acquises par les candidats ne peut suffire. Il est
« encore
essentiel de s'assurer de leurs dispositions«
naturelles pour en accroître l'étendue. Le but de« l'institution
de l'Ecole centrale des Travaux publics« étant de donner une grande instruction, le choix