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La surveillance des chaleurs

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 120-125)

Les résultats de l’enquête en élevage

3. La diversité des pratiques

3.4. La surveillance des chaleurs

La surveillance des chaleurs est un point crucial pour le bon fonctionnement du troupeau puisque c’est cette surveillance qui permet de réaliser l’insémination au moment optimal et ainsi d’atteindre un bon taux de fertilité. Mais ici aussi les façons de faire sont variables d’un élevage à l’autre en termes de périodes et de fréquences de détection ainsi qu’en termes de gestion des truies et des verrats.

Ainsi la première détection des chaleurs (« First day of œstrus detection ») peut être effectuée dès le vendredi soir ou le samedi matin, à partir du dimanche ou à partir du lundi. Le nombre de séances de détections par jour (« Number of detection sessions per day ») varie de 1 à 3 et le nombre de verrats sur l’exploitation varie de 1 à 4 mais le nombre de verrats utilisés pour faire les détections (« Boar number for detection ») sur une même bande est rarement supérieur à 2.

Pour une meilleure gestion des truies, certains éleveurs cherchent à favoriser leur venue en œstrus (« Techniques to help œstrus ») en pratiquant une injection de PG600 le lendemain du sevrage ; d’autres préfèrent les mettre en groupe et ne les bloquer qu'une fois la chaleur détectée. Enfin, 3 éleveurs mettent en groupe les truies qui n’ont pas été observées en œstrus après un certain délai et au total 5 éleveurs arrêtent de faire des détections après une certaine date (« Do detections stop on a specific day in the week ? »).

Tableau III.3 : Variables et modalités servant à l’analyse de la variabilité des pratiques autour des inséminations. Le nombre d’élevages dans chaque modalité est donné entre parenthèses.

Items Modality A Modality B Modality C Weaning and Oestrus detection

Day of weaning Wednesday (13) Thursday (12)

Type of weaning All together (18) Split weaning (4) Sows and piglets move on different days (3) Techniques to help oestrus None (8) Use pharmaceuticals (9) Sows grouped after weaning (8)

Boar number for detection One (14) Several (11)

Insemination

Weekly modifications to protocol None (8) One (11) Several (6)

Number of inseminations per

sow per day One (7) One or two (12) Two (6)

Distinction between gilts and sows No (17) Yes (8)

Boars can mate No (19) Yes (6)

Source of semen Purchased (15) On farm (10)

3.5. L’insémination

Les éleveurs utilisent des protocoles d’insémination très variés. En effet, si certains gardent le même protocole quel que soit le jour de venue en chaleur de la truie, d’autres le modifient tous les jours de la semaine (« Weekly modifications to protocol »). De plus certains éleveurs ne réalisent des inséminations qu’au moment des détections de chaleurs alors que d’autres peuvent faire des séances spécifiques dédiées à l’insémination. Le nombre d’inséminations par truie est généralement de 2 ou 3. Pour ce qui concerne le rythme des inséminations, nous observons qu'il varie selon les éleveurs, entre une et deux inséminations par truie par jour, certains éleveurs le modifiant au cours de la semaine (« Number of inseminations per sow per

day »). L’intervalle entre la détection d'œstrus et l’insémination est variable de 0 à 24 heures.

Enfin, certains éleveurs appliquent un protocole différent pour les cochettes et les truies (« Distinction between gilts and sows »).

La semence peut provenir d’un CIA (Centre d’Insémination Artificielle) ou être prélevée à la ferme (« Source of semen »). Certains éleveurs utilisent aussi le verrat pour saillir certaines truies (« Boars can mate »).

