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3. R ESULTATS 113

3.2 Analyse statistique 141

3.2.1 Analyse statistique des données obtenues pour les consonnes 141

3.2.1.1 Pic spectral et centre de gravité 141

Afin de tester l’influence du genre du locuteur sur le pic spectral des consonnes initiales de mot produites par les quatre locuteurs francophones parisiens, une ANOVA à deux facteurs (« genre du locuteur » et « consonne ») a été effectuée sur ces données. Un graphique illustrant cette analyse est visible ci-après (figure 34).

Figure 34 – Graphique des interactions représentant le pic

spectral moyen (en Hz) en fonction du type de consonne et du genre du locuteur (homme ou femme) pour les quatre locuteurs francophones, avec les barres d’erreur-type.

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Le résultat de cette ANOVA montre qu’il existe bien un effet global significatif du facteur « genre du locuteur » sur la fréquence du pic spectral des consonnes initiales : F(1,80)=4,566 avec p<0,05. Le pic spectral des consonnes initiales se situe donc en

moyenne dans des fréquences significativement plus élevées chez les locutrices francophones que chez leurs homologues masculins.

Bien qu’il n’existe pas d’interaction significative entre les facteurs « genre du locuteur » et « consonne » (F(7,80)=0,546 ; p>0,7) pour les pics spectraux des consonnes initiales, j’ai souhaité conduire une ANOVA à un facteur (« genre du locuteur ») de manière individuelle pour chacune des consonnes. Ces analyses révèlent une différence

femmes-hommes significative pour le pic spectral de la consonne [z] (F(1,10)=5,110 ; p<0,05) et non-significative pour les consonnes [t] (F(1,10)=0,045 ; p>0,8), [k]

(F(1,10)=0,811 ; p>0,3), [d] (F(1,10)=0,034 ; p>0,8), [g] (F(1,10)=0,136 ; p>0,7), [s] (F(1,10)=2,568 ; p>0,1), [ʃ] (F(1,10)=1,591 ; p>0,2) et [ʒ] (F(1,10)=0,002 ; p>0,9).

Pour les quatre locuteurs anglophones, une ANOVA à deux facteurs (« genre du locuteur » et « consonne ») a été conduite sur le pic spectral des consonnes initiales de mot. Le graphique correspondant à cette analyse est présenté ci-après (figure 35).

Figure 35 – Graphique des interactions représentant le pic

spectral moyen (en Hz) en fonction du type de consonne et du genre du locuteur (homme ou femme) pour les quatre

locuteurs anglophones, avec les barres d’erreur-type.

Le résultat de l’ANOVA indique une absence d’effet global significatif du facteur « genre du locuteur » sur le pic spectral des consonnes initiales produites par les locuteurs anglophones : F(1,80)=3,373 avec p>0,05. Le pic spectral n’est donc pas, de manière

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anglophones. Notons que cette absence de significativité s’explique en grande partie par

une importante variabilité intra- et inter-sujets.

L’ANOVA à deux facteurs ne fait pas apparaître d’interaction significative entre les facteurs « genre du locuteur » et « consonne » (F(7,80)=0,483 ; p>0,8). J’ai néanmoins réalisé, comme pour les locuteurs francophones, une ANOVA à un facteur (« genre du locuteur ») de manière individuelle pour chacune des consonnes initiales. Ces analyses mettent en évidence une différence femmes-hommes significative pour le pic spectral de

la consonne [ʒ] (F(1,10)=99,696 ; p<0,0001) et non-significative pour les consonnes [th] (F(1,10)=0,696 ; p>0,6), [kh] (F(1,10)=0,508 ; p>0,4), [d ] (F(1,10)=1,217 ; p>0,2), [g ] (F(1,10)=0,699 ; p>0,4), [s] (F(1,10)=0,051 ; p>0,8), [ʃ] (F(1,10)=1,557 ; p>0,2) et [z] (F(1,10)=0,614 ; p>0,6).

Pour tester les différences inter-genres sur le centre de gravité spectral des consonnes initiales de mot prononcées par les quatre locuteurs francophones, une ANOVA à deux facteurs (« genre du locuteur » et « consonne ») a été réalisée sur ces données. Un graphique illustrant cette analyse est visible ci-dessous (figure 36).

Figure 36 – Graphique des interactions représentant le centre

de gravité moyen (en Hz) en fonction du type de consonne et du genre du locuteur (homme ou femme) pour les quatre

locuteurs francophones, avec les barres d’erreur-type.

Le résultat de ce test indique qu’il existe un effet global très significatif du facteur « genre du locuteur » sur la fréquence du centre de gravité des consonnes initiales de mot produites par les francophones : F(1,80)=11,501 avec p<0,01. Le centre de gravité des

consonnes initiales se situe donc globalement dans des fréquences significativement plus élevées chez les femmes francophones que chez leurs homologues masculins.

