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Les métalloprotéinases

II- 12-1- Structure de la peau :

La peau est un organe de revêtement recouvrant la totalité de la surface du corps en continuité avec les muqueuses au niveau des orifices naturels (Rouvière et Deimas 1994, Melissopoulos et Levacher 1998). La peau a pour fonction principale d’établir une barrière de protection contre les atteintes de l’environnement tout en permettant certains échanges avec le milieu extérieur. Elle joue également un rôle central dans la thermorégulation et la protection contre les rayons UV. La peau est le siège de nombreux processus métaboliques qui sont modulés par les conditions physiologiques de l’organisme et les conditions de l’environnement (Grosshan 1997).

Sur le plan structural, la peau est constituée de trois couches distinctes superposées qui sont, de la profondeur vers la surface :

- l’hypoderme (ou tissus adipeux sous-cutané)

- le derme, séparé de l’épiderme par la jonction dermo-épidermique

- l’épiderme (auquel sont rattachés les annexes épidermiques, follicules pilo-sébacés, ongles et glandes sudoripares) (figure-6).

Figure -6: Structure de la peau (source : www.freethoughtforum.com/forum/article.php). • L’hypoderme :

L’hypoderme est un tissu adipeux, matelas graisseux plus ou moins épais selon les régions du corps et le sexe, rattaché à la partie inférieure du derme par des expansions de fibres de collagènes et de fibres élastiques. L'hypoderme, par l'intermédiaire de ses cellules graisseuses, les adipocytes, stocke des lipides sous forme de triglycérides et fournit des acides gras en cas de demande énergétique. Il joue un rôle important dans la thermorégulation du fait du caractère isolant de la graisse (Grosshans 1997).

• Le derme :

Le derme, d’épaisseur très variable selon les régions du corps, est un tissu conjonctif fibro-élastique composé de cellules et de fibres baignant dans une substance amorphe appelée Epiderme Derme Hypoderme Poil Pore sudoripare Couche cornée Capillaire

Jonction dermo hypo-épidermique

Tissu conjonctif Récepteur sensoriel Canal excréteur Glande sébacée

Muscle érecteur du poil Follicule pileux Glande sudoripare Fibre nerveuse Tissu adipeux Artériole Vaisseaux sanguins Veinule

substance fondamentale. L’ensemble fibres et substance fondamentale est regroupé sous le nom de matrice extracellulaire. Histologiquement, le derme est divisé en deux zones : une zone superficielle papillaire et une zone profonde réticulaire (Grosshans 1997).

Le derme est sillonné par un réseau veino-artériel. Il sert de support aux nerfs, aux vaisseaux et aux annexes épidermiques. Le tissu conjonctif dermique comporte une composante cellulaire et une composante matricielle. La composante cellulaire est constituée essentiellement de :

 fibroblastes, cellules essentielles du derme. Ces cellules produisent tous les éléments de la matrice extracellulaire. De plus, elles jouent un rôle dans la multiplication et la différentiation des kératinocytes.

 mastocytes qui interviennent dans la réponse immunitaire (avec les lymphocytes et les macrophages) et qui jouent un rôle dans la perméabilité vasculaire.

La composante matricielle est constituée de 4 types de macromolécules :

 Les protéines fibreuses comme les collagènes et l’élastine responsable de la résistance et de l’élasticité de la peau.

 Les protéoglycanes et les glycoprotéines matricielles qui jouent avec l’élastine un rôle dans la régulation et l’attachement de la peau

La jonction dermo-épidermique sépare l’épiderme du derme et assure la cohésion et les échanges entre ces deux tissus(Grosshans 1997).

• L’épiderme :

L’épiderme constitue la couche la plus superficielle de la peau. C’est un épithélium pluristratifié, kératinisé, comprenant différentes sortes de cellules : Kératinocytes, mélanocytes et cellules de langerhans (Rouvière et Deimas 1994).

-Les kératinocytes : Sont largement majoritaires ; ce sont des cellules épithéliales différenciées pour la synthèse des kératines. La différentiation des kératinocytes s’accompagne d’un ensemble de transformations morphologiques et biochimiques qui aboutissent à la formation des cornéocytes. Ainsi, au cours de leur maturation cornée les kératinocytes se répartissent en 4 couches :

-La couche basale: considérée comme la plus importante dans la régénération épidermique.

-La couche malpighienne: constituée de 5 à10 assises superposées.

-La couche granuleuse: joue un rôle dans la formation d’un manteau lipidique pericellulaire.

