—
06—
— Eh
bien, oui, l'ami Félix, les voici ; et ils ne sont pas pour votre consolation.—
07—
5^ 9
novembre
i866.—
•<Dans
le petit Collè^^e de«
Rimouski,
pour lequel vous avez tant fait, qui vous<( doit tout,
que
vous aimez tant, etque
j'aimebeau-«
coup moi
aussi. »6° 23 avril 1867.
—
« Perscmne n'a plus d'estime et« d'affection
pour
vousque
moi, personne n'a plus de« reconnaissance
que moi
pour lesservices importants«
que
vous avez rendusun fo/n/a/itcomme
vous l'avez« fait,
au
prix de tant de sacrifices héroïques et de« votre santé, le Collège si florissant de Rimouski,
« institution si précieuse aujourd'hui pour le
nouveau
« diocèse, et qui va être la ressource de l'Evêque et
« la pépinière de son clergé.
Voyez comme
laDi-« vine Providence prépare touteschoses pour ses fins,
« à notre insu, et vous ctes
rhomwc
quelle a choisi«
pour
opérer ces choses, et accomplir cette ^a^raude« œuvre. »
7' 9 août 1867.
—
'<Je n'oublierai jamaisceque vous
avez faitpour
la fondationdu
beau collège deRi-mouski. »
Par
ces extraits de sept lettres, on voit claircomme
lejour que,
dans
l'opinion deMgr
de Tloa,M.
Pot-vin est le véritable fondateur du Séminaire de Ri-mouski.Il est impossible de se
méprendre
sur la preuve deMgr
Baillargeon. Ici il est bon, croyons-nous, de citerune
règle d'interprétationque
tout lemonde
ad-met
pour juger sainement en histoire les opinions deshommes.
Et cette règle d'interprétation, la voici :En
histoireon
prend les faits tels qu'ils sont ; ow accepte les écrits et les paroles des personnes en causedans
leursens naturel, etàmoins
de raisons évidenteson
ne leur prête pas d'intentions contrairesà leurs10
—
68—
discours.
En
considérant cette règle siconforme au bon
sens,un ami
deM.
Potvin faisait les réflexions suivantes : « N'est-ce pas traiter cavalièrement les u lettres deMgr
Baillargeonque
de leur attribuerun
« sens détourné et
amoindri? De
quel droitun
écri-« vain peut-il interpréter decette façon les lettres d'un
«
personnage
grave et importantcomme Mgr
l'arche-«
vêque
de Tloa, qui écritnon
pas pour déguiser sa« pensée, mais
pour
exprimer les sentiments sincères« de son
cœur
et la ferme conviction de son esprit? »Tout
lemonde admet
cette sage règle d'interpréta-tion citée plus haut.Non, nous nous
trompons, Félix ne l'admet pas. C'est incroyable.Mais
en voulez-vousla preuve? la voici :
A
lapage
35 de sa brochure, Félix dit : «Par
ces lettres de l'Evêque de Tloa,M.
Potvin n'est pas reconnufondateur de ce Collège. »
Monseigneur
se fait-il l'écho desrumeurs
!—
En-core
une
fois, c'est incroyable,mais
c'est textuel, voirpage
35 de sa brochure.C'est plutôt par «reconnaissance»
que Mgr
deTloa
attribuait ce titreà
M.
Potvin.Autrement
dit, insinue Félix,Mgr
Baillargeon ne croyaitpas àce titre,mais
il ledonnait. C'est
donc
insinuer, Félix, qu'un véné-rable évêque a répété aumoins
sept foisun
men-songe, en se basant sur des rumeurs, lui qui avait laconnaissance exacte des faits. Félix, ces
remarques
erronnées, ces insinuations perfides sont vraiment in-dignes d'un écrivain sérieux et méritent profondmé-pris.
Encore une
réflexion, Félix.Le
sens presque général de votre brochure serésume
endeux mots
: insinuation fausse.—
no—
DKIXIKMK TKMOIGN'AGK
: CKLUlDKS
CO.MMISSAIRKS DE
SAINT-GKK.M.MNDK
RI.MDISKlDans une
requêtedu
ii février 1864, aujj^ouver-neur ijénéral, le vicomte
Monck,—
parlantdu
Collège de Rimouski, ces commissaires disent : »Que
ce Col-lège existantdepuisdeux
ans »-Donc
ce Collègere-monte
à 1862.Dans un
appendice au rapport dejuillcl 1S64, lesmêmes
commissaires, d'après leur délibération, s'ex-priment ainsi :«
Aux mots
: date desa fondation, etpar
c/uifondé, de cette feuille, il y a unchangement
qui s'explique de cette manière :La
corporationdu
Collège de Ri-mouski, voulantque
justice soit rendue à qui de droit déclare formellementque
le collège fondé par le Rév.C.
