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LES STYLES REGIONAUX DES PROVINCES DU NORD PICARDIE, NORMANDIE, BRETAGNE

Dans le document Les roses flamboyantes en France (Page 84-94)

Dans cette troisième étape de notre recherche, nous essayerons de démontrer la présence d'un style régional pour les roses flamboyantes présentées dans les chapitres précédents et consacrés à des analyses typologique et chronologique. Nous aborderons cette fois la question en regroupant dans une région donnée, toutes les roses, quelle que soit leur famille, pour tenter de dégager à travers leurs différents motifs de remplages et leur insertion dans les façades, 1'expression de sentiments particuliers et 1'affirmation d'un tempérament local. Ce troisième chapitre nous permettra d'explorer les provinces du nord de la France et de découvrir avec quelle force 1 ' individualité de ces dernières a su s'imposer pour les roses flamboyantes. Nous commencerons avec la présentation des roses de la Picardie qui nous apparaissent les plus homogènes sur le plan expressif, à cause de leur pureté de style où la fusion des parties est omniprésente ; puis nous aborderons celles de la Normandie plus versatiles et audacieuses, pour ensuite terminer avec les roses bretonnes qui exploitent sans réserve la forme de la fleur dans leur inlassable effort pour perpétuer le style rayonnant.

LA PICARDIE;

La Picardie, province dont les frontières instables seront constamment remises en question à l'issue des nombreuses guerres qui la dévastèrent au fil des siècles, se rattache au bassin parisien par le sud et se prolonge vers le nord par la remontée de l'Artois. La plaine picarde s'étale entre la Normandie à l'ouest et la Champagne à l'est, sans pourtant les mettre en relation.

plateau crayeux tandis que le sol devient imperméable dans la partie occidentale où apparaît l'argile à silex. Ainsi existe- t-il un fort contraste visuel entre ces deux aspects du pays sec et des zones mouillées. Pour 1'édification des églises picardes du moyen âge, on utilisa des pierres d'un calcaire crayeux assez dur et de couleur blanc gris, extraites des régions de l'Oise et de la Somme.

La Picardie, qui conserve peu de monuments de 1 'époque romane, possède cependant des "ogives" qui comptent parmi les plus anciennes, à Notre-Dame d'Airaines (1130) dans le département de la Somme. Cette province se distingue tout d'abord au gothique primitif avec Noyon (1150-70) et Laon (1160-1220), puis à 1'époque du gothique classique et rayonnant avec Amiens (1220-1288). C'est encore avec beaucoup d'aisance qu'elle saura s'imposer dès la naissance du gothique flamboyant, lorsque le cardinal de La Grange fera ériger la chapelle Saint-Jean-Baptiste à la cathédrale d'Amiens vers 1380. Cette période du flamboyant est celle qui permettra à la Picardie de s'épanouir pleinement à travers une forme d'art qui correspond véritablement à son tempérament. Epoque associée après 1450 à une ère de paix qui lui sera favorable et la propulsera avec la Normandie, au rang des provinces les plus novatrices et les plus enthousiastes face à ce style nouveau.

On dit de l'esprit picard qu'il est très réaliste et qu'il se distingue par le goût de la mesure (de là lui viendrait-il son sens aigu des proportions?) et une réceptivité aux influences venues du Nord comme du Midi. On lui prête aussi un penchant pour la raillerie, de 1 ' indulgence, de la prudence et une verve peu commune teintée de faconde. Pour ce qui touche 1 ' architecture, la "faconde", terme pris ici dans le sens d'abondance, nous semble être une qualité qui s'applique parfaitement à l'art picard où se retrouvent souvent un grand affouillement décoratif (Saint-Wulfran d'Abbeville) et des

étagements multiples dans 1'ordonnance des façades (Amiens, Crécy-en-Ponthieu) . Ajoutons que cette faconde n'est jamais anarchique, mais toujours sous la gouverne d'un grand sens de la fusion dicté par l'amour de la mesure si cher au peuple picard.

