• Aucun résultat trouvé

O

Séminaire de

Rimouski! mon Aima Materlk

ce

nom, mon cœur

vibre avec

une

profonde émotion.

O

Séminaire de

Rimouski

! vas-tu reconnaître, sous l'impulsion de lajustice et des paroles prophétiques

89

d'un

vénérable éveque, vas-tu reconnaitrc ion pore ei ton fondateur, le

Révérend

Messire

Geor-e Potvm.

qui t'a fait suroir pour la .i^^loire

du

Sei-neur .-'

L

a-x-enir le dira.

Discipiiliis /c's/is.

A P P

i<:

\

1)

IC H

Nousavons cilé, page 6i, la leltro de M. l'abhé Arscnault, secrétaire de l'arclievêché de Qucbeo, nous la reproduisons iri toutau lonj4".

" Çjuéliec, 22 mai i<)oo.

" Monsieur le chanoine R.-Pli. Sylvain,

Supérieur du Séminaire de Rimouski.

" Cher Monsieurle Supérieur,

' J'ai repassé la listedesdocumentsenvoyés par l'arcliexéque deQuébec à M.

C

Tant^uay durantletempsqu'il a étécuré de Rimouski,etje n'aivuaucunementiondu Collettede Rimouski.

Ce n'estquedeuxansetdemiaprès sondépart, c'est-à-direle ler janvier iSbz,qu'il est question defaire servirl'ancienne étjliseà l'établissement d'uncollègeindustriel,etencoreàcettedate Mt;r de Tloa neveut riendécidera ce sujet avant d'axoir \u M. La-pointe alors curé de Rimouski. Dans l'été de i8b2, le

même

M.

Lapointedemande un prêtre pour en taire un directeur du col-lège,et Monseigneurlui répond cju'il n'apas deprêtredisponible pour cette fin et Sa Grandeur ajoute quele vicairede .M. La-pointe pourraiten prendre la directionen attendantque

l'établis-sement s'affermisse et qu'il soit pt>ssible d'\ nommei' un direc-teur.

" \'euillezagréer, Monsieur le Supérieur, l'expression de mes sentiments les plus respectueux et dévoués.

(Signé) j.-Cl. .\KSF.N.\ri.r, Ptrk. "

Nous avonsdit, page 64, que parfois la directionde .NL Poi-vin était très rigide. Plusieurs l'ont trouvé d'unesévéritéoutrée en quelques circonstances. Cela pouvait lui arriver dans les

momentsoù il étaitsurchargé de besogne, de contradictionset d'accablement. Le premier à le regretter était M. Potvin

lui-même, et les élèves punis le reconnaissaient souvent, et si plu-sieurs ont gardé un souvenir amer, d'autresétaient

prv>tondé-mentpénétrésdu sj:itimentde sondévouement héroïque etde>es

Iî

92

bontés. Els'il était lion pourles mutins, il avait le cœuret les tendressesd'unemère pour lesélèvesdociles.

En preuve, voici une page écrite par un ancien élève, page

intitulée: Sc^uvemr sur le nÉP.A.RT de M. Potvin or Collège POUR LA GaSPÉSIE.

27 août 1867.

O mon

Dieu ! qu'il y a de cruelles séparations! Hier

soir, le RévérendMessire PotvinquittaitleCollège de Rimouski, maison qu'ilacommencée, etnousdisaitun dernier adieu. Les élèves de la paroisse, reconnaissant l'immense dévouement de cebon prêtre quiatoujours brûlé du désir de leurbien, étaient venus lesaluer une dernièrefois. Il leurdisait : " Sij'ai tant travaillépourvous, mes chers enfants, c'est queje voulaisfaire de vous desprêtres.

Lescitoyensdulieuluiprésententuneadresse sousenveloppe, ne pouvant taire autrement. Ils luiexpriment leurs vifs

senti-ments pourlegrand bien qu'il n'a cessé de faire à l'instruction delajeunesse.

De

bonnes mères de famille viennent luidire adieu. Plusieurs élèves présents au

moment

de son départ ne peuvent s'empêcli-er de lui témoigner encore une fois, dans une

petite adresse écrite à la hâte, leur profond regret de levoir partir, et leur vivereconnaissance pour sa sollicitude constante envers eux.

Et moi qui dois tout àcetapôtrede Dieu mille fois béni, mes larmes expriment lelangage de

mon

cœur. Il pritsonsouper

avant departir; hélas! qu'il est triste!qu'il sera toujours pro-fondément gravédans

mon

souvenir ce derniersouper!

" Oh!

qu'ilest dur, disait-il, de seséparerd'unautresoi-même!"

Et

il pleurait, et nos larmes coulaient. C'était notre dernier sou-per. Choseétrange, on riait ! Mais non, lecœ-ur pleuraitet la

bouche mentait, .\llons, il faut partir, encore un adieu, une bénédiction !

.M. Potvin monteen voiture.

