Corollaire 6.5 Si
l
est un nombre premier, il existe unl
-Sylow deN
stable parσ
.Soit
S
unl
-SylowdeN
.Legroupeσ(S)
est aussiunl
-SylowdeN
,donilexistea ∈ N
tel que
aSa −1 = σ(S)
. On érita −1 = b −1 σ(b)
, d'oùσ(b −1 )bSb −1 σ(b) = σ(S)
, soitbSb −1 = σ(b)σ(S)σ(b −1 ) = σ(bSb −1 )
.DonbSb −1
estunl
-Sylow deN
stableparσ
.Corollaire 6.6 Si
a ∈ N
, l'automorphismeσ a : x 7→ aσ(x)a −1
est onjugué àσ
dansAut(G)
; en partiulier, il est d'ordrep
et sans point xe.D'après 6.4
(1)
, il existeb ∈ G
tel quea = b −1 σ(b)
; alorsσ a (x) = b −1 σ(bxb −1 )b
, donbσ a (x)b −1 = σ(bxb −1 )
i.e. lediagramme suivant estommutatif :N σ a //
conjugaison par b −1
N
conjugaison par b −1
N σ // N
Ceidonne immédiatement lerésultat.
Exemples.
(1)
Sip = 2
, on axσ(x) = 1
pour toutx ∈ N
, donσ(x) = x −1
. Commeσ
est unautomorphisme,
N
estabélien.(2)
Pour le asp = 3
(Burnside), posonsσ(x) = x ′
etσ 2 (x) = x ′′
. La prop. 6.4(2)
appliquée à
σ
etσ 2
donnexx ′ x ′′ = 1
etxx ′′ x ′ = 1
, donx ′
etx ′′
ommutent; pourles autres 'est évident, don
x
,x ′
etx ′′
ommutent. Demêmex
etax ′ a −1
ommutentpour tout
a
,ainsiquex
etax ′′ a −1
.Donx ′
etx ′′
ommutent à tout onjuguédex
.Orx = (x ′ x ′′ ) −1
donN
la propriétésuivante:deux élémentsonjugués ommutent, donaussi
x
et(x, y)
.Finalementx, (x, y)
= 1
pour tousx, y ∈ N
.Le groupe dérivé deN
est ontenu dansleentre de
N
;ela entraîne queN
estnilpotent de lasseau plus2
.(3)
Le asp = 5
aété traité par Higman :le groupeN
est alors nilpotent de lasse auplus
6
('est lameilleurebornepossible).Thompson agénéralisé esrésultatspar le
Théorème 6.7 (Thompson)
N
est nilpotent.Pour unedémonstration, f. [6,Kap. V,Haupsatz
8
.14
℄. En equi onerne lalassedeN
,Higman a onjeturéquesip
est l'ordredeG
,lalassedeN
est6 p 2 −1
4
.6.4 Struture de
H
Nousdironsque
H
alapropriétéF
s'ilexisteungroupeG
ontenantH
etdistintdeH
telqueleouple
(G, H)
soitunoupledeFrobenius.D'aprèslesthéorèmes deFrobeniusetde Thompson, elarevient àdire qu'ilexiste un groupe nilpotent
N 6 = { 1 }
surlequelH
opèresans point xe (i.e.librement surN −{ 1 }
).Exemple. Soit
F
un orps nide aratéristiquel
etsoitH
un sous-groupe deSL 2 (F)
d'ordre premier à
l
.Sil'on prendpourN
leF
-espaevetorielF 2
,on vérie failementque
H
opèrelibrementsurN −{ 0 }
.DonH
alapropriétéF
.(Ceis'appliquenotammentau groupe iosaédral binaired'ordre
120
, groupequi n'est pasrésoluble.)6.4. Struture de
H
49Théorème 6.8 Soit
H
ungroupe ni. Les propriétés suivantes sontéquivalentes : (1)H
a la propriétéF
(i.e.H
intervient dans un ouple de Frobenius).(2) Il existe un orps
K
etune représentation linéaireρ : H → GL n (K)
, aven > 1
,telleque
ρ
soit sans point xe(i.e.H
opère librement surK n −{ 0 }
).(3) Pourtout orps
K
dont la aratéristique nedivise pas| H |
, ilexiste unereprésen-tationlinéaire
ρ : H → GL n (K)
sanspointxe.(4) Onpeut faire opérer
H
linéairement etlibrement sur une sphèreS n−1
.[Noterque
(2)
et(3)
entraînent queρ
est dèle.℄Avant dedonner ladémonstration, faisonsquelquesremarquessur lapropriétésuivante
d'un orps
K
, notée(2 K )
:il existe une représentationH → GL n (K)
sans point xe(ave
n > 1
).(a)Cette propriété nedépend que de la aratéristique
p
deK
.Eneet,sielle estsatisfaitepar
K
etsix
estunveteur nonnuldeK n
,lestransformés parH
dex
engendrentunespae vetorieldedimension nieN
surleorpspremierK 0
(i.e.
