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Soutien de l’UNESCO à l’élaboration des politiques et de la législation

Chapitre 4  Politiques et législations relatives à la Convention de 2003

4.3  Soutien de l’UNESCO à l’élaboration des politiques et de la législation

128. Le Secrétariat de la Convention de 2003, avec les bureaux hors siège de l’UNESCO, gère un  Programme complet de renforcement des capacités afin d’aider les États parties dans la mise  en œuvre de la Convention. S’inscrivant dans la stratégie mondiale de renforcement des  capacités, ce programme comprend différents modules de formation et d’autres mécanismes  dont les États parties peuvent bénéficier. Ce programme est abordé plus en détail dans les  chapitres suivants. 

129. Jusqu’ici, le programme de renforcement des capacités n’était pas spécifiquement axé sur  l’élaboration des politiques et de la législation, bien que certains des modules de formation  contiennent des sessions qui y sont consacrées. Il est par exemple rappelé aux participants  des ateliers de ratification que la Convention et ses Directives opérationnelles encouragent  fortement les États parties à adopter des politiques visant à garantir la sauvegarde du PCI  conformément à la Convention,19 et que les États parties doivent créer un environnement  juridique favorable à cette sauvegarde. Les Parties sont également mises en garde contre la  mise en place d’un contrôle législatif trop important qui pourrait entraver la sauvegarde du  PCI, et sont encouragées à veiller à ce que les communautés gardent le contrôle de leur PCI. 

130. Ces principes clés sont rappelés pendant l’atelier de mise en œuvre, où ils sont complétés par  des informations sur les rôles et responsabilités des parties prenantes à différents niveaux  (national, provincial, local). Il est signalé, par exemple, ‐ ce qu’a aussi révélé notre évaluation 

‐ que ces niveaux ont différents rôles à jouer dans la mise à disposition d’un environnement  politique et juridique favorable à la sauvegarde, et qu’il n’existe pas d’approche universelle. 

Les cadres juridique et administratif nationaux (ou fédéraux) peuvent inclure des dispositions  relatives au PCI dans le droit constitutionnel et la législation sur le patrimoine ou les  politiques relatives à la culture et au patrimoine. Ils peuvent également prévoir l’intégration  du PCI dans les politiques, lois et institutions relatives à d’autres domaines, comme la  finance, les droits de propriété intellectuelle, la médecine, la santé et l’agriculture. Il est  également indiqué que les mesures juridiques et administratives prises au niveau national  visent essentiellement à contribuer à la promotion et à la sauvegarde du PCI de manière  générale et à créer un cadre de soutien aux actions de sauvegarde au niveau local. 

131. Cela montre que le programme de renforcement des capacités en cours intègre des  discussions générales sur les politiques et la législation. Toutefois, son format actuel articulé  en ateliers ne lui permet pas de fournir des orientations plus détaillées concernant  l’élaboration de politiques ou de lois spécifiques, ni une analyse comparative de différents  types de politiques et de lois, ni des conseils spécifiques sur la manière dont le PCI pourrait  être intégré à la législation d’autres domaines politiques, etc. Des principes et approches  d’ordre général pourraient toutefois être rédigés pour guider les États parties. 

132. L’Assistance internationale, financée à l’aide du Fonds pour la sauvegarde du patrimoine  culturel immatériel (abordé plus en détail dans un chapitre ultérieur du présent rapport)  soutient, entre autres, les programmes, projets et activités visant à sauvegarder le PCI. Il peut  s’agir d’activités liées à l’élaboration des politiques et de la législation. À ce jour, la plupart  des grosses demandes d’assistance internationale (supérieures à 25 000 dollars des États‐

Unis) étaient destinées à la réalisation d’inventaires. Aucun projet visant expressément les  politiques et la législation n’a été financé à ce jour. 

