La stratégie d’aménagement traduit l’ensemble des actions retenues pour satisfaire aux divers objectifs d’aménagement exposés au chapitre précédent.
Stratégie et fiches VOIC
Pour l’UA 093-51, des solutions ont été élaborées pour répondre à différentes préoccupations regroupées en enjeux et présentées sous forme de fiches VOIC. Ces solutions prennent diverses formes telles que des actions de conservation, des modes de répartition spatiale et temporelle des interventions forestières, des actions sylvicoles, des mesures de contrôle ou de conformité, etc. Ces solutions pourront être revues périodiquement, en fonction du résultat des suivis issus des fiches VOIC, de nouvelles connaissances ou d’objectifs d’aménagement bonifiés.
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Les fiches VOIC adoptées contiennent certaines contraintes ou cibles à atteindre qui orientent la stratégie d’aménagement. Ainsi :
la fiche portant sur la structure d’âge des forêts (1.1.1) cible des portions de territoire où le degré de perturbation excède la marge permise. La cible globale de 80 % de territoire à l’intérieur de la marge n’est pas compromise, mais la localisation des futures récoltes devra en tenir compte;
la fiche portant sur l’organisation spatiale (1.2.1) définit le contour des agglomérations de coupe dans lesquelles il faut conserver 30 % de forêt intacte pendant un certain temps.
Cette fiche n’a pas été adoptée comme telle, car son application découle plutôt d’une orientation de la SADF. Les modalités qu’elle contient devraient se retrouver dans le futur RADF; pour le moment, une dérogation au RNI apparaissant à l’annexe J vient confirmer son application dans le domaine de la pessière;
la récolte annuelle devra prévoir 15 % de coupes partielles pour respecter la cible de maintien des structures dans les peuplements (fiche 1.4.1). Une partie de ces coupes, tout comme la coupe à rétention variable (fiche 1.4.2), pourrait servir à d’autres objectifs recherchés dans le cadre de l’élaboration de mesures d’harmonisation, comme la protection des paysages. Il faut également prévoir que 15 % des coupes totales soient constituées de coupes par bouquets (fiche 1.4.3);
enfin, certains territoires ciblés qui jouiront d’une protection temporaire ou permanente et devront être exclus de la récolte, que ce soit pour protéger les gros nids (fiche 1.6.1), le caribou (fiche 1.6.2) ou certains milieux humides d’intérêt (fiche 1.5.2).
Stratégie et entente régionale dont les objectifs sont reconduits
Les dispositions particulières que contenait l’entente régionale (voir chapitre 5.4) et que le PAFIT entend reconduire impliquent également des conditions particulières dans la stratégie d’aménagement. Ainsi :
certaines tiges (bois « sec et sain », tiges courbées ou fourchues, etc.) pourront être considérées comme non désirables et pourront être laissées sur le terrain sans être comptabilisées dans l’inventaire de la matière ligneuse non utilisée (IMLNU). Une description détaillée de ces tiges apparaît dans l’aide-mémoire de l’annexe O. Ainsi, ces billes ou tronçons ne pourront pas faire l’objet de pénalité. Ce bois devra cependant apparaître comme du volume affecté par les opérations de récolte (VAOR) puisqu’il fait partie de l’attribution. Les dispositions du présent paragraphe s’inspirent de l’orientation ministérielle qui définit bille « rejet ». Toute bille qui n’est pas considérée « rejet » au sens de cette orientation est réputée faire partie de l’attribution. De plus, si la prescription le mentionne, ces bois devront être abattus;
les tiges de 10 cm au DHP, non blessées, pourront également être considérées comme non sciables et pourront être laissées sur le terrain sans être comptabilisées dans l’IMLNU. Elles devront cependant apparaître comme VAOR, à moins qu’elles participent à un traitement réussi de coupes dont la prescription prévoit laisser ces tiges debout (par exemple, la coupe avec protection de petites tiges marchandes). Également, si la prescription le prévoit, elles devront être abattues;
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afin que le bois récolté et celui qui aurait pu l’être n’excède pas le volume total attribué en 2013, les volumes offerts en garantie aux entreprises seront réduits de 9 %, pour couvrir les volumes en cause dans les présentes dispositions. De plus, les bénéficiaires devront convenir avec les unités de gestion d’un mode d’inventaire des bois concernés par les « dispositions 3B ». Si le résultat de ces inventaires, validé par l’unité de gestion, démontre que le volume en cause excède 9 %, cet excédent sera comptabilisé comme volume récolté et viendra réduire la récolte de l’année suivante. En outre, le pourcentage obtenu par l’inventaire (ou établi par l’unité de gestion si l’inventaire n’est pas valide) servira pour la réduction de l’année suivante. L’annexe O présente en détail les modalités d’application des présentes dispositions.