A partir des informations recueillies sur les détections de chaleurs et les protocoles d’insémination nous avons pu reconstituer le nombre de séances de détection et d’insémination des élevages enquêtés. Ainsi, un éleveur qui fait 3 détections par jour aura 12 séances à effectuer entre le lundi et le jeudi soir (sauf si toutes les truies sont venues en œstrus avant). S’il utilise un protocole « 0-24-24 » (première insémination dès la détection, puis insémination toutes les 24 heures ; 3 inséminations par truie), il aura 18 séances d’IA à faire du lundi au samedi dont 6 spécifiques aux inséminations (vendredi et samedi). Un éleveur qui ne fait qu’une détection par jour jusqu’au mercredi puis met les truies non vues en chaleur avec le verrat, n'aura que 3 séances de détection à faire. S'il utilise un protocole « 12-12-12 » (1ère insémination 12 heures après la détection, puis 2 autres inséminations toutes les 12 heures), il aura 7 séances d’insémination à réaliser du lundi au jeudi soir dont 5 spécifiques.

Au final, le premier éleveur a ainsi 18 périodes de temps à consacrer à ces actes techniques, le second en a 8. Ceci nous donne un indicateur du rythme de ces différentes tâches (« Number of detection and AI sessions per week »).

Tableau III.4 : Variables et modalités servant à l’analyse du rythme des tâches périodiques.

Le nombre d’élevages dans chaque modalité est donné entre parenthèses.

Items Modality A Modality B Modality C Principal day of farrowing Wednesday (7) Wednesday / Thursday (9) Thursday (9) Weaning in order to avoid

insemination during weekend No (15) Yes (10)

Weaning in order to avoid

farrowing during weekend No (19) Yes (6)

Weaning in order to manage

daily work time No (20) Yes (5)

First day of oestrus detection Friday (13) Sunday evening (5) Monday (7) Do detections stop on a

Number of detection and AI

sessions per week 2 to 7 (5) 8 to 11 (10) 12 or more (8)

Change in working hours for

farrowing supervision None or few (14) More than 12 hours of work some days (11)

3.6. Le renouvellement

Tableau III.5 : Variables et modalités servant à l’analyse de la variabilité des pratiques de renouvellement. Le nombre d’élevages dans chaque modalité est donné entre parenthèses.

A B C

Périodicité des livraisons 5 semaines et

moins (12) 6 semaines et plus (10) Modification du nombre

de cochettes livrées Non (13) Oui (10)

Adaptation l’été Non (19) Oui (5)

Nombre de bandes concernées

par chaque livraison

1 (8) 2 (7) 3 ou + (9)

Intervalle entrée – insertion < 10 semaines (10) >= 10 semaines (15)

Traitement hormonal Non (6) Oui (19)

Taux de renouvellement par

bande Variable continue (de 12,5 à 27%)

L’enquête a été conduite principalement dans des élevages achetant leurs cochettes à des multiplicateurs, ce qui est la pratique la plus courante ; seuls 3 des éleveurs enquêtés pratiquaient l’auto-renouvellement. Auprès des éleveurs achetant leurs cochettes, nous avons recueilli des informations sur le rythme d’achat, le nombre de cochettes achetées et son caractère fixe ou ajusté, la durée de la phase de quarantaine, les critères de choix des animaux lorsqu’une même commande de cochettes est utilisée pour plusieurs bandes de truies. De même, les pratiques de mise à la reproduction des cochettes au moment de leur insertion dans une bande ont été précisées. Elles opposent les éleveurs qui utilisent un traitement hormonal de synchronisation et ceux qui ne le font pas (« Traitement hormonal »).

Les livraisons de cochettes (« Périodicité des livraisons ») ont lieu toutes les 3 semaines pour les plus fréquentes et toutes les 8 semaines pour les plus espacées mais nous avons réparti les élevages selon deux modalités : 5 semaines et moins et plus de 5 semaines. Une livraison peut approvisionner de 1 à 6 bandes au maximum (« Nombre de bandes concernées par chaque livraison »). L’intervalle séparant l’entrée en quarantaine et l’insertion dans une bande est en moyenne de 9,7 semaines (écart-type 1,6 ; amplitude : de 5 à 12 semaines). Nous avons transformé cette variable continue en une variable à deux modalités (« Intervalle entrée – insertion »), 10 semaines ou moins et plus de 10 semaines. Parmi les éleveurs enquêtés qui

utilisent un lot de cochettes pour plusieurs bandes, la sélection des cochettes à insérer se base sur le poids des animaux ou sur la présence du comportement d’œstrus.

