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1. PRÉSENTATION DU CONTENU DU CADRE DE RÉFÉRENCE

1.3 Technologies de l'information et des communications («TIC»)

Le choix du support numérique représente-t-il un réel avantage pour l’étudiante et l’étudiant en Techniques juridiques ? Est-il souhaitable de développer le portfolio sur un tel support plutôt que sur support papier hébergé dans un cartable traditionnel ?

1.3.1 Les TIC sont bénéfiques…

Soulignons d’abord que selon le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (2001), avoir recours aux TIC dans l’enseignement selon une approche par compétences est souhaitable car « les technologies de l’information et de la communication servent d’accélérateur du développement d’un large éventail de compétences transversales et disciplinaires » (p.28). Par ailleurs, s’intéressant à l’intégration des TIC dans l’activité enseignante, Desbiens, Cardin, Martin et Rousson (2004) sont d’avis qu’ils favorisent « le développement de dimensions cognitives et métacognitives fécondes » (p.14), notamment par l’établissement de liens entre les connaissances.

La perception des acteurs du milieu collégial à l’égard du potentiel des TIC est positive. Poellhuber et Karsenti (2012) relevaient, dans le cadre de leur enquête sur les habitudes technologiques au Cégep, que la très grande majorité des étudiantes et des étudiants sondés (81%) estiment que l’utilisation des TIC a favorisé leur apprentissage. Ils recommandaient notamment que « les étudiants soient encouragés à utiliser davantage les technologies, de façon variée, et à des fins scolaires, notamment en lien avec leurs cours » (p.46).

La majorité des enseignantes et des enseignants sondés dans le cadre d’une enquête portant sur les pédagogies actives et l’utilisation des TIC en enseignement supérieur (afin que soit dressé un portrait de la situation dans les régions) sont eux aussi d’avis que les TIC contribuent de façon significative à améliorer l’apprentissage des étudiants (CEDIT, 2012). En conclusion du rapport de cette enquête, l’on relève que :

En général, les enseignants sont nombreux à dire que les TIC contribuent soit moyennement, soit beaucoup aux apprentissages des étudiants. La plupart sont également en accord avec l’effet positif des TIC sur la motivation des étudiants. Ils sont également en accord avec la plus-value des TIC en lien avec l’enrichissement des connaissances. (p.89)

L’Association pour la recherche au collégial a mené une vaste étude afin de cibler les conditions d’utilisation des TIC pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage. Cette métarecherche a permis de dégager certains principes exposés par Barrette (2011, p.5) et nous retenons que les effets positifs de leur intégration réussie se « déclinent en trois manifestations interreliées, soit :

A. Une amélioration des résultats scolaires;

B. Une manifestation accrue d’opérations cognitives complexes, comme la métacognition, le transfert et la généralisation;

C. des signes de motivation et d’intérêt accru chez les étudiants ».

Or, comment mettre en œuvre une intégration réussie des TIC afin que de tels bénéfices et aspects positifs sur l’apprentissage puissent être observés?

1.3.2.…à certaines conditions

Barrette (2004) et Forget (2005) expliquent que les conditions, qui doivent être mises en place afin que l’impact de l’utilisation des TIC soit notable, doivent être sérieusement considérées. La définition d’objectifs pédagogiques clairs, du matériel adéquat et un excellent contrôle par l’enseignante ou l’enseignant de cet environnement semblent être des conditions essentielles (Barbeau, 2006).

Après avoir analysé les résultats de quelques recherches en technologie de l’éducation, un certain nombre de constats et conditions d’utilisation efficaces sont formulés par Lebrun (2007). Ainsi, il explique que :

Des recherches en technologie de l’éducation couvrant plusieurs décennies ont bien montré que leur impact le plus significatif n’était pas à trouver dans des formes qui reproduisaient à l’écran les caractéristiques traditionnelles de l’enseignement (…) Plus généralement, on peut affirmer que l’impact des technologies a été le plus grand lorsque celles-ci ont été intégrées dans des méthodes ouvertes et actives dont

nous avons esquissé les caractéristiques et qui contribuent à la préparation des personnalités « fortes» que la société revendique. (p.194)

Cet auteur organise les apports des technologies autour de cinq pôles préalablement mis en évidence lorsqu’il décrit le processus d’apprentissage : motiver, informer, analyser (les tâches à réaliser), interagir et produire. Il explique qu’avant d’imaginer un support technologique, ou en l’imaginant, il faut se poser la question du « pour quoi » de cet outil et la question du comment, celle de la méthode qui déploiera les potentiels de l’outil pour celui qui apprend, ce qui implique donc une pédagogie rigoureuse (Lebrun, 2007).

Ainsi, tel que l’énonce Deschênes (2013), le choix d’utiliser un outil technologique ne devrait pas être justifié par le souhait de suivre une tendance. Le besoin pédagogique doit mener à l’identification de l’outil approprié, et non l’inverse. S’appuyant sur les travaux du Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (2011), elle explique donc que « dans tous les cas, l’intention pédagogique doit avoir la priorité sur la technologie » (p.13).

Depover, Karsenti et Komis (2007), qui se sont penchés sur le potentiel cognitif des TIC, expliquent en effet « qu’ils soient aménagés ou naturels, ce qui fera la réelle plus-value des ces outils (TIC) est la qualité de l’environnement dans lequel ils s’inscrivent et la volonté du sujet d’améliorer ses performances et ses compétences » (p.37). Ils expliquent qu’il « ne s’agit plus de concevoir des dispositifs centrés sur la transmission de certains contenus, mais plutôt de mettre au point des environnements permettant d’engager l’apprenant dans des processus cognitifs de haut niveau ». (p.36)

Relevant que les résultats des études portant sur l’efficacité des TIC en enseignement sont contradictoires, ils sont d’avis que l’on peut « les expliquer par un élément principal : les TIC ne sont pas intrinsèquement des outils cognitifs, mais plutôt des outils à potentiel cognitif. » Donc, le contexte et l’usage sont des facteurs importants de l’impact des TIC sur l’apprentissage et le développement de compétences.

Depover, Karsenti et Komis (2007), qui se questionnent quant à l’impact des TIC dans l’enseignement, suggèrent d’ailleurs que jamais les enseignantes et les enseignants « ne devraient laisser aux TIC la place d’activités facultatives, superflues, à faire lorsqu’on en a le temps. Pour cela, il faut que les compétences inhérentes à l’usage des TIC fassent partie intégrante du curriculum, au même titre que les compétences transversales ou disciplinaires ». (p.179)

Les TIC, oui, mais pas à tout prix : nous retenons qu’elles doivent notamment poursuivre l’atteinte d’objectifs précis et le développement de compétences ciblées puis, être utilisées selon une stratégie réfléchie.