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Théorème de Frobénius

Dans le document Géométrie différentielle élémentaire (Page 54-73)

4 Champs de vecteurs et feuilletages

4.9 Théorème de Frobénius

SoientkdansN− {0} ∪ {∞, ω}, etp≤ndansN. SoitMune variété de dimensionnet de classeCk.

Tout feuilletage F de classeCket de dimensionpsurM définit un champ dep-plans de classeCk1, qui est l’application

x7→TxFx

qui à un pointxdeM associe l’espace tangent enxà la feuilleFxpassant par x. (Ceci est bien défini, carFx est une sous-variété immergée de classeCkdeM.) On fera attention à la perte de différentiabilité sik6=∞, ω. Pour simplifier les énoncés, nous supposonsk=∞dans la suite.

Un champ dep-plans∆de classeCest ditintégrables’il existe un feuilletageFde classe Cet de dimensionpsurMtel que∆x=TxFxpour toutxdansM.

Notons qu’un tel feuilletage est unique. En effet, soientF0un autre tel feuilletage, et(U, ϕ) et(U0, ϕ0)des cartes feuilletées deFetF0respectivement. Considérons l’applicationϕ0◦ϕ1: (x, y)7→(f1(x, y), f2(x, y))d’un ouvert deRp×Rnpsur un autre. La dérivée ∂f∂x2de sa seconde composante par rapport à la première variable est nulle puisqueTxFx=TxFx0. Donc sa seconde composantef2ne dépend localement que dey, et les deux cartes feuilletées sont compatibles.

Par conséquent,F=F0.

Voici un critère très utile pour savoir si un champ dep-plans est intégrable.

Théorème 4.11 (Théorème de Frobénius)Un champ dep-plans∆ de classeCsurM est intégrable si et seulement si, pour tous les champs de vecteursX etY surM de classeC et tangents à∆, le crochet de Lie[X, Y]surM est tangent à∆.

Preuve.Supposons d’abord que ∆soit intégrable, défini par un feuilletageF de dimension p. SoientX etY deux champs de vecteurs surM tangents à∆, etxdansM. Montrons que [X, Y](x)∈∆x. Quitte à prendre une carte locale(U, ϕ)enxet à remplacerX parϕ(X|U) et de même pourY, on peut supposer queM =Rn et que le feuilletage est le feuilletage par sous-espaces parallèles àRp× {0}dansRp×Rnp. Mais alors, dire qu’un champ de vecteurs est tangent à∆équivaut à dire qu’il est combinaison linéaire de∂x1, . . . ,∂xp. Comme le crochet de deux champs de vecteurs qui sont une telle combinaison linéaire en est une autre, le résultat en découle.

Réciproquement, supposons que la seconde propriété soit vérifiée, et montrons qu’alors∆ est intégrable. Comme ce problème est local, on peut supposer queMest un voisinage ouvert de0dansRn. Par la proposition 4.10, quitte à réduireM, il existe(X1, . . . , Xp)unp-uplet de champs de vecteurs de classeC, qui, en tout point deM, est une base de l’espace tangent en ce point.

Montrons tout d’abord que l’on peut se ramener au cas où[Xi, Xj] = 0pouri, j∈ {1, . . . , p}. Quitte à faire un changement linéaire de coordonnées, on peut supposer queXi(0) =∂x

i(0)pour i∈ {1, . . . , p}. SiXi=Pn

j=1ai,j

∂xj, alors, quitte à réduireM, on peut supposer que la matrice (ai,j(x))1i,jp, qui vaut la matrice identité enx= 0, est inversible, d’inverse(bi,j(x))1i,jp. Par les formules donnant l’inverse d’une matrice, les fonctionsbi,jsontC. PosonsXi0=Pp

j=1bi,jXj. vecteursClinéairement indépendants, et commutants (i.e.[Xi, Xj] = 0pour tousi, j), alors il existe unC-difféomorphisme localϕen0tel que, au voisinage de0, on aitϕ(Xi) = ∂x pouri∈ {1, . . . , p}. Ceci montrera que le champ dep-plans engendré parϕ(X1), . . . , ϕ(Xpi) est tangent au feuilletageF par les sous-espaces affines parallèles àRp× {0}. Donc le champ de plans engendré parX1, . . . , Xpest intégrable au voisinage de0(tangent au feuilletage image réciproque parϕ1deF).

