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Chapitre 3 : Matériels et méthodes

3.1 Le territoire à l’étude

Le territoire à l’étude couvre principalement la région de la Montérégie, ainsi que les régions administratives de Montréal, Laval, et une partie des régions de la Lanaudière et des Laurentides (Figure 3.1). Il est organisé en deux sites selon une échelle régionale (site régional) et une échelle locale (site local). Le site régional porte sur tout le territoire à l’étude. Le site local est situé en Montérégie Ouest, au sud de la région Métropolitaine, dans la municipalité régionale de comté (MRC) des Jardins-de-Napierville. Il intersecte les municipalités de Saint-Rémi, Saint-Michel, Sainte-Clotilde-De-Chateauguay et Saint-Chrysostome (Figure 3.1).

Figure 3.1: Localisation du territoire à l'étude et du site local d’échantillonnage

Source des données : (Gouvernement du Canada 2007a; Gouvernement du Québec 2003)

La Montérégie (11142 km2) est l’une des 17 régions administratives de la province du Québec. Elle est composée de 17 MRC et de plus de 200 municipalités. Elle est située au sud de la province, près de l’île de Montréal. Elle est délimitée au nord par le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, à l'ouest, par la province de l'Ontario, au sud, par l'État de New York (États-Unis) et, à l'est, par l'Estrie et le Centre-du-

Québec. Avec une population estimée à plus de 1,3 million d’habitants en 2001, la Montérégie se situe au deuxième rang des régions du Québec, après Montréal. Son essor démographique est en grande partie attribuable à sa proximité avec la métropole (Gouvernement du Québec 2005). L'activité économique de la région est intense et diversifiée. La fertilité de ces sols, et des conditions topographiques et climatiques très favorables font de la Montérégie une région à vocation agricole. Les secteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire constituent son moteur économique. Les terres agricoles représentent 97% du territoire (Bronsard 2007). L'agriculture occupe le premier rang des activités économiques, avec près du quart des fermes et de l'emploi agricole du Québec. Les cultures maraîchères sont en grande partie localisées dans la MRC des Jardins-de-Napierville, où on retrouve plus de 30% des surfaces cultivées en légumes (Gouvernement du Québec 2006b).

3.1.2 Portrait biophysique et agroenvironnemental

La Montérégie enregistre les plus longues périodes d’ensoleillement au Québec. La saison de croissance compte plus de 200 jours, et les degrés-jours de croissance variant entre 1900 et 2100 °C (base 5 ºC, 50% de probabilité). La période sans gel s’étend généralement de la mi-mai au début octobre. Elle totalise environ 140 à 160 jours dans la majeure partie du territoire. Les unités thermiques maïs varient entre 2300 et 2500 °C sur les terres agricoles les plus élevées à l’est. Elles peuvent atteindre 3000 °C à l’ouest et au sud de la région, à proximité de la baie Missisquoi. Pendant la saison de croissance, entre les mois d’avril et d’octobre, les précipitations totales varient entre 500 et 600 mm à l’ouest, dans la vallée du Saint-Laurent, et entre 700 et 750 mm à l’est, dans les Appalaches. La région connaît des déficits hydriques récurrents durant les mois de juillet et août. La couverture neigeuse est insuffisante durant certains hivers, particulièrement dans les grands espaces à découvert. Ce qui entraîne un déficit entre les apports (précipitations) et les besoins en eau pour l’irrigation durant la saison de croissance. Cette disponibilité en eau insuffisante limite principalement la production des cultures maraîchères (Gouvernement du Québec 2006b; Gouvernement du Québec 2009). De plus, l’état hydrique du sol (Figure 3.2) est confronté à un mauvais drainage (Figure 3.3) qui limite les capacités de plusieurs surfaces cultivées.

Figure 3.2: Régimes hydriques du sol du territoire à l’étude Source des données : (Gouvernement du Québec 2006a)

Figure 3.3: Capacité de drainage des sols du territoire à l’étude Source des données : (Gouvernement du Québec 2006a)

La Montérégie couvre trois importants bassins hydrographiques dont les bassins versants des rivières Châteauguay, Richelieu et Yamaska. La MRC des Jardins-de-Napierville est entièrement située dans le bassin versant de la rivière Châteauguay. Les terres arables de la Montérégie couvrent environ 500 000 hectares. Elles sont situées dans la riche vallée du fleuve Saint-Laurent et dans les plaines de Montréal. La région est une vaste plaine argileuse, parsemée de Montagnes et de collines, avec les Montérégiennes au centre (les monts Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Yamaska, Shefford et Brome), la montagne de Rigaud à l’ouest, la colline de Covey au sud, et les Appalaches à l’est (Figure 3.4). Le sol est principalement argileux ou limoneux à l’ouest, au centre et à l’est, avec une faible pente variant de 1 à 3%. On retrouve d’importants bassins de sols organiques (Figure 3.5), communément appelés terre noire, principalement dans la MRC des Jardins-de-Napierville (Sainte-Clotilde, Saint-Rémi, Sherrington et Napierville) (Gouvernement du Québec 2009).

Figure 3.4: Élévations et hydrographie du territoire à l'étude

Figure 3.5: Répartition des terres organiques et minérales du territoire à l’étude Source des données : (Gouvernement du Québec 2006a)

Une agriculture intensive caractérise la Montérégie par rapport aux autres régions du Québec. Ce qui entraîne malheureusement, des problématiques environnementales telles que l’érosion des sols, le déboisement et la pollution de l’eau (pollution diffuse par les pesticides, engrais et déjections animales). L’utilisation intensive du sol dans les cultures maraîchères entraîne une perte de la matière organique des sols d’environ 0,5% par année. La région a connu un taux de recul des superficies forestières de plus de 88% entre 1999 et 2004 (Gouvernement du Québec 2006b). L’irrigation des cultures en Montérégie consomme les trois quarts des besoins en eau des productions végétales du Québec. Plus de 68% de cette eau d’irrigation est destinée aux cultures maraîchères. Les besoins en eau pour l’ensemble de la production agricole de la région s’élève à environ 31 millions de m3 par an, soit 18% des besoins en eau de la production agricole de l’ensemble du Québec. La région s’illustre comme l’une des plus importantes régions du Québec en matière d’utilisation des pesticides. En 2003 les surfaces de culture traitées aux herbicides, insecticides et fongicides représentaient 45% des surfaces cultivées du Québec (Gouvernement du Québec 2006b).

3.2 Matériel végétal et agents ravageurs