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CHAPITRE II: ZONE D'ESPACES VERTS, ZONE NATURELLE, ZONE DE PARC

1.2 L ES EVOLUTIONS DES OCCUPATIONS ET PERSPECTIVES DE LA DEMANDE (1980-2015)

1.2.1 Les tendances lourdes

a) Evolution des sites présentant un statut de protection découlant de la loi sur la protection de la nature

Les sites disposant d’un statut de protection lié à la loi sur la conservation de la nature (réserves naturelles agréées, domaniales, forestières et zones humides d’intérêt biologique) totalisent environ 8109 ha1, soit 0,51%. du territoire wallon. Même si l’on ajoute à cela les sites gérés par des associations de protection de la nature et qui n’ont pas de statut officiel – soit environ 4000 ha -, la superficie protégée n’atteint pas 1% du territoire (0,8%).

Les courbes d’évolution des surfaces cumulées des réserves naturelles domaniales et agréées présentent forcément une allure positive. Les fortes augmentations qui se marquent correspondent essentiellement à la mise en réserve de superficies importantes en Hautes-Fagnes et sur le plateau des Tailles (DGRNE, 2000).

Le rythme de création des réserves naturelles est assez régulier mais trop lent par rapport aux besoins. Il devrait être plus soutenu pour permettre d’enrayer l’érosion de la biodiversité (DGRNE, 2000).

b) Evolution de la proposition de sites Natura 2000

Le réseau Natura2000 est un réseau européen de sites d'importance patrimoniale. Ces sites sont identifiés sur la base de deux directives européennes, la Directive 79/409 concernant la conservation des oiseaux sauvages (définissant les zones de protection spéciale, les ZPS) et la Directive 92/43/CEE appelée directive « Habitats » ou « Faune-Flore-Habitats » (définissant les zones spéciales de conservation ou ZSP) (site DGRNE, 2001).

Les zones de protection spéciale (ZPS) et les zones spéciales de conservation (ZSC) sont éligibles au statut de sites d'importance communautaire (SIC). Ces SIC constitueront le réseau NATURA2000 qui vise à la conservation des habitats et des espèces sur l'ensemble de leur aire de répartition. Aussitôt qu'un site aura été adopté en tant que SIC au niveau européen, les États Membres seront tenus de le désigner en Zone Spéciale de Conservation (site DGRNE, 2001).

1 Origine de l’information : MRW-DGRNE. Sont pris en compte dans ces chiffres : 9 des 10 réserves forestières, toutes les réserves naturelles agréées, environ 80 des 90 réserves domaniales et 23 des 28 ZHIB (données reçues en août 2001).

En Wallonie, un premier ensemble de 57 sites (± 1 400 ha) a été proposé comme zones spéciales de conservation en juin 1998. Le 2 mars 2000, le Gouvernement wallon a proposé une nouvelle liste comprenant 165 sites (± 22 000 ha) et absorbant l'ancienne liste dans de nouvelles désignations. Environ 80% des sites proposés disposent d'un statut de protection.

Le 21 juin 2001, le Gouvernement wallon a proposé une seconde liste comprenant 67 sites (± 36 000 ha). Cette deuxième liste comprend notamment les terrains militaires (± 7500 ha), des massifs forestiers de grande taille et plusieurs sites abritant des populations de moules perlières (± 7 500 ha) (site DGRNE, 2001).

L’ensemble des sites proposés à ce jour en Région wallonne couvre donc environ 60 000 ha, soient 3,75 % du territoire.

Si le Gouvernement montre clairement sa volonté de répondre aux exigences européennes par les propositions successives et récentes de ces zones, on peut constater que les 10%

du territoire requis ne sont pas atteints. De plus, les surfaces désignées sont les plus directement disponibles (surfaces disposant déjà d’un statut de protection via la loi sur la conservation de la nature, domaines militaires et publics, …). Quant à la proposition de décret transcrivant ces directives européennes dans le droit wallon, elle est en cours de discussion.

1.2.1.2 Spatialisation sur base des données cadastrales

Parmi les données utilisées à ce stade de l’étude, seules les surfaces cadastrales ont permis de réaliser une évolution spatialisée de l’occupation du sol. Sur base de ces données, nous étudierons l'évolution des surfaces cadastrées en terres vaines et vagues et l'évolution du rapport entre les terres vaines et vagues et les surfaces en zones d'espaces verts et zones naturelles.

Afin de rendre ces observations comparables entre elles, nous avons choisi des années d'observation identiques. Pour le rapport avec les surfaces au plan de secteur, nous avons considéré l'année de dernière mise à jour des plans de secteur prise en compte dans leur digitalisation (1994) comme notre année de référence («situation initiale»). Cependant, comme la période écoulée entre 1994 et 2000 est relativement brève, nous avons également observé les évolutions sur base d'une année plus ancienne (1982).

La carte II.6 présente l'évolution des surfaces cadastrées en terres vaines et vagues. Entre 1982 et 2000, les diminutions de terres vaines et vagues sont nettement perceptibles, en particulier dans dans un croissant entourant le Pays de Herve, allant de Visé à Ohey, Gouvy et Bütgenbach, ainsi que dans le Brabant wallon. L'augmentation des surfaces en terres vaines et vagues est perceptible en particulier dans le sud de la Région.

Depuis 1988 (cf. graphique II.1), les surfaces cadastrées en terres vaines et vagues augmentent de manière régulière, même s'il s'agit d'une augmentation relativement faible (4%). Etant donné que cette augmentation semble se concentrer dans les zones boisées, et comme les augmentations en terres vaines et vagues correspondent à des zones où l'espace forestier est en régression (CPDT, 2000), nous avons comparé cette évolution à celle des surfaces cadastrées en bois.

Sources : Ministère des finances, administration du cadastre.

Le graphique II.2 présente cette comparaison. Les surfaces observées ont des valeurs absolues très différentes (environ 500 000 ha de bois pour environ 50 000 ha de terres vaines) tandis que l'amplitude des variations observées ne dépasse pas 3 000 ha dans les deux cas, c'est à dire 6% de terres vaines et 0,6% des bois.

Graphique II.2 – Evolution des surfaces cadastrées en terres vaines et vagues et en bois.

Sources : Ministère des finances, administration du cadastre.

Graphique II.1 : Evolution des surfaces cadastrées en terres vaines et vagues (ha)

45000 45500 46000 46500 47000 47500 48000 48500 49000

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

Surface en ha

45000 45500 46000 46500 47000 47500 48000 48500 49000

1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998

Année

Surfaces en hectares

495000 495500 496000 496500 497000 497500 498000 498500 499000

Surfaces en hectares

S TVV S bois

Le graphique montre clairement que les surfaces cadastrées en bois et celles cadastrées en terres vaines varient de manière complémentaire. Les augmentations plus importantes de terres vaines en Ardenne et en Gaume correspondent donc probablement à des diminutions de surfaces boisées.