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La conduite en bande

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 38-41)

Introduction bibliographique

1. L'élevage porcin

1.3. La conduite des troupeaux de truies

1.3.1. La conduite en bande

Le principe de cette conduite est de diviser le troupeau en plusieurs « bandes ». La notion de bande est proche des notions de « lot » et de cycle de production de lot qui sont plus couramment utilisées en élevages de ruminants. Le cycle de production de lot est défini en production ovine par Cournut (2001) comme l’ensemble des cycles de production de brebis ayant participé à une même session de lutte (reproduction). En élevage porcin, l’événement qui définit la bande est le sevrage. En effet, toutes les truies d’une même bande sont sevrées le même jour (le jeudi par exemple) afin de regrouper l’apparition des comportements d’œstrus dans la semaine qui suit (soit le lundi et le mardi). Les truies d’une même bande sont donc toutes inséminées la même semaine et la durée de gestation étant peu variable elles mettent bas en même temps (pour une insémination le lundi et une durée de gestation de 114 jours, la mise bas survient le mercredi). Il y a donc un intervalle de 20 à 21 semaines, selon la durée de

la lactation (3 ou 4 semaines), entre deux sevrages successifs d’une même bande. Une bande réalise donc de 2,47 à 2,60 cycles par an (52 semaines). Afin d’avoir des intervalles réguliers entre chaque bande, le nombre de bandes et la durée de lactation sont fréquemment choisis en même temps. Ainsi, avec une division du troupeau en 3, 7 ou 21 bandes il sera plus commun de trouver des élevages avec 4 semaines de lactation ce qui permettra d’avoir des intervalles réguliers entre chaque bande respectivement de 7, 3 et 1 semaines. Dans les conduites en 4, 5, 10 et 20 bandes, la durée de lactation préférentielle sera de 3 semaines et les intervalles entre chaque bande seront respectivement de 5, 4, 2 et 1 semaines (Caugant, 2002). La concentration dans le temps et dans l’espace des événements d’une bande permet aussi de mettre en place un système de « tout plein – tout vide » afin d’améliorer la maîtrise du statut sanitaire de l’élevage. Tous les porcelets et toutes les truies étant sevrés / taries et transféré(e)s dans d’autres salles le même jour, il est possible de nettoyer et désinfecter les salles de maternité entre chaque bande. Le temps séparant la sortie d’une bande et l’entrée de la suivante varie de 2 jours (notamment dans la conduite en 5 bandes) à 9 jours (pour la majorité des autres conduites). Actuellement en France, la conduite en 7 bandes avec 4 semaines de lactation est la plus fréquente. Le choix des éleveurs s’est tourné vers cette pratique pour plusieurs raisons :

- en premier lieu elle permet d’organiser le travail sur une base hebdomadaire avec des tâches spécifiques pour chaque semaine. On parle ainsi des « semaines de mises bas », « semaines de sevrage » et « semaines d’insémination ». Ces trois semaines s’enchaînent dans cet ordre, la mise bas de la bande n précèdant d’une semaine le sevrage de la bande n-1 qui précède la semaine d’insémination de la bande n-1 (puis viennent les mises bas de la bande n+1, le sevrage de la bande n et les inséminations de la bande n, etc…). Les différentes conduites présentent des enchaînements spécifiques qui sont décrits dans le Tableau I.1.

Tableau I.1 : Enchainement des actes techniques périodiques en fonction de la conduite en bande.

(IA : insémination artificielle)

20 / 21 bandes 7 bandes 5 bandes Semaine 1 Sevrage, Détection des

œstrus, IA, Mises bas Sevrage Sevrage Semaine 2 Sevrage, Détection des

œstrus, IA, Mises bas Semaine 3 Sevrage, Détection des

œstrus, IA, Mises bas Mises bas - Semaine 4 Sevrage, Détection des

œstrus, IA, Mises bas Sevrage -

- la conduite en 7 bandes permet d’avoir, même dans des élevages de taille réduite, des effectifs par bande suffisamment importants permettant d’obtenir des lots de porcelets conséquents. Par exemple un élevage de 70 truies aura 10 truies par bande qui sèvrent 10 porcelets chacune soit 100 porcelets par cohorte (groupe de porcelets sevrés le même jour).

Toutefois l’accroissement de la taille des bandes et des cohortes de porcelets peut devenir excessive dans les élevages de grande taille (plus de 300 truies) qui optent alors généralement pour des conduites en 20 et 21 bandes.

La conduite en bandes permet aussi une gestion plus facile des porcelets surnuméraires puisqu’un nombre important de truies mettent bas dans la même période facilitant ainsi les adoptions de porcelets entre les truies. En effet les truies adoptent facilement des porcelets d’autres truies (Orgeur et al., 2002) mais une tétine non tétée pendant 3 jours se tarit ce qui limite la période durant laquelle une truie est disponible pour les adoptions. Cette facilité de gestion augmente avec le nombre de truies dans la bande.

La conduite en bandes permet aussi de gérer les problèmes ponctuels de fertilité. En effet, dans plusieurs conduites en bandes (7, 20 et 21 bandes) les truies qui reviennent en oestrus trois semaines après leur insémination peuvent être directement intégrées à la bande sevrée la semaine précédente. Dans les autres conduites (4, 5 et 10 bandes) ces truies « en retour » seront intercalées entre deux bandes et pourront avoir 1 à 2 semaines d’avance sur leur nouvelle bande. La gestion de ces truies intercalaires n’est pas évidente puisqu’elles peuvent remettre en cause le fonctionnement en « tout plein - tout vide ». C’est pourquoi les truies avec un épisode d’infertilité sont plus facilement réformées dans ces conduites. Cette possibilité de décaler des truies infertiles vers une autre bande sans modifier l’organisation générale du calendrier de conduite explique également pourquoi la conduite en 7 bandes a été choisie préférentiellement.

Le bon fonctionnement de ces conduites en bandes repose sur un bon regroupement des chaleurs afin que les mises bas soient bien concentrées et que les porcelets aient tous le même âge au sevrage. Cette contrainte est particulièrement importante pour les cochettes qui n’ont pas d’événement déclencheur tel que le sevrage pour les truies. Plusieurs méthodes se sont mises en place pour gérer ces problèmes et font l’objet de la section suivante.

1.3.2. Les pratiques qui influent sur le déroulement d'un cycle de reproduction

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