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1.2 Les systèmes Interactifs d’Aide à la Décision (SIAD)

1.2.2 Structure d’un système d’aide à la décision

De la même manière que les définitions varient en fonction des auteurs, il n’existe pas d’architecture standard pour un SIAD. Chaque auteur reprend sous le terme de SIAD un ensemble plus ou moins étendu de composants. En effet, plusieurs architectures pour la conception de SIAD ont été proposées. Sprague et Carlson [Sprague 82] identifient trois composants fondamentaux d’un SIAD (figure 1.3): L’interface homme-machine, Un Système de Gestion de Bases de Données (SGBD) et un Système de Gestion de Bases de Modèles (SGBM).

Figure 1.3 : Structure d’un SIAD selon [Sprague 82]

. Un système de gestion et de génération de dialogue (interface utilisateur) qui est un

élément clé des fonctionnalités du système global. Il constitue l’interface entre l’utilisateur et le reste du système. Par l’intermédiaire des interfaces gérées par ce module, le décideur accède aux données et aux fonctions de calcul, et le système utilise le même vecteur pour lui communiquer le résultat des manipulations qu’il a effectuées. Les échanges sont d’autant plus favorisés que les représentations des résultats (tout comme le mode de questionnement du système) correspondent aux représentations mentales du décideur. Ainsi, le décideur peut exercer son contrôle et effectuer sa recherche heuristique dans de bonnes conditions. Une interface utilisateur devant supporter les décideurs à travers toutes les phases du processus de décision est la clé d’une utilisation réussie de tout SIAD [Sauter 97]. Elle inclut toutes les méthodes d’entrées/sorties par lesquelles les données sont introduites et les résultats et informations sont affichés par le SIAD. Elle permet une session interactive dynamique et un échange d’informations en temps réel entre l’utilisateur et le système. [Malone 99] dresse une série de caractéristiques spécifiques à considérer lors de la conception d’interface utilisateur à savoir : accessibilité, flexibilité, interactivité, ergonomie, etc.

SGBD SGBM

Interface

. Un Système Gestionnaire de Base de Données (SGBD) ainsi que la base de données

associée qui stocke, organise, trie et remonte les données pertinentes pour un contexte particulier de décision ;

Le module « Base de données » assure la fonction de mémoire ; il stocke non seulement les données, de façon permanente ou temporaire, mais il gère également l’enregistrement de données volatiles ainsi que l’effacement de ces données selon le souhait de l’utilisateur. Les données volatiles correspondent aux résultats obtenus au cours de traitements des données. Les données permanentes sont les statistiques ou autres données qui décrivent la situation courante et passée. Parmi ces données, il peut aussi y avoir des estimations concernant l’évolution de certains paramètres environnementaux.

Dans un SIAD, un système de base de donnée, doit mettre en corrélation des données de différentes sources, permettre une recherche rapide de données par des requêtes et des rapports et réaliser des tâches de recherche et de manipulation complexe de données.

. Un Système Gestionnaire de Base de Modèles (SGBM) ainsi que la base de modèles

associée qui possède un rôle similaire au système gestionnaire de base de données excepté qu’il organise, trie, stocke les modèles quantitatifs de l’organisation ;

Le module « Modèle de données » contient l’ensemble des modèles et des procédures de calcul utilisés dans les différents traitements standards des données mis à disposition de l’utilisateur. Il peut s’agir d’outils de programmation mathématiques, de modèles de prédiction et de simulation, de modèles financiers et de calcul standards (d’indices et d’indicateurs par exemple) et de procédures de représentation des données. Si les procédures de représentation intègrent une dimension spatiale (cartes géographiques, plan d’usine par exemple) alors on est face à un « Système Spatial d’Aide à la Décision – Spatial Decision

Support System (SDSS) ».

. Un utilisateur : qui fait partie intégrante du processus de résolution de problèmes.

Cependant, cette structure n’est pas suffisante pour caractériser un SIAD et le différencier des systèmes d’information classiques. Il est beaucoup plus significatif d’ajouter qu’un SIAD est un résolveur de problèmes (Problem Solver). Dans ce sens, en se basant sur les diverses architectures existantes, Marakas [Marakas 03] propose une architecture générale faite de cinq parties distinctes : Le système de gestion de base de données, le système de gestion de base de modèles, le système de gestion de base de connaissances (moteur de connaissances),

Figure 1.4 : Structure d’un SIAD basé sur la connaissance selon (Marakas 03)

. Un Système de Gestion de Base de Connaissances (SGBC ou moteur de connaissances)

qui remplit les tâches relatives à la reconnaissance de problèmes et à la génération de solutions finales ou intermédiaires aussi bien que des fonctions relatives à la gestion du processus de résolution de problèmes. Les connaissances qui sont nécessaires pour résoudre un problème ou apporter une aide à la décision sont de deux catégories: (1) Les connaissances de domaine servent à construire une représentation du système qui sera utilisée pour résoudre un problème ou aider à la décision. La modélisation d'un système, processus impliquant experts du domaine et cogniticiens, doit aboutir à un résultat cohérent, ayant un minimum de complétude et qui soit pertinent pour étudier les problèmes abordés. (2) Les connaissances de résolution sont faites de savoirs, de procédures, de lois et de théories qui permettent à partir des connaissances de domaine de trouver une solution ou d'apporter des éléments d'aide à la décision.

Dans les systèmes d'aide à la décision, les connaissances de domaine sont constituées de modèles, et d'informations qui ont été relevées sur le terrain et qui sont utilisées pour initialiser les simulations. Grâce aux modèles, les ordinateurs génèrent par simulation des données qui seront utilisées par les décideurs. Les connaissances de résolution sont réparties entre les algorithmes qui vont conduire les simulations et les expérimentateurs qui dirigeront les simulations en utilisant leur savoir heuristique.

L’architecture même de ces systèmes fait apparaitre une partie technologique issue de l’intelligence artificielle intégrant une modélisation des connaissances dans le problème à résoudre. L’intérêt de cette architecture réside dans l’accent mis sur le raisonnement dans la prise de décision et supporté par des outils de type systèmes à base de connaissances. Une caractéristique commune à tous ces systèmes est l’interactivité. Lors de la conception de ces systèmes, il s’agit en effet de prévoir une interaction facilitée au maximum entre le système et l’utilisateur. L’utilisateur doit pouvoir disposer de l’information qui lui est nécessaire sous sa forme la plus adéquate pour prendre des décisions. L’utilisation d’outils en provenance de l’intelligence artificielle [Lévine 89] a permis de renforcer le traitement de l’information en éliminant les informations non pertinentes et en présentant des faits déduits à partir des données présentes dans les systèmes d’information. Le lien entre l’Intelligence Artificielle (IA) et les SIAD n’a fait que se renforcer au cours des années [Lévine 89] et donnent naissance à une autre génération de SIAD dits intelligents.

SGBD SGBM Décideur SGBC I n t e r f a c e