Le casp= 1découle du théorème de redressement 4.4. Supposons le résultat vrai pourp−1.

Alors nous pouvons supposer, quitte à utiliser unC-difféomorphime local en0, queXi=∂x pouri∈ {1, . . . , p−1}. Écrivons i aj est une fonction des coordonnéesxp, . . . , xn seulement. Par le théorème du redressement 4.4 appliqué au champ de vecteursY =Pn

Par exemple, le champs de plans surR3 de l’exemple (3) du paragraphe 4.7, défini par

(x,y,z)= Vect(∂x,∂y +x∂z), est non intégrable.

Remarque. Si∆ est un champ dep-plansC surM, alors (par la proposition 4.10) pour toutx0 dansM, il existe un voisinage ouvertUx0dex0dansMetX1, . . . , Xpdes champs de

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vecteursCsurU tels que pour toutxdansU, les vecteursX1(x), . . . , Xp(x)engendrent∆x. Pour montrer que∆est intégrable, il suffit alors de vérifier que

∀x0∈M, ∀x∈Ux0, ∀i, j∈ {1, . . . , p}, [Xi, Xj](x)∈∆x.

Preuve.SoientXetY des champs de vecteursCtangents à∆. Pour toutx0dansM, il existe des fonctionsf1, . . . , fp, g1, . . . , gpde classeCdeUx0 dansRtelles queX|Ux0 =Pp

i=1 fiXi

etY|Ux0 =Pp

i=1 giXi. Alors pour toutxdansUx0, le vecteur[X, Y](x)appartient à l’espace vectoriel engendré par les[Xi, Xj](x), par la bilinéarité et le troisième point de la proposition 4.9, donc il appartient à∆x. On applique alors le théorème 4.11 de Frobénius.

4.10 Autres exercices

Exercice E.80Construire un champ de vecteurs analytique réel sur la sphèreS2ne s’annulant qu’en un point.

Exercice E.81Le but de cet exercice est de montrer que la sphère Sn possède au moins un champ de vecteursCne s’annulant jamais si et seulement sinest impair.

1. Sin= 2p+ 1est impair, construire un champ de vecteursCne s’annulant jamais sur Sn.

2. Soient K une partie compacte de Rn+1, U un ouvert de Rn+1 contenantK et v une application de classeCdeU dansRn+1. PourtdansR, on définit une application

Ft:

U → Rn+1 x 7→ x+tv(x) .

Montrer qu’il existe un ouvertV deU contenantKet >0tels que, pour touttavec

|t| ≤ , l’application Ft soit un difféomorphisme deV sur son image. Montrer que la mesure de Lebesgue deFt(K)est alors un polynôme ent.

3. Soitvun champ de vecteurs unitairesCsurSn. Montrer que, pourtsuffisamment petit, Ftest unC-difféomorphisme entreSnet la sphère de rayon√

1 +t2. 4. Conclure.

Exercice E.82On reprend les notations des exercices E.41 et E.76.

Montrer qu’il existe surΣn un champ de vecteursX de classeC, qui ne s’annule qu’en 2npoints isolés deΣn, et tel qu’au voisinage de chacun de ces points, il existe une carte locale (U, ϕ)deΣnà valeurs dans un ouvert deR2telle que, en tout point(x, y)de cet ouvert,

ϕ(X|U) =y∂

∂x+x∂

∂y .

