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2. Charge de travail et amélioration de la condition physique

2.2 Les indicateurs de performance physique dans le football

2.2.2 Les tests aérobies

Le niveau de VO2 max et les cinétiques d’adaptation de la VO2 des joueurs de football sont associés à une moindre diminution des performances lors d’un test de répétition de sprints (Dupont et al., 2005). Le football étant caractérisé par une répétition d’actions à haute intensité, le niveau de condition aérobie des joueurs peut être un indicateur intéressant pour refléter le

niveau de condition physique des joueurs. De nombreux tests ont été utilisés pour refléter le niveau de condition aérobie des joueurs, ces tests peuvent être maximaux ou sous-maximaux (Impellizzeri et al., 2005).

2.2.2.1 Les tests maximaux

Les tests maximaux visent à évaluer la consommation maximale d’oxygène d’un individu (VO2max) (Impellizzeri et al., 2005). La VO2max reflète le niveau de condition aérobie d’un individu (Davis, 1995 ; Impellizzeri et al., 2005) et peut être évaluée directement lors d’un test réalisé avec un analyseur d’échange gazeux (Davis, 1995). Le niveau de reproductibilité de ces tests de laboratoire est élevé, et dépend du protocole mis en place et de l’analyseur d’échange gazeux utilisé (CV = 2 à 6 %) (Macfarlane, 2001). Les tests maximaux mis en place, sont, pour la plupart, des tests continus et incrémentaux, lors desquels l’intensité augmente régulièrement au fur et à mesure du test (Davis, 1995). Pour permettre d’atteindre la VO2max, le test choisi ne doit être ni trop court, ni trop long, la durée idéale d’un test incrémental se situant entre 8 et 12

minutes (Davis, 1995). Le mode de test peut également avoir un impact sur la VO2max atteinte

(Davis, 1995). Les valeurs de VO2max atteintes lors d’un test sur tapis roulant étant généralement de 10% supérieures aux valeurs atteintes lors d’un test sur ergocycle (Davis, 1995). Lors de la

mise en place d’un test de laboratoire pour évaluer la VO2max des joueurs, ces facteurs sont à

prendre en compte dans le choix du test mis en place pour s’assurer qu’il permette d’atteindre la VO2max. La VO2max est un indicateur sensible aux variations du niveau de performance aérobie induits par un entraînement visant à développer les qualités aérobie (Impellizzeri et al., 2005 ; Castagna et al., 2013), ou à un désentraînement (Mujika et Padilla, 2000) et représente un indicateur du niveau de condition physique aérobie des joueurs fiable et sensible.

La mise en place d’un test de laboratoire avec analyseur d’échanges gazeux pour réaliser une

mesure directe de la VO2max reste cependant compliquée à mettre en place dans le cadre d’une

équipe de football, puisqu’elle nécessite l’utilisation de matériel de mesure individuel et coûteux. Plusieurs tests maximaux de terrain sont réalisables pour estimer la VO2max sans analyseur d’échanges gazeux (Impellizzeri et al., 2005). Le test continu et incrémental proposé par Léger et Boucher (1980), réalisé sur une piste d’athlétisme, sans analyseur d’échanges

gazeux a été démontré comme fortement corrélé au niveau de VO2max (coefficient de corrélation

de Pearson r=0,96) et reproductible (CV = 2,5 %) (Léger et Boucher, 1980).

Il a été reproché aux tests incrémentaux continus de ne pas refléter suffisamment la spécificité d’une activité intermittente comme le football (Bangsbo et al., 2008). Des tests, tels que le test

intermittent Yo-Yo de niveau 1 ont été proposés pour évaluer la condition physique des joueurs de football. Le test intermittent Yo-Yo de niveau 1 présente de bons niveaux de reproductibilité (CV entre 1,9 et 4,9% ; ICC = 0,95) (Krustrup et al., 2003 ; Thomas et al., 2006), et présente une association avec la VO2max lors d’un test incrémental (r=0,71). Malgré cette corrélation, les outils statistiques utilisés dans cette étude ne permettent pas de conclure à la validité du test

Yo-Yo de niveau 1 pour mesurer la VO2max, l’estimation de VO2max à partir d’un test Yo-Yo

doit donc être utilisée avec précaution. Le test Yo-Yo de niveau 1 est sensible à la mise en place d’un programme d’entraînement de préparation d’avant saison (Krustrup et al., 2003), et peut représenter un outil intéressant pour mesurer le niveau de condition physique des joueurs de football de haut niveau et d’apprécier les changements de performance aérobie.

Ces tests maximaux, spécifiques ou non, peuvent être utilisés pour mesurer le niveau de condition physique aérobie des joueurs, toutefois, la difficulté, l’exigence athlétique et la fatigue induite par ces tests, limitent parfois leur utilisation dans le suivi quotidien des joueurs (Nédélec et al., 2012). Pour répondre à cette problématique, plusieurs tests sous-maximaux ont été proposés (Impellizzeri et al., 2005).

2.2.2.2 Les tests sous-maximaux

Les tests sous-maximaux visent à mesurer la lactatémie sous-maximale, qui est considérée comme un reflet de la capacité musculaire à utiliser l’oxygène disponible (Davis, 1995 ; Impellizzeri et al., 2005). La vitesse à laquelle l’individu atteint une lactatémie (concentration sanguine en lactate) de 4 mmol.l-1 a été utilisée dans plusieurs études pour évaluer l’effet d’un entraînement sur les performances aérobie de joueurs de football (Akubat et al., 2012 ; Castagna

et al., 2011 ; 2013). Cette valeur de lactatémie de 4 mmol.l-1 est considérée comme la valeur

représentant le « seuil anaérobie » (seuil théorique à partir duquel le métabolisme aérobie ne suffit plus à couvrir les besoins à l’activité musculaire) (Cazorla et al., 2001 ; Heck et al., 1985). La reproductibilité et la validité de ce seuil ont été évaluées par Weltman et al. (1990). Toutefois, l’utilisation de valeurs de seuil anaérobie présente des limites. Tout d’abord, de nombreuses méthodes (34 dans l’étude) ont été répertoriées pour établir des seuils anaérobies, et 10 seuils anaérobies différents ont été établis (Cazorla et al., 2001). Le type de régime alimentaire et le niveau d’activité physique lors des jours précédant le test, vont avoir un effet

sur la vitesse à laquelle le niveau de lactatémie de 4 mmol.l-1 va être atteint (Cazorla et al.,

2001). Le niveau d’entraînement et la spécificité d’entraînement de l’athlète évalué va

être atteinte. Enfin, la lactatémie ne reflète pas les niveaux de lactate musculaire qui augmentent dès le début de l’exercice, et même à une puissance faible (Cazorla et al., 2001). Bien que plusieurs études aient démontré la sensibilité de la lactatémie suite à la mise en place d’un programme de développement des qualités physiques dans le football (Impellizzeri et al., 2005), les nombreuses précautions méthodologiques nécessaires pour utiliser la lactatémie comme reflet du niveau de condition aérobie d’un joueur, les variabilités individuelles dans la lactatémie, le manque de consensus concernant l’établissement des seuils anaérobies à partir de la lactatémie, et le faible niveau d’évidence scientifique de l’existence de ces seuils, poussent à la prudence dans l’utilisation de la lactatémie comme indicateur de la condition physique aérobie lors de tests sous-maximaux.

2.2.3 Relations entre indicateur de performance physique et performance en