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Cette section, qui se situe, avec la suivante consacrée à la théorie institutionnelle, après la problématique et avant la partie empirique, approfondit la théorie de l’agence. Après avoir rappelé brièvement ce qu’est une relation d’agence, nous évoquerons les recherches qui y font référence, puis nous préciserons celles où nous nous positionnons pour mener notre étude.

Une relation d’agence apparaît dès lors qu’une partie – le principal – délègue à une autre partie – l’agent – l’accomplissement d’une tâche :

« On dira qu'une relation d'agence s'est créée entre deux ou plusieurs

parties lorsqu'une de ces parties, désignée comme l'agent, agit comme représentant de l'autre désignée comme le principal, dans un domaine décisionnel particulier41 » (Ross, 1973, page 134).

La théorie de l’agence aborde les actions de coopérations entre des parties avec des attitudes différentes envers le risque. Sa problématique traite des effets conflictuels engendrés dans le cadre de la relation de coopération. La littérature liée au problème d’agence correspond à un paradigme qui se décompose en deux programmes de

41 Traduction libre de : « We will say that an agency relationship has arisen between two (or more)

parties when one, designated as the agent,act for, on the behalf of, or as representative for the other, designated the principal, in a particular domain of decision problems ».

recherche distincts : d’une part, la théorie du principal – agent et, d’autre part, la théorie positive de l’agence (Jensen, 1983 ; Baiman, 1990). On peut y adjoindre la théorie du signal qui est compatible avec la théorie positive de l’agence (Morris, 1987). Le premier programme de recherche est purement théorique. Les problématiques abordées se focalisent sur les implications des relations d’agence pour la conception des contrats, notamment l’équilibre entre les incitations de l’agent et le partage du risque optimal. Des modèles analytiques, visions stylisées de la réalité sont développés (Ross, 1973 ; Holstrom, 1979 ; Antle, 1982). En conséquence, nous l’utilisons marginalement dans nos développements. En effet, elle simplifie trop fortement certains aspects de la réalité qui sont cruciaux pour nous, par exemple, le modèle principal – agent suppose que les actionnaires écrivent les contrats. Or, dans la pratique, les dirigeants eux-mêmes les écrivent. Le second programme se concentre sur les mécanismes de gouvernement des entreprises. Les fondateurs, Jensen et Meckling (1976) ont synthétisé les travaux sur la séparation du contrôle et de la propriété et ceux sur les droits de propriété et la littérature contractuelle (Alchian, 1950 ; Berle et Means, 1932 ; Coase, 1937 ; Alchian et Demsezt, 1972). Le but est d’identifier des alternatives contractuelles afin d'opter pour la plus efficace en s’appuyant sur la confrontation de la théorie à un terrain. C’est pourquoi les propositions de recherche proposées dans ce chapitre sont issues de la théorie positive de l’agence.

Enfin, la théorie du signal est utilisée lorsqu’elle est compatible avec la théorie de l’agence. Deux théories sont dites compatibles lorsque les mêmes faits conduisent à l’une des interprétations ou à l’autre, sans qu’il soit toujours possible de les distinguer. Un ensemble de conditions suffisantes de la théorie du signal est compatible avec un ensemble de conditions suffisantes de la théorie positive de l’agence (Morris, 1987). D’ailleurs, la revue de littérature effectuée dans le premier chapitre ne permet pas de conclure à la supériorité d’une théorie sur l’autre pour expliquer l’adoption des normes internationales. Généralement, les auteurs intègrent la théorie du signal dans le cadre de la théorie de l’agence car, à l’instar de celle-ci, elle permet de rendre compte des aspects de dédouanement (Charreau et al., 1987 ; Gomez, 1996).

Cette section se décompose en quatre sous-sections. Une première sous-section rappelle les fondements de la théorie. Une deuxième sous-section positionne la comptabilité

dans la relation d’agence. La troisième sous-section nous permet de formuler des propositions de recherche sur le contrôle de l’entreprise et la quatrième sur l’endettement de l’entreprise.