Exercice E.83Soientp:M→Nun revêtementCetXun champ de vecteurs complet sur N, de flot(φt)t∈R. Montrer qu’il existe un groupe à un paramètre(ψt)t∈Rde difféomorphismes CdeMtel que, pour touttdansR, le diagramme suivant commute

M −→ψt M

p↓ ↓p

N −→φt N .

Exercice E.84 Soit M une variété de classeCk+1, X un champ de vecteursCk surM, et (U, ϕ)une carte locale deMà valeurs dansRnmuni des coordonnées canoniques(x1, . . . , xn), etX|U=Pn

i=1fi

∂xi son expression dans la carte locale(U, ϕ). Siϕ:u7→(ϕ1(u), . . . , ϕn(u)), alors les applicationsϕjj◦ϕs’appelent lesapplications coordonnéesde la carte(U, ϕ).

(1) Montrer quefj(u) =Tuϕj(X(u))pour toutudansU.

(2) Soit (V, ψ) une autre carte locale à valeurs dans Rn muni des coordonnées canoniques (y1, . . . , yn), etX|V =Pn

j=1gj

∂yj l’expression deX dans cette carte locale. En utilisant (1), montrer la formule de changement de coordonnées suivantes, où ψ◦ϕ−1 : (x1, . . . , xn) 7→

(y1(x1, . . . , xn), . . . , yn(x1, . . . , xn)), gj=

Xn i=1

fi

∂yj

∂xi◦ϕ .

Exercice E.85 SoitXun champ de vecteursCsur une variétéM.

(1) Montrer qu’il existe une applicationfde classeCet partout strictement positive telle que le champ de vecteursf Xsoit complet.

(2) Comparer les orbites deXet celles def X.

Exercice E.86 Dans tout cet exercice, on munitR3de sa base canonique(∂x,∂y,∂z)et de son produit scalaire usuel.

On considère le sous-ensembleM deR3 défini par

M={(x, y, z)∈R3 : (16−x2−y2)((x−2)2+y2−1)((x+ 2)2+y2−1) =z2}. (1) Montrer queM est une sous-variété compacte deR3de classeCet de dimension2.

(2) Montrer que l’intersection deMavec chaque plan de coordonnées (d’équationx= 0,y= 0, z = 0respectivement) est une sous-variété de R3 de classeC et de dimension 1, dont on calculera le nombre de composantes connexes.

(3) Pour toutudansM, on noteX(u)(respectivementZ(x)) la projection orthogonale sur le plan vectoriel tangent àMenudu vecteur∂x (respectivement∂z). Montrer queX, Z:M→R3 sont des champs de vecteurs de classeCsurM, et trouver les points deMoù ils s’annulent.

(4) On considère le groupeΓd’isométries deR3 engendré par le retournement autour de l’axe des x (i.e. l’application(x, y, z) 7→(x,−y,−z)). Montrer que Γpréserve M et que l’espace topologique quotientΓ\Mest une variété topologique.

(5) Montrer qu’au voisinage des points(1,0,0)et (3,0,0)dansM, il existe une carte locale (U, ϕ)deMà valeurs dans un ouvert deR2 telle que, en tout point(x, y)de cet ouvert,

ϕ(X|U) =y∂

∂x+x∂

∂y . (6) Montrer que siφtest le flot local deX, alors

t→∞limφt(0, y, z) = (4,0,0) pour tout(0, y, z)dansM avecy6= 0.

(7) – Question subsidiaire – Montrer queMest homéomorphe à l’espace topologique obtenu à partir de deux copies du toreT2/Z2 privé du disqueB(0,13), en les recollant par l’identité le long des cercles bords de ces disques. Montrer queΓ\Mest homéomorphe à la sphèreS2.

Exercice E.87SoitMune variétéCconnexe de dimensionn≥2.

(1) Soientx, y ∈ M. Montrer qu’il existe un difféomorphisme f de classeC de M qui envoiexsury. On pourra d’abord traiter le cas oùxetysont proches en utilisant le flot d’un champ de vecteurs bien choisi.