— Oh

!adieu. Collège, dût-il dire en lui-même,adieu,maison quej'aicommencéepour vousfaire, ô

mon

Dieu! des véritables serviteurs, des prêtres au cœur

apostolique, embrasés de votre amour, et brûlantpourlesalut de nos frères! Adieu! maison que j'ai soutenueau milieude bien des privations, au milieu de biendes misères, maison qui

— m —

a vu in;i santô s'épuiser dans la nuiltilud».'de mes travaux,

el

pourtant, ô

mon

Dieu, il

me

semble que je n'ai presque rien

t'ait, mais vousétiez le témoin de mes brûlants désirs. Adieu

surti>ut, viHis, enfants quej'aiaimés, c/unsiiiiiimamimai» ! Oui, je vous portais tous dans

mon

cœur pour vous offrir au Sei-j^^^neur!Adieu, enfants queje bénis, je

me

séparede vous. Mais jamais la distance des lieux n'empêchera

mon

espritde revenir se plaire au milieude ceuxquej'aiaimésetquej'aime encore.. .

Kt lesvoitures nous emportaient avecvitesse à la l'oinle-au-Père. Dans celle de .M. Potvin se trouvaient .Mil. Laliberlé, directeurdu Collèj^e, J.-B. Biouin, nouveau curé de Rimouski;

puis dans les autres venaient

MM.

Colfer, prêtre, Lepajj^e et

Smith, ecclésiastiques, .A. Lamontagne, Arthur Chalifour, Jos. St-I^aurent, Adhémar Dion, Adolphe et Kllsée Martin, étudiants, Ls Lavoie, marchand, et quelques autres. Déjà au moment de se saluer pour la dernière fois, M. le directeur se lèveet parleà peu près en ces termes: " M. Potvin, avant de partir, nousne pouvons nousempêcherde \-ous exprimer nos plusvifs remerciements pourtout le bien que vous avez faitau Collège de Rimouski. Soyez persuadéque le souvenir ne s'en effacera de notre mémoire qu'avec nos jours. "

M. Potvin

ré-ponditen ce sens, je crois : ".M. le directeur, le témoignante de reconnaissance que vous

me

donnez à

mon

départ du Collège de Rimouski pourla Gaspésie, et tous voségards pour moi

me

sont extrêmement sensibles;j'en suisdanslaconfusion. Je vous remerciediMic de cette marque de générositéde \x)tre part, et j'espl-reqne le Collège va progresser vite, grâceaux talentsde ses bons directeurs. Maintenant étant appelé àexercer le mi-nistèredans la Gaspésie, j'espère que vous ne m'oublierez pas

dans\os prières.

Puis il nous presse la !ii.rm encore une fois : ".\dieu, mes bonsamis. " Et il ne peut sedécider à quitter lesélè\es qui ont toujoursété l'objet de son dévouement. lùifm, cruelle sépara-tion, au milieu des larmes, des sanglots, je dirais, descris dé-chirants.... .\dieu pourla dernière fois!....

Nous remontons en voiture pour revenir, mais nos ctvurs d'é-tudiants l'accompagnaient dans le \oyage et lui souhaitaient mille bénédictions du Très-Haut.

In

.\.\cn;\ ki.èvk.

— 94 —

Parmi lestémoignages établissant que M. Potvin est le fon-dateurdu Séminaire de Rimouski, on pourrait citerencore l'ex-traitsuivant d'une allocution composée et prononcée par M.

Napoléon Gagné, élève de Rhétorique, à Texanien du Sémi-nairede Rimouski, le 30juin 1870.

Monseic;nel"r, (1)

...," C'estencoreun bonheur et un devoir derappeler la mé-moire deces

hommes

qui se sontimposétant de siicrifices pour nous procurerlesavantages dont nousjouissons aujourd'hui, et qui ont laissédans nos coeurs un souvenir inefFaçable. Vous, surtoutcitoyensde Rimouski, qui avez vu surgircette maison, qui luiavezvujeter les premièreslueurs de son enseignement, vous souvient-il des sacrifices qu'un prêtre, jeune encore, mais

pleind'un zèle inaltérable, s'iniposait pour son étahlisseinent? Privé delessources, etpar

même

inipuiss.ant en faced'une si

hauteentreprise, que de fois n'a-t-il pas fait appel àvotre libé-ralité qui, grâce à Dieu, n'a pîus manquéde produire desfruits abondants degénérosité!" (Archivesdu Séminaire).

L'affirmation n'est pas bien catégorique, dira-t-on. C'est vrai. Mais il faut remarquer que cet élève s'adressaità

Mgr

Langevin,

et que

Mgr

Langevin, dans une petite brochure,

l'Histoiredti Canadaen tableaux, avait mi^ pour fondateur V E-vêqueetlafabrique.

Or, il fallait àcet élève une certaine dose de courage pour

attribuer, en présence de son évêqueet dans un discours public, la fondation du .Séminaire de Rimouski à ce jeune prêtre, le

Révérend M. Potvin. El ce discours, il faut ledire, était pro-noncé, en 1870, avec l'approbation desautorités du Séminaire.

Cequiindique le sentiment de la tradition.

(i)

Mgr

Langevin.

i

Documents relatifs