Tanguay
a failli etque
la fondationdu
Collège actuel deRimouski
estdue
auRév M.
G.Potvin,--c'estce
que
veut aussi le Rév.M. Lahaye
qui estre-gardé
comme
le supérieurdu
Collège actuel, et enfinSa Grandeur Mgr
de Tlc^a dans ses correspondancesdit toujours :
Nouveau
Collège de Rimouski. » MLes
commissaires et directeursdu
Collège deRi-mouski
ont en conséquenceregardécomme
une grave erreur d'avoirdans
les rapports de 1862 et 1863attri-bué au
Rév.>L
C.Tanguay
la fondationdu
Collège actuel deRimouski
et d'en avoir fait remonter la date à 1855. »Ceci est le fait de la Corporation.
Quels
étaient ces commissaires à cetteépoque
?—
On
cite :AL
l'avocatHudon,
l'instigateur de l'appen-dice précédent,MNL
André-Elzéar Gauvreau,Théo-pliile Couillard et Pierre Ringuet.
—
70—
M. Ringuet
étaitun
respectable et ancien chantre et paroissien deRimouski. M.
Couillard,marchand,
tenait
commerce
depuislongtemps
àRimouski
; ce qui suppose de l'intelligence et de l'expériencedans
les affaires ; ce qui le rendait apte à bienjuger
dans
les résolutions des commissaires.
M.
Jos.-MagloireHudon
étaitavocat,conseil dela Reine;M.
Gauvreau, régistrateur.Ces
derniersétaientdonc «deux hommes
« instruits, citoyens des plus respectables, très sages,
« très prudents, pensant bien, avant la confiance
pu-« blique, etqui ont tout vu, tout entendu, et qui ont
« parlé
longuement dans
letemps
pour l'intérêtdu
« Collège » et dont ils ont réglé les
commencements
en leur qualité de commissaires.On
peut le dire, tous ces commissaires étaient lestémoins oculaires de la faillite
du
Collège deM.
Tan-guay, etde la fondation, en février 1862,du
Collègeou
Séminaire actuel deRimouski,
Voilà cette corporation scolaire très remarquable par ses
membres,
témoins oculaires,hommes
pleins d'expérience et d'ungrand
sens, dont plusieurs sont très instruits, sachantainsi tortbien seformerune
con-viction,sur l'évidence des faits;—
voilà ceshommes
qui, sans intérêt personnel ni
aucune
passion quel-conque, maismus
seulement par l'esprit dejustice etde vérité, se font
un
devoir de déclarerque
le Collège deM. Tanguay
a failli,—
etque
la fondationdu
nou-veau Collège est
due
au Rév.M.
G. Potvin.Or, sait-on
comment
Félix traite ceshommes
trèsremarquables par leur espritdejustice etde vérité?
A
la
page
31 de sa brochure, il les considèrecomme
desmenteurs. Parlant de cette déclaration, il dit qu'elle renferme autant de faussetés
que
de lignes d'écriture.—
71—
Il vajusqu'à considérer
comme
des insensés ceshom-mes au
jug^ement sain et droit. Il dit paore 1,2 :uOn
« savait, avant ce tour de force, qu'il est possible de
« faire sii^ner n'importe quoi par bien des
bonnes
« âmes, lorsqu'on s'y prend d'une certaine manière. »
Dire des injures, Félix, c'est mal ;- et des injures ne sont pas des arguments. Aussi vous reconnaissez,
page
;\2,que
vous défendez votre cause bien imparfai-tement.I^'élix, il n'y aici
aucun
tourdeforce.Ces âmes
droi-tes reconnaissent toutsimplement une
erreur, etaffir-ment, sansêtrecirconvenues d'aucune manière,lavérité qu'elles \oient éxidente dans leurconscience. lù cette vérité, la voici, Félix : «
Le
Collège deM.
'i'angua\- a« failli, et
M.
Potvin est le fondateurdu
Collège ou« Séminaire actuel ouvert en 1862. »
TROisiK.MH ti':.M(.")k;xa(.;k : cki.i 1 m-: .m. i'or\ ix
Ce
prêtre, ledévouement même, que
nousa\ons connu
intimement durantnombre
d'années, miss».hi-vent en
demeure
de se prononcer sur la question du fondateur, ne nt^us ajamaisexprimé
son opinion : on aurait dit qu'il tenait à la conserver cachée dans lefond de son âme. Ft aussi Félix, à la page I\', dit :
a
M. Tanguav
s'est assuréque M.
l'abbé Potvin n'a«jamais
réclamé auprèsdu
bureau de l'Instruction« Publique (il s'agit de la question
du
fondateur) : du« reste, il est facile d'établir que, entre ces
deux
mes-« sieurs, il n'v a jamais eu de contestation à ce
pro-« pos. »
Pour
cette fois qui n'est pas coutume, l*"clix estdans le \rai.
Oui. c'est bien vrai; ce n'est pas
M.