(2) Montrer qu’on peut prendrefisotope à l’identité, i.e. telle qu’il existe uneisotopiedef àid, i.e. une applicationF:R×M→M de classeCavecF|{tMunC-difféomorphisme deM pour0≤t≤1,F|{0M= idetF|{1M=f.

(3) Plus généralement, soient(x1, . . . , xk)et(y1, . . . , yk)deuxk-uplets de points deux à deux distincts deM. Montrer qu’il existe un C-difféomorphismef deM tel quef(xi) =yipour i= 1, . . . , k.

(4) Soient x1, . . . , xk des points deM. Montrer qu’il existeU, un ouvert de carte C -difféomorphe àRn, les contenant tous.

Exercice E.88 (Théorème de fibration d’Ehresmann)Soientr∈(N− {0})∪ {∞},M etN deux variétés de classeCr+1, de dimensionsmetn respectivement, etf :M →N une submersion surjective de classeCr+1.

(1) Montrer (par exemple en utilisant des partitions de l’unité) que pour tout champ de vecteurs Y de classeCrsurN, il existe au moins un champ de vecteursXde classeCrsurM tel que

∀x∈M, Txf(X(x)) =Y(f(x)).

Si(φX,t)est le flot local du champ de vecteursXet(φY,t)celui deY, en déduire que pour tout x0dansX, si(x, t)est suffisamment proche de(x0,0), alors

f◦φX,t(x) =φY,t◦f(x).

(2) Soienty0 dansN et (e1, . . . , en)une base de Ty0N. Montrer qu’il existe des champs de vecteurs(Y1, . . . , Yn)de classeCr surN, tels queYi(y0) =eipouri= 1, . . . , n. SiφYi,test le flot local deYi, montrer que l’application

(t1, . . . , tn)7→φY1,t1◦ · · · ◦φYn,tn(y0)

est unCr-difféomorphisme d’un voisinage ouvert de0dansRnsur un voisinage ouvert dey0

dansN.

(3) Soity0un point deNtel queF=f1(y0)soit un sous-espace compact deM. Montrer qu’il existe un voisinage ouvertU dey0dansN et unCr-difféomorphismeϕ:U×F→f1(U)tel quef◦ϕ(y, x) =ypour tout(y, x)dansU×F.

(4) Montrer que sif est propre, alorsfest une fibration de classeCr.

Exercice E.89SoientM une variété de classeCcompacte,f:M→Rune application de classeCetI un intervalle ouvert deR. Soientaetbdeux éléments deItels quea < b.

On suppose queIest contenu dans l’image def, et qu’il ne contient aucune valeur critique def.

(1) Montrer (par exemple en utilisant des partitions de l’unité) qu’il existe un champ de vecteurs Xde classeCsurM, nul en dehors deU=f1(I), tel que, pour toutxdansf1([a, b]),

Txf(X(x)) = ∂

∂x. 111

(2) En déduire, en utilisant le flot local deX, qu’il existe unC-difféomorphismeψ:f1(]a, b[)→ f−1(a)×]a, b[tel quepr2◦ψ=f oùpr2est la seconde projection.

(3) En déduire que toute application de classe Cdu toreT2 dansRadmet au moins trois points critiques. (On rappelle le théorème de Jordan, qui dit que tout plongement continu du cercle dans le plan euclidien sépare ce plan en deux composantes connexes, et se prolonge continuement en un plongement continu du disque dans ce plan).

(4) Construire une application de classe Cdu tore T2 dansRqui admet exactement trois points critiques.

(5) Montrer que toute surface somme connexe deg ≥1 toresT2 admet une application de classeCà valeurs dansRayant exactement trois points critiques.

Exercice E.90 (Classification des variétés différentiables de dimension1)SoitMune variété de classeCconnexe de dimension1, on va montrer queMest difféomorphe à la droite Rou au cercleS1.