Stratégie et récolte
Les scénarios et les traitements sylvicoles retenus pour l’UA 093-51 ont pour but de récolter les forêts dont les tiges ont atteint un bon diamètre pour la transformation en divers produits de sciage. Dans la mesure du possible, des indicateurs forestiers comme le volume moyen par tige, le volume transporté par kilomètre de chemin construit et le pourcentage des secteurs à récolter l’hiver guideront le choix des peuplements prêts pour la récolte.
Au moment des travaux, la régénération naturelle préétablie sera protégée. Dans certains cas, les travaux permettront de satisfaire certains enjeux, dont la structure d’âge et la structure interne des peuplements, ainsi que d’autres usages comme la protection des paysages. Les coupes partielles ou à rétention variable sont les traitements tout désignés pour atteindre ces objectifs.
Une priorité sera accordée à la récupération des bois touchés par le feu, le chablis ou les insectes. À cet égard, l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette qui se développe actuellement dans l’UA oriente déjà la sélection d’une partie des secteurs de récolte; un plan spécial pourrait éventuellement intensifier la récolte dans ces secteurs.
Enfin, la région de la Côte-Nord travaille actuellement à diversifier l’économie reposant sur la forêt, notamment par l’utilisation accrue de la biomasse. Un développement rapide des différentes filières est possible et pourrait modifier les scénarios et les traitements sylvicoles envisagés.
Stratégie et analyse économique
Dans le présent PAFIT, une analyse économique préliminaire a été produite pour les principaux groupes de strates forestières matures dont la récolte est prévue sur un horizon de trois ans. L’analyse a porté sur la comparaison de trois scénarios pour chaque groupe de strates; il est ainsi possible d’établir, parmi les scénarios analysés, lesquels représentent en fin de compte un apport économique positif pour la société. L’analyse a été réalisée à l’aide d’un modèle d’évaluation économique développé par le Ministère.
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L’analyse préliminaire des scénarios étudiés démontre une valeur actuelle nette (VAN) positive ou faiblement négative, que la récolte soit suivie ou non par des travaux de reboisement et d’éducation des peuplements. Une valeur positive indique que les divers revenus tirés des activités sylvicoles excèdent les coûts de ces travaux, si l’on rapporte ces coûts à une année de référence donnée. Les aménagistes du territoire disposent donc d’une bonne marge de manœuvre lorsque vient le temps de choisir les scénarios. Ces résultats deviennent donc un intrant parmi d’autres dans les décisions d’aménagement; des objectifs autres qu’économiques doivent aussi être pris en compte. En outre, il faut être conscient des limites inhérentes à l’outil économique utilisé, qui n’intègre pas d’autres considérations économiques liées à la forêt, comme l’apport économique de la récolte de petits fruits ou de l’opération d’une pourvoirie.
On trouve, à l’annexe L l’analyse synthèse et détaillée de l’étude économique.
Stratégie et sylviculture
La stratégie sylvicole est axée sur le reboisement et le regarni, si nécessaire. Le reboisement et le regarni sont utilisés lorsque la régénération naturelle est insuffisante ou lorsque la régénération en place ne fait pas partie de la composition visée. Sur le plan sylvicole, les efforts subséquents ont pour but de favoriser les espèces à promouvoir et de gérer les espèces à maîtriser sans avoir recours aux pesticides, et ce, dans le respect de l’écologie du site.
Les traitements d’éducation sont principalement axés sur le dégagement et le nettoiement des plantations et des forêts naturelles. L’éclaircie précommerciale et l’éclaircie commerciale seront principalement utilisées, le cas échéant, dans les plantations.
La production de bois de qualité « MSR » demande une croissance lente et régulière.
Le lien entre la qualité du site et la production du bois « MSR » n’est pas établi, mais les forêts naturelles de la Côte-Nord en produisent une quantité appréciable, surtout l’épinette noire. On tablera donc sur la régénération naturelle, en autant qu’elle soit constituée d’épinettes et en quantité suffisante. Le moment de la récolte sera également retardé; cette mesure semble aussi favoriser la qualité recherchée puisque les arbres produisent davantage de bois plus dense lorsqu’ils sont matures.
