• Aucun résultat trouvé

(6.11)

et à l'échelle 0, donnée par g = 0, la contribution de l'instanton est purement topologique. Or, la charge topologique Q est donc entièrement déterminée par le comportement asymptotique du champ de jauge

R

x

0

mais ce n'est pas le cas pour le potentiel de jauge

g

qui devient une pure jauge:

g (x)

x

U(x) U

1

(x)

, le vide de la théorie

étant non trivial. Les éléments de jauge

U(x) SU(2), x S

3 sont tels que : U =

A i B , A

2

B

2

1

et

U(x)

représente

U: S

3

SU(2) S

3 où nous trouvons les applications de la sphère

S

3 représentant l'espace

physique compact E3, bord de l'espace E4, sur l'espace isotopique de SU(2), également isomorphe à

S

3. L'intégration sur la famille de sphères

S

3 implique donc que la signature de l'espace sous-jacent à la configuration (identifié à l'espace "physique" ) est nécessairement Euclidienne (+ + + +).

Nous suggérons à présent qu'au voisinage de l'échelle 0, la symétrie Euclidienne est restaurée.

6.2

SYMETRIE INSTANTON 0

Nous proposons dans la suite le point de vue selon lequel la trace du noyau de la chaleur Tr (-1)s

e

ß D

2

peut être évaluée de deux manières duales pour ß 0 et pour ß .

Proposition 6.2.1 Dans l'espace de superposition des métriques Lorentziennes et Euclidiennes, la différence entre les

deux classes de signatures est un invariant topologique, donné par l'indice de l'opérateur de Dirac de la variété spinorielle pré- espace-temps, de la forme:

I nd

D

= Tr (-1) s

e

ß D

2

avec ß , s étant le nombre de métriques. L'indice, constant et égal à 1, donne une métrique Lorentzienne à l'échelle de Planck et une métrique Euclidienne à l'échelle 0.

E. Witten a montré [522] qu'étant donnée une théorie quantique des champs supersymétrique, l'on peut définir la quantité I = Tr (-1)f , f étant le nombre fermionique et I donnant la différence entre le états bosoniques et fermioniques dans l'espace de Hilbert de la théorie. Nous étendons en supergravité ce résultat en posant :

= Tr (-1) S (6.12)

donne la différence entre le nombre d'instantons et de monopoles gravitationnels dans l'espace de Hilbert de la théorie de superposition à l'échelle 0 et S désigne le nombre de métriques de la théorie. L'indice supergravitationnel dépend seulement des modes 0 des états d'énergie - les valeurs propres de l'Hamiltonien

D

2 étant l'énergie - , les états d'énergie non nuls induisant l'existence de paires monopôles - instantons. De plus, Tr(-1)S est invariant sous les déformations continues de l'Hamiltonien et constitue donc un indice topologique de la théorie de déformation quantique de la signature d'espace-temps. Calculons à présent l'indice de l'opérateur de Dirac à partir de la régularisation de la trace. L'indice de l'opérateur de Dirac est donné par :

= Tr

e

ß D 2 = Tr (-1) S

e

ß D 2 =

[Dx] [D ] e

dt L 0 ß cpl (6.13)

où cpl représente une condition de périodicité aux limites. Le Lagrangien Euclidien est donné par :

L =

1

2g x ˙ ˙ x

1

2g (x)

D

Dt

Chapitre 6. Dualité Instanton / Monopôle et Double Signature

___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

D'après (5.3.1), la température Tc de la variété pré-espace-temps à l'échelle de Planck doit être considéré comme complexe. Nous posons donc ß complexe dans (6.17), de sorte que l'indice de l'opérateur de Dirac s'écrit :

= Tr (-1) S

e

ßc D 2

=

n

iE=0

n

mE= 0 (6.14)

où ni représente le nombre d'instantons et nm le nombre de monopôles dans l'espace de superposition. D'après (6.1.7) ßc

joue le rôle de constante de couplage dynamique de la théorie (dilaton complexe c ) : c

1

g

2 et l'indice de

l'opérateur

D

2 devient :

= Tr (-1) S

e

ßr D 2

. e

i ß i D 2 (6.15)

l'exponentielle Z = Tr

e

ßr D 2représente la fonction de partition des états de la théorie, construite en métrique Euclidienne

et correspond au secteur instanton de l'espace de superposition. En revanche,

Z ˆ

= Tr

e

i ßi D 2 représente l'opérateur

d'évolution de la théorie, défini seulement en métrique Lorentzienne et correspond au secteur monopôle de l'espace de superposition. Calculons séparément l'indice I+ - associé à la variété Riemannienne sur laquelle est défini l'opérateur de Dirac - et le "pseudo-indice" I- - associé à la variété Lorentzienne - :

I+ = Tr (-1) S

e

ßr D 2 et I- = Tr (-1) S

e

i ßi D 2 (6.16)

(i) L'indice I+ sur la 4variété Riemannienne donne la différence entre le nombre de solutions selfduales du système

-instantons i - et de solutions anti-self-duales - anti-instantons

i

- : I+ = Tr (-1) S

e

ßr D 2 = i -

i

.