Dans les trois premières questions, on suppose qu’il existe un champ de vecteursXde classe CsurMne s’annulant pas. Soit(φt)son flot local. Fixonsx0dansM, et notonsf :t7→φt(x0), définie sur un intervalle maximalI(ouvert).

1. Montrer quefest une immersion surjective.

2. Supposons quef soit injective. Montrer quef est alors unC-difféomorphisme entreI etM.

3. Sif n’est pas injective, montrer queI =Ret quef1(x0)est de la formerZpour un certainr >0. En déduire quefinduit un difféomorphisme entre la variété quotientR/rZ etM.

On revient au cas général. Le groupeG=R+ agit sur l’espace des vecteurs non nuls deT M par multiplication.

a) Montrer que l’espace quotientM˜ deT MparGadmet une structure de variété de classe Cde dimension 1, et une applicationM˜ →M qui soit un revêtement de classeCà deux feuillets.

b) Montrer qu’il existe un champ de vecteurs surM˜ ne s’annulant pas.

c) Conclure.

Exercice E.91 Soit a un élément deRn. On considère le champ de vecteurs Xa défini par Xa(y) =a−ysurRn.

1. Calculer le flot deXa.

2. Sib∈Rn, calculer le crochet[Xa, Xb]en utilisant la formule explicite de la proposition 4.9 qui fait intervenir les dérivées partielles des coordonnées des champs de vecteurs (cette formule se réécrit sous forme compacte comme

[X, Y](x) =dYx(X(x))−dXx(Y(x)) si on voitXetY comme des applications d’un ouvert deRndansRn).

3. Retrouver la valeur de[Xa, Xb]en utilisant la formule[X, Y](x) = dtd|t=0t)Y(x), oùφt

est le flot du champ de vecteursX.

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4. Retrouver la valeur de[Xa, Xb] en utilisant cette fois-ci la formule dtd22

|t=0φt◦ψt◦φt◦ ψt(x) = 2[X, Y](x), où(φt)et(ψt)sont les flots locaux des champs de vecteursX etY respectivement (voir l’exercice E.93).

Exercice E.92(1) Définir sur R2− {0} les champs de vecteurs Xr et Xθ formant en tout point une base orthonormée positive, telle queXrsoit radial sortant. Calculer leur flots locaux.

Calculer leur crochet de Lie.

(2) Si(x, y)et(r, θ)sont respectivement les coordonnées cartésiennes et polaires d’un point deR2− {0}, calculer l’expression de∂r et ∂θ en fonction de ∂x et ∂y, et calculer leur crochet de Lie. Quel est le rapport entreXr, Xθet ∂r,∂θ ?

(3) Soient(x, y, z)et(r, θ, ϕ)respectivement les coordonnées cartésiennes et sphériques d’un point deR3− {0}. Calculer l’expression de ∂r, ∂θ et ∂ϕ en fonction de ∂x, ∂y et ∂z. Calculer leurs flots locaux et le crochet de Lie des champs de vecteurs 1r∂θ et 1r∂ϕ.

Exercice E.93Soient X etY deux champs de vecteursCsur une variété lisse M, de flot locaux(φt),(ψt)respectivement.

(1) Montrer, pour toutxdansM, que d2

dt2|t=0φt◦ψt◦φ−t◦ψ−t(x) = 2[X, Y](x).

(2) Montrer que[X, Y] = 0si et seulement si les flots locauxφsetψtcommutent pourset tassez petit.

Exercice E.94Sur la surface de la Terre, assimilée à une sphère parfaite de rayon 1, on considère sur l’ouvert complémentaire des deux pôles les champs de vecteursN etEunitaires et pointant respectivement vers le nord et l’est.

1. Calculer[N, E].

2. Sifest l’applicationx7→ −xqui envoie un point sur son antipode, calculerfNetfN.

Exercice E.95SoientX etY deux champs de vecteursCsur une variétéM de classeC de dimension2. Au voisinage de chaque point où ils sont linéairement indépendants, montrer qu’il existe des fonctionsCstrictement positivesf etgtelles que[f X, gY] = 0.

