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2. Surveillance épidémiologique de trois maladies infectieuses équines en France

2.3 Systèmes et dispositifs de surveillance en filière équine

2.3.1 Système de surveillance de l’anémie infectieuse des équidés

évènementielle pour trois d’entre eux et programmée pour les trois autres. Leur présentation ci-dessous se veut relativement synthétique, l’objectif n’étant pas d’en fournir une description détaillée mais de permettre une compréhension de leur apport à la connaissance de la situation sanitaire des

maladies étudiées. Pour cette raison, seuls les objectifs et les grandes lignes de l’organisation et du fonctionnement sont présentés ci-dessous.

2.3.1.1 Dispositif de surveillance évènementielle

règlementaire

Nous appelons dispositif de surveillance évènementielle règlementaire (SER) la surveillance imposée par l’Etat pour toutes les maladies à déclaration obligatoire. La SER a pour objectif de détecter les suspicions cliniques et les cas confirmés d’AIE chez les équidés présents sur tout le territoire national, afin de mettre en œuvre les mesures de lutte prévues par l’Etat (Hans et Marcé, 2012a; Ponçon, 2011; Ponçon et al., 2011).

En cas de suspicion clinique d’AIE, le vétérinaire réalise un prélèvement sanguin qu’il transmet au LDA pour analyse (figure 12). Un cas suspect est défini comme un « équidé présentant des signes

cliniques généraux tels qu’un état typhique ou un syndrome « anémie » ou un amaigrissement, accompagnés d’hyperthermie qui ne peuvent être rapportés de façon certaine à une autre étiologie » ; il est confirmé lorsqu’il présente un résultat positif au test de Coggins (Anonyme, 1992a).

Figure 12. Représentation de l’organisation du dispositif de surveillance évènementielle règlementaire de

l’AIE et des flux de données.

DDecPP : Direction départementale en charge de la protection des populations ; DGAL : Direction générale de l’alimentation ; LDA : Laboratoire d’analyses agréé ; LNR : Laboratoire national de référence

Une douzaine de LDA environ sont agréés par le ministère chargé de l’agriculture (DGAL, 2016). Ils doivent parallèlement être accrédités par le Comité français d’accréditation (Cofrac) pour les techniques de diagnostic utilisées et ils participent à des essais inter-laboratoires d’aptitude

organisés par le LNR. Lorsqu’ils obtiennent un résultat positif au test de Coggins, ils transmettent l’échantillon au LNR pour confirmation. Le LNR pour l’AIE est le Laboratoire de pathologie équine de Dozulé de l’Anses ; il est également LNR pour l’AVE et la MCE et détient le mandat de Laboratoire de référence de l’Union européenne pour les maladies équines (LR-UE, partagé avec le Laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort de l’Anses).

Toute suspicion clinique, et a fortiori sa confirmation le cas échéant, doit être immédiatement déclarée par le vétérinaire, le laboratoire voire le détenteur aux autorités administratives compétentes, c’est-à-dire à la Direction départementale en charge de la protection des populations (DDecPP), service déconcentré de la DGAL. Les suspicions peuvent également être établies pour des équidés morts lorsqu’ils sont autopsiés par des vétérinaires praticiens ou des centres d’autopsies. La déclaration d’une suspicion peut entraîner la prise d’un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) prévoyant notamment l’isolement des animaux suspects, la réalisation d’examens de laboratoire et la séquestration du troupeau (article L-223-5 et suivants du Code rural et de la pêche maritime). En pratique, la DDecPP et la DGAL ne sont généralement informées qu’au stade de la confirmation (Ponçon, 2011). Le nombre de suspicions n’est donc pas connu. Cette déclaration enclenche la prise d’un APDI, qu’un APMS ait été pris ou non au préalable. En complément des mesures prises par la DDecPP, une mission d’investigation épidémiologique est généralement mandatée par la DGAL, sous la forme d’une demande d’appui scientifique et technique adressée à l’Anses et réalisée par le LNR et des épidémiologistes en collaboration avec la DDecPP (Hans et al., 2015).

Les missions habituellement dévolues à une unité centrale (centralisation des données, coordination des activités, diffusion des informations) sont majoritairement remplies par la DGAL. Elle reçoit l’appui du LNR pour la collecte, l’analyse et la diffusion des données. Toutefois, en « temps de paix » (lorsqu’aucun foyer n’est détecté), les données de surveillance ne sont pas réellement centralisées et le niveau d’animation des acteurs reste faible. Par ailleurs, il n’existe pas d’instance de pilotage, de comité scientifique et technique ni de protocole de surveillance formalisé.

