dans l'organisation de l'Ecole
,
pour lesquels il avaitbesoin de son concours, il se hâtait
d'ordonner
l'exé-cution immédiate de ceux qui n'étaient pas dans les
attributions de la législature. Huit jours seulement après l'envoi du message, le ministre de l'intérieur fut chargé de réformer sur-le-champ les cours de for-tification, de travaux civils et d'architecture déco-rative. Déjà, et avant même que les intentions du Di-rectoire eussent été notifiées au ministre de
l'inté-rieur,
les deux ofliciers du Génie qui se partageaient J'enseignement de la fortification, Catoire et Say, avaient reçu, du ministre de laguerre,
l'ordre de serendre,
dans le plusbref délai,
à l'Ecole du Génieà Metz
(i).
Peu de jours après, un arrêté du Direc-toire prescrivit de remettre au Dépôt des fortifications tous les objets provenant de l'Ecole de Mézières.Malgré l'espèce de consternation que lui causèrent
ces mesures, qui bouleversaient tout le système de l'enseignement, au milieu d'une année scolaire, le
Conseil paraît avoir disputé le terrain pied à pied.
A la nouvelle du départ de Catoire et de Say, il in-vita Duboys, instituteur adjoint du cours de Travaux civils, à surveiller le travail relatif à la fortification.
Lorsqu'il reçut avis que
l'un
et l'autre cours étaient supprimés, il chargea le directeur d'écrire au ministre, pour lui développer tous les inconvéniens qui résul-teraient de cette mesure, dans ce moment. Informéde la restitution ordonnée des objets provenant de l'Ecole de Mézières, il déclara que l'intention du gou-vernement devait être
que
cela ne pût interrompre(t) Le capitaine H. Say fut tue, deux ans après, au siege de Saint-Jean-d'Acre.
Le colonel Catoire, commandant le Génie à l'année de
Sainl-Donrin-guc, en 1803, succomba, dans cette île, aux influences meurtrières du climat.
le service journalier de l'enseignement, et chargea le
directeur d'y veiller. Le ministre de la guerre ayant demande les planches de cuivre qui avaient été
gra-vées pour le cours de fortification, le Conseil les
refusa, en offrant de fournir tous les exemplaires dont le ministre aurait besoin. Un des dessinateurs du cours de Travaux civils s'étant
retiré,
il luinomma aussitôt un successeur. Enfin, pour mettre un terme a cette singulière résistance, le Directoire, par une nouvelle lettre au ministre de l'intérieur, or-donna la suppression immédiate de tout enseignement relatif aux objets d'étude des écoles d'application;
et ce fut seulement alors que le Conseil s'occupa de former un plan d'instruction pour la division de se-conde année. Cependant, dès le 21 mai, il avait chargé Hassenfratz de commencer un cours sur l'exploitation des mines.
Le ministre de l'intérieur ayant fixé au 19 juin
(i.er messidor an v), la mise en activité du plan
d'orga-nisation économique, basé sur la dotation annuelle de trois cent mille francs, les suppressions d'emplois qui formaient la partie essentielle de ce plan
, s'opérèrent
le même jour. Baltard, instituteur
d'architecture;
Barruel, instituteur adjoint de
physique;
Yauquelin et Chaptal, instituteurs adjoints de chimie; Lomet et Savart, conservateurs des modèles, cessèrent leurser-vice à
l'Ecole,
et emportèrent ses regrets. Lesfonc-tions de bibliothécaire et celles de secrétaire du
Con-seil devant être réunies, Halma (1), qui occupait
(1) Aujourd'hui chanoine honoraire de l'église métropolitainede
Pa-ris, et l'un des conservateurs de la bibliothèque de Sainte-Geneviève.
On lui doit la traduction de l'Almagcste de Ptolemce.
ce dernier emploi, s'empressa de reconnaître et de proclamer les titres du bibliothécaire Peyrard à
la préférence du Conseil. Raymond, l'un des instruc-teurs-chimistes, renonça, avec
la
même générosité, àtoute concurrence avec son collègue Debar; et, plus
tard,
Ferry, sur qui tomba la réforme de l'un desem-plois d'instituteur d'analyse, offrit de concourir gra-tuitement à l'enseignement de la stéréotomie jusqu'à l'arrivée de Monge que sa mission retenait loin de
l'E-cole. Ces actes de désintéressement sont mentionnés avec éloge dans les registres du Conseil.
Des trois substituts de l'administrateur
chargé
de la police des études, dont les emplois étaientcom-pris dans la suppression, deux restèrent à l'Ecole,
avec des fonctions dans l'enseignement; Fourrier,
comme adjoint aux instituteurs de mathématiques, et Durand, pour l'architecture. Le troisième, Le Père, avait quitté l'Ecole, depuis quelques mois, pour re-prendre le service d'ingénieur des Ponts et Chaussées.
Vers la fin de septembre, le Conseil eut à désigner un nouveau directeur en remplacement de Deshauts-champs, qui s'était démis de cet emploi. Ses suffrages
se portèrent sur Monge, qui était encore aux
extré-mités de l'Italie; et Deshautschamps fut invité à res-ter en fonction jusqu'à l'arrivée de son successeur, qui fut de retour un mois après (1). La lettre du
mi-nistre de l'intérieur, qui notifie
Ja
nomination deMonge, est remplie des témoignages les plus hono-rables pour Deshautschamps. Le Conseil la fit insérer
(1) On sait qu'il était porteur, conjointement avec le général Alexandre Berthier, du traité de paix qui venait d'être signé à Canipo-Formio, entre la France et l'empereur d'Allemagne.
dans ses
registres,
en y ajoutant l'expression « de sa« reconnaissance pour
les
services importans qu'iln avait rendus à rinstitufion. » ,
L'Ecole