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Chapitre IV Présentation et analyse des données

4.3. Présentation des résultats

4.4.1. Point de vue des participants du diplôme québécois sur leur insertion

4.4.1.3. Le titre québécois et accès à l’emploi

En ce qui concerne le titre d’une institution d’enseignement du Québec, il ressort de cela que la moitié des participants (Abraham, Louis, Luckner, John, Anjaramendrika) admettent que l’obtention d’un diplôme québécois est primordiale pour faire une carrière professionnelle réussie dans la province. À cet effet, ils affirment qu’il est important pour les immigrants qui veulent travailler dans un domaine spécialisé d’avoir un titre québécois par le fait que les diplômes et les compétences acquis à l’étranger ne sont pas reconnus au Québec.

Le diplôme québécois est un passage obligé pour faire la carrière dont je te parle. (…) Je pense malheureusement en termes de reconnaissance, c’est un très gros problème qu’on constate au Québec. Les étrangers, la reconnaissance des études là on ne te reconnaît pas grand-chose. (Louis)

De plus, ils ajoutent que le diplôme québécois crée une certaine confiance chez les employeurs, car ils pensent que ces derniers préfèrent embaucher des personnes qui sont formées dans les établissements québécois. À ce sujet, les propos de Anjaramendrika résument le point de vue exprimé :

(…) Le diplôme était presque obligatoire, il fallait que tu renseignes. Pis si tu n’avais pas le diplôme dès fois l’équivalence ça ne passe pas. Dans les sites de l’immigration Québec, on te demande de faire la demande d’équivalence pis il te dit que tu peux trouver un emploi avec ton diplôme étranger. J’ai l’impression non. Là pis je ne regrette pas d’avoir fait mes études ici pour avoir le diplôme parce que quelque part ça a mis en confiance l’employeur. Il est un peu plus confiant de te recruter parce tu as reçu une éducation d’ici et pis sûrement comblé certains écarts, mais c’est ça, c’est une porte d’entrée. (Anjaramendrika)

Toutefois, d’autres participants estiment que le diplôme québécois n’a aucun effet sur leur accès à l’emploi. Ils précisent que malgré qu’ils détiennent des diplômes de maîtrise, ils n’ont jamais eu des emplois dans leurs domaines de compétence. De son de côté, Hérold explique les contraintes en vue d’appartenir à un ordre professionnel et le fait que son diplôme n’est pas compétitif sur le

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marché du travail ne lui permettent pas de trouver un emploi à la hauteur de ses compétences. Quant à Jad, il mentionne que son diplôme ne lui permet pas de faire la carrière professionnelle souhaitée, car il n’avait occupé que des emplois peu ou pas qualifiés.

Rien du tout. Vu que je n’ai pas trouvé de travail dans mon domaine. Ça n’a eu aucun effet. Si on parle du côté relationnel, j’ai connu beaucoup de personnes sympas, agréables, j’ai eu beaucoup d’amis. J’ai apprécié mes études, c’est vraiment sympa. Mais côté professionnel ça n’a rien ajouté pour moi, je n’ai pas pu travailler dans mon domaine. (Jad)

Dans ce même ordre d’idées, Melissa ajoute que son diplôme n’a pas trop d’impact sur sa carrière du fait qu’elle n’arrivait jamais à accéder au poste de professeur.

Il n’en a pas beaucoup. J’ai eu le même diplôme que mes collègues qui ont des postes de professeurs donc ça n’a pas eu d’impact, je pense que mon statut d’étranger a eu plus d’impact que mon diplôme si on y va comme ça. La perception des gens je pense, mais pas la mienne parce je dis à diplôme égal on n’a pas eu les mêmes portes ouvertes. Ça n’a pas effet je pense, je ne sais pas. (Melissa)

De leur côté, Alexandra et Nicole pensent un niveau de diplôme plus élevé n’aide pas vraiment à accéder au marché du travail. Elles détiennent toutes les deux des diplômes de doctorat, et selon leurs points de vue, le niveau élevé de leurs diplômes n’a pas d’incidences significatives sur leurs accès à l’emploi. À cet effet, Alexandra raconte ce qui suit:

Pas tant mon diplôme, mais plus ma formation finalement. Ce n’est pas avec mon diplôme que j’ai eu mon emploi, mais c’était finalement tout le produit intellectuel que j’ai effectué ça aurait pu être une maîtrise, ça aurait pu être juste un projet, mais si ce que j’ai fait était utile, ça aurait été quand même recherché. Donc, je ne pense pas que le fait que ce soit un diplôme de doctorat ça a pesé beaucoup dans mon emploi et puis avec les entrevues que j’ai vécues, je pense, même si j’avais fait une maîtrise ça aurait pu marcher. (Alexandra)

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Pour ma part, mon doctorat ne me permet pas d’avoir un emploi, mais des amis qui ont eu d’autres diplômes, par exemple, j’ai une copine qui a eu diplôme de cégep pour travailler pour la petite enfance, c’est son diplôme qui lui a permis de travailler. (…) Dans le domaine où je travaille, une maîtrise ici aurait été plus facile pour moi de trouver un boulot qu’un doctorat. (Nicole)

Dans le cadre de ce chapitre, il était question de présenter et d’analyser les résultats de cette recherche en vue de répondre aux objectifs poursuivis. L’échantillon a été très diversifié, toutefois le point de vue des participants s’accorde sur plusieurs thèmes de notre étude. À la lumière des données recueillies, ils ont évoqué plusieurs facteurs qui ont influencé leurs décisions de réaliser des études au Canada notamment au Québec. À titre d’exemple, les compétences linguistiques en français, la qualité des formations dans les universités québécoises et la possibilité de demander la résidence permanente au terme de leurs études constituent les facteurs les plus déterminants. De plus, en analysant leur discours, on constate que les raisons familiales, la qualité de vie, la perspective professionnelle comme des facteurs qui ont motivé la décision de transiter vers la résidence permanente. À cet effet, ils considèrent la résidence permanente comme une période de stabilité et de possibilités sur le plan professionnel tout en développant des stratégies en vue de gérer les contraintes liées à leur intégration professionnelle.

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