2.3.1.2 Dispositif de surveillance des reproducteurs

Un dispositif de surveillance des reproducteurs (DSR) a été mis en place avec un objectif à la fois individuel et collectif. Il vise en effet à vérifier le statut sanitaire individuel des équidés reproducteurs et à éviter la dissémination des maladies contagieuses lors de la monte (AIE, AVE, MCE, rhinopneumonie et grippe). Cette surveillance programmée cible certains équidés. Pour l’AIE, il s’agit des étalons de certaines races utilisés en monte naturelle, selon les obligations des stud-books correspondants, ainsi que tous les étalons exploités en insémination artificielle quelle que soit leur

race (Anonyme, 2010a; IFCE, 2016a). Aucun stud-book n’exige de dépistage chez les juments, mais celui-ci peut être demandé par l’étalonnier qui souhaiterait s’assurer du statut sanitaire de la jument avant de procéder à la saillie avec son étalon, en particulier chez les Pur-Sang.

La surveillance n’est pas obligatoire en tant que telle, mais plusieurs stud-books conditionnent l’inscription du poulain à naître au registre de leur race à la réalisation du dépistage chez le père avant la monte. L’étalon doit subir un premier test de Coggins, avec résultat négatif, avant sa première saison de monte, le dépistage étant ensuite renouvelé tous les trois ans (Anonyme, 2014a). La fréquence du dépistage est la même pour les étalons en centres de collecte de semence (Anonyme, 2010a). En 2012, près de 2 000 étalons et plus de 500 juments ont ainsi été testés (B. Ferry, communication personnelle).

L’IFCE est chargé par les stud-books de l’enregistrement, de la vérification et de la mise à disposition sous certaines conditions des informations collectées dans le cadre de cette surveillance. Ces données sanitaires sont enregistrées dans la base Sire qui comporte également les informations relatives à l’état civil des équidés et qui permet donc de suivre leur état sanitaire dans la durée. Le mode de saisie des résultats d’analyse a fortement évolué depuis 2011. Historiquement, l’étalonnier devait transmettre au service Sire les résultats d’analyse qu’il recevait du LDA pour son étalon. Pour la jument, il devait saisir lui-même les éventuels résultats (plutôt pour l’AVE et la MCE) dans une application informatique en ligne reliée à la base Sire. Progressivement, des échanges de données informatisées (EDI) ont été mis en place entre les LDA et l’IFCE, un nombre croissant de laboratoires devenant qualifiés pour ces échanges. Ceux-ci sont cryptés et sécurisés. Comparativement aux saisies manuelles, les EDI assurent une transmission plus rapide, plus fiable et plus complète des résultats directement dans la base Sire, en limitant le risque d’erreur ou de fraude.

Le service Sire assure la gestion et l’analyse des données (en cas d’anomalie essentiellement) ainsi que la coordination des acteurs de terrain (vétérinaires, étalonniers) et il travaille en étroite collaboration avec les LDA et LNR. Ainsi, le service Sire joue en grande partie le rôle d’unité centrale de cette surveillance (figure 13), bien qu’il n’ait pas été créé spécialement dans cet esprit. Ses missions premières sont en effet la gestion de l’état civil des équidés et de la monte, qui inclut le contrôle de la bonne application des règles d’ascendance et des exigences sanitaires fixées par les stud-books, mais l’analyse épidémiologique globale et régulière des données sanitaires et leur valorisation / diffusion ne sont en revanche pas prévues. Sur la figure 13, la DDecPP et la DGAL n’apparaissent pas afin de ne pas surcharger le schéma, mais tout cas d’AIE détecté doit obligatoirement leur être déclaré, comme pour la SER et pour tous les autres dispositifs de surveillance.

Figure 13. Représentation de l’organisation du dispositif de surveillance des reproducteurs (DSR) et du

circuit de collecte des données sanitaires.