Exercice E.96On rappelle que, siXetY sont des champs de vecteursCsur un voisinage dexdans une variétéC, de flots locaux respectifsΦXetΦY, alors

[X, Y](x) = lim

t0

1

t2ΦYt ◦ΦXt ◦ΦYt◦ΦXt(x).

1. SoientY1(x), . . . , Yn(x)des champs de vecteursCcomplets sur une variété connexeM de classeCde dimensionn, partout linéairement indépendants. Montrer que le sous-groupe des difféomorphismes deM engendré par le flot des champs de vecteursYiagit transitivement surM, i.e. pour tousx, y∈M, il existe un entierk, des champs de vecteurs X1, . . . , Xkchoisis parmi lesYi(un champYipeut être choisi plusieurs fois), et des temps t1, . . . , tktels queΦXt11◦ · · · ◦ΦXtkk(x) =y.

2. Soient Y1 et Y2 des champs de vecteursC complets sur une variétéM de classeC connexe de dimension3tels queY1(x), Y2(x),[Y1, Y2](x)engendrentTxM en tout point.

a) Donner un exemple d’une telle variété.

b) Montrer que le sous-groupe des difféomorphismes deM engendré par le flot des champs de vecteursY1etY2agit transitivement surM.

On pourra pour cela fixer x∈M, noterF(t1, t2, s) = ΦYt11◦ΦYt22◦Φ[Ys1,Y2](x)et π:R3→Rla projection sur la troisième coordonnée, et montrer queπ◦F1◦ΦYt2◦ ΦYt1◦ΦY2t◦ΦY1t(x)est une surjection sur un ensemble de la forme[0, ]dansR.

c) En déduire que pour tousx, ydansM, il existe une courbeγ:t7→γ(t)dexày, de classeCpar morceaux, telle que pour toutt, le vecteurγ˙(t)appartienne au plan réel engendré parY1(γ(t))etY2(γ(t)).

Exercice E.97 1. SoientMetNdeux variétés connexes de classeCetf:M→N une submersionC. Montrer qu’il existe un feuilletage C surM dont les feuilles sont les composantes connexes des fibresf−1(x)pourxdansN.

2. Dans la situation de la question précédente, les feuilles sont-elles nécessairement toutes difféomorphes ?

3. Montrer qu’il existe des feuilletages qui ne sont pas de cette forme.

Exercice E.98 Soient M une variété de classe C,∆ un champ dep-plansC intégrable, tangent à un feuilletageF, etXun champ de vecteursCsurM. Montrer queXest tangent à∆si et seulement si toute courbe intégrale deXest contenue dans une feuille deF.

Exercice E.99 SoitMune variété de classeC.

1. SoitfunC-difféomorphisme deM. On définit un espace topologiqueM˜ en quotientant M×[0,1]par la relation d’équivalence engendrée par(x,0)∼(f(x),1)pour toutxdans M. Montrer queM˜est naturellement munie d’une structure de variété feuilletéeC, dont les feuilles sont de dimension1.

2. DécrireM˜ et son feuilletage lorsquefest la rotation d’angleαsur le cercleS1.

3. Montrer que, pour des choix judicieux deMetf, la variétéM˜ estC-difféomorphe au ruban de Möbius.

4. On suppose quef estisotope à l’identité, i.e. qu’il existe une applicationFde l’intervalle ]−,1 +[dansM de classeCtelle que l’applicationft:M→Mdéfinie parft(x) = F(t, x)soit unC-difféomorphisme pour toutt, avecft= Idpourt≤0etft=f pour t≥1. Montrer queM˜ est alors difféomorphe àM×S1.

5. La donnée d’un difféomorphismef de M équivaut à la donnée d’une action deZ sur M par difféomorphismes (l’action den étant donnée parfn). Étendre la construction précédente au cas d’une action deZdpar difféomorphismes.

