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d'autres, en nombre.égal, pris parmi ceux qui, ne Rê-

Dans le document PAR A. FOURCY, (Page 111-114)

Rê-vant pas suivre ces cours, témoigneraient cependant le désir de profiter de ce nouveau moyen

d'instruction.

Des soins

d'un

autre

ordre

occupèrent, encore

pé-niblement le Conseil

pendant

le cours de

cette

année.

La situation financière de l'Etat s'était fort peu

amé-Jiorée-depuis l'année

précédente.

Les mandats avaient succédé aux assignats, et se précipitaient rapidement vers le

dernier

terme de la dépréciation. Le

gouver-nement

avaitdéjà

beaucoup fait pour l'Ecole en ac-cordant des rations de vivres,

d'abord

aux élèves

(1), qui

recevaient en outre

l'habillement,

plus

tard

aux

professeurs, fonctionnaires et employés de

tout

rang.

Il demanda que

l'Ecole,

de son

côté,

modérât

ses

dépenses et les réduisît au strict nécessaire.

Ce fut sur la chimie que frappèrent les premiers

re-tranchemens. Le Conseil venait de

doter

assez

large-ment cette partie de l'instruction. Afin que tous les

élèves prissent part aux travaux des laboratoires, il devait en être établi un nombre égal à celui

des

bri-(1) L'arrêté du Pirectoire restreignaitcette distribution gratuite de vivres à ceux qui n'avaient aucun moyen de subsistance

;

les autres la

payaient de ^bandon de leur traitement.

gades; et, outre ceux des

instituteurs,

on en formait

un nouveau pour les préparations générales. La dé-pense annuelle de tous les laboratoires était fixée à

vingt mille francs

(i).

Mais l'argent manqua pour la

complète exécution de ce projet; et loin de pouvoir

donner de l'extension aux manipulations chimiques,

les instituteurs furent invités, quelques semaines

après, « à se renfermer dans ce qui était absolument

« nécessaire aux expériences. » Le ministre Bénézech suppléa de tout son pouvoir à ce dénuement. Il fit d'abord remettre à l'Ecole les matières et effets en

dépôt à Meudon, dans ces

ateliers

créés pour

l'appli-cation des sciences à la guerre

;

plus

tard,

il accorda

la faculté de tirer du magasin des hôpitaux les sub-stances demandées pour l'enseignement de la chimie.

Malgré ces réductions et ces secours, le même

mi-nistre se vit forcé, vers la fin de cette année,

d'en-gager le Conseil à ne conserver que deux laboratoires principaux; et l'année suivante, les élèves de Fortifi-cation et de Travaux civils furent seuls exercés aux opérations chimiques; encore n'y furent-ils appelés que par moitiés, qui se remplaçaient alternativement tous les trois mois.

La chimie ne fut pas la seule branche d'instruction qui eut à souffrir de cet état de pénurie. Le travail si

important des portefeuilles en était malheureusement

(i) Voici la répartition de cette somme, d'après l'arrêté du Conseil

:

Dépense ordinaire des trois laboratoires d'instituteurs. 4,500 f.

--- -

Des vingt laboratoires d'élèves 13,000

--- ----

Du laboratoire des préparations générales. a,000 Achat d'instrumenset autres dépenses extraordinaires 1,500

Total.

20,000

retardé. L'instituteur de dessin sollicita du ministre de

la guerre, que la toile nécessaire à l'habillement de ses mannequins lui fût donnée des magasins de l'armée.

C'était un article de moins de cent francs

;

il fut

re-fusé. On vit enfin se renouveler ces échanges

qui,

avant l'institutiondes signes monétaires, constituaient

le commerce des peuples à peine entrés dans les

voies de

la

civilisation. L'Ecole, pour se procurer une certaine quantité de platine destiné à ses laboratoi-res, offrait au propriétaire de ce métal quelques vais-seaux de chimie dont le besoin était alors moins

ur-gent. Elle en avait déjà obtenu du même particulier,

à la condition de lui en

rendre

une partie travaillée en lames; et Guyton de Morveau avait consenti à se charger de cette préparation plus industrielle que scientifique. A la suite d'une négociation avec

l'A-gence des Mines, l'Ecole en reçut divers objets de minéralogie, et lui donna en retour un nombre

con-venu d'exemplaires de son journal. Enfin, l'Ecole de Médecine

(que

l'on nommait alors l'Ecole de Santé).

ayant à rembourser des avances faites, pour son

compte, par l'Ecole Polytechnique, offrit en paiement deux squelettes tout

montés,

que le Conseil accepta.

Cependant, le 6

juillet

(18 messidor an

4),

l'admi-nistration vint annoncer au Conseil qu'il lui était im.

possible d'assurer le service des leçons, à moins qu'on

ne lui procurât du numéraire. Le Conseil arrêta que

le ministre serait instruit de cet embarras, et que l'ad-ministration emploierait tous les moyens qui étaient

à sa disposition pour ne pas laisser manquer le ser-vice. Le ministre ne fit pas attendre sa réponse. II déclare qu'il ne peut accorder de numéraire à l'Ecole

pour ses achats

;

et

qu'il

approuve l'obligation imposée

à l'administration de prendre toutes les mesures possi-bles pour que le service ne soit pas interrompu. Cette partie de l'arrêté du Conseil rappelle, si l'on nous per-met ce rapprochement, la fameuse formule:

Caveant

consules. Nous ignorons l'usage que l'administration

fit de sa dictature; mais nous voyons que l'Ecole n'é-prouva aucun dommage notable dans son instruction.

Ce résultat, bien honorable pour l'administration

,

pour les instituteurs et pour les autres fonctionnaires,

ne l'est peut-êtrepas moins pour les élèves eux-mêmes,

qui, pressés par

tant

de privations, poursuivaient leurs études avec zèle et persévérance. Beaucoup de ces jeunes

gens,

mal partagés des biens de la

fortune,

n'étaient venus suivre les travaux de l'Ecole, dans le séjour dispendieux de Paris, que sur la promesse

d'un traitement; et ce traitement, ou du moins le

misérable papier qui le représentait, s'était évanoui

tout à coup entre leurs mains, les laissant en proie

à des besoins de tous les jours. C'était sans doute beaucoup pour eux de recevoir le vêtement et les vivres militaires; mais cela pouvait-il leur suffire?

Le Conseil était loin de le penser; car les élèves lui ayant remis une pétition tendante à obtenir du gou-vernement que la moitié de leurs appointemens leur fût payée en

blé,

ou en valeur équivalente, il arrêta

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