EDI : échange de données informatisées ; IFCE : Institut français du cheval et de l’équitation ; LDA : Laboratoire d’analyses agréé ; LNR : Laboratoire national de référence ; Sire : système d’information relatif aux équidés Le Code rural prévoit la création d’une commission de stud-book (CSB) pour chaque race. La CSB, de par sa composition large et ses attributions, assure en partie une fonction d’instance de pilotage pour le DSR. La CSB est présidée par le représentant d’un organisme habilité à intervenir dans la sélection et l'amélioration génétique de la race et agréé par le ministère de l’agriculture. Elle comprend également des représentants de l’administration, des éleveurs et des utilisateurs et son secrétariat est assuré par l’IFCE. En plus de missions relatives à l’amélioration et la représentation de la race, la CSB est chargée des modifications du règlement du stud-book, document qui définit notamment les exigences sanitaires et les modalités de surveillance des étalons et des juments produisant des poulains dans la race (articles R653-83 et suivants du Code rural et de la pêche maritime). Le nombre de stud-books demandant des contrôles sanitaires pour au moins une maladie à l’occasion de la monte naturelle augmente régulièrement ; ils étaient près de 25 en 2016 (tableaux 3 et 4). Pour les étalons exploités en insémination artificielle, l’Etat fixe les modalités de surveillance (Anonyme, 2010a).

Tableau 3. Dépistages et vaccinations exigés pour les étalons reproducteurs par les stud-books en 2016

dans le cadre de la monte pour produire des poulains dans leur race (source : IFCE, 2016d).

Tableau 4. Dépistages et vaccinations exigés pour les juments reproductrices par les stud-books en 2016

dans le cadre de la monte pour produire des poulains dans leur race (source : IFCE, 2016d).

Les stud-books disposent généralement d’une sous-commission sanitaire (SCS), placée sous l’autorité de la CSB. Elle est constituée de représentants de l’IFCE, de l’organisme agréé précité et d’autres partenaires socioprofessionnels tels que des syndicats d’éleveurs et les fédérations des courses. Au moins une partie de ses représentants sont des vétérinaires. La SCS est immédiatement informée de la détection de cas pour les maladies suivies. Elle a notamment pour fonctions d’examiner les résultats d’analyses positifs ou douteux et de conseiller les vétérinaires sanitaires lors de la détection de cas. La SCS joue partiellement un rôle d’appui scientifique et technique pour le DSR.

2.3.1.3 Surveillance des ventes

La surveillance réalisée à l’occasion des ventes d’équidés ne correspond pas à une entité structurée, avec un haut niveau de coordination entre acteurs ou des protocoles formalisés. Elle n’a pas vocation à permettre un suivi de la situation sanitaire, mais simplement à garantir le statut indemne de l’équidé mis en vente. Elle est toutefois menée en continu et le nombre d’analyses réalisé, même s’il n’est pas précisément connu, est relativement élevé. Celui-ci représenterait plus de la moitié des analyses annuelles pour l’AIE (vraisemblablement plus de 10 000 analyses sur un total d’environ 15 000 par an), du fait des ventes aux enchères essentiellement (B. Salvat et M. Defontis, communications personnelles). L’exploitation des données de ce dispositif à objectif individuel à des fins de surveillance apparaîtrait donc tout à fait pertinente.

Il s’agit d’une surveillance programmée d’initiative privée. Les dépistages sont réalisés à la demande de l’acheteur, dans le cadre des ventes privées, ou des sociétés organisant les ventes aux enchères. De 2007 à 2015, entre 80 000 et 100 000 ventes ont été déclarées à l’IFCE chaque année, dont environ un tiers de chevaux de races françaises de selle et un peu moins d’un tiers de chevaux de course (IFCE, 2016f). Pour les ventes entre particuliers, il est difficile de connaître la proportion d’équidés vendus qui sont effectivement soumis au test de Coggins, mais cette pratique ne semble pas généralisée. Bien que l’AIE soit un vice rédhibitoire, le dépistage est probablement rarement réalisé pour les équidés de faible valeur économique. Au contraire, certains organisateurs de ventes aux enchères exigent que tout équidé présenté ait subi un test de Coggins avec un résultat négatif dans le mois précédant la vente (Arqana, 2009), mais il s’agit très généralement de chevaux de course ou de chevaux de selle de grande valeur. Les résultats des tests sont vérifiés par les sociétés de ventes mais ces données ne sont pas centralisées ni analysées de manière globale.

