coin-—
74—
merrce par celles-ci : « 12 janvier 1862.
Ancienne
sa-cristie cédée en jouissance
pour
tenir desclasses.»« 2 février 1862. Ouverture desclasses
du
Collège deRimouski.
»D'aprèsces dates il est aisé de voir
que pour M.
Potvin lapremière
phase du
CollègedeRimoiiskiy qui est celle de sa fondation, s'ouvreen
1862 etwow pas
en 1855.QUATRIÈME TÉMOiaXAGH
: CELIIDE
.\LTANGLAV
Ecoutez, Félix! LTnjourla véritésortit triomphante de la
bouche
deM.
TangTjay lui-n^ên^e.Le
14 avril 1863,M.
Tangua\' répondantà une
adresse présentée par le Collège de Riniouski qui recevait savisite,exprima
cette pensée: «C'est vrai,«j'ai
eu
l'idée d'un collège,mais M.
Potvin a été« plus
heureux que
moi, il l'a miseà
exécution. »Or
exécuter
un
projet de collège, c'est véritablement lefonder : telle est l'œuvre de
M.
Potvin.« encore passée.
De
la prudenceetje penseque
vous« réussirez à
donner
consistance à votre œuvre.(Signé)
Edmond
Langevin, Ptre. »Or
quelle était l'œuvre deM.
Potvin? C'était lecollègefondé en 1862.
6"
M. Gaspard Dumas
rend aussi son témoignage.11 avait enseigné à l'école séparée
du
village en 1861, puis il continua l'enseignementau
Collège jusqu'en 1867. C'estun
témoin oculaire d'une grandecompé-tence.
Or
voici ce qu'il écrivait àM.
Potvin, le 12 octobre 1868 : « je n'oublierai jamais les six belles« années pendant lesquelles je vous ai vu travailler
« avec tant d'ardeur à fonder
une
maison iVéducationM avec rien, à rendre
heureux
tous ceux qui vousen-« touraient. »
Il
nous
a souventexprimé
sa conviction intime et la voici : «M.
Potvin a fondé le Séminaire classique en 1862. »7"
Que M.
Potvin soit le fondateur du Séminaire deRimouski,
tel était le sentimentdu
Rév.M.
Duguay,
témoin oculaire et contemporain deM.
Pot-vin, etqui a étélongtemps
curé de Sainte-Flavie.Ce Monsieur
assurait avec d'autres confrèresque
tout leclergé vivantalors
dans
lediocèsedeRimouski
recon-naissaitM.
Potvin pour le vrai fondateur.8"
Le
Collège de vSainte-Anne, nous aflîrmait en 1871 le préfet des Etudes de cette maison, reconnais-sait aussipour
fondateurM.
Potvin. 0\\ sait qu'àSainte-Anne ow
suivait de très près la naissance et lesdéveloppements du
Séminaire de Rimouski,comme
devant lui faire concurrence dans la suite.
9°
M.
Cyrille Légaré, directeurdu
Petit Séminaire1 1
—
76—
de Québec, dans
un
éloge deMgr
C.-F. Baillargeon, prononcé à l'Université Laval, le30juin 1871, disait:« N'est-ce pas encore l'intérêtqu'il
(Mgr
Baillargeon)« portait
aux
jeunes établissements, qui lui fitencou-(( rager si
puissamment
les débutsdu
Collège deRi-«
mouski
? » Ainsi le Séminaire deQuébec
et l'Uni-versité Laval, selon^L
Légaré, n'attribuent pas àMgr
Baillarcreon la fondation
du
Séminaire deRimouski,
maisreconnaissentque
cevénérableprélatencourageait les débuts decette maison.Or
les débuts de cette mai-son, quicommença
lors de la juridiction deMgr
de Tloa, étaientdus
audévouement
deM.
Potvin.10 Tel était le sentiment de
AL
legrand
vicaire Mailloux qui a faitune
étude approfondie de laques-tion.
1 1
L'Honorable Juge
Ulric Tessier qui venait pas-ser la belle saison àRimouski dans
lemanoir
sei-gneurial,même du temps
de Vi.Tanguay, —
^écrivaità
M.