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Superficie des traitements
Les superficies annuelles par type de traitement apparaissent dans le tableau 1 ci-dessous.
Les superficies des traitements de remise en production et d’éducation s’inspirent pour une bonne part des niveaux historiques récents, alors que les superficies des travaux commerciaux résultent du calcul de la possibilité forestière et des actions découlant des fiches VOIC. La note apparaissant au bas du tableau 1 précise la portée de ces chiffres.
Tableau 1
Superficie ou pourcentage des traitements : UA 093-51
Traitements commerciaux (récolte) Superficie (ha)
Note : les superficies des travaux apparaissant dans le tableau 1 ont été estimées au meilleur des connaissances actuelles. Cependant, la réalisation sera tributaire du volume réel de récolte, de la disponibilité budgétaire, de l’évolution de l’épidémie de TBE et d’éventuels nouveaux objectifs d’aménagement à atteindre.
Aires d’intensification de la production ligneuse
Certaines portions de territoire, les AIPL, seront affectées à l’intensification de la production de bois. Ces superficies seront établies après le dépôt des propositions qui seront issues des précisions contenues dans le PRDIRT que la CRE élabore actuellement dans le cadre de sa mise en œuvre. À partir de superficies ayant une bonne productivité ou de superficies ayant déjà fait l’objet de travaux sylvicoles, la CRE en est à répertorier les superficies les plus propices en fonction de certains critères tels que les chemins permanents, l’absence de conflits avec d’autres usages, la proximité des usines, etc. Ces superficies seront présentées à la TLGIRT pour discussion. Le cas échéant, ces zones apparaîtront sur la carte d’affectation du territoire pour établir la préséance de la production ligneuse sur d’autres usages potentiels. D’ici à l’adoption des AIPL, certains travaux apparaissant dans le tableau 1 et situés dans les zones propices aux AIPL pourront être désignés comme tels, avec un scénario d’intervention intensive.
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Infrastructure
Les infrastructures principales et les chemins principaux sont localisés pour déterminer les contraintes d’accès et permettre le raccordement aux futurs chemins planifiés dans le but de mettre en valeur l’ensemble des ressources du milieu forestier. La carte no 1 contient, entre autres, ces principaux chemins et infrastructures, actuels pour la période 2013-2018.
Par ailleurs, un plan de gestion des voies d’accès a été déposé par le bénéficiaire sur le territoire détenant une certification FSC (Produits forestiers Résolu). Ce plan est présenté à l’annexe E. Le présent PAFIT reprend ce plan à son compte, en attendant la production d’un plan régional de voies d’accès par le Ministère. La CRE est également mise à contribution pour la réalisation de ce plan, par la mise en œuvre du PRDIRT.
Possibilité forestière
Le Forestier en chef a estimé la possibilité forestière de l’UA 093-51. Il s’agit d’une mise à jour du calcul de 2008-2013 qui tient compte des nouveaux paramètres issus de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier.
Le tableau 2 ci-dessous présente le résultat de cet exercice, de même que les résultats précédents.
Tableau 2. Possibilité forestière par essences ou groupes d’essences
Possibilité forestière 2000‐2008 2008‐2013 2013‐2014
Les possibilités forestières estimées par le Forestier en chef sont également disponibles à l’adresse Internet suivante :
http://www.forestierenchef.gouv.qc.ca/images/stories/BFEC/rapports/CPF-RA_MAJPF.pdf.
De plus, le Forestier en chef réalise actuellement de nouveaux calculs avec des outils plus performants qui optimisent le résultat. Si des écarts significatifs apparaissent par rapport à son estimation de 2013, il pourra recommander à la ministre de tenir compte des nouvelles
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estimations. En outre, le Forestier en chef pourrait faire ressortir certains éléments de la stratégie qui ont une influence sur la possibilité, pour vérifier si les objectifs poursuivis sont toujours d’actualité ou s’ils peuvent être atteints autrement.
Ententes d’harmonisation
Par ailleurs, tout au cours du processus de préparation et d’application du PAFIT, des ententes et des mesures d’harmonisation sont convenues à une échelle plus ponctuelle et appliquées au PAFIO dès que possible. Ces ententes sont convenues entre le Ministère et le requérant, mais en respectant les orientations que pourra avoir prises la TLGIRT. Pour le moment, la table n’a pas encore adopté d’orientations qui balisent les décisions en matière d’entente d’harmonisation.
Les ententes sont présentées annuellement à la table, pour information.