Exercice E.100 SoitMune variétéC, munie d’une action libre du cercle qui estC(i.e. telle que l’application deR×M→Mdéfinie par(t, x)7→e2iπt·xsoitC).

1. Montrer que siφt :M →M est l’application définie par x7→e2iπt·x, alorsX : x7→

d

dt|t=0φt(x)est un champ de vecteurs completCqui ne s’annule pas surM.

2. En déduire qu’il existe un feuilletageCdeMdont les feuilles sont les orbites de l’action du cercle.

Exercice E.101 Montrer qu’il existe un feuilletageCdeR3dont les feuilles sont toutes des cylindres.

Exercice E.102 (1) On rappelle que pour toutp∈N, on noteSp={(x0, x1, . . . , xp)∈Rp+1 : x20+x21+· · ·+x2p = 1}. Soit n ∈ N− {0}. On noteϕ l’application de la sphère Sn dans la sphèreSn+1 définie par(x0, x1, . . . , xn)7→(x0, x1, . . . , xn,0), etϕl’application de l’espace projectifPn(R) =Sn/{±1}dans l’espace projectifPn+1(R) =Sn+1/{±1}induite par passage au quotient. On noteMl’image deϕ.

a) Montrer queM est une sous-variétéCde codimension1dePn+1(R), qui est compacte et connexe.

b) Montrer qu’il n’existe pas de champ de vecteursXde classeCsurPn+1(R)tel que pour toutxdansM, les sous-espaces vectorielsRX(x)etTxMdeTxPn+1(R)soient supplémentaires.

(2) SoitGle sous-groupe du groupe des isométries du plan euclidienR2 engendré par les applicationsα: (x, y)7→(x+ 1, y)etβ: (x, y)7→(−x, y+ 1).

a) Montrer que l’action de GsurR2est libre et propre, et que chaque élément deGagit parC-difféomorphisme deR2. On noteK, et on appellebouteille de Klein, la variété quotient G\R2, etπ:R2→Kla projection canonique.

b) Montrer que l’application(x, y)7→ydeR2 dansRinduit par passage au quotient une fibrationψde classeCdeKdans le cercleR/Z.

c) On noteN l’image de{0} ×RdansKparπ. Montrer qu’il n’existe pas de champ de vecteursY de classeCsurKtel que pour toutxdansN, les sous-espaces vectorielsRY(x) etTxNdeTxKsoient supplémentaires.

d) Est-ce queKest parallélisable ?

e) Si Lθ est le feuilletageC de R2 dont les feuilles sont les droites affines de pentes θ, montrer qu’il existe un feuilletageFθde classeCdeKtel quefFθ=Lθ.

(3) SoientP une variétéCde dimensionn+ 1etQune variétéCde dimension1. Soit f:P→Qune fibrationC. Montrer que pour toutqdansQ, il existe un champ de vecteurs Zde classeCsurP, tel que, pour toutxdansF=f1(q), les sous-espaces vectorielsRZ(x) etTxF deTxP soient supplémentaires.

(4) Soitn≥2, etM une sous-variétéCcompacte connexe de codimension1deRn. a) Pour tousx, ydansMet tous voisinages ouvertUetV dexetyrespectivement, montrer qu’il existe un cheminγ: [0,1]→Rnde classeC, ne rencontrant pasM, et tel queγ(0)∈U etγ(1)∈V. En déduire queRn−M possède au plus deux composantes connexes.

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b) Montrer queRn−M possède exactement deux composantes connexes, et queMest la frontière de chacune d’entre elles.

c) Montrer qu’il existe un champ de vecteursX de classe CsurRntel que pour toutx dansM, les sous-espaces vectorielsRX(x)etTxMdeTxRn=Rnsoient supplémentaires.

Exercice E.103 On noteAl’adhérence d’une partieAd’un espace topologique. Soientpetq deux éléments deN− {0}.

