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Plan 15 ), suggérant son appartenance à cette période.

3.3 Annexe 3 : Etude des restes fauniques et des objets en Matières Dures Animales (Céline Le Goff, Inrap)

3.3.5 Synthèse et conclusion :

Le site de Tigery « ZAC des fossés neufs – rue du Parc des vergers » a livré peu de vestiges fauniques pour chacune des périodes représentées. Des problèmes de conservation des ossements ne peuvent être évoqués pour justifier cette quantité. En effet, les indices taphonomiques ne révèlent que de rares traces de dégradations dues à des causes extérieures (intempéries) ou à lier à des activités de charognage. Ainsi, il semble que pour l’ensemble des périodes d’occupation de ce site, peu d’ossements y aient été rejetés.

Pour la période antique, les rejets fauniques proviennent de structures en creux, fosses et fossés pour le Haut-Empire, et trous de poteau pour le Bas-Empire, dont la valeur numérique est très faible (maximum NR/St : 23). Les informations livrées par les ossements sont similaires dans chaque contexte. En effet, se trouvent dans leur comblement les espèces communément observées dans les structures d’un établissement rural de ces périodes (Lepetz, 1996).

Les espèces consommées se limitent aux mammifères domestiques classiques, ceux de la triade (bœuf, caprinés, porc) et le cheval. Ces animaux semblent avoir été l’objet d’abattage et de traitements bouchers sur place (abattage, habillage, découpe primaire), comme en témoignent les traces de découpes observées et la représentation des grandes parties anatomiques.

Les faibles proportions de chaque espèce sur une période de cinq siècles ne permettent pas de définir les choix d’élevage ou les préférences alimentaires des résidents du site. Cependant, les quelques informations

obtenues relatives à l’âge et au sexe renseignent sur une exploitation diversifiée des bœufs et caprinés. En effet, des individus jeunes et réformés ont été recensés permettant de supposer des élevages orientées vers la viande, le lait ou la laine et une utilisation des bœufs (présence d’un mâle castré) pour les travaux agricoles. Malgré la présence de bois de cerf, la consommation de gibier ne peut être évoquée, ni celle de volaille ou d’espèces marines (poisson ou fruit de mer). Ces différentes informations pourraient indiquer que cet espace était plutôt dévolu à des activités agro-pastorales en marge de l’habitat. De plus, la récupération de chute de bois de cerf permet d’observer la réalisation d’objets dans un cadre domestique.

Aux périodes médiévales, le type de rejets varie très légèrement par rapport aux périodes précédentes. Malgré la grande quantité et la diversification du type de structures, les dépôts animaux sont toujours limités (maximum NR/St : 40).

La vision d’ensemble de ces rejets témoignent principalement de la consommation des animaux de la triade domestique et vraisemblablement de manière occasionnelle du cheval, de même que celle de volailles, coq et oie. Le chien, absent des contextes antiques, vient aussi étoffer le groupe des animaux domestiques.

Cet assemblage est classique pour la période (Audouin-Rouzeau, 1992). La représentation de l’ensemble des grands groupes anatomiques des mammifères de la triade domestique permet de constater un traitement boucher domestique des animaux sur place. En effet, les rejets présentent des traces d’habillage, de découpe primaire, découpe de détails et de consommation. Mais la faiblesse numérique des rejets de chaque structure permet de n’observer aucune différence spécifique ou fonctionnelle. Les légères différences notées avec la phase antique semblent rapprocher ces rejets du secteur domestique (au sens strict). De plus, à l’instar des périodes précédentes, les indices recueillis concernant les âges d’abattage mettent en évidence une exploitation diversifiée des bœufs et caprinés, sans pouvoir observer les stratégies d’élevage.