(A) Les fondements de la théorie de l’agence

La théorie de l’agence repose sur des postulats concernant l’entreprise, les acteurs (les individus), l’environnement et leurs rapports. Après avoir explicité les postulats dans une première partie (1), nous insistons sur la logique explicative de l’émergence des contrats entre les individus dans un second temps (2).

(1) Trois postulats : vision contractuelle de l’entreprise, individualisme méthodologique et efficience des marchés

La théorie de l’agence repose sur trois postulats qui sont respectivement une vision contractuelle de la firme, l’efficience42 des marchés et l’individualisme méthodologique.

11 - Premier postulat : une vision contractuelle de l’entreprise

Dans la théorie de l’agence, l’entreprise est définie comme un lieu où se nouent des relations contractuelles (Jensen et Meckling, 1976, page 308).

« Voir la firme comme un ensemble de relations contractuelles… permet de

rendre claire l’idée que… la firme n’est pas un individu… [mais] une fiction légale qui sert de lieu de réalisation d’un processus complexe d’équilibre entre les objectifs conflictuels des individus à l’intérieur d’un cadre de relations contractuelles. En ce sens, le comportement de la firme s’apparente au comportement d’un marché ; c’est-à-dire, le résultat d’un processus d’équilibre complexe43 » (Jensen et Meckling, 1976, page 311).

42 Cela signifie que le marché est supposé produire un effet, quelqu’il soit. On parle d’éfficacité dès lors que l’effet produit est celui qui était attendu. Le lecteur pourra consulter sur ce point Gomez P. Y. (1996), Le gouvernement de l’entreprise. Pages 218 et suivantes.

43 Traduction libre de : « Viewing the firm as the nexus of a set of contracting relationship among

individuals also serves to make it clear that…the firm is not an individual. It is a legal fiction which serves as a focus for a complex process in which the conflicting objectives of individuals are brought into equilibrum within a framework of contractual relations. In this sense, the behavior of the firm is like the behavior of a market; i.e., the outcome of a complex equilibrum process ».

L’entreprise est un réceptacle et non une entité agissante. À l’instar d’un marché, l’organisation est un lieu de confrontation qui permet d’aboutir à un point d’équilibre pour les contrats. La firme est un nœud de contrats par lesquels un équilibre est construit. Plus récemment, elle a été définie comme un ensemble contractuel « ensemble

de relations ou de contrats, explicites ou implicites, qui lient les actionnaires, les gestionnaires, les employés (…) dans certains cadres d’attentes et de comportements44 » (Sunder, 1997, page 17).

Dans cette acception, l’entreprise, réduite à un nœud de contrats, n’a pas d’objectif, ni motivation en propre, ni identité sociale. Elle n’existe pas en tant que personne morale. En conséquence, toute hypothèse formulée dans le cadre de la théorie de l’agence doit faire référence aux agents (dirigeants, actionnaires, créanciers et salariés) et non pas à l’entreprise qui ne dispose d’aucune capacité d’action en tant que personne. L’entreprise n’est pas un acteur dans le cadre de la théorie de l’agence. L’entreprise ne s’endette pas, elle n’augmente pas son capital. Ce sont les individus qui agissent en prenant des décisions engageant l’entreprise. On peut qualifier sa structure financière, c’est-à-dire affirmer qu’elle est endettée à un moment donné. Cette qualification permettra de décrire la relation entre créanciers et dirigeants. Si l’entreprise est endettée, les dirigeants ont contracté des dettes vis-à-vis des banques ou émis des obligations sur un marché pour acquérir des actifs pour le compte des propriétaires. Autrement dit, une vision statique de l’entreprise est possible mais pas une vision dynamique.

