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Le système d’élevage le plus courant dans la province est le système pastoral traditionnel extensif des éleveurs Peuls.

Plus rarement on trouve des élevages semi-intensifs qui se sont développés ces dernières années grâce aux opportunités que présentaient certains projets de développement (plan viande, Plan de Développement du Secteur Elevage : « PDSE », Fond Social de Développement : « FSD ») ou pour faire face à certaines contraintes du milieu.

1.Le système extensif Peul

a. Présentation du système pastoral traditionnel

L’alimentation du bétail se fait sur les pâturages naturels communautaires. Les animaux sont conduits par un berger le jour et sont fréquemment en divagation pendant la nuit. En saison des pluies, l’abondance de l’herbe assure une nourriture suffisante pour le bétail qui reste sur le plateau.

En saison sèche, le manque d’herbe pousse une partie des éleveurs à transhumer à la recherche de zones plus favorables.

Cette transhumance se fait en deux temps et concerne chaque année la moitié des éleveurs (5). Tout d’abord les animaux se concentrent dans les vallées des grands fleuves puis ils migrent vers les pâturages de transhumance à l’intérieur ou hors de la province.

Les distances des parcours de transhumance sont généralement courtes et dépassent rarement une semaine de marche (5).

b. Caractéristiques moyennes de production

Le troupeau moyen est constitué de 45 têtes de zébus réparties en 30% de mâles et 70% de femelles. Chaque troupeau possède en moyenne 2 mâles reproducteurs et les autres sont castrés vers 3-4 ans (27).

Le taux de fécondité des vaches adultes est de 50% et la première mise bas a lieu en moyenne vers 4-5 ans. Le taux de mortalité des jeunes de 0 à 1 an est de 10% puis il passe à 3% pour les autres tranches d’âge (27).

Chaque année, 15% des animaux d’un troupeau sont vendus.

Les mâles sont commercialisés entre 4 et 7 ans tandis que les femelles sont vendues plus tard vers 10-11ans. Le poids vif moyen des animaux à la vente est de 280 Kg pour les mâles et 250 Kg pour les femelles.

Dans un troupeau seulement 10% des vaches sont traites en moyenne et la production laitière moyenne est de 1.4 litre de lait par jour pendant 220 jours (27). Le lait produit est autoconsommé à hauteur de 90% et le reste est vendu.

Ces performances de reproduction et de production de l’élevage bovin Peul sont donc médiocres et concordent avec ce type d’élevage extensif.

2.Les systèmes d’élevage semi intensifs

a. Des élevages spécialisés autour de la capitale

On retrouve ces types d’élevages dans le département de la Vina et plus particulièrement autour de Ngaoundéré. En effet, la capitale provinciale outre sa consommation propre en denrées alimentaires d’origine animale, occupe une place économique stratégique assurant des débouchés pour les producteurs. Sa position en terminus du transcamerounais (ligne de chemin de fer Yaoundé-Ngaoundéré) la relie aux régions du sud du pays fortes consommatrices de viande.

Autour de la ville, des ateliers d’embouche se sont installés. Des éleveurs y engraissent des animaux achetés sur les marchés de la région à des éleveurs traditionnels. Les animaux sont nourris sur les pâturages communautaires et reçoivent un complément de ration pour optimiser leur croissance et ainsi les vendre à meilleur prix.

Une filière lait s’est également ébauchée ces 15 dernières années, appuyée par un programme de coopération entre le Canada et le Cameroun. Ce programme aura surtout permis de vulgariser la consommation de produit laitier comme le lait pasteurisé ou les yaourts à Ngaoundéré y créant ainsi une demande.

Des élevages laitiers spécialisés organisés en GIC (Groupement d’Initiative Commune) se sont créés autour de la ville. L’alimentation des vaches en lactation est complémentée pour optimiser leurs performances qui peuvent dépasser les 5L/jour. La plupart de ces élevages sont de type extensif, quelques-uns se font en stabulation.

Des essais d’amélioration génétique des caractères de production laitière ont même été entrepris en croisant la race Prim’Holstein avec la race Goudali.

b. Le ranching et les élevages sédentaires

Ces trente dernières années, des ranchs d’élevage se sont installés dans la province à l’aide de subventions provenant de projets de développement successifs de la filière élevage (plan viande et PDSE).

Le territoire de ces ranchs appartient à un propriétaire censé élever exclusivement son cheptel sur ses terres, l’objectif étant d’assurer ainsi une gestion plus rationnelle des pâturages (1). En pratique, ils n’hésitent pas à utiliser les pâturages communautaires lorsque c’est nécessaire. L’utilisation de fourrages et de compléments est fréquente dans ce type d’élevage en particulier lors de la saison sèche.

Ces ranchs devaient également servir d’exemple concernant la gestion des maladies majeures du bétail (1). Ils possèdent généralement des bains détiqueurs leur permettant de traiter leur cheptel contre les ectoparasitoses.

Ces infrastructures profitent également aux éleveurs traditionnels qui ont la possibilité d’y traiter leurs animaux moyennant une rémunération.

Ainsi dans le cadre de la lutte contre G.m.submorsitans ces ranchs ont joué un rôle important étant donné qu’ils assurent eux-mêmes le traitement insecticide régulier de leur cheptel et qu’ils facilitent l’accès aux traitements pour les éleveurs traditionnels. Ils furent donc un appui certain à l’assainissement de certaines zones ainsi qu’à la conservation de la zone assainie (9).

Enfin, certains éleveurs traditionnels ont opté pour un système d’élevage strictement sédentaire et ne transhument pas en saison sèche. Ils produisent des fourrages sur leurs parcelles ou achètent des aliments afin de nourrir leur bétail durant cette période.