Enfin, il a été possible d’observer une exploitation ponctuelle des ossements d’animaux à des fins artisanales. Les découvertes d’un appeau, d’une plaque de barrette centrale de peigne et l’observation de traces de sciage sur des chevilles osseuses de caprinés permettent d’observer le recyclage et la mise en valeur de rejets osseux. Ainsi, l’appeau de simple facture a pu être réalisé dans un cadre domestique. En revanche, la fabrication de la plaque de barrette et le travail de la corne nécessitant de plus ample compétence pourrait être l’œuvre d’artisans, peut-être itinérants. En effet, la fabrication de ce genre d’objets nécessite des connaissances précises des propriétés du matériau (Chaoui-Derieux, Goret, 2009).

L’assemblage faunique du site de Tigery est peu représentatif de la consommation carnée des résidents du site, pour la période antique comme pour les périodes médiévales. Pourtant, les espèces et leur proportion sont à l’image de ce qui est habituellement décrit. Ainsi, ces données ne permettent pas de caractériser le statut des occupants du site.

L’organisation du site permet d’observer que l’espace du Haut-Empire fouillé en 2013 se situe

probablement en marge de l’habitat, dans une zone a priori dévolue à des activités agro-pastorales. Ce que semble également confirmer les données de la fouille de Tigery « ZAC des fossés neufs » (Morin, 2005) au regard de la diversification des taxons enregistrés (volaille, gibier) malgré une quantité de faune restreinte.

Quant aux rejets attribués aux phases médiévales, ils se localisent quant à eux au cœur d’un secteur d’habitation, et se trouvent être similaires en taxons et en quantité à la représentation faunique des parcelles mitoyennes fouillées en 2001 et 2002 (Morin, 2005).

3.3.6 Bibliographie :

Audouin-Rouzeau 1992

AUDOUIN-ROUZEAU Frédérique, Approche archéozoologique du commerce des viandes au Moyen-âge,

Anthropozoologica. Vol 16 ; in Les animaux et leurs produits dans le commerce et les échanges, Paris : L’homme et

l’animal, 1992.

Barone 1986

BARONE Robert, Anatomie comparée des mammifères domestiques, Tome 1 : ostéologie. Paris : éditions Vigot frères, 3ème édition, 1986, 761 p.

Chaoui-Derieux et Goret 2009

CHAOUI-DERIEUX Dorothée et GORET Jean-François, L’exploitation artisanale des côtes de grands herbivores à travers les plaques ornementales des coffrets et les peignes en Ile-de-France (IXe-XIIe S.), revue archéologique d’Ile-d- France, tome 2, 2009, p. 253-272.

Grant 1982

GRANT Annie, « The use of tooth wear as a guide to the age of domestic ungulates », dans WILSON Bob, GRIGSON

Caroline et PAYNE Sebastian (edit.): Aging and sexing animal bones from archaeological sites, BAR British Series 109, 1982, p. 91-108.

Lepetz 1996

LEPETZ Sébastien, L’animal dans la société gallo-romaine de la France du nord, Revue archéologique de Picardie, n° spécial 12, Amiens, 1996, 174 p.

Morin 2005,

Morin, Tigery (91), « ZAC des Fossés Neufs » : un établissement rural de l’antiquité au XIIème siècle. Rapport de fouille. Pantin :Inrap CIF, 2005 ;

Rodet-Belarbi, Béal 2006

RODET-BELARBI Isabelle et BEAL Jean-Claude, Le travail de l’os, du bois de cerf et de l’ivoire à Vertillium-Vertault (Côte-d’Or). Bulletin Archéologique et Historique du Châtillonnais, 6e série, n° 6, 2003, p. 51-104.

Rodet-Belarbi, Gazenbeek 2014

RODET-BELARBI Isabelle et GAZENBEEK Michiel, L’exploitation des bois de cervidés à l’époque mérovingienne sur le site de Mondelange (Moselle), Revue Archéologique de l’Est, t. 63-2014, 2014, p. 259-300.

3.4

Annexe 4 : Etude archéomagnétique des fours culinaires