Selon la théorie de l’agence, l’entreprise managériale n’est pas une entité agissante mais le lieu où se nouent et se dénouent les contrats. L’entreprise existe uniquement en tant que structure d’optimisation de contrats, c’est-à-dire en tant qu’institution. Mais elle n’a pas de personnalité lui permettant d’agir et elle ne peut pas contracter en son nom car ce sont les individus qui contractent. L’expression réseau contractuel complexe serait, selon nous, donc plus appropriée que celle d’entreprise managériale. En effet, il s’agit d’un réseau complexe parce que le dirigeant est distinct de l’actionnaire, parce que les parties prenantes sont multiples, et aussi parce que la taille induit une structure fondée sur de nombreux contrats réglant les relations hiérarchiques et latérales. Ainsi,

44 Traduction libre de : « a set of relationshipsor contracts, explicit or implicit, that link its shareholders,

sciemment, le terme réseau contractuel complexe sera utilisé pour désigner la firme managériale.

Le tableau 11 ci-après met en exergue les relations contractuelles qui lient les parties prenantes de l’entreprise (Stakeholders) entre elles.

Tableau 11 : L’entreprise comme réseau contractuel

Les agents Contribution Droits

Actionnaires Capital Dividendes, valeur résiduelle

Gestionnaires Compétences Salaire, bonus, bénéfices

Employés Compétences Salaires, rémunérations et bénéfices

Fournisseurs Biens et services Trésorerie

Clients Trésorerie Biens et services

Créanciers Dette Intérêt, remboursement

Gouvernement Biens publics Impôts

Auditeurs Services Honoraires

Source : adaptation de Sunder, 1997, page 16.

La vision contractuelle de l’entreprise exclut les frontières de la firme, qui n’est pas une entité d’analyse pertinente dans le cadre de la théorie de l’agence. L’entreprise en tant qu’organisation n’est, en effet, jamais propriétaire des actifs qui appartiennent aux apporteurs de capitaux. Ils sont donc finalement contrôlés par les bailleurs de fonds en application des contrats qui régissent leur mise à disposition dans les mains des dirigeants (Fama, 1980).

12 - Deuxième postulat : l’efficience des marchés

La théorie de l’agence repose sur l’efficience des marchés. Après avoir défini ce qu’est un marché efficient, nous opérerons une distinction entre deux approches.

 Définition de l’efficience des marchés

Supposer que les marchés sont efficients revient à considérer que les prix évoluent avec les modifications des croyances des investisseurs. Une nouvelle croyance change la demande des titres et donc affecte le prix des actions qui reflète les informations disponibles. L’efficience du marché est donc déterminée par le processus de

dissémination et d’analyse des informations qui sont à la base des anticipations sur les prix futurs. Il existe deux façons de caractériser l’efficience du marché. La première consiste à ignorer les problèmes de dissémination des informations en postulant que les investisseurs ont des attentes communes. Les prix présents sont reliés aux attentes de prix futurs. La seconde façon est de supposer que les prix reflètent effectivement toute l’information disponible pour tous les investisseurs. Les prix, avec la dissémination optimale des informations, sont utilisés comme référentiel (benchmark en anglais) pour déterminer l’efficience du marché. La question est alors de savoir si les prix avec une dissémination partielle sont équivalents aux prix avec une dissémination complète (Dyckman et Morse, 1982).

 L’approche de Fama

La première approche développée par Fama (1970) est fondée sur les anticipations rationnelles. D’après l’hypothèse des anticipations rationnelles, le marché anticipe au niveau agrégé (macro), rationnellement et sans biais, les effets des conflits d’agence sur la valeur du patrimoine des individus. Sur un marché efficient les prix reflètent les informations disponibles. Deux conditions doivent être réunies pour qualifier un marché d’efficient. Les prix doivent se comporter comme s’ils reflétaient toutes les informations disponibles45. Également, les prix doivent réagir de façon quasi instantanée à une information nouvelle. Un marché est dès lors efficient pour un ensemble donné d’informations, si les prix futurs attendus, conditionnés par ces informations, sont égaux en moyenne aux prix futurs actualisés. Cette définition suppose qu’il existe une distribution des prix futurs. L’efficience du marché est caractérisée lorsque les prix attendus sont égaux à la valeur attendue de la distribution des prix futurs46

. Dumontier (2000, page 857), en affirmant qu’un marché est efficient dès lors que « les actifs qui y

sont négociés sont évalués à leur ‘juste prix’ », s’inscrit dans cette vision de

l’efficience.