2.3.1.4 Réseau de surveillance évènementielle volontaire

conduite par le Respe, sous-réseau « Syndrome piro-like »

Une surveillance évènementielle volontaire a été mise en place dès 1999 par le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) vis-à-vis des dangers sanitaires ayant une contagiosité et/ou un impact économique important. Le Respe a été créé sur proposition de la commission « Maladies infectieuses » de l’Avef et animé par l’Anses, puis il est devenu en 2008 une association loi 1901, constituée par des vétérinaires, des acteurs professionnels et non professionnels de la filière équine et des acteurs publics (Dufour et Hendrikx, 2011; RESPE, 2016a; Valon et al., 2012). Ses objectifs sont la détection des foyers, l’alerte et le suivi de la situation

sanitaire. Outre ses missions de surveillance, le Respe contribue aussi à la gestion de certaines crises sanitaires et il participe à des programmes d’étude et de recherche (RESPE, 2010a).

Le Respe a mis en place sept sous-réseaux spécialisés en vue de collecter des informations sur certaines maladies ou ensembles de maladies identifiées par des vétérinaires volontaires. L’un de ces sous-réseaux, dénommé « Syndrome Piro-Like », permet depuis 2014 la surveillance de plusieurs maladies dont l’AIE (RESPE, 2014).

Les vétérinaires volontaires, dits « sentinelles », étaient près de 600 début 2016, répartis sur tout le territoire national (RESPE, 2016a). Ils déclarent toute suspicion de maladie surveillée par le Respe, quel que soit le type d’équidés atteint. Pour le syndrome piro-like, le cas suspect est défini comme un équidé présentant une hyperthermie supérieure à 38,5°C aigue ou chronique, associée ou non à une anémie, mais avec au minimum un des symptômes suivants : anorexie, perte d’état, état d’abattement généralisé, contre-performance, œdèmes ou pétéchies (RESPE, 2016c). Cette définition est relativement proche de celle établie règlementairement pour le cas suspect d’AIE. Lorsque le vétérinaire sentinelle rencontre un équidé présentant ce syndrome, il doit renseigner une fiche de déclaration sur le site internet du réseau comportant des informations cliniques et épidémiologiques, l’imprimer et l’envoyer avec des prélèvements sanguins au LDA de son choix (l’envoi au LDA partenaire du Respe, le Labéo Frank Duncombe, entraîne cependant la prise en charge de 50 % des frais d’analyses par le Respe). Plusieurs agents pathogènes sont alors recherchés, ceux responsables de la piroplasmose équine (Theileria equi et Babesia caballi), de l'anaplasmose (ehrlichiose à Anaplasma phagocytophilum) et de l’AIE. Le LDA transmet les résultats d’analyses au Respe et au vétérinaire sentinelle (figure 14). Le sous-réseau Syndrome piro-like permet ainsi de renforcer la surveillance des suspicions cliniques en complément de la SER. En 2014 et 2015, respectivement 168 et 248 déclarations ont été enregistrées dans le cadre du sous-réseau, mais aucune n’a conduit à détecter le virus de l’AIE (Daix, 2015; RESPE, 2016b).

Le Respe est très structuré. Il possède un conseil d’administration, correspondant à un comité de pilotage. Celui-ci représente une part assez large de la filière équine. Il comprend en effet des représentants des organisations vétérinaires (Avef, SNGTV), des éleveurs (Syndicat des éleveurs de chevaux de sang, Fédération nationale du cheval), de l’IFCE, des sociétés mères des courses et du sport (France Galop, le Trot, SHF), de LDA et d’écoles vétérinaires (RESPE, 2015). Il existe une unité centrale, qui assure l’animation du réseau ainsi que la centralisation des informations épidémiologiques dans une base de données nationale, leur analyse et leur communication. Des bilans sont régulièrement édités, transmis à toute personne intéressée s’inscrivant à une liste de diffusion et accessibles en ligne. Un bulletin est également adressé deux fois par an aux membres du réseau. L’unité centrale travaille en étroite collaboration avec le conseil scientifique et technique (CST) du Respe. Celui-ci est composé de spécialistes des maladies équines et du diagnostic de laboratoire, d’épidémiologistes et de vétérinaires praticiens. Le CST comporte un collège transversal appelé « Prévention sanitaire » et des collèges spécialisés pour les différents sous-réseaux, qui définissent les maladies à surveiller et les modalités de surveillance. Ils produisent notamment les protocoles de déclaration de chaque sous-réseau, détaillent les critères d’inclusion et d’exclusion des suspicions, la procédure de déclaration, les prélèvements à effectuer et leurs modalités d’envoi au laboratoire (RESPE, 2010a, 2016c; Valon et al., 2012).

