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C. Lutte contre les glossines

1. Méthodes non chimiques

a. Lutte écologique

Ce type de lutte vise à agir sur le biotope des glossines afin de le rendre impropre à leur survie.

•Action sur la végétation

L’éclaircissement forestier plus ou moins important, ou « prophylaxie agronomique », permet de modifier les conditions thermiques et hygrométriques provoquant ainsi le départ des glossines d’un milieu qui ne leur est plus favorable (14).

Plusieurs types de méthodes sont utilisables :

-Elimination simplement de la végétation basse

-Elimination des essences reconnues comme habitat préférentiel à glossine -Elimination totale de la végétation

Cette méthode de lutte présente l’inconvénient d’être coûteuse d’autant plus qu’elle nécessite un entretien régulier. Elle modifie également trop radicalement les terrains et facilite l’érosion des sols qui deviennent stériles à long terme.

Elle n’est donc aujourd’hui plus utilisé que dans quelques cas particuliers comme le déboisement des gués de passage, des points d’abreuvement des animaux ou sur le territoire des ranchs d’élevage situés en zone infestée (7).

Dans le cadre de la lutte contre les glossines de galeries forestières, le déboisement d’une bande de 1,5 à 3 Km de végétation permet d’assurer la protection d’une zone de rivière assainie (12).

Ce type de barrière est souvent associé à la pose de piège et d’écrans imprégnés d’insecticide dans le cadre d’une lutte intégrée.

•Action sur le réseau hydrographique

L’assèchement de certaines zones humides (marais, rivières non permanentes) et la mise en place de barrages permettent de limiter la disponibilité en eau dans certaines zones et ainsi, empêche le développement des glossines.

•Action sur les hôtes nourriciers

La faune sauvage réceptive à la trypanosomose joue le rôle d’un réservoir de parasites à partir duquel les animaux domestiques peuvent être infestés.

L’abattage des espèces sauvages appréciées des glossines semble permettre une réduction de la population de glossine par diminution du nombre de ses hôtes nourriciers (14).

Ce procédé découle des observations faites à la fin du XIXème siècle lors de la panzootie

de peste bovine en Afrique. L’extermination de nombreuses espèces nourricières des glossines avait permis leur disparition de certains sites mais elles revinrent ensuite rapidement avec le retour de leurs hôtes nourriciers (7).

Cette méthode peu efficace n’est plus utilisée depuis la fin des années 60 car elle s’oppose au principe de protection de la faune sauvage, une grande richesse de l’Afrique à préserver.

b. La lutte biologique

Ce type de lutte, qui n’en est encore qu’au stade expérimental, consiste à utiliser des prédateurs, des parasites, des germes pathogènes des glossines ou des molécules perturbant leurs mécanismes physiologiques fondamentaux (14).

Un inventaire assez complet de ces agents biologiques a été fait mais jusqu’à présent ces méthodes n’ont pas été appliquées sur le terrain.

Dans tous les cas il ne faut pas négliger l’importance de ces prédateurs naturels qu’il faut protéger le plus possible notamment lors de lutte par traitement insecticide.

Parmi les prédateurs des glossines, on peut citer les fourmis et les mangoustes pour le stade pupal, et les guêpes ou des araignées pour les adultes.

Les guêpes de l’espèce Nesolynx spp. pondent des œufs dans les pupes de glossines et jouent ainsi également un rôle de parasite (7).

En laboratoire, l’imprégnation de glossines avec des spores de champignon de l’espèce Metarhizium anisoplae provoque leur mort au bout de 4 à 5 jours (14). Ce champignon peut être transmis d’une glossine à une autre lors de l’accouplement par attachement des conidies au tégument.

Cette technique doit être prochainement évaluée sur le terrain.

Des régulateurs de croissance comme le diflubenzuron ou le pyriproxyfen qui inhibent la synthèse de chitine (blocage de la métamorphose) semblent également efficaces. Une fois une femelle imprégnée, elle donnera naissance toute sa vie à des descendants anormaux par passage du produit par la glande utérine (7).

Ces régulateurs de croissances sont utilisables sur des leurres (pièges ou écrans) spécifiques de l’espèce de glossine visée et pourraient constituer un complément intéressant a la lutte par lâchers de mâles stériles (12).

Enfin, l’utilisation d’agents pathogènes comme le virus des oreillons des glossines est également envisageable. Ce virus provoque une hypertrophie des glandes salivaires ainsi qu’une dégénérescence des ovarioles chez la femelle et une stérilité chez les mâles (7).

c. La lutte génétique

La lutte génétique est une technique très spécifique et non polluante qui vise à altérer le potentiel reproducteur de l’insecte. Les principaux moyens utilisés à cet effet sont (14) :

-Introduire dans une population un grand nombre de mâles préalablement stérilisés qui rentreront en compétition avec les mâles normaux de l’espèce correspondante.

-Stériliser directement dans la nature les mouches à l’aide de leurres (écrans et pièges) imprégnés d’agents chimiostérilisants.

-Introduire des individus sains et viables porteurs d’anomalies génétiques héréditaires (naturelles ou induites par manipulation génétique) qui l’introduiront dans la population sauvage et entraîneront son déclin.

La seule de ces méthodes qui a trouvé une application pratique sur le terrain est le lâcher de mâles stérilisés au préalable en laboratoire par des radiations ionisantes ou avec des chimiostérilisants.

Le principe de cette technique est basé sur le fait qu’une femelle glossine ne s’accouple généralement qu’une fois en début de vie et conserve le sperme dans les spermathèques. Lorsqu’une femelle est inséminée par un mâle stérilisé elle devient inféconde pour le restant de sa vie.

Le lâchage régulier, dans une zone donnée, d’un nombre élevé de mâles stériles (10 pour un mâle sauvage) permet d’obtenir une diminution puis l’extinction de la population naturelle (14).

C’est une technique qui n’est donc applicable que dans des zones à faible densité de glossines et, qui nécessite le soutien d’un laboratoire bien équipé qui soit capable