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La surveillance des mises bas

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 117-120)

Les résultats de l’enquête en élevage

3. La diversité des pratiques

3.1. La surveillance des mises bas

Les données collectées concernent d'une part, l’ajustement des horaires et l’anticipation des problèmes à la mise bas et d'autre part, les modalités concrètes d’assistance, aux mères comme aux nouveaux nés. La surveillance se fait, selon les éleveurs, seulement aux heures de travail habituelles ou sur des créneaux plus longs, certains réalisant même une surveillance 24 h sur 24. La modification des horaires de travail lors des mises bas (« change in working hours for farrowing supervision ») a été codée en deux modalités : pas ou peu de modifications des horaires (pause du midi moins longue, horaires allongés d’une heure le soir) et modifications importantes des horaires (relais le midi pour la surveillance, surveillance la

nuit). La surveillance peut aussi être accentuée sur les truies qui ont eu précédemment des mises bas difficiles. C’est ce que nous appelons le repérage anticipé des truies à problèmes (« Anticipate farrowing difficulties »).

Tableau III.2 : Variables et modalités servant à l’analyse de la variabilité des pratiques autour des mises bas. Le nombre d’élevages dans chaque modalité est donné entre parenthèses.

Items Modality A Modality B Modality C Farrowing

Pharmacological products Few (8) Many but few sows (8) Intensive (9)

Help to piglets Some (15) Much (10)

Manual assistance Seldom (10) Sometimes (8) Frequently (4)

Anticipate farrowing difficulties No (18) Yes (7) Cross-fostering

Hyperprolificity management Within batch (8) Between batches (9) Several extra batch possibilities (7) Number of piglets under gilts Less than under sows (3) Equal to sows (9) More than under sows (13)

Cross-fostering within parity No (19) Yes (6)

Reduce litter weight variability No (8) Yes, 1 litter of small piglets (8) Yes for all litters (9)

Fostering / productive history No (11) Yes (14)

Les actes réalisés et les produits utilisés lors de la surveillance des mises bas sont nombreux : - Sur les truies : vérification de l’état de la mamelle avant de provoquer la mise bas, utilisation d’ocytocine, de calcium, de Dynolitique®, de Sergotonine®, de Reprocyne®, de Monzal® ou encore d’anxiolytiques, réalisation de fouilles mais aussi prise de température et traitement antipyrétique si besoin.

- Sur les porcelets : utilisation d’asséchant ou de paille, mise en place d'un carton ou d'un tapis sur le sol, aide à la consommation du colostrum, traite des truies pour nourrir au biberon les porcelets chétifs, séparation des porcelets de leur mère en début de mise bas, équeutage, meulage des dents, piqûre de fer, désinfection du cordon, injection de glucose, d’antibiotiques.

A partir de tous ces actes techniques, nous avons reconstruit trois variables. La première variable correspond au degré d'utilisation des produits pharmacologiques facilitant le déroulement de la mise bas (« Pharmacological products ») et ses modalités sont : peu de produits utilisés ; beaucoup de produits différents utilisés mais sur un nombre limité de truies ; des produits utilisés sur un grand nombre de truies. La deuxième variable distingue les éleveurs sur l’assistance qu’ils apportent aux porcelets au cours de la mise bas (« Help to piglets »). Certains procurent une assistance modérée en effectuant le séchage, l’injection de fer et la désinfection du cordon alors que d’autres apportent une aide intense en réalisant en plus la traite de colostrum, un apport de glucose et/ou de colostrum aux porcelets chétifs et la séparation des porcelets. La troisième variable concerne la fréquence des fouilles de truies lors de la mise bas (« Manual assistance ») et est décrite par trois modalités qui correspondent

à : moins de 30% des truies fouillées ; environ une truie sur deux fouillée ; des fouilles quasi systématiques.