45 Il y a trois types d’efficience : l’efficience faible, l’efficience semi-forte et l’efficience forte.

46 Cette approche relie des attentes de prix à des distributions de prix futurs. Le problème empirique est que les attentes de prix ne sont pas observables. Il faut donc un modèle d’équilibre pour établir une relation entre le prix présent et les prix attendus. La limite de cette approche est que l’on ne sait pas quelles attentes utiliser, les investisseurs pouvant avoir des attentes hétérogènes.

 L’approche de Beaver

La seconde approche de l’efficience proposée par Beaver (1968) est fondée sur la distribution des informations. Un marché efficient est défini par référence à un ensemble d’informations spécifiques. Le marché est dès lors efficient si le prix réel est le même que celui qui existerait si tout le monde disposait du même ensemble informationnel. Un marché peut être qualifié d’efficient en présence de croyances hétérogènes47. Tous les investisseurs n’ont pas besoin de croire en l’efficience des marchés pour qu’elle existe. Il suffit que ceux qui y croient aient un réel impact sur la demande.

13 - Troisième postulat : individu utilitariste et réticent au risque

L’unité d’analyse de la théorie de l’agence est l’individu (Jensen, 1983, page 327). En conséquence, les objectifs sont attachés aux individus et non pas aux organisations. De plus, les individus sont appréhendés en référence à un aspect particulier de leur comportement en tant qu'employés, gestionnaires ou encore propriétaires. Chaque individu agit avec le but de maximiser son utilité. L’utilité est représentée par la richesse. Jensen et Meckling (1976) retiennent un comportement de maximisation de la part de tous les individus dans leur analyse. La maximisation est appréhendée par le biais de la richesse financière. L’utilité se matérialise pour l’actionnaire par l’exigence d’un rendement.

Dans une telle approche, les individus sont réticents au risque. Ainsi, la théorie présuppose que le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) s’applique. Le rendement est alors supposé croître en raison inverse du risque et ce, de façon immuable. Ainsi, le rendement exigé par les actionnaires est fixe pour un niveau de risque donné48. Ce troisième postulat ne fonctionne qu’avec le deuxième : l’hypothèse d’efficience garantissant que les individus sont toujours à la frontière optimale risque rendement.

47 Le problème pour tester empiriquement cette approche est qu’il faut déterminer à quel moment tous les investisseurs disposent des informations et utiliser le prix déterminé à ce moment comme référence (benchmark en anglais).

48 Ce postulat n’apparaît pas de façon explicite dans les articles fondateurs mais est une nécessité pour « faire fonctionner la théorie ».

Jensen et Meckling (1976) supposent que les marchés anticipent rationnellement les incertitudes des agents qui contractent. En conséquence, les individus sont en mesure d’évaluer a priori et par le biais du prix du marché les effets des choix possibles sur leur richesse. Rappelons qu’il est parfois fait état de la rationalité de l’individu. Une telle vision est réductrice puisque les anticipations rationnelles n’existent pas au niveau micro. Énoncer que l’individu est rationnel sans précision n’a aucun sens. L’individu suit un comportement orienté par la maximisation de son utilité en prenant en compte son aversion au risque. La maximisation de l’utilité consiste donc à atteindre l’équilibre optimal pour le couple risque et rendement défini par le biais de la frontière d’efficience. Tout au plus peut-on dire que la rationalité de l’individu de la théorie de l’agence correspond à celle de la théorie financière standard, celle-ci découlant de l’homoeconomicus de la théorie économique.

Après avoir exposé respectivement la conception de l’organisation, le rôle du marché et les conséquences sur le niveau d’analyse, nous abordons la logique de la théorie de l’agence.

(2) La logique de la théorie de l’agence

La théorie de l’agence s’appuie sur un raisonnement logique selon lequel la coopération génère des conflits. Après avoir identifié leurs origines, nous montrons que la nécessité de coopérer oblige les individus à déployer des contrats afin d’atténuer les effets des conflits.