(1) L'indice étant indépendant de ß, nous posons ß = 0. Tous les états possibles de la théorie sont alors excités dans le cadre d'une théorie purement topologique et I+ devient :

I

ß 0 = Tr (-1) S (6.17)

ce qui correspond à l'échelle 0 de la théorie de superposition, dominée par les configurations de champ du type instantons de taille 0. La relation entre l'indice donné par le théorème d'Atiyah-Singer et la caractéritique d'Euler d'une variété nous permet de poser la valeur de I+ à l'échelle 0 :

I

ß 0 = Tr (-1) S

e

ßr D 2= Tr (-1) S =

i

E= 0

i

E =0

= 1 (6.18)

L'indice est calculé indépendamment du Hamiltonien et la théorie correspondante est nécessairement topologique. La différence entre nombre d'instantons et d'anti-instantons de la configuration Euclidienne est invariente et égale à 1, quelle que soit l'échelle de la théorie. Nous pouvons donc déduire de (6.18) le nombre d'instantons à l'échelle 0 correspondant à l'origine de la variété espace-temps :

à l'échelle 0, la charge topologique, ou nombre d'instantons est 1 - i.e. il existe à l'origine de la variété de superposition des métriques un instaton gravitationnel singulier de taille 0 - .

Conformément à la théorie de Witten [524], l'instanton singulier de taille 0 est le résultat de l'effondrement en un point des n instantons et anti-instantons gravitationnels existant à une échelle arbitraire. L'effondrement du gaz d'instantons en un point peut également être décrit comme un "effondrement Riemannien", dans l'esprit de P. Pansu [419].

(2) Définissons à présent I+ sur la limite singulière correspondant à ß . Sur cette limite, la solution classique instanton n'est plus définie, de sorte que le nombre topologique associé à la solution disparaît. L'on doit donc s'attendre à ce que l'indice de l'opérateur de Dirac tombe à 0 sur cette limite. En effet, partant de (6.18) :

Chapitre 6. Dualité Instanton / Monopôle et Double Signature

___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

nous observons que lorsque ß , nous avons

e

ßr D 2 0, de sorte que l'indice I+ devient

I

ß 0 sur la limite. L'indice de l'opérateur de Dirac est donc bien défini pour ß < ; toutefois, ß T 0, et l'infinité d'états excités sur la limite ß = 0 s'effondre à ß sur un seul état possible. La variété Euclidienne D = 4 sous-jacente est déformée à l'infini en une variété-limite Lorentzienne de dimension D = 3 + 1, et l'indice

I

ß , correpondant à la caractéristique d'Euler sur une variété de dimension impaire, s'annule.

(ii) Calculons à présent le nombre de monopôles caractérisant la solution Lorentzienne sur les deux limites ß = 0 et ß . En métrique Lorentzienne, la notion d'indice au sens strict disparaît, mais il subsiste la possibilité de calculer le nombre monopôlaire, donné par :

I- = Tr (-1) S

e

i ßi D 2 =

m

E=0

m

E= 0 (6.20)

(1) Sur la limite ß = 0, l'indice monopôlaire I- donné par (9.24) devient :

I

ß 0 = Tr (-1) S (6.21)

La limite (6.26) correspond à la limite de compactification de la théorie Lorentzienne (3, 1) évoquée en (7.2) et sur laquelle, pour t = 0, la dimension de la variété espace-temps passe, par réduction dimensionnelle, de 4 à 3 dimensions. E.Witten a mis en évidence cette réduction [517]. La variété a donc pour limite (i.e. pour bord) à t = 0 la 3-géométrie Euclidienne Ê3, dont la métrique est définie positive (+ + +). Or, dans ce cas, la variété sous-jacente étant de dimension impaire, la caractéristique d'Euler, donnée par

I

ß 0 = Tr (-1) S est donc nulle, de sorte que :

I

ß 0 = Tr (-1) S = 0 (6.22)

et l'indice de la 3-géométrie résultant de la compactification de la théorie Lorentzienne à t = 0 est nul. Nous tirons de (6.22) que le nombre de monopôles est nul sur la limite d'échelle 0, l'on a

m

t 0E=0

m

t =0E= 0 = 0.