133. L’UNESCO soutient aussi la mise en place d’un environnement législatif et politique favorable  à la sauvegarde du PCI par le biais d’autres mécanismes. Par exemple, le Bureau multipays de  l’UNESCO à Harare a débuté des examens des politiques dans le cadre d’un projet de 

19 Convention, article 13(a) ; Directives op. 105(d), 105(f), 105(g) et 107. 

renforcement des capacités dans plusieurs pays du Sud de l’Afrique (Botswana, Malawi,  Zambie et Zimbabwe). L’objectif de ces exercices était d’analyser la législation et les  politiques existantes en matière de PCI ou ayant un impact sur la Convention de 2003, et  d’identifier les forces et les faiblesses du cadre législatif et politique existant vis‐à‐vis des  principales  approches  de  la  Convention.  Chaque  examen  a  mené  à  une  série  de  recommandations visant à aider l’État partie à renforcer son cadre de mise en œuvre de la  Convention. Les examens ont été suivis d’un atelier réunissant des parties prenantes des  quatre pays. Les quatre examens ont conclu que l’environnement législatif et politique pour  la mise en œuvre de la Convention de 2003 dans ces pays était insuffisant et qu’un travail  beaucoup plus important était nécessaire pour le renforcer. À cet effet, un nouveau projet a  été présenté. 

134. Le Bureau de l’UNESCO de Phnom Penh a adopté une autre approche : il a soutenu le  ministère cambodgien de la Culture et des Beaux‐arts dans l’élaboration d’un projet de  politique culturelle du Cambodge, qui servira de base aux discussions et consultations  ultérieures. Ce projet de politique a été rédigé à partir des points soulevés lors de plusieurs  consultations préalables des parties prenantes entreprises par le ministère en coopération  avec l’UNESCO.  

135. La création d’un environnement législatif et politique favorable à la culture, notamment au  PCI, a également fait partie de certains projets du F‐OMD, sous le volet thématique « Culture  et Développement » mis au point par l’UNESCO. En Éthiopie, par exemple, un règlement  relatif à la  recherche  et au patrimoine culturel (« Proclamation n° 209/2000  pour la  Recherche et la Conservation du patrimoine culturel », en attente d’approbation par le  Conseil des ministres) a été rédigé au niveau national. Cette proclamation donnerait  naissance à une nouvelle institution gouvernementale responsable du patrimoine culturel  matériel et immatériel. En Namibie, des recommandations visaient à inclure le PCI à la loi de  2004  sur  le  Patrimoine  national.  Toutefois,  de  manière  générale,  la  création  d’un  environnement législatif et politique favorable n’était pas la priorité des projets du F‐OMD.  

136. Les chapitres précédents montrent que de gros efforts restent à faire par les États parties  pour mettre en place l’environnement politique et législatif requis, tant en ce qui concerne  les lois et les politiques dans le domaine de la culture que celles dans le domaine du  développement durable ayant un impact sur la mise en œuvre de la Convention de 2003. Les  exemples ci‐dessus montrent également que l’environnement législatif et politique pour la  mise en œuvre de la Convention de 2003 a reçu une certaine attention de la part de  l’UNESCO. Néanmoins, globalement, la mise en œuvre a fait l’objet de beaucoup plus  d’efforts que l’élaboration des politiques et de la législation, c’est donc un domaine où  l’UNESCO pourrait chercher à intervenir de manière plus explicite.  

137. Comme indiqué au précédent chapitre, l’intégration du PCI aux lois et politiques sur le  développement durable exige que le secteur de la culture mette en évidence le lien entre le  PCI et le développement durable, et utilise un « langage » que comprendront les autres  secteurs. L’UNESCO doit garder cela à l’esprit lorsqu’il apportera un soutien aux États parties,  en particulier aux parties prenantes extérieures au secteur de la culture. Pour fournir un  soutien efficace, le Secrétariat pourrait avoir à engager des experts du développement  durable pour certaines de ses activités de renforcement des capacités.  

Recommandation n° 4. Soutenir  les  États  parties  dans  l’élaboration  des  politiques  et  de  la  législation, dans le cadre du programme de renforcement des capacités en  cours au titre de la Convention de 2003, et mettre au point des formats de  renforcement des capacités permettant de le faire. 

Recommandation n° 5. Coopérer avec des experts du développement durable lors du soutien  apporté aux États parties pour intégrer le PCI à la législation et aux 

politiques non culturelles, ainsi que pour d’autres travaux liés au PCI et au  développement durable.