Potvin, le 2mars
1865 : «Cher
Monsieur, ....« c'est
une œuvre
difficileque
lafondation d'un collège,« il
me
sembleque
legouvernement
devraitvous
faire«
une
allocation raisonnable.»12'
Les
habitantsdu comté
et de la paroisse deRi-mouski
disaient:Le
Collège deM.
Potvin, tant ils étaient persuadés qu'il en e.st le fondateur.13"^ C'était aussi la crovance générale des élèves
du
Séminaire deRimouski
qui ontvu
leschoses de leursveux
; et le sentiment de la justice allait si loin chez quelques uns, qu'ilsraturaient la petite publication deMgr
Langevin, Histoiredu Canada
en tableaux, pour y écrire lenom
deAL
Potvincomme
fondateur.14"
Le
premierjuillet 1868, tous les ecclésiastiques—
7/—
de l^irnouski envoyèrent à
M.
Pot\in la photo^rapliie collective des élèvesdu Grand
Séminaire. C'était unhommage
qu'ils lui rendaientcomme
fondateur de lamaison.
15°
En
1893,on
proposa l'offrandedu
portraitdu Révérend M. Georges
l'otvin au Séminaire deRi-mouski comme
fondateur de ce Séminaire.Ce
projet fournit l'occasion ànombre
d'anciens élèves deM.
Potvin d'exprimer leur opinion le reconnaissant fon-dateur
du
Séminaire de Rimouski.Citons i" les
noms
de ceux qui sont prêtres et qui aimaientà rendre cethommage
à lamémoire
deM.
Potvin, ce bienfaiteur de la Patrie.
Ce
sont les Rév.MM. Ph.-R.
Sylvain, Th. Smith, UlfrancSt-Lau-rent,
Ls-Alphonse Lamontagne,
J.-Arthur Chalifour, Thos. Duret, Jos. St-Laurent,David
LeBel, sr, Oc-taveDrapeau
et Ferdinand Pineau.Le témoignage
de ces prêtres qui ont vuM.
Pot-vin organiser, ouvrir et maintenir le Collège deRi-mouski
est d'une valeur incontestable.2° Citons encore, parmi ces anciens élèx'cs, témoins oculaires, les
noms
deMM. Adhémar
Martin,Adol-phe
Martin, avocat,Edouard
Banville, Pierre Garon, magistrat stipendiaire,Alphonse
Couillard, Pierre Garon, jr,Abraham
Lepage,Enoch
Lepage, ElzéarLamontagne, Auguste
Lavoie et \ap. Dion, député.Tous
ces élèves, dont quelques uns sont disparus de cemonde,
ont proclamé en toute justiceque M.
Potvin est le fondateur
du
Séminaire de Rimouski.16" \'oulons-nous encore le
témoignage
d'un autre prêtre, le Rév.M.
Lapointe qui était curé de1-^i-mouski
lorsqueM.
Potvin entreprit la fondationdu
—
78—
collège classique?
Le
voici.A
l'examen publicdu
17 juillet 1863 qui
donna
tant de satisfaction au nom-breux auditoire,M. Lapomte exprima
les pensées suivantes : «Vous
venez d'assister àun examen
quia fait tant de plaisir. Savez-vous à qui
vous
devezun
«
commencement
si beau, si satisfaisant, si brillant de« cette jeune institution.
Eh
bien ! je vaisvous
le M dire, c'est à ce prêtreque
sa modestie cache à nos« regards.
Ce
prêtre, le voilà, qu'ilme pardonne
(en« le montrant) ; c'est
M.
Potvin qui a travaillé,—
^j'en« ai été témoin,
— non
pascomme un homme, mais
«
comme
troishommes.
»M.
Lapointe n'était pas alorsun
écolier,mais
lecuré de la paroisse. Il était d'une intelligence supé-rieure. C'était bien
l'homme
le plus apte àjuger surle fait
même
l'œuvre deM.
Potvin.Or
devoir àM.