(2) Pour ßi (ech. de Planck et au delà), la solution donnée par

I

ß = Tr (-1) S

e

i ßi D 2

(6.23)

devient fortement oscillante. Comme (6.23) n'est pas une distribution, pour ßi , l'opérateur oscillant

e

i ßi D 2 se

comporte comme (-1) S et ne tend pas vers 0 mais vers la valeur constante finie 1. En effet, l'identité d'Euler permet de

réécrire

e

i ßi D 2:

e

i ßi D 2= cos

D

2

ßi + i sin

D

2ßi (6.24)

(6.24) est de module unité, de sorte que

e

i ßi D 2 lorsque ß

i . Il en résulte pour l'indice sur cette limite :

I

ß = 1, et le nombre monopôlaire est 1 lorsque ßi .

(iii) Combinant (i) et (ii), nous pouvons maintenant calculer l'indice de la variété de superposition

I

:

I

= I+ - I-,

I

correspondant à ß complexe. L'indice prend alors la forme construite ci-dessus :

I

= Tr (-1) S

e

ßc D 2

=

n

iE=0

n

mE= 0 = Tr (-1) S

e

ßr D 2

. e

i ß i D 2 (6.25)

et comme l'opérateur matriciel de Dirac a la structure d'un projecteur, au produit des exponentielles (6.25) donnant

I

correspond la somme des indices I+ et I- , de sorte que, i représentant les instantons et m les monopôles :

Chapitre 6. Dualité Instanton / Monopôle et Double Signature

___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Calculons l'indice de superposition aux limites

I

0 et

I

correspondant à ßc 0 et ßc :

I

0 =

I

0

I

0 = (i -

i

)0 + (m -

m

)0

soit :

(i-

i

)0 = 1 et (m -

m

)0 = 0,d'où

I

0 = 1. De même,

I I I

= (i -

i

) + (m -

m

) et comme (i -

i

) = 0 et (m -

m

) = 1, nous trouvons pour l'indice de superposition à l'infini

I

:

I

= 1

et aux deux limites l'indice est identique, de sorte que nous pouvons poser dans l'espace de superposition :

I = I

+

I-

= (i -

i

) + (m -

m

) = 1 soit encore, de manière équivalente :

I

=

I

+

I-

= (i -

i

) - (

m

- m) = 1 (6.27) et la différence entre le nombre d'instantons et de monopôles donné par

I

+

I-

représente donc un invariant topologique de la variété de superposition. Nous retrouvons alors les deux limites :

ßc = 0 : (i -

i

) = 1 (

m

- m) = 0

et à l'échelle 0 la solution a pour charge topologique 1, si bien que l'espace de superposition est caractérisé par l'instanton gravitationnel singulier I+ de taille 0. Au contraire, sur la limite infinie - i.e. grande échelle - de l'espace-temps, la solution devient :

ßc : - (

m

- m) = 1, soit (m -

m

) = 1 et à l'infini, la solution désormais monopôlaire ne présente plus qu'un monopôle singulier m.

Nous tirons donc de ce qui précède qu'à grande échelle, l'indice de superposition est égal à 1 et la variété sous-jacente est non compacte, du type (3, 1). La configuration topologique correspondante est donc celle d'un monopôle gravitationnel. monopôlaire. Au contraire, à l'échelle 0, l'indice de la variété sous-jacente étant 1, la topologie correspondante est alors celle d'un instanton gravitationnel de taille 0. La configuration monopôlaire à l'échelle de Planck est "twistée" en une configuration du type instanton gravitationnel de taille 0 à l'échelle 0.

De la prop. (6.2.1), nous tirons donc que le point singulier marquant l'origine du pré-espace-temps à l'échelle 0 correspond à un instanton gravitationnel singulier -i.e. de charge topologique 1 - de taille 0. La signature sur est hypersymétrique - i.e. Euclidienne (+ + + +). Plus généralement, la métrique Euclidienne (+ + + +) portée par l'instanton de taille 0 domine la théorie de superposition au voisinage de l'échelle 0 et, dualement, la métrique Lorentzienne domine la théorie au voisinage de l'échelle de Planck. Une question intéressante, de nature à éclairer la première phase d'expansion de l'espace-temps dans le domaine de Planck consiste à comprendre les causes possibles de la transition conduisant l'instanton de la taille 0 au rayon de Planck. Nous évoquons cette question au chap. 8. et suggérons qu'il existe, antérieurement à la phase physique d'expansion de l'espace-temps, une phase non physique, de type topologique, induisant une nécessaire dilatation des métriques Riemanniennes (gaz d'instantons) depuis l'échelle 0 jusqu'à la longueur de Planck.

Dans le chapitre suivant, nous considérons qu'au voisinage de l'échelle 0, la théorie physique doit être remplacée par une théorie duale, i.e. la théorie topologique des champs. Nous proposons alors une solution possible de la singularité initiale de l'espace-temps dans le cadre de la théorie topologique.

Chapitre 6. Dualité Instanton / Monopôle et Double Signature

Chapitre 7. Théorie Topologique de la Singularité Initiale

___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

7