Les remplages flamboyants de la Picardie offrent des traits qui mettent en valeur trois qualités bien précises. Nous y retrouvons tout d'abord une verve abondante (déjà mentionnée) dans cette manière unique de surimposer les motifs comme pour en créer de nouveaux (Amagne, Harbonnière). Il y a ensuite l'étonnante délicatesse des nervures, présente dans toutes les roses picardes. Mais ce qui étonne beaucoup, ce sont ces encadrements très épurés autour de roses pleines d'entrain. Notons surtout ceux d'Amagne et d'Harbonnière où les roses sont à fleur de mur, intimement liées aux parois environnantes. Ce qui nous semble encore important de mentionner c'est l'effort évident de fusionner les éléments et les étages en un tout très homogène (Saint-Wulfran d'Abbeville, Crécy-en-Ponthieu), alors même que l'époque flamboyante favorise partout une recherche de mise en valeur du particulier. Il y a peut-être place ici pour un questionnement relatif à cette idée de fusionnement qui, dans les façades picardes, veut probablement mettre en évidence toute la superficie de ces dernières au lieu de quelques éléments isolés. Il ne faut pas oublier le bon sens picard qui favorise sans doute la raison au détriment de la fantaisie. A ces trois qualités majeures retenant à priori notre attention, nous noterons subséquemment d'autres caractéristiques bien picardes qui affectent les roses de cette province ainsi que leurs façades porteuses.

Pour l'analyse plus approfondie des roses picardes, nous désirons renoncer à l'ordre de présentation typologique, car il nous paraît plus logique de respecter ici l'ordre

chronologique, surtout que la fenêtre à connotation géométrique de la chapelle du cardinal de la Grange est une des premières où l'on remarque la présence de mouchetées. Nous poursuivrons ensuite avec les deux roses à motifs de soufflets-mouchettes d'Amiens (sud et ouest) et celle de Saint-Wulfran d'Abbeville, puis nous nous arrêterons à la rose à motif de pétales de Saint-Séverin de Crécy-en-Ponthieu pour terminer avec celles à motifs de cercles de Saint-Martin d'Amagne et d'Harbonnière.

Nous entamerons donc cette partie de notre étude consacrée aux roses flamboyantes picardes avec celles de la cathédrale de Notre-Dame d'Amiens. Parmi les trois grandes roses qui en percent les façades occidentale, méridionale et septentrionale seulement les deux grandes situées à l'ouest et au sud seront considérées avec la rosace de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, car la rose nord, malgré son remplage fort original du gothique rayonnant, ne fait pas partie de notre recherche.

De la première tranche chronologique étudiée au chapitre précédent, il ressort que la rosace de la chapelle Saint-Jean- Baptiste (fig.l), élevée vers 1373 à la cathédrale d'Amiens sous 1'impulsion du cardinal de la Grange, demeure le seul exemple que nous pouvons retenir des débuts du flamboyant en Picardie. La partie supérieure d'une des fenêtres-hautes est en effet ornée d'une petite rose dont les remplages épousent pour la première fois des tracés flamboyants à courbes et contre-courbes, et elle serait, semble-t-il, la véritable ancêtre des roses flamboyantes. Nous avions, au chapitre de la typologie, mentionné sa parenté de motif géométrique avec la rose ouest de Caudebec-en-Caux. L'impact que provoqua la petite rose d'Amiens fut sans doute très fort, pour qu'un Guillaume Letellier en reproduise les remplages en Normandie, cinquante ans plus tard. Ici, c'est la fusion des différents motifs entre eux ainsi que le raffinement de leurs réseaux qui

impressionnent vraiment.

Dès que nous abordons la deuxième tranche chronologique, nous avons plusieurs exemples d'importance majeure promettant de mieux illustrer le passage au flamboyant par la seule présence des roses et de leur décor périphérique. La Picardie pour sa part en possède deux que nous aimerions commenter. Il s'agit tout d'abord de la rose méridionale du transept de la cathédrale d'Amiens (fig.2) et ensuite de celle de la façade ouest de Saint-Wulfran d'Abbeville (fig.3).