Le nombre de cochettes livrées est fixe pour certains éleveurs alors que d’autres ajustent ce nombre en fonction de leurs besoins (« Modification du nombre de cochettes livrées »).

L’ajustement peut aussi être fait en prévision d’une fertilité diminuée en fin d’été et cette pratique est retranscrite par la variable « Adaptation l’été ».

Le nombre de cochettes achetées permet d’estimer l’objectif de renouvellement par cycle que se fixe l’éleveur (« Taux de renouvellement par bande »). Ce taux est calculé dans notre étude comme le nombre de cochettes insérées par bande divisé par le nombre de truies souhaité à la mise bas. Cet indicateur diffère un peu de celui utilisé en gestion technique qui se base sur le taux de premières portées sevrées par rapport au nombre de truies présentes sur la période d’étude. En moyenne, les éleveurs enquêtés insèrent dans une bande un peu moins d’une cochette pour cinq truies à la mise bas (moyenne : 19%, écart-type : 3,1 ; amplitude : de 12,5 à 27%).

3.7. La réforme

Tableau III.6 : Variables et modalités servant à l’analyse de la variabilité des pratiques de réforme. Le nombre d’élevages dans chaque modalité est donné entre parenthèses.

A B C D

Période de réforme Sevrage (4) Sevrage-Echo (10)

Variable continue (de 102,7 à 136,4) Nombre de retours

Deux périodes principales de réforme ont été citées par les éleveurs enquêtés : au moment du sevrage et lors de l’échographie. La proportion des réformes ayant lieu à chacun de ces moments diffère selon les élevages, allant de réformes réalisées quasi-systématiquement à l'échographie à des réformes principalement réalisées au sevrage (« Période de réforme »).

Pour être certains d’atteindre leur objectif de truies à la mise bas, les éleveurs peuvent choisir d’inséminer plus de truies que cet objectif et dans ce cas la réforme des truies surnuméraires a lieu plutôt à l’échographie. Ainsi la moyenne de notre échantillon se situe à 117 truies inséminées pour 100 truies à la mise bas (écart-type : 7,7 ; amplitude : de 103 à 136) (« Nombre de truies inséminées pour 100 truies à la mise bas »).

Les causes de réforme sont diverses mais peuvent généralement être regroupées en deux catégories : l’âge et les performances productives (fertilité, prolificité, nombre de mort-nés, qualités maternelles). Les critères de productivité peuvent être évalués sur la dernière portée ou sur plusieurs portées incluant ainsi une notion de carrière (« Prise en compte de la carrière »). Certains éleveurs accordent plus d’attention au nombre de porcelets nés vivants et d’autres au nombre de porcelets sevrés (« Critère de productivité le plus important »). La définition d’une mauvaise productrice, bonne pour la réforme, est difficile à cerner et semble très variable d’un éleveur à un autre. Ainsi, selon les éleveurs, le nombre de porcelets nés vivants considéré comme insuffisant varie de 9 à 12, le nombre de sevrés de 6 à 11, tandis que le nombre de retours en chaleurs après insémination toléré (« Nombre de retours autorisés ») varie de 1 à 3 pour les jeunes truies (ayant sevré moins de 2 portées) et de 0 à 3 pour les plus âgées.

Outre les réformes décidées, certaines truies doivent être réformées obligatoirement suite à un accident, une maladie ou la mort. Ces truies représentent selon les éleveurs enquêtés de 0,3 à 5,9% des truies par bande (« Nombre de réformes involontaires »).

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