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Il n’existe pas, chez les locuteurs francophones, d’interaction significative entre les facteurs « genre du locuteur » et « consonne » (F(7,80)=1,143 ; p>0,3) pour le centre de gravité des consonnes initiales. J’ai cependant souhaité conduire une ANOVA à un facteur (« genre du locuteur ») de manière individuelle pour chacune des consonnes. Ces analyses révèlent une différence femmes-hommes significative pour le centre gravité des

consonnes [d] (F(1,10)=4,989 ; p<0,05), [s] (F(1,10)=6,168 ; p<0,05) et [z] (F(1,10)=16,614 ; p<0,01) mais non-significative pour les consonnes [t] (F(1,10)=0,995 ;

p>0,3), [k] (F(1,10)=0,580 ; p>0,4), [g] (F(1,10)=4,539 ; p>0,05), [ʃ] (F(1,10)=1,217 ; p>0,2) et [ʒ] (F(1,10)=1,079 ; p>0,3).

Pour les locuteurs anglophones américains (n=4), une ANOVA à deux facteurs (« genre du locuteur » et « consonne ») a été effectuée sur le centre de gravité des consonnes initiales de mot. Le graphique correspondant à cette analyse est présenté ci- après (figure 37).

Figure 37 – Graphique des interactions représentant le centre

de gravité moyen (en Hz) en fonction du type de consonne et du genre du locuteur (homme ou femme) pour les quatre

locuteurs anglophones, avec les barres d’erreur-type.

Le résultat de l’ANOVA montre qu’il existe chez les anglophones un effet global très significatif du facteur « genre du locuteur » sur le centre de gravité spectral des consonnes initiales de mot : F(1,80)=18,863 avec p<0,0001. A l’instar des locuteurs francophones, le centre de gravité spectral des consonnes initiales se situe donc

globalement dans des fréquences significativement plus élevées chez les femmes anglophones que chez leurs homologues masculins.

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L’ANOVA ne met pas en évidence d’interaction significative entre les facteurs « genre du locuteur » et « consonne » (F(7,80)=0,811 ; p>0,5), pour le centre de gravité des consonnes initiales. J’ai néanmoins réalisé, comme pour les locuteurs francophones, une ANOVA à un facteur (« genre du locuteur ») de manière individuelle pour chacune des consonnes initiales. Ces analyses mettent en évidence une différence femmes-hommes

significative pour le centre de gravité des consonnes [d ] (F(1,10)=12,04 ; p<0,01), [ʃ] (F(1,10)=12,818 ; p<0,01) et [z] (F(1,10)=5,348 ; p<0,05), mais non-significative pour

les consonnes [th] (F(1,10)=1,029 ; p>0,3), [kh] (F(1,10)=1,207 ; p>0,2), [g ] (F(1,10)=3,480 ; p>0,05), [s] (F(1,10)=0,389 ; p>0,5) et [ʒ] (F(1,10)=1,771 ; p>0,2).

Taille des locuteurs et fréquences de résonance des consonnes initiales

Outre les différences inter-genres, plusieurs analyses ont enfin été effectuées dans les deux langues pour établir la potentielle significativité des différences inter-locuteurs, en particulier entre ceux du même genre. Il s’agit de quatre ANOVA à deux facteurs, « locuteur » et « consonne », menées successivement sur le pic spectral des consonnes initiales produites par les francophones, puis par les anglophones, ainsi que sur le centre de gravité de ces mêmes consonnes, chez les francophones puis chez les anglophones. Au delà de l’effet global du facteur « locuteur », les résultats du test PLSD de Fisher pour les différents locuteurs pris deux à deux seront riches en informations pertinentes, à mettre en regard avec la taille des locuteurs119.

Chez les francophones, l’effet global du facteur « locuteur » n’est pas significatif pour le pic spectral des consonnes initiales (F=1,79 ; p>0,1), il est en revanche significatif pour leur centre de gravité (F=3,924 ; p<0,02). Le PLSD de Fisher révèle des différences significatives entre F1FR et H2FR (p<0,02), F2FR et H1FR (p<0,05) et F2FR et H2FR (p<0,01) pour le centre de gravité. Il n’existe donc, pour les locuteurs francophones,

aucune différence significative entre les locuteurs d’un même genre pour le pic spectral et le centre de gravité des consonnes initiales.

Chez les locuteurs anglophones, l’effet global du facteur « locuteur » est significatif pour le pic spectral des consonnes (F=2,901 ; p<0,05) et pour leur centre de gravité spectral (F=24,154 ; p<0,001). Un test a posteriori de Fisher indique qu’il existe

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des différences significatives entre F2AN et H1AN pour le pic spectral (p<0,01), ainsi qu’entre F2AN et H1AN (p<0,0001), F2AN et H2AN (p<0,0001), F1AN et F2AN (p<0,0001) pour le centre de gravité. On note donc une différence significative entre les

locutrices F1AN et F2AN pour le centre de gravité des consonnes : ce dernier se situe en moyenne dans des fréquences plus élevées chez F2AN, ce qui semble en adéquation avec la taille de cette locutrice, qui est inférieure à celle de F1AN (169 cm contre 174 cm)120.