21 - Origines des conflits

Selon la théorie de l’agence, les sources des conflits dans la relation de coopération sont au nombre de deux : la sélection adverse et le risque moral.

 La sélection adverse

La sélection adverse est liée à une asymétrie d’information entre les cocontractants sur leurs engagements potentiels réciproques. Par exemple, le dirigeant d’une entreprise connaît mieux les activités et l’environnement de travail que les bailleurs de fonds externes et peut utiliser cette information à des fins personnelles. La sélection adverse est caractéristique d’une entreprise qui émet des titres financiers. Les acheteurs potentiels des actions ou des obligations de cette entreprise ne disposent pas des informations sur l’entreprise. Elle représente un problème d’opportunisme précontractuel dû au fait que les signataires d’un contrat ne disposent pas des mêmes informations.

 L’aléa moral

Dans la relation d’agence, le principal ne peut pas observer directement le mandataire, comme dans le cas des investisseurs qui placent des fonds dans une entreprise gérée par des professionnels. Or, par nature, l’individu a intérêt à dévier du contrat initial. Ainsi, les dirigeants professionnels vont chercher à s’exonérer de leur responsabilité vis-à-vis des propriétaires. L’opportunisme contractuel qui survient ex-post lorsque les actions mises en œuvre ne sont pas observables est appelé aléa moral. Il est lié à la non- observabilité des actions de l’agent.

Pour faire face aux conséquences, négatives en termes de coûts, de la sélection adverse et de l’aléa moral, les parties prenantes aux contrats vont « spontanément » mettre en place des mécanismes de surveillance pour le principal et de dédouanement pour l’agent.

22 - Mécanisme de résolution des conflits

S’ils souhaitent collaborer, les individus sont incités à réduire les conflits d’intérêts de façon à minimiser la perte résiduelle induite par la coopération (Charreau, 1999 ; Eisenhardt, 1989a). La perte résiduelle correspond à la perte de valeur, pour partie irréductible, inhérente à toute coopération et est due à l’impossibilité dans le monde réel

d’éliminer tous les conflits.

Au moment de la conclusion des contrats, les cocontractants intègrent le risque moral et la sélection adverse. Ils tentent de remédier à ces deux problèmes en mettant en place des mécanismes de surveillance et de dédouanement. Ainsi, les actionnaires qui sont les apporteurs de capitaux dans le cadre d’une société par actions, appelés principaux, utilisent des mécanismes d’observation des actions des agents. De leur côté, parallèlement, les agents investissent dans des outils pour informer sur leur qualité. Ces outils d’information peuvent reposer sur des signaux. Spence (1973) a élaboré un modèle de signalisation à partir du problème de l’embauche d’un salarié. Il décrit comment des organisations prennent des décisions dans un monde d’informations incomplètes. Son argumentation consiste à écrire que les organisations s’engagent dans un nombre élevé de transactions complexes pour lesquelles il faut beaucoup d’informations. Les coûts d’observation des transactions sont donc élevés. De ce fait, les organisations n’étant pas en mesure de connaître toutes les transactions de façon approfondie, privilégient des méthodes d’évaluation raccourcies et simples. Ces méthodes s’appuient sur des signaux qui évitent au destinataire de supporter les coûts d’une enquête approfondie. C’est parce que les signaux informent effectivement que la théorie du signal peut, sous certaines conditions, être incorporée au modèle de l’agence. Plus précisément, l’information des principaux par les agents peut reposer sur des signaux. La théorie du signal n’est donc qu’une sous-théorie de la théorie de l’agence.

Les mécanismes (d’observation pour le principal et d’information pour l’agent) sont coûteux à mettre en place. En même temps, ils sont bénéfiques car ils diminuent la perte résiduelle. La décision repose donc sur un arbitrage entre des coûts et des avantages, c’est-à-dire un calcul économique. Les mécanismes émergent si les coûts liés à leur mise en place et à leur fonctionnement sont inférieurs à la réduction des coûts associés