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Statut socioéconomique des élèves

Le statut socioéconomique reste l’une des variables explicatives les plus importantes du rendement scolaire, que ce soit en sciences, en mathématiques ou en lecture (voir la revue proposée dans Sirin, 2005). Selon les données les plus récentes du PISA, dans les pays de l’OCDE, en moyenne, les élèves défavorisés sur le plan socioéconomique risquent deux fois plus que les élèves nantis de figurer au nombre de ceux dont le rendement en lecture est le plus faible (OCDE, 2013a). Le Canada figure généralement parmi les pays et les économies où les élèves sont le plus égaux sur le plan socioéconomique, le statut socioéconomique ayant une incidence relativement faible sur le rendement. Il se classe au rang des meilleurs sur le plan du rendement scolaire. Selon les résultats du PISA 2009 en lecture, l’écart de rendement entre les élèves favorisés et les élèves défavorisés sur le plan

socioéconomique est de 21 points du PISA de moins au Canada que dans les autres pays de l’OCDE (écart de 67 et de 88 points, respectivement, pour le Canada et l’ensemble de l’OCDE).

La littérature spécialisée fait état de plusieurs indicateurs du statut socioéconomique, mais leur utilité en recherche sur l’éducation ne fait pas l’unanimité (Bornstein et Bradley, 2003). Le PISA, par exemple, calcule un indice de statut économique, social et culturel à partir de trois indices : le statut professionnel le plus élevé des parents, le niveau d’instruction le plus élevé des parents et les possessions du ménage (soit la richesse de la famille, les ressources éducatives à la maison, le patrimoine culturel et le nombre de livres à la maison) (OCDE, 2013b). Deux indicateurs du statut socioéconomique des élèves ont été pris en compte dans le questionnaire des élèves du PPCE 2013 : le niveau de scolarité de la mère et le nombre de livres à la maison.

La scolarité de la mère a une incidence majeure sur le rendement des élèves. Généralement, des parents moins instruits nourrissent moins d’attentes à l’égard de l’éducation de leurs enfants et participent généralement moins à la scolarité des enfants (Looker et Thiessen, 2004). Comme l’indique le graphique 3.5, les résultats du PPCE 2013 montrent des différences relativement faibles entre les provinces sur le plan du niveau de scolarité de la mère. Dans l’ensemble du Canada, une mère sur trois est titulaire d’un grade universitaire et seule une sur 20 n’a pas terminé le secondaire.

Malheureusement, un élève sur quatre ne connaît pas le niveau de scolarité de sa mère, ce qui correspond aux résultats obtenus lors des évaluations antérieures du PPCE. L’analyse du rendement en sciences montre une tendance claire : un niveau de scolarité élevé chez la mère est associé à un rendement supérieur (graphique 3.6). Ces résultats confirment ceux des éditions 2007 et 2010 du PPCE.

Graphique 3.5 Distribution des élèves selon le niveau de scolarité de la mère d’après

Grades universitaires Quelques années d’université¹

Études au collège ou au cégep terminées Quelques années d’études postsecondaires²

Secondaire Moins que le secondaire

Je ne sais pas

1 Quelques années d’université signifie un certain niveau d’études supérieures sans avoir obtenu un grade.

2 Quelques années d’études postsecondaires signifie tout type d’éducation après le secondaire.

Graphique 3.6 Relation entre le niveau de scolarité de la mère (d’après les élèves) et le rendement en sciences

Le nombre de livres à la maison est un facteur qui semble être lié au statut socioéconomique. Comme le montre le graphique 3.7, près de 20 p. 100 des élèves du Canada indiquent qu’ils possèdent plus de 200 livres à la maison, mais près de 30 p. 100 en ont moins de 25. Le Québec se distingue comme étant l’instance où l’on trouve le moins de livres à la maison : seul un élève sur huit environ a répondu qu’il y avait plus de 200 livres à la maison, tandis que plus d’un élève sur trois a répondu qu’il y en avait moins de 25. Il y a beaucoup d’écart entre les deux groupes linguistiques au sein des instances, comme le montre le graphique 3.8. Par exemple, 9 p. 100 de plus d’élèves des écoles anglophones déclarent avoir plus de 200 livres à la maison par rapport aux élèves des écoles francophones. L’analyse des scores en sciences indique clairement une corrélation positive entre le nombre de livres à la maison et le rendement des élèves (voir le graphique 3.9), ce qui confirme les données du PPCE de 2007 et de 2010.

479 460 472 487 505 507 532

440 460 480 500 520 540

Je ne sais pas Moins que le secondaire Secondaire Quelques années d’études

postsecondaires Études au collège ou au cégep terminées Quelques années d’université Grades universitaires

Score moyen en sciences

Graphique 3.7 Distribution des élèves selon le nombre de livres à la maison par instance Graphique 3.8 Distribution des élèves selon le nombre de livres à la maison par population

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Graphique 3.9 Relation entre le nombre de livres à la maison et le rendement en sciences

437 465 502 523 539

420 440 460 480 500 520 540 560

De 0 à 10 De 11 à 25 De 26 à 100 De 101 à 200 Plus de 200

Score moyen en sciences

Nombre de livres

Ces données laissent percevoir qu’il est important d’orienter les politiques d’éducation de manière à accroître l’équité et à améliorer le rendement, en fournissant aux élèves défavorisés le soutien que leurs parents ne sont peut-être pas en mesure de leur offrir. Il peut s’agir de veiller à ce que toutes les écoles offrent un enseignement de grande qualité ou d’élargir le champ d’action et la portée des politiques sociales dans le but de réduire au minimum les différences entre la vie à l’école ou hors de l’école en atténuant les effets des facteurs socioéconomiques sur le rendement.