• Aucun résultat trouvé

1. Généralités

3.1. Généralités sur les Zébus

3.1.3. Systèmes de production

Un système de production animale est constitué d’un ensemble d’exploitations qui présentent des similarités au niveau de leurs ressources de base, leurs structures, leurs fonctions de production et leurs contraintes et qui, en plus, comptent l’élevage parmi leurs principales activités économiques. Ainsi, les mêmes stratégies de développement et les mêmes types d’intervention peuvent leur être appliqués (Dicko et al., 2006). Les systèmes de production animale sont très variés au Bénin. Cette diversité tient principalement à la variété des zones agro-écologiques, des comportements ethniques et sociaux (CCN, 2001).

Ainsi, nous avons le type extensif traditionnel caractérisé par le système transhumant et le système sédentaire en milieu paysan (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993)

L’élevage extensif transhumant

La transhumance est un système de production caractérisé par des mouvements saisonniers de caractère cyclique, d’amplitude variable. Ces mouvements s’effectuent entre des zones écologiques complémentaires, sous la garde de quelques personnes, la plus grande partie du groupe restant sédentaire. Il est fondé sur une stratégie de gestion opportuniste des ressources pastorales, écologiquement viable (Moncet, 2007). Au Bénin, cet élevage concerne essentiellement les bovins avec accessoirement des ovins et des caprins. Dans ce système d’élevage localisé dans le Nord et le Centre Nord du Bénin, la taille moyenne du troupeau bovin est d’environ 50 à 80 têtes. La plupart des troupeaux bovins de race Borgou (issus de croisements plus ou moins stabilisés entre zébus et taurins locaux) et du bétail issu de leur croisement avec des Zébus et des Taurins locaux Somba sont la propriété des ethnies Peulh et Gando dont la principale source de revenus est l’élevage (CCN, 2001 ; Alkoiret et al., 2009 ; Balogoun, 2010). Cet élevage évolue actuellement vers un système mixte agriculture-élevage sous l’effet de l’introduction de la culture de coton et de certaines cultures vivrières. Ainsi dans ces régions les bovins servent à la culture attelée.

Deux formes de transhumance sont observées : la transhumance nationale et la transhumance transfrontalière ou internationale. La Transhumance nationale se pratique sous deux variantes : la petite et la grande transhumance.

La petite concerne des troupeaux d'une taille variant de 40 à 100 têtes. Les éleveurs pratiquant ce système vivent en général dans des zones où durant certaines périodes de l'année, l'eau et le fourrage se font rares. L'éleveur dispose d'un point d'ancrage fixe mais une fois la saison sèche venue, il procède à une partition du troupeau. Une partie restant au campement principal, l'autre se déplaçant vers des zones plus riches. Les déplacements effectués peuvent

atteindre 10 à 30 km, parfois plus de 50 km. Une fois la période de soudure passée, le troupeau est réuni au campement d'origine (Hestin, 2012).

La grande transhumance s’effectue sur de grandes distances, généralement de janvier à avril. Elle est essentiellement pratiquée par les éleveurs de zébus et très rarement par ceux possédant des métis zébu x Borgou. Ce déplacement, motivé par la recherche de meilleurs pâturages et d’abeuvrement durant la saison sèche, se fait sur des distances allant de 200 à 300 km. Pour ce type de déplacement pouvant durer 5 à 6 mois (selon la durée de la période de soudure), les troupeaux, sont de grande taille : 100 à 300 têtes. Au cours de l’année 2011, les services de l’élevage ont noté le mouvement de 162 174 bovins locaux notamment dans les zones d’accueil comme le Zou et le Borgou où les zones de pâture restent abondantes tout au long de l'année (DE, 2011).

La transhumance transfrontalière se pratique grâce à la déclaration du Comité Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) permettant la libre circulation des troupeaux et de leurs éleveurs au sein des pays membres (Hestin, 2012).

L’avantage de la transhumance sur le plan environnemental est le déstockage saisonnier des pâturages. Sur le plan zoo-technique, elle permet d’augmenter la productivité des troupeaux (augmentation de la production de lait et du taux de fécondité) et de maintenir le capital-bétail (Moncet, 2007). Au plan économique, la transhumance entraîne de faibles coûts de production et au plan social, elle favorise l’établissement de relations sociales entre communautés (Moncet, 2007). Les contraintes majeures à ce système de production sont le manque d’eau pour l’abreuvement du bétail et la mauvaise qualité de l’alimentation animale pendant la saison sèche. Les éleveurs ont régulièrement recours aux vétérinaires pour la vaccination et le traitement de leurs animaux (CCN, 2001).

L’élevage extensif sédentaire

Il est pratiqué par des agriculteurs et des non-ruraux qui confient leurs animaux à des tiers (notamment des Peulh lorsqu'il s'agit des bovins) et par des éleveurs en cours de sédentarisation. Il est pratiqué essentiellement dans le Centre, le Sud Bénin et l’Ouest Atacora. Ce système concerne plus ou moins 20 % de l’effectif bovin national. Dans l’espèce bovine, les taurins (Lagunaire, Somba et Borgou) sont représentés à l’état pur ou en croisement avec des Zébus. Aujourd’hui, la tendance est au croisement avec la race Borgou ou le Zébu pour améliorer la productivité pondérale, la production de viande et la production du lait. C’est très souvent un élevage mixte groupant des effectifs de petite taille de bovins (3 à 10 bovins). L’élevage des animaux très souvent en confiage au sein de ce système est en général faible consommateur d’intrants et faible en production.

L’élevage sous cocoteraies ou sous palmeraies est une variante du système dans lequel le propriétaire de la cocoteraie ou de la palmeraie négocie un contrat de fumure avec les bouviers ou les propriétaires des animaux. La culture attelée est également pratiquée dans ce système et est d’introduction récente (CCN, 2001).

Documents relatifs