Potvin lescommencements
de cettejeune
institution^ telle était la pensée deM.
Lapointe, c'est bien le reconnaîtrecomme
fondateurdu
Sémi-naire deRimouski.
17°
Nous
citeronsencore letémoignage
d'un témoin oculaire, celui deAL
Forgues, curé deRimouski
du-rantdeux
ans, de 1859 à 1861.Ce Monsieur
s'est trouvé en état de bienjuger l'école séparéedu
village dite Collège industriel. Félix le reconnaîtcomme
au-torité en faveur de
AL Tanguay.
Reconnaîtra-t-il son autoritéquand
il s'agitdeM.
Potvinou
aura-t-ildeux
poids etdeux mesures
?Voyons
l'extrait d'une lettreque M. Forgues
écri-vait, le 24 février 1871, àAL
Buteau, supérieurdu
Collège de Sainte-Anne. Parlant deM.
Potvin, ilécrit : u II (M. Potvin) a été pour
moi un
vicaire» plein de complaisance, toujours prêt à m'obliger, et
— 79 —
«
pour
son ministère plein de zèle et de dévouemenl.«
Mais
ce n'est qu'àmon
départ deRimouski
qu'il<i s'est chargé
du
Collège de cette paroisse ; c'est ////« quia ouvertcette maison cTcducation \ elle n'existait
<( pas avant lui, le
nom
seulement existait.Quoique
« je n'aie pas eu occasion de connaître sa capacité
«
comme
financier, je suistrès porté àcroirequ'il n'est« pas
du
toutà mépriser sousce rapport, carila owvert« le Collège de
Rimouski
sans un sou devant lui, sans« bâtisse, sans rien, cependant il a réussi.
Pour
vraie copie,(Signé)
Chs
Trudelle, Ptre. «Ainsi
M. Forgues
avait constaté parlui-même
quele Collège de
M. Tanguay
avait failli, etque M.
Pot-vin est le fondateurdu
Collège ou Séminaireclassi-que
de Rimouski.OPINIONS DE
M. J.-B.MEILLEUR, ANCIEN SURINTEN-DANT DE l'instruction PUBLIQUE,
ETDE
MGR
LANGEV^INNous
disons opinions etnon
témoignages, parceque
cesdeux hommes
éminents exprimentleurssentiments basés engrande
partie sur ce qu'ils ont entendu dire,mais n'ont rien
vu
de leursyeux
descommencements du
Séminaire deRimouski.
Sans
doute, ils veulent être justes, mais la questionpouvant
êtrevague dans
leur esprit, il y apour cha-cun
d'euxcontradictiondu moins
apparentedans
leurs expressions.De M.
Meilleur,nous
neciteronsque deux
passagesde
sonMémorial
d'éducation,éd'\\.\on 1876,dontl'unàlapage
239, et levoici :«Cependant
il n'estque
juste de« constater en
même temps que
depuis cetteépoque
— Sd —
« (depuis 1856)
on
a fondéun
collège classique àRf-«« mouski. » Et à la
page
266,on
lit : «M.
Potvin sutK faire de cette institution ce qu'elle est aujourd'hui.
« C'est pourquoi il
en
est considérécomme
lefonda-« teur et le père. »
Allons plus loin. Selon Félix, pages V^ et
VI
1^Mgr Langevin
consulté vavettfbien laisseraceux
qici nous remplaceront le soin de répondreaux
trois ques-tions suivantes: 1°Quel
est le vrai sens attaché aumot
fondateur ;—
2" à quelleépoque
le Collège deRi-mouski
a été fondé? 3" à quel titre lenom
de fonda-teur estdonné?