(1) Soienta∈[0,+∞[etb∈R. On considère le sous-espaceMa,b,p,qde(R2−{0})×Rformé des triplets(u, v, w)tels que

(√

u2+v2−2) +iwp

=a eib

u+iv

√u2+v2 q

, oùiest le nombre complexe usuel.

a) Montrer queMa,b,p,qest une sous-variétéCde dimension1deR3. b) Calculer le nombre d’intersection deMa,b,p,qetMa0,b0,p,q.

(2) SurR3muni de ses coordonnées canoniques(x, y, z), on considère les champs de vecteurs A(x, y, z) = ∂

∂x+x∂

∂z , B(x, y, z) = ∂

∂y+y∂

∂z, C(x, y, z) =−y∂

∂x+x∂

∂y,

et on note∆(x, y, z)le sous-espace vectoriel engendré parA(x, y, z), B(x, y, z)etC(x, y, z).

a) Montrer que(x, y, z)7→∆(x, y, z)est un champ de2-plans de classeC intégrable sur R3. On noteraF le feuilletageCauquel est tangent∆.

b) Calculer les flots des champs de vecteursAetC. Montrer queAetCsont complets.

c) Soit N une variété C munie d’un feuilletageL de classe C. SoitD un champ de vecteurs complets surM. Montrer queDest tangent àL(i.e.∀x∈M, D(x)∈TxLx, oùLx

est la feuille deLpassant parx) si et seulement si son flot(φDt)tRpréserve chaque feuille deL (i.e.∀t∈R, ∀x∈M, φDt(Lx) =Lx). En déduire que les flots deA,BetCpréservent chaque feuille deF.

d) En déduire, pour tout(x0, y0, z0)dansR3, une équation cartésienne de la feuille deF passant par(x0, y0, z0). Montrer que chaque feuille deF est une sous-variétéCde dimension 2deR3.

(3) On noteU l’ouvert deR3formé des triplets(u, v, w)tels que(√

u2+v2−2)2+w2<1, etT=U−Ula frontière deU dansR3.

a) Montrer queT est une sous-variétéCde dimension2deR3.

b) Montrer qu’il existe une fibrationT →S1de classeCtelle queM1,b,p,qsoit une fibre de cette fibration pour toutbdansR.

(4) Soitϕ:R3→R3l’application ϕ: (x, y, z)7→

( x

1 +x2+y2+ 2) cosz, ( x

1 +x2+y2+ 2) sinz, y 1 +x2+y2

. 116

a) Montrer queϕest un revêtementCdeR3 dansU.

b) Montrer qu’il existe un feuilletage Rde classe C dansU tel que ϕR =F, et des champs de vecteursC0etD0surU tels queϕC0=CetϕD0=∂z. Montrer queD0n’est pas tangent àR.

(5) a) Montrer que pour toute feuille`deR, on a`−`=T.

b) Montrer qu’il existe un feuilletageSp,qde classeCdeU tel queMa,b,p,qsoit une feuille deSp,qpour toutadans[0,1[et toutbdansR.

c) Existe-t-il une fibration de classe C de U sur une variété N de classeC telle que Ma,b,p,qsoit une fibre de cette fibration pour toutadans[0,1[et toutbdansR?

(6) On identifieR3 avec le complémentaire du pôle nord, noté∞, dans la sphèreS3 par projection stéréographique. Montrer qu’il existe unC-difféomorphisme involutifψde la sphère S3=R3∪ {∞}échangeant les deux composantes connexes deS3−T.

(7) Montrer qu’il existe un feuilletageR0 de classeCdeS3, invariant parψ, dontT est une feuille, et dont les feuilles dansU sont celles deR. Montrer qu’il existe un feuilletageS0de

(7) Montrer qu’il existe un feuilletageR0 de classeCdeS3, invariant parψ, dontT est une feuille, et dont les feuilles dansU sont celles deR. Montrer qu’il existe un feuilletageS0de

Dans le document Géométrie différentielle élémentaire (Page 54-73)

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