2.3.1.5 Surveillance des équidés exportés

Depuis plusieurs années, le nombre d’équidés exportés par la France dépasse les 10 000 par an (FranceAgriMer, 2015). La plupart de ces animaux est à destination d’autres Etats membres de l’Union européenne (UE), nécessitant une attestation ou un certificat sanitaire mais aucun dépistage vis-à-vis de l’AIE ou d’autres maladies infectieuses (Anonyme, 2009). Un accord tripartite a en outre été signé par la France, l’Irlande et le Royaume-Uni en 2005 permettant la circulation des équidés sans attestation sanitaire, hormis pour les animaux de boucherie (IFCE, 2014). Par ailleurs, environ un millier d’équidés sont exportés chaque année dans des pays tiers, certains exigeant la réalisation de tests vis-à-vis de l’AIE ou d’autres dangers sanitaires (FranceAgriMer, 2016b). L’objectif de cette surveillance est, pour les pays destinataires, d’éviter l’introduction et la diffusion d’agents pathogènes. Indirectement, elle peut toutefois apporter des informations sur la situation sanitaire des équidés détenus en France, même si les individus testés ont ensuite vocation à quitter le territoire.

Aucun bilan des analyses AIE réalisées sur les équidés français dans le cadre de cette surveillance n’est toutefois disponible. Les autorités sanitaires françaises (DDecPP) contrôlent les documents sanitaires demandés pour l’export, y compris les résultats d’analyses, mais ceux-ci ne semblent pas

être systématiquement saisis dans la base de données européenne dédiée, dénommée TRACES (pour

Trade control and expert system en anglais), au contraire des autres données relatives au

mouvement (dates, opérateurs, lieux de transit et de destination, etc.). A ce jour, TRACES n’est pas un outil permettant un suivi aisé (même partiel) de la situation sanitaire française. Bien que la DGAL puisse être considérée comme jouant le rôle de gestionnaire de cette surveillance pour la France, il n’existe pas d’instance chargée de conduire une analyse épidémiologique des données ni leur diffusion, ni de CST.

2.3.1.6 Réseau de surveillance des causes de mortalité

(Resumeq)

En 2015, l’Anses a créé le REseau national de SUrveillance des causes de Mortalité des EQuidés (Resumeq). L’objectif de ce réseau est le suivi et la description des causes de mortalité et l’alerte en cas de découverte d’un évènement sanitaire inattendu. Il s’agit d’une surveillance « globale », c’est-à-dire non spécifique d’une maladie mais surveillant tous les dangers sanitaires (infectieux ou non) susceptibles d’entrainer la mort (naturelle ou par euthanasie) des individus, l’AIE en faisant partie (RESUMEQ, 2016; Tapprest et al., 2016a; Tapprest et al., 2016c).

Le réseau repose sur les centres réalisant des autopsies d’équidés sur le territoire national, incluant les écoles vétérinaires, les LDA et le laboratoire Anses de pathologie équine de Dozulé, ainsi que des vétérinaires praticiens (figure 15). En août 2016, 12 centres faisaient partie du réseau. A chaque autopsie d’équidé, les centres et vétérinaires partenaires saisissent en ligne dans une base de données nationale les informations individuelles sur l’animal, les résultats de l’examen nécropsique et les résultats positifs des analyses éventuellement réalisées. Environ 400 équidés ont été autopsiés au cours des neuf premiers mois d’activités (Tapprest et al., 2016a). Un test de Coggins a été pratiqué pour un équidé suspect, avec résultat négatif (N. Foucher, communication personnelle).

Resumeq est un réseau récent et très structuré. Il comporte une unité centrale chargée de l’animation des acteurs, de la centralisation, de l’analyse et de la diffusion des données. Cette unité joue également le rôle de référence pour les procédures d’autopsies et de formateur des acteurs. Un comité de pilotage est chargé de décider des grandes orientations du réseau. Ce comité réunit une douzaine de partenaires : Anses, DGAL, IFCE, Respe, Avef, SNGTV, Fondation Hippolia, Adilva, GDS France, FNCC, les écoles nationales vétérinaires et la région Normandie. Un comité scientifique et technique a également été mis en place, comprenant des vétérinaires, des épidémiologistes, des

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