»Ami
lecteur, veuillez bienremarquer
le persiflage desmots
: « veut bien laisser», à l'adresse d'un véné-rableévêque. C'est l'œuvre de Félix.Parce
que
tropd'intérêts personnels étaient enjeu,Mgr
I^angevin préférait remettre la solution à plus tard.Félix, à propos de
Mgr Langevin nous avons
pro-mis (page 42) devous
dire pourquoi v^ous acceptez et refusez son autorité.Dans
votre brochure,page
37,vous
dites qu'en 1867,Mgr Langevin
reconnaîtdans
sa circulairedu
13 juin
M. Tanguay
pour fondateur. Alors,vous
acceptez son autorité,mais vous
ne l'accepterez pas longtemps, parce que, pareuphémisme, vous
avez mal lu,pour
ne pas dire plus.Et
nous
allonsvous
le prouver.Dans
sa Lettre pas-toraledu
13 juin 1867 (ce n'est pasune
circulaire, Félix),Mgr
Langevin, aprèsavoirdit qu'àlademande
deM. Tanguay, Mgr Turgeon
permettait d'employer l'ancienne église à la fondation d'un collège aussitôtque
la nouvelle église serait construite, ajoute : «puis~
81—
<K le 6 aen'it 1862, la fabrique était autorisée sur la
rè-'< quisition de
Monsieur
le curé Lapointe, àdonner
<( effet à cette résolution.
Par
le zèle et les soins de cet( regrettécuré etde Messieurs
Lahaye
et Potvin, cette« maison ses/donc fondéeei aiïcrm'\c, en dépii de
l'op-« position de plusieurs. . . .»
Par
lesmots
ci-dessus : « regrette cure», Félix de-vrait savoirque Mgr Langevin
ne désigne pasM.
Tanguay,
maisM.
Lapointe.Pesez bien ces paroles : « Cette maison s'es/ donc
«.fondée par le zèle et les soins de ce regretté curé et
« de Messieurs
Lahaye
et Potvin. »Et ce passage relatifà la fondation, vous avez bien soin de l'omettre
dans
votre brochure,page
^34.Et
vous
voulez faire considérer par vos lecteursMgr Langevin
en faveurde votre thèse,page
,'}7, tan-dis qu'il est contre vous.Oui, c'est très vrai, vous défendez, encore une lois, très imparfaitement votre cause.
En
rétorquant l'argument de Félix,page
,"^4, nous dirons :Mgr
Langevin, par sa Lettre pastoraledu
i,^juin 1867, n'a certainement pas voulu dire
que M.
Tanguay
était fondateurdu
Collège de Rimouski, cardans
sa lettredu
26 août 1867 àM.
Potvin,Sa
Gran-deur encoremieux
informée et plus dans le vrai, écri-vait :«
Cher Monsieur
Pot\in, --\'ousrece\rez avec cette« note votre lettre de mission pour Saint-Pierre de la u Malbaie.
Mais
avantque
vousquittiez, sur vos ins-a tances réitérées, le Collège de Rimouski, je crois« remplir
un
devoir en vous remerciant de toutcœur
'i
du
bienque
vous lui avez fait,du dévouement
ex-—
82—
«e traordinaire, presque
surhumain que vous
avezté-« moicrné à cette
maison que vous
avezcommencée,« organisècy soutenue qicasi: sans ressonrces. Merci
«
donc
encoreune
fois, etque
leSeigneurvous
récom-«• pense.
« Crovez-moi, cher Monsieur, Votretout
dévoué
serviteur, (Signé) t Jean, Ev..de S. G. deRimouski.»
Xous
dirons encoreune
fois :Mgr
Langevin,par
sa Lettre pastoraledu
13 juin 1867, n'a certainement pas voulu direque M. Tanguay
était fondateurdu
Collège deRimouski,
cardans
sonMandement
d'ins-titution canonique d'un séminaire diocésain.Sa
Grandeur, encore plus informée de la vérité, disait
en
parlantdu
Séminaire deRimouski
«d'un collègeque
« venait d'ouvrir
à
S.Germain
leRévérend M.
« George Potvin, vicaire de cette paroisse, avec
l'au-« torisation de
Mgr
Baillargeon, et la coopérationdu
« curé, de la fabrique et des commissaires d'écoles. »
L'on
comprend
maintenant pourquoi Félix ditque
Mgr Langevin
n'est pasune
autoritéquand Sa
Gran-deur reconnaîtM.
Potvinpour
fondateurdu
Collège deRimouski.