-La couche cornée: est un tapis de cellules mortes, assurant un rôle de barrière

(Melissopoulos et Levacher 1998).

Les différentes couches de l’épiderme sont représentées dans la figure-7

Figure-7 : Structure de l’épiderme (source : www.freethoughtforum.com/forum/article.php). II-12-2- Matrice extracellulaire :

Selon les tissus, les fibroblastes vont synthétiser de manière plus ou moins abondante, les macromolécules composantes de la matrice extracellulaire. Cette matrice extracellulaire dans laquelle sont insérés les fibroblastes, compose le tissu conjonctif.

La matrice extracellulaire du tissu conjonctif dermique est constituée de quatre types de macromolécules : les collagènes, l’élastine, les glycoprotéines de structure et les protéoglycannes. La nature et la quantité de ces composants régissent les propriétés mécaniques de la peau normale et sont à l’origine des modifications physiopathologiques les plus visibles du relief cutané.

Prolongement cytoplasmique du mélanocyte ou dendrite Kératinocyte suprabasal Appareil de Golgi Kératinocyte basal Noyau de mélanocyte Lame basale Couche cornée Couche granuleuse Couche épineuse Couche basale E p id er m e D er m e

 Les collagènes :

Les protéines appartenant à la famille des collagènes sont les plus abondantes de l’organisme humain (25 à 30 % des protéines totales). Selon les tissus, elles peuvent représenter jusqu’à 80 % des protéines de la matrice extracellulaire et jouent un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité structurale des tissus et organes chez l’homme (Ricard-Blum et Ruggiero 2005).

Plusieurs groupes ont été identifiés au regard de leurs structures et fonctions : - les collagènes fibrillaires représentent environ 80 % du collagène dermique total, - les collagènes FACIT (Fibril-Associated with Interrupted Triple helices),

- le collagène des membranes basales,

- deux autres collagènes particuliers, le collagène VI (à filaments perlés) et le collagène VII (formant des fibrilles d’ancrage),

- les collagènes à réseaux hexagonaux, - les collagènes transmembranaires,

- les multiplexines (multiple triple helix domains and interruptions) s’associant aux membranes basales et

- d’autres collagènes encore mal connus (collagènes XVI, XXII et XXVIII).  L’élastine :

L’élastine est un élément de la matrice extracellulaire qui, associé à une composante microfibrillaire, forme les fibres élastiques. Les fibres élastiques, composées à 95 % d’élastine, assurent les propriétés de souplesse et d’élasticité de tissus soumis à de fortes contraintes mécaniques telles que les artères, les poumons ou la peau. Par ailleurs, les peptides issus de la dégradation de l’élastine possèdent de multiples activités biologiques, comme un pouvoir chimiotactique sur les cellules phagocytaires et la régulation de la prolifération de nombreux types cellulaires ou encore la stimulation de l’angiogenèse in vitro (Duca et al 2004, Robinet et al 2005).

 Les glycoprotéines matricielles :

Les glycoprotéines de la matrice extracellulaire possèdent des structures et des propriétés fonctionnelles très diverses. Les plus connues sont la fibronectine, les ténascines, la vitronectine et les thrombospondines. Ces protéines participent à plusieurs fonctions grâce à la présence dans leur structure de domaines spécifiques et de séquence capables de reconnaître et de fixer spécifiquement des récepteurs à la surface cellulaire des protéines extracellulaires comme le collagène ou les protéoglycannes. Ces propriétés permettent à ces protéines de

participer aux interactions matrice-matrice ou cellule-matrice. Elles sont par conséquent impliquées dans les phénomènes de migration et d’adhésion cellulaires (Johansson 1996).

 Les protéoglycannes :

Les protéoglycannes sont des macromolécules complexes de grande taille dont l’hydratation assure en grande partie la tonicité de la peau. Ils sont dispersés entre les fibres du tissu conjonctif dermique. Certains sont capables de s'agréger entre eux et/ou avec d’autres molécules de la matrice extracellulaire (collagènes, laminines, fibronectine), pouvant ainsi intervenir dans les interactions cellule-matrice. Ils peuvent également se lier à des facteurs de croissance ou se comporter en co-récepteurs de ces derniers. En étant ainsi capables d’interagir avec les facteurs de croissance, les protéoglycannes sont capables d’intervenir dans la modulation des comportements cellulaires, comme la prolifération, la différenciation, la migration…. etc(Gallo et al 1996)