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Chapitre IV Présentation et analyse des données

4.3. Présentation des résultats

4.3.1. Les facteurs qui ont conduit le projet d’étude à devenir un projet d’immigration

4.3.1.1. Motivations de réaliser des études au Québec

Les données recueillies montrent que les participants ont choisi le Canada et le Québec pour des raisons multiples. En analysant leurs discours, on relève dans les explications que les facteurs déterminants pris en compte pour choisir le Québec constituent les compétences linguistiques en français, la qualité des formations dans les universités québécoises, la qualité de vie, la possibilité de demander la résidence permanente, le coût des études et les réseaux de contacts existants au Québec. La majorité des participants ont évoqué la question de la langue de façon récurrente comme une motivation principale. À cet effet, ils mentionnent qu’ils sont des francophones et qu’ils ne maîtrisent pas très bien l’anglais et le fait de venir au Québec a facilité leur intégration académique.

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Toutefois, comme nous l’avons souligné plus haut, la langue ne constitue pas le seul motif qui explique leurs choix. Par exemple, deux des participants racontent avoir choisi une université québécoise, en plus de leur niveau d’anglais qui ne leur permettrait pas de faire des études en anglais, mais ils ont fait ce choix en vue d’avoir la possibilité de demander la résidence permanente. Ainsi, l’un d’eux a précisé :

(…) En fait, j’ai commencé à chercher des universités plus au Québec que dans les autres provinces dans la mesure où je suis francophone et je ne parle pas bien l’anglais, c’est ça qui fait que j’ai choisi de venir faire mes études au Québec (…). Pis dès le début, je voulais faire mes études ici en vue d’une résidence permanente c’était déjà dans mes calculs. (Anjaramendrika)

Dans le même ordre d’idées, Jad admet aussi que la langue a été un élément déterminant dans son choix, toutefois il reconnaît avoir à la base un projet d’immigration permanente. En ce sens, il mentionne que :

D’abord c’est une province francophone. Du coup, c’est plus facile pour moi de poursuivre mes études et j’ai choisi l’Université Laval parce que c’est l’université francophone la plus reconnue au Canada. Je me suis dit c’est plus facile de poursuivre des études en français qu’en anglais. Choisir le Canada, ça me permettait aussi d’avoir de nouvelles perspectives et d’avoir la possibilité d’immigrer aussi. (Jad)

Par ailleurs, on constate que les réseaux de contacts peuvent jouer un rôle important également dans le choix de la destination des étudiants internationaux. Quatre des personnes interviewées précisent qu’ils avaient des membres de leur famille qui étaient déjà installés dans le pays ou des amis qui avaient séjourné au Québec pour des études. Ils affirment que leurs choix ont été influencés par le fait qu’ils étaient en contact avec ces gens.

(…). Pis on avait Gatineau, la région de Gatineau parce qu’on avait de la famille là- bas. C’était ça nos critères et avoir au moins de la famille pour nous aider. Oui, pour nous aider, pour l’installation. (Anjaramendrika)

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Moi, j’ai choisi le Canada parce que mon grand frère était au Canada, c’est aussi tout simplement (…) Si mon frère était aux États-Unis probablement je pourrais aller aux États-Unis donc je suis au Canada parce que mon frère y était, je venais le retrouver. (Abraham)

Toujours dans cette même veine, Hérold et Louis estiment qu’ils ont eu des témoignages qui vantent la qualité de vie au Québec et la qualité des formations offertes dans les universités québécoises.

La langue c’est une motivation principale et puis aussi un autre aspect très important qu’il ne faut pas ignorer il y avait plusieurs professeurs qui m’ont enseigné à l’Université (dans mon pays d’origine) qui ont étudié au Canada et nous donnent toujours de témoignage. Ça me donnait envie de venir au Canada notamment à Québec à l’Université Laval là où j’avais des amis, d'anciens collègues de promotion qui ont étudié ici. (Harold)

Louis appuie cette idée en ces termes :

J’ai un de mes oncles qui était venu vivre ici (…), il était du côté de Montréal. Il parlait du Québec je vois ses yeux qui brillaient, les étoiles dans les yeux. Il parlait du Canada, moi gamin à l’époque, c’est moi l’aventurier de la famille ça m’alumine une certaine passion, une certaine curiosité. (…). C’est toute une histoire de famille. (Louis)

Pour d’autres participants, en plus de la langue, ce sont les possibilités ou les thématiques de recherche qui avaient constitué leur motivation. À cet effet, trois participants racontent avoir eu d’autres possibilités, mais ils ont choisi le Québec parce qu’ils ont trouvé des professeurs qui travaillaient sur les thématiques qui les intéressaient. Ainsi, ils affirment ce qui suit :

Pour la langue française, mais qui était dans un continent autre que je ne connaissais pas finalement. Mais il y avait des thématiques au niveau des professeurs, je suis allé dans une université québécoise parce qu’il y avait un professeur qui était spécialisé dans un domaine sur lequel je voulais étudier. (Melissa)

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(…) j’ai fait le choix du Québec parce que c’était l’Université où le projet était plus concret, plus stable. Dans le sens qu’après l’admission c’est important d’avoir un directeur de recherche, c’est une université francophone aussi (c’est sûr que la langue a été un facteur), mais ça aurait pu être aux États-Unis ou dans n’importe quelle autre province. (Luckner)

De plus, selon le discours de deux participants le prix abordable des études au Québec apparaît également comme un facteur de motivation. En comparaison avec d’autres pays qui reçoivent beaucoup d’étudiants étrangers et le prix des études dans leurs pays d’origine, ils affirment que le taux de change au Canada leur a permis de financer plus facilement leurs études. Toutefois, cette considération concerne les étudiants qui proviennent de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

(…) mon permis d’étudiant pour faire mon cours ici qui revenait beaucoup moins cher qu’en Europe grâce au taux de change (euros vs dollars) qui était très avantageux à ce niveau-là. (Louis)

Le prix des études aussi c’était un avantage. Quand je suis venu ici (au Québec), il y avait vraiment un très bon taux de change dollar américain versus dollar canadien. C’est un peu difficile de dire non. (John)

En référence au cadre d’analyse de la présente étude, ces résultats révèlent que les participants ont la capacité d’agir et se considèrent comme des acteurs de leur vie. Ils font leurs choix en fonction du contexte du pays d’accueil et des possibilités qui se présentent. À titre d’exemple, sur le plan académique la maîtrise de la langue d’enseignement au Québec est considérée comme un élément du contexte qui motive leurs choix. De plus, selon le point de vue de certains participants le fait de pouvoir réaliser leur projet d’immigration légalement au terme de leurs études constitue une opportunité sociale en vue d’une meilleure qualité de vie.