Et
cependant, après ce compliment, il invoque sonnom
en faveur deM. Tanguay
en se basant surune
lettre pastoralequ'il tronqueetdontiltravestit la pen-sée !
Pauvre
Félix, lamauvaise
foi suintede toute partî Enfinnous
dirons qu'elle est bien futile l'objectionque
Félix,page
34, prenddans
lapetitebrochure inti-tulée: «Histoiredu Canada
en tableaux», (publiée parMgr
Langevin,3ième
édition, 1869) où, àl'article fon-dation,on
lit : «Collège deRimouski,
date de safon-—
83—
dation : iSôj, fondateurs :
La
fabrique et l'Evêque. »D'abord
la date 1H63 exclutM.
Tan^juav qui a fondé son Collège en 1855.On
a voulu dire 1862, c'est évident d'après tout ce qui précède. Et ici lemot
fonder s'entend de bien-faits ;—
c'est ceque
l'oncomprend
après avoir \ul'in-terprétation de la défunte Voix
du
Golfedu
22 octobre 1869, inspirée par l'évêché.Car
la fabrique avaitdonné
jouissance de la vieille église et del'emplace-ment du
cimetièrepour
l'usagedu
Collège, et l'évêque, après 1867, aumoins
cinq ans depuis l'ouverturedu
Collège classique, avait permis (?) aussi lajouissance d'une terre dedeux
arpents sur quarante.Dans
son intention, il voulait dc»nner cette terremo\ennani
plusieurscharges.Or
lajouissance d'une églisecomme
local, et (.l'une terrecomme
assistance, c'estun
bienfaitmême
néces-saire, mais ce n'est pas réellement ouvrir, organiser, maintenirune maison
d'éducation, ce n'est pas la fon-der-dans le sens de notre thèse.I)!•:
R
X
I
KR1-: o\\]V.cr1
o
xEnfin, parlons d'une objection qui n'est pas sé-rieuse.
Ne
pourrait-on pas direque M. Tanguay
est fon-dateurdu
Séminaireactuel deRimouski
parce que, en 1856, il a obtenuune
subventiondu gouvernement
?Il faut répondre : non,
^parce que
le Séminaire ac-tuel impliqueun
ordre de choses tout autreque
celuidu
Collège industriel deM. Tanguay. En
effet, ilimplique
une
nouvelle organisation, unnouveau
pro-ijramme, unnouveau
règlement, en un mot, une nouvelle maison, ce quicertainement n'est pas l'iiHure—
84—
de
M, Tanguay,
mais celledu
véritable fondateurM.
Potvin.
Une
subventiondu gouvernement
étaitun
élément nécessaire pour le Collège industriel deM. Tanguay.
Mais une
subvention seule ne fonde pasune maison
d'éducation.Pour
son Collège, il fallaitàM. Tan-guay
d'autres éléments nécessaires, il lui fallait les élèves de l'écoledu
village, il lui fallait des profes-seurs, il lui fallaitun programme
etune
organisa-tion.
Retranchons
élèves et professeurs,programme
et organisation, et le Collège industriel n'existait pas.
Demander une
subvention c'est beaucoup,ou
plu-tôt c'est peu, c'estsimplement
écrireune
lettre à cette fin, mais le point capital, c'estque
la subvention soit allouée. Si elle est refusée, toutes lesdemandes
se-ront vaines. L'argent, c'est le nerf, et c'est le pou-voir public qui l'accorde.Par
des subventions, legouvernement
faitouvrirdes routes : il en est le créa-teur ;—
^et siun
octroi fondeun
collège, il faudrait plutôt dire que, par sa subvention, legouvernement,
et
non M. Tanguav,
a fondé le Collège industriel deRimouski.
Les
subventions obtenues à l'époque deM. Tan-guay
ont étéemployées
de son temps.Pour
en avoir d'autres, il devenait nécessaire de faire de nouvellesdemandes, comme on
le voitdans
la lettredu
25 avril 1860 deM. Chauveau,
surintendant, àM.