Potvin quiau-—
72—
rait fait des démarches, promesses d'argent, etc,
pour
être reconnu fondateur. Il le savait fort bien, la vaine gloire de ce
monde
passecomme une
botte de paille en feu en attendantque
le Seigneurdonne
à son tour unejuste rétribution.Et le héros de Félix, lui, a-t-il fait des
démarches
?— Ce
n'est pas letemps
de parler.Une
chose évidente, le titre de fondateur ne s'a-chète pas. Il repose sur des faitsque
lesdons, lescadeaux ne peuvent changer.
Que
ditdonc M.
Potvin au sujetdu
fondateur?A
notre surprise, nous
avons
trouvérécemment
le fond de sa pensée sur la question.Le
II février 1864,M.
Potvin écrivant àMgr
de Tloa, disait : « Si VotreGrandeur
a bien voulu ap-prouverune maison
nouvelle en sacrifiantun
de ses sujets pour la diriger. » (Ici le sujet en question estM.
Potvin lui-même). Et plus loin dans lamême
lettre : « Si je n'étais pas convaincu
que
la Divineu Providenceveut
un
collège à Rimouski, sije n'avais« pas
vu
lescommencements
decettemaison
ainsique
« lescontrariétés, les difficultés, les oppositions qui
« les ont
accompagnés.
...»Quelle est, dans la pensée de
M.
Pc^tvin, cette nou-vellemaison
dont il avu
lescommencements
?Ce
n'est pas la
maison
deM.
Tangua\' ouverte en 1855, parceque M.
Potvin n'estvenu
àRimouski
qu'en1859. C'est
donc une
autre maison.A
lapage
136 de son manuscrit,M.
Potvin, par-lantdu
Collège deRimouski,
dit : aQue
decombats
« le directeur dût livrer ! Et
que
deconfianceenDieu
« pour ei}trepreiidre nue telle œuvre, n'avant par
lui-— Tl —
'x
même aucune
ressource, ci ne pouvani en appeler k•« la paroisse dans les
moments
diflîciles, et encore"< qu'il l'eût \oulu,
M.
le curé s'y opposait !Ce
n'est«
que
dans l'automne 1866, après quatre ans cldemi
« d'existence,
que M.
le curé manifesta quelque con*«
fiance envers le Collèij^e. >»A
la paj^e 117du même
manuscrit 011 lit encore :« Il faut \o\x par
soi-même
quelménagement
il taut« observer dans
une communauté
naissante pour ne<( pas entraver son existence. Aussi le premier
direc-« teur qui a eutoutcifaire et ii organiser. . . .craignait
« fort de ne pas réussir «
De
ces passages il sedégage que
le fondateur du Séminaire deRimouski
estM.
Potvin lui-même. Car on y voitque
le directeur d'alors avait entrepris cetteœu\re
quatre ans etdemi
auparavant, c'est-à-dire en 1862, et ce directeur en 1862 étaitM.
Potvin.Notons-le en passant.
Ce
manuscrit deM.
Potvin n'a pas pour but de réclamer pour lui le titre de fon-dateur, mais celui d'exposersimplement
lescommen-cements
et les faits historiques de cettedeuxième
maison.Quant
àM.
Potvin, on peut dire : N'ai! ijuœsivit gloriam suani, sedgloriam Dei.Dans une
lettre deM.
Potvin, en date du 23 avril 1875, au Rév.M.
Klzéar Couture, préfet des Htudesau
Séminaire de Rimouski, on litce qui suit: «Comme
vous
attache/, une grande importance à la première phasedu
Collège de Rimouski, ilme
vient en pensée de vous procurer des dates dont vous tirerez le profit qu'il vous plaira. » (Archives du Séminaire).Qr
la liste des dates fournies parM.
Pot\incoin-—
74—
merrce par celles-ci : « 12 janvier 1862.
Ancienne
sa-cristie cédée en jouissance
pour
tenir desclasses.»« 2 février 1862. Ouverture desclasses
du
Collège deRimouski.
»D'aprèsces dates il est aisé de voir
que pour M.
Potvin lapremière
phase du
CollègedeRimoiiskiy qui est celle de sa fondation, s'ouvreen
1862 etwow pas
en 1855.QUATRIÈME TÉMOiaXAGH
: CELIIDE
.\LTANGLAV
Ecoutez, Félix! LTnjourla véritésortit triomphante de la
bouche
deM.
TangTjay lui-n^ên^e.Le
14 avril 1863,M.
Tangua\' répondantà une
adresse présentée par le Collège de Riniouski qui recevait savisite,exprima
cette pensée: «C'est vrai,«j'ai
eu
l'idée d'un collège,mais M.
Potvin a été« plus
heureux que
moi, il l'a miseà
exécution. »Or
exécuter
un
projet de collège, c'est véritablement lefonder : telle est l'œuvre de