F p
ouQ
), d'où une représentationH → GL N (K 0 )
sans point xe. Par extensiondessalaires, on en déduitune pour tout orpsontenant
K 0
.(b) Si
(2 K )
est vraie, la aratéristiquep
deK
est, soit0
, soit un nombre premier nedivisant pas
| H |
.En eet,si
H
opèrelibrement surF n p −{ 0 }
,l'ordredeH
divisep n − 1
etn'est don pasdivisible par
p
.()La propriété
(2 K )
en aratéristique0
entraîne la propriété analogue en touteara-téristique
p
ne divisant pas| H |
.En eet, d'après (a), il existe un
Q
-espae vetorielV
de dimension nie> 1
oùH
opère sans point xe. Soit
x ∈ V
non nul et soitL
leZ
-réseau deV
engendré par lestransformés de
x
parH
.Le groupeH
opère sans point xe surL
. Il opèreaussi sur leF p
-espae vetorielV p = L/pL
.Montrons que ette ation est sans point xe, dès lorsque
p
nedivisepasl'ordredeH
.Sis ∈ H
estd'ordrem
,l'automorphismes V
deV
dénipar
s
est telques m V = 1
,etiln'admet pas1
pour valeurpropre. Ona don1 + s V + s 2 V + · · · + s m−1 V = 0.
A fortiori, la même équation vaut dans
V p
et elle entraîne (vu quem
est premier àp
)que
sx 6 = x
pour toutx ∈ V p
non nul. D'où lapropriété(2 K )
pourF p
.(d) La propriété
(2 K )
en aratéristiquep 6 = 0
entraîne la propriété analogue enara-téristique
0
.Soit en eet
ρ p : H → GL n (Z/pZ)
une représentation linéaire deH
sans point xe.D'après (b),
p
ne divise pas| H |
. D'après e qu'on a vu au hapitre 4, on peutrele-ver
ρ p
en un homomorphismeρ p ∞ : H → GL n (Z p )
, oùZ p = lim
←− Z/p ν Z
est l'anneaudes entiers
p
-adiques. CommeZ p ⊂ Q p
, on obtient ainsi une représentation linéaireH → GL n (Q p )
de aratéristique nulle.Cette représentation est sanspoint xe. En ef-fet,six = (x 1 , . . . , x n )
estunveteurxenon nul,onpeutsupposer (quitteàmultiplierx
par un salaire) que lesx i
appartiennent àZ p
et que l'un d'eux n'est pas divisiblepar
p
.La rédution modulop
desx i
donne alors un veteur non nuldeF n p
xeparH
,ontrairement à l'hypothèse.
6.4. Struture de
H
50Cei fait, la démonstration du théorème est immédiate. En eet, il résulte de (a), (b),
() et (d) que
(2 K )
est indépendante deK
. D'où l'équivalene(2) ⇔ (3)
du théorème.Prouvonsmaintenant :
(1) ⇒ (2)
SiH
opère sans point xe sur le groupe nilpotentN 6 = { 1 }
, le entreC
deN
n'est pas réduit à{ 1 }
.Sip
est unfateur premier de| C |
,le groupeC p
desélémentsx ∈ N
tels quex p = 1
estunF p
-espaevetoriel non nuloùH
opèresans point xe.(3) ⇒ (1)
Onhoisit pourK
un orps ni. On obtient ainsiune ation sans point xede
H
surun groupe abélien élémentaire.(4) ⇒ (2)
OnprendK = R
.(3) ⇒ (4)
On prendK = R
.On obtient une représentation linéaireρ : H → GL n (R)
sanspointxe.Comme
H
estni,ilexistesurR n
uneformequadratiquedéniepositive invariante parH
(prendre la somme des transformés parH
de la forme quadratique standardP x 2 i
) : quitte à onjuguerρ
, on peut don supposer queρ(H)
est ontenudansle groupeorthogonal
O n (R)
,don laissestable lasphèreS n−1
d'équationX n
i=1
x 2 i = 1.