La rose méridionale du transept d'Amiens, du début du XVe siècle et donc de notre deuxième étape chronologique, offre au regard attentif une ordonnance des soufflets-mouchettes ainsi

qu'une distribution axiale de

ceux-ci

qui atteint un rare

niveau de perfection. On y découvre, adroitement combinées, la rigueur géométrique pour 1'ensemble du dessin et la douceur ondulante des délicates mouchettes ornant les extrémités des grands pétales.

Quand à 1'insertion de la rose, nous remarquons que tous les détails qui 1'encadrent sont cependant du XlIIe et du début du XlVe : depuis les écoinçons supérieurs qui comptent chacun deux cercles à motif de quadrilobe entourés de trois trilobés, jusqu'à la décoration de la partie externe de 1'extrados du cintre supérieur de la rose qui est une guirlande festonnée comportant dix-sept petites figures en bas-relief (il s'agit d'une Roue de fortune d'une facture remarquable). Le tout est coiffé d'un pignon très pentu agrémenté d'une longue flèche et encadré de deux élégants clochetons. Nous aimerions rappeler que cette rose s'élève au-dessus du fameux portail de la "Vierge dorée". La fusion de tous les éléments précités est extrêmement intéressante : on y décèle en effet une sorte de continuité, grâce aux nombreuses lignes verticales qui prolifèrent à la base de la rose et se répètent dans

1'ornementation de toute la surface du pignon.

La deuxième rose picarde à motifs de soufflets-mouchettes faisant partie de la seconde tranche chronologique, se retrouve cette fois en Ponthieu, à la collégiale Saint-Wulfran d'Abbeville (1488-1539). Elle étonne surtout par son dessin très filiforme ressemblant à un réseau métallique aux lignes multiples, mais dont les gros motifs de pétales sont parcimonieusement décorés et peu encombrés de petits détails.

La façon de rassembler les motifs est ici très proche de ce qui fut réalisé à Saint-Maclou de Pontoise (fig.8,typo.) mais avec un tracé plus dépouillé et une affirmation plus précise des cadres qui isolent les paires de mouchettes (notons aussi que l'oeil est remplacé par un gros cabochon carré). La rose de Saint-Wulfran d'Abbeville prend place à la partie supérieure d'une grande fenêtre en cintre brisé, surmontant plusieurs étroites lancettes et cet ensemble est sis en recul par rapport au portail central et aux deux tours qui la flanquent. L'entière façade de la collégiale Saint-Wulfran, avec son exubérante profusion ornementale, est une des plus remarquables manifestations de l'art flamboyant et elle demeure très fidèle à 1 'esprit picard dans son expression qui est pleine d'entrain et dotée d'une "verve" peu commune.

La rose trahit aussi une curiosité de bon aloi à l'égard de ce qui se passe en "Ile-de- France" à cause de son extrême raffinement. Elle conserve cependant une profonde autonomie au chapitre de 1'insertion, car elle focalise une grande partie de 1'intérêt malgré toute 1'euphorie environnante de la façade. Réalisée en 1488, elle marque une plaque tournante dans la chronologie des motifs car elle est une des premières à opter pour la présentation d'une rose comportant seulement quelques gros motifs (six en tout).

La rose ouest d'Amiens (fig.4), qui date du début du XVIe siècle appartient pour sa part à la troisième tranche chronologique. On y décèle une rondeur des gros pétales associée aux pointes aiguës des petits pétales de la première corolle, rondeur moins ondulante que celles des roses Chambigeoises, mais qui contraste beaucoup avec ce qui a été fait auparavant dans le traitement des motifs à soufflets- mouchettes. Encore une fois, la grande délicatesse linéaire et les justes proportions des éléments formant les motifs et leurs raccords, confirment le raffinement et le sens de la mesure bien picards.