3.2. L’adoption

Tous les éleveurs réalisent des échanges de porcelets entre les truies d’une même bande dans les jours qui suivent la mise bas. Cette gestion peut suffire pour certains éleveurs alors que d'autres font appel, pour allaiter les porcelets surnuméraires, à des truies issues de la bande précédente, des truies intercalaires (entre deux bandes) ou à des « louves » (appareil d’allaitement artificiel). Les adoptions peuvent être limitées à la période peri-partum (avant le lundi suivant les mises bas) ou se poursuivre durant la lactation en cas de « décrochement » de porcelets (c'est-à-dire des porcelets qui grossissent moins vite que le reste de la portée). Dans ce cas certains éleveurs sèvrent précocement une portée et utilisent la truie ainsi libérée pour allaiter les porcelets « décrochés ». A l’inverse certains éleveurs n’hésitent pas à euthanasier les porcelets les plus chétifs qui n’ont selon eux que de très faibles chances de survie. Pour décrire ces différentes pratiques permettant de gérer l’hyperprolificité (HP), nous avons défini une variable synthétique avec trois modalités (« hyperprolificity management ») : gestion

« minimale » de l’HP (adoptions intra bande), mise en place d’un système complémentaire d’adoption inter-bande (gestion « modérée » de l’HP) et plusieurs systèmes mis en œuvre (gestion « importante » de l'HP).

Lors des adoptions au sein d’une bande plusieurs façons de faire coexistent, les échanges entre truies pouvant ou non prendre en compte le rang de portée des truies impliquées (variable « Cross-fostering within parity »). Nous avons de plus identifié des pratiques opposées vis-à-vis des primipares. Certains éleveurs surchargent et d’autres déchargent ces jeunes truies qui peuvent aussi être sevrées en avance par rapport au reste de la bande (« Number of piglets under gilts »).

Les porcelets concernés par le changement de mère peuvent être les plus gros ou les plus petits. Certains éleveurs préfèrent échanger les animaux par demi-portée, d’autres réaffectent des individus. Au sein de la bande les éleveurs peuvent chercher à homogénéiser, outre le nombre de porcelets par truie, le poids des porcelets. Certains éleveurs regroupent les porcelets les plus chétifs au sein d’une portée, d’autres homogénéisent le poids au sein de toutes les portées de la bande (« Reduce litter weight variability »). Enfin le nombre de porcelets allaités par une truie donnée peut être adapté en fonction de sa carrière, de son rang de portée et du nombre de tétines fonctionnelles (« Fostering / productive history »).

Concernant le nombre de tétines fonctionnelles, certains éleveurs laissent sous la truie un

nombre de porcelets correspondant au nombre de tétines, alors que d’autres laissent si possible 1 ou 2 tétines libres. Mais cette adaptation n’a pas été évoquée chez tous les éleveurs et le nombre de réponses ne permettait pas de prendre en compte cet élément de variabilité dans l’analyse.

3.3. Le sevrage

Le sevrage est un événement qui prend du temps et qui conditionne les venues en chaleur des truies. Si la pratique courante est de sevrer toutes les truies et les porcelets le même jour, d’autres types de sevrage (« Type of weaning ») ont été identifiés au cours de l'enquête : sevrage précoce des gros porcelets et/ou tarissement précoce de certaines truies ou encore une sortie de maternité décalée entre les truies et les porcelets. Concernant le jour du sevrage (« Day of weaning »), nous retrouvons dans notre échantillon 13 éleveurs qui l’effectuent le mercredi et 12 le jeudi. Le choix du type et du jour de sevrage est souvent expliqué par des motivations soit vis-à-vis du temps de travail le jour du sevrage (« Weaning in order to manage daily work time »), soit par rapport au travail le week-end (« Weaning in order to avoid insemination during weekend » et « Weaning in order to avoid farrowing during weekend »). D’autres raisons expliquant les pratiques de sevrage ont également été évoquées en plus des raisons précédentes sans que nous puissions les intégrer aux analyses, chacune de ces raisons étant rarement évoquées par plus de deux éleveurs : la gestion de la place disponible en maternité (« je ne peux pas garder les porcelets plus longtemps dans la maternité car j’ai une autre bande qui arrive à terme »), les conditions d’ambiance du post sevrage (« je ne peux pas sevrer des porcelets plus tôt que d’autres car mon bâtiment de post-sevrage est en tout-plein / tout vide, alors mettre seulement 20 porcelets dans une salle où il y en a normalement 300, au niveau sanitaire ca ne serait pas bon »), le coût financier (« tout le monde en même temps, ca évite de devoir faire un traitement Régumate ») et la gestion du nombre de truies dans les bandes (« je fais un sevrage anticipé de certaines truies afin de les introduire dans la bande précédente »).

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