Ceiahèveladémonstration du théorème.
Remarques.
(1)
Onpeutlasser lesgroupesH
ayant la propriétéF
,f. [12 ℄.(2)
Dans(4)
,on nepeutpassupprimerlaonditionqueH
opèrelinéairement surS n−1
.Exemple :
SL 2 (F p )
pourp > 7
.Exerie. Soit
H
un groupe ayant lapropriétéF
.Montrer que :(i)
Tout sous-groupe abélien deH
est ylique.(ii)
Sip
etq
sont premiers,toutsous-groupe d'ordrepq
deH
est ylique.Inversement, si
H
est résoluble et si(i)
et(ii)
sont vériées, alorsH
a la propriétéF
(théorème de Vinent). Par ontre, on peut montrer que le groupeSL 2 (F 17 )
a lespropriétés
(i)
et(ii)
,maispaslapropriétéF
.Transfert
7.1 Dénition
Soient
G
un groupe etH
un sous-groupe deG
d'indie ni. SoitX = G/H
l'ensembledes lasses à gauhe selon
H
.Pour toutx ∈ X
,on hoisit un représentantx ¯
dex
dansG
.LegroupeG
agit surX
.Sis ∈ G
etx ∈ X
,l'éléments¯ x
deG
apour imagesx
dansX
.Sisx
désigne le représentant desx
,il existedonh s,x ∈ H
tel ques¯ x = sx h s,x
.Onpose:
Ver(s) = Y
x∈X
h s,x (mod (H, H)),
où leproduitest alulédanslegroupe
H ab = H/(H, H)
.Théorème 7.1 (Shur) L'appliation
Ver : G → H ab
dénie i-dessus est unhomo-morphisme et nedépendpas duhoix du systèmede représentants
{ x ¯ } x∈X
.On ommenepar montrer quel'appliation
Ver
estbien dénie. Soit don{ x ¯ ′ } x∈X
unautre système de représentants; alulons
Ver ′ (s)
le produit relatif auxx ¯ ′
. L'élément¯
x ′ ∈ X
a pour imagex
dansX
;il existe donh x ∈ H
tel quex ¯ ′ = ¯ x h x
.Ona :
s x ¯ ′ = s x h ¯ x
= sx h s,x h x
= sx h sx h −1 sx h s,x h x
= (sx) ′ h −1 sx h s,x h x ,
d'où
Ver ′ (s) = Q
h −1 sx h s,x h x (mod (H, H ))
= ( Q
h sx ) −1 Q h s,x Q
h x (mod (H, H)),
ar
H ab
estabélien1.OrQ
h sx = Q
h x
arsx
parourtX
quandx
parourtX
,d'où :Ver ′ (s) = Q
h s,x = Ver(s) (mod (H, H)),
etl'appliation
Ver
est biendénie.Montrons àprésent qu'ils'agit d'unhomomorphisme.Soient
s, t ∈ G
,on a:st x ¯ = s tx h t,x
= stx h s,tx h t,x ,
1
And'éviterleslourdeursd'ériture,ilestsous-entenduquelesproduitssontétendusaux
x ∈ X
.d'où:
Comme
H ab
est abélien, l'homomorphismeVer
se fatorise en un homomorphisme deG ab
dansH ab
(quenousnoterons enoreVer
),appelétransfert.Remarque. Le transfertestfontoriel pour lesisomorphismes :si
σ
estunisomorphisme du ouple(G, H)
surleouple(G ′ , H ′ )
,lediagrammeestommutatif(ilsutdeonstaterquesi
{ x ¯ }
estunsystèmedereprésentantsdeG/H
alors
{ σ(¯ x) }
en estun pourG ′ /H ′
).En partiulier, si l'on prend
G = G ′
,H = H ′
etσ(x) = gxg −1
, aveg ∈ N G (H)
,ei montre que l'image de l'homomorphisme
Ver : G ab → H ab
est ontenue dansl'ensemble desélémentsde