Si on ajoute à ces qualités la beauté de 1'encadrement exquisement sculpté qui orne la périphérie de la rose, on peut affirmer que cette dernière a peu de "comparables". Nous n' essaierons donc pas d'en trop chercher, mais nous tenterons plutôt de faire valoir une autre caractéristique régionale qui a sollicité notre attention. C'est en effet dans 1'ensemble de la façade que nous pouvons apprécier (en plus de la fusion déjà mentionnée) une ordonnance bien picarde dans la superposition des étages la composant : 1- le rez-de-chaussée ou étage des portes ; 2-la première galerie à la hauteur du triforium; 3-la seconde galerie, dite des Rois; 4- l'étage de la grande rose, au niveau des fenêtres-hautes ; 5- l'étage supérieur des tours avec le pignon central. Nous verrons ultérieurement un autre exemple de cette manière d'organiser les étages, à Saint-Séverin de Crécy-en-Ponthieu, de les circonscrire pour ainsi dire, comme pour mieux faire valoir chacun d'eux au sein d'une vaste surface.

A 1'église Saint-Séverin (fig.5) de Crécy-en-Ponthieu, au début du XVIe siècle, on a vraiment tenté d'attirer 1'attention au centre de la façade septentrionale. La rose, très différente de celles précédemment évoquées, met en relief une souple fleur solitaire laissant tournoyer librement quatre

grands pétales ovoïdes enfermant deux mouchettes en accolade. Il y a un fort sens de naturalisme dans la représentation de cette fleur où la rencontre des mouchettes imite une nervure centrale ; ce même motif de pétale sera repris pour orner la fenêtre haute, au cinquième étage de la façade. Nous retrouvons donc avec Saint-Séverin une église à multiples étages (cette autre marque picarde citée antérieurement). Il s'agit ici d'une superposition d'étages qui n'a toutefois rien de 1'étagement colossal d'Amiens ; on y découvre en effet 1'imposition successive et équilibrée de cinq étages de dimensions égales et bien délimités par des bandeaux horizontaux : 1- étage du portail, 2- étage nu, 3- étage de la rose, 4- étage de la statue de saint-Séverin, 5- étage de la fenêtre-haute, le tout surmonté d'une grande horloge prise dans une balustrade. Tous ces éléments sont contenus entre des tourelles polygonales précédées de paires de contreforts carrés aux moulures saillantes et dont la progression en avancée les uns par rapport aux autres favorise la projection formidable de tout le panneau vertical central. Le respect des proportions est reconnaissable partout dans cette façade d'une belle simplicité et 1'équilibre parfait des deux parties vitrées (rose et fenêtre) est très réussi.

La Picardie prouve encore une fois sa véritable originalité par 1'adaptation très exclusive qu'elle fait du motif de cercle aux roses ouest de Saint-Martin d'Amagne fin XVe (fig.6) et d'Harbonnière (Somme) début XVIe (fig.7). Notons que la rose d'Amagne fait partie du deuxième groupe chronologique, tandis que celle d'Harbonnière tout comme celle de Saint-Séverin de Crécy-en-Ponthieu, précédemment analysée appartiennent à la troisième tranche chronologique où elles se classent parmi les roses qui surent s'affranchir assez tôt des traditions.

ensuite subdiviser les trois grands cercles de la rose de Saint-Martin d'Amagne confère une qualité quasi prismatique aux remplages qui semblent se dédoubler et se recomposer en de nouveaux motifs, et elle démontre à nouveau que c'est l'idée de fusion des parties que l'on a voulu y imposer, même si on y observe une déformation de ces dernières. Idée de fusion tout particulièrement réussie car, au départ, ce sont trois grands cercles formant trilobé qui attirent le regard. Ces derniers qui comportent chacun un important soufflet terminé en fer de lance, deux mouchetées, et des résidus géométriques variés, se retrouvent sectionnés en deux demi-cercles par des barres transversales qui déterminent six pointes égales pour toute la superficie de la circonférence. L'ensemble est une fascinante réussite de l'union indissoluble du cercle et du triangle et mérite une attention particulière de la part du spectateur. Intégrée dans une façade très sobre en pierre crayeuse, la rose ne se pare d'aucun artifice complémentaire pour son insertion qui demeure d'une grande simplicité, avec son triple bandeau uni soulignant 1'encadrement de la circonférence. L'absence de sophistication est ici un atout supplémentaire et relève d'un autre trait du caractère picard qui est "l'amour du réalisme", synonyme ici de goût du naturel. On ne pouvait faire ni plus ni moins à la petite église de Saint-Martin d'Amagne.