For-gues,où
il dit : «faireun
rapportchaque
année,ac-compagné
d'unedemande
d'aide. »Sans
cesdemandes
réitérées, il est àprésumer que
la subvention cessait, parce
que
le Collège s'en allaiten faillite.
Le
mérite de ces nouvellesdemandes
revient,non
pas à
M.
Tani^uay, maisaux
personnes qui les fai-saient.De même
pour la nouvelle maison, la nouvelle or-ganisation qu'il venait de créer,M.
Potvindemande
et
demande
souvent l'assistancedu gouvernement,
et l'obtient avec les effortsde personnes influentes.Et
on
ne voit pascomment M.
Tanguax-, parce qu'il a obtenu des subventionsplusieursannées aupa-ravant, serait le fondateur de la nouvelle maison, dela nouvelle organisation qui n'est pas son oeuvre.
—
Autant faudrait dire
que
l'argent obtenu en iS,^2 pour l'écoledu
village de Rimouski, ouverte en 1830 parle Sieur Jean-Baptiste Saint-Pierre, constitue ce der-nier fondateur
du
Collège industriel puisqu'au fond c'est lamême
institution qui achangé
denom
et deprogramme du moins
en perspective.Mais
lesamis
deM. Tanguay
ne trouveraient pas juste cette argu-mentation ; et ils auraient raison.L'argent obtenu par
M. Tanguay
était dépensé de son temps,on
vientdeledire, etpour en avoir d'autre eh 1862, il fallaitdenouveaux
efforts, de nouvelles in-fluences.De
làun
travail nécessaire, travail qui n'é-tait plus celuideM. Tanguay,
mais celui deM.
Potvin.
D'ailleurs fonder
une maison
d'éducation, ce n'est pas percevoir de l'argentmême
nécessaire;—
ainsichaque année une
foule de localitésdemandent
des secours pour aiderdes écoles déjà existantesou
pour en ouvrir d'autres, et il ne vient à personne la pen-séeque
par cette aide seule, c'est fonderdes écoles.—
Mais une
fondation ou formation véritable cc^nsiste àdonner
à des éléments préexistants, élèves et pro-fesseurs,une
forme voulue parun
règlement etun
—
86—
programme, —
et à maintenir cette forme voulue parune bonne
discipline et les différentes ressources dela maison.
Ami
lecteur,nous
croyons avoirrempli notre tâche.Selon nous, il est évident
que
fonderune maison
d'é-ducation, c'est la créer, l'instituer,comme
l'expliquent les autorités,Mgr Guérin
et Bescherelles ;—
c'est enavoir le projet et l'exécuter.
M.
Potvin a-t-il eu le projet d'un collège classique àRimouski
?—
Oui.—
A-t-il exécuté son projet?—
Oui.
Donc
il a fondé le Séminaire classique de Ri-mouski.Nous
l'avons vu, c'estun
fait prouvé am-plement de cent manières différentes. Et les preuveset la tradition continuent à révéler
aux
esprits impar-tiaux cettegrande œuvre
deM.
Potvin.Et pour clore notre thèse,
nous emprunterons une
magnifiquepage
d'éloquence, extraite d'un discoursprononcé
àRimouski,
le 31mai
1876, par AI.Thos
Bérubé, prêtre, lors de la bénédictiondu nouveau
sé-minaire.«
En
février 1862, dit-il, l'oreilledu
distrait qui« passait par l'ancienne église depuis quelque
temps
« déserte et muette, yentendait
un
bruit inaccoutumé,a y constatait
un
nouvel ordre de choses : cent cinq« enfants etjeunes
gens
étaient là réunis ; l'œil pleinCl de feu, le front rayonnant, ils
y
puisaient avecune
« dévorante avidité la vie
du
cœur, la vie del'intelli-'( gence. L'ancienne sacristie venait d'être cédée en
« jouissance à
MM.
les commissaires de lamunicipa-« lité scolaire
du
village deRimouski. Un
prêtre et« quatre professeurs étaient à la tête
du
nouveléta-ts, blissement.
Mais
déjà le local est trop petit, il faut« plus d'espace à lajeune plante qui grandit, qu'une