Il y a une autre rose à motif de cercles tout à fait unique qui nous attend à la façade ouest de 1'église d'Harbonnière dans la vallée de la Somme, et qui illustre merveilleusement bien la fusion, 1'intégration totale des parties les unes dans les autres, si chère au tempérament picard. Le cercle y est bien sûr la figure de base (on en dénombre huit), mais on l'a traité de telle sorte qu'il disparaît presque sous les nouveaux réseaux créés par d'autres demi-cercles se rejoignant au milieu des premiers. Il en va de même pour les huit pétales qui dessinent une corolle autour de l'oeil circulaire : ils

comportent chacun un soufflet à redents et leur enchaînement détermine une toute nouvelle corolle au sein de la première. Les entrelacs complexes et raffinés que l'on retrouve ici démontrent bien jusqu'à quel point l'art décoratif flamboyant pouvait se jouer de toutes les difficultés d'exécution pour atteindre à la représentation de la légèreté et de la fantaisie. Encore une fois, on se trouve devant une rose dont 1 ' insertion est une réussite de sobriété pour une mise en valeur encore plus dramatique de la rose elle-même. Deux étroits contreforts carrés et peu ornés s'élèvent de part et d'autre de la rose qui se détache de la façade sans aucune autre décoration.

L'art gothique flamboyant a, semble-t-il, trouvé une expression très personnelle et très sincère dans la traduction qu'en ont donné les artistes picards, tant dans les remplages des roses que dans 1'implantation de ces dernières en façade. C'est dans cette région souvent qualifiée d'aride, qu'ont jaillit le plus spontanément des multitudes d'églises flamboyantes dont plusieurs sont abondamment décorées (Rue, Saint-Riquier, Saint-Wulfran), mais toujours avec cette façon unique de fusionner les éléments ; toutes ces églises traduisent une grande joie de vivre et le véritable "entrain picard". Nous avons aussi remarqué des façades très sobres qui ont concédé une grande importance à la rose et ont choisi cependant de ne pas la noyer dans une trop grande surchage décorative. Là encore, nous reconnaissons un autre trait du tempérament picard: le "sens de la mesure" qui, comme nous avons pu le constater, s'impose dans presque tous les édifices étudiés dans ce dernier chapitre.

LA NORMANDIE:

La Normandie, que plusieurs qualifient de "pays dans un pays", est baignée par la Manche au nord et partage des frontières limitrophes avec le pays chartrain et 1'Ile-de-France; elle est séparée de la Bretagne par la rivière du Couesnon et de la Picardie par celle de la Bresle. Cependant sa véritable géographie physique fut surtout 1'oeuvre de 1'histoire, et la complexité de celle-ci a largement contribué à doter la Normandie et ses habitants d'un tempérament riche et entreprenant.

En effet, la Normandie impose à 1'Angleterre sa domination avec Guillaume le Conquérant grâce à la victoire de Hastings en 1066, puis en 1087, l'Etat anglo-normand est partagé. De 1135 à 1144, après la mort d'Henri 1er et neuf années de lutte, la Normandie passe aux Plantagenêts. En 1204, Philippe- Auguste confisque la Normandie et en 1420 1'Angleterre annexe la région. Puis de 1436 à 1450 la France la reconquiert et, enfin en 1468, la province est rattachée au domaine royal. Malgré toutes ces péripéties franco-saxonnes, il est intéressant de noter que 1'apparition des roses aux façades normandes se fera surtout sentir lorsque la province sera partie intégrante du royaume de France, car on en dénombre très peu au début du gothique avant 1220, époque où les Normands étaient surtout liés à 1